Gestion de classe (partage de quelques réflexions et astuces)

Ça, c'est vrai. Je n'avais pas vu ce détail d'importance.

En tout cas, je te remercie

bravo bravo j'ai tout lu c'est très bien !
mp en cours..... j'espère que vous me répondrez !

Merci à tous pour vos réponses et différentes pistes.

Autre question rapide, que j'ai déjà posée, mais je veux vraiment être sûr de la réponse : quand on a presque tout raté, qu'aucune séance ne s'est bien déroulée, qu'on est considéré comme une m**** par les élèves (je n'exagère rien : je n'existe pas pour eux, ma parole n'a aucun effet, mes actions presque pas et ils cherchent volontairement à m'humilier) et qu'on est déjà en décembre, c'est mort, il n'y a plus rien à faire à part attendre le renouvellement/licenciement en subissant humiliation sur humiliation pour les six mois à venir ?

Des fois je me dit aussi que c'est mort Sedulius. Je me dit qu'il n'y a pas moyen.
Et puis je me dit que je n'ai pas tout essayé.
Je fais des hauts et des bas.

C'est vraiment une torture psychologique cette situation gnay-morgane... d'ailleurs je me rends à quel point j'ai tendance à me répandre ici, ceci afin de trouver des réponses qu'on ne peut pas vraiment me donner. Je m'en excuse auprès de tous. Quand je relis certains de mes messages (comme le dernier), j'en ai honte. Ça ne me ressemble pas.

Ne vous excusez pas et ne soyez pas honteux. Moi je trouve que vous vous battez bien.

Sedulius a écrit:(je n'exagère rien : je n'existe pas pour eux, ma parole n'a aucun effet, mes actions presque pas et ils cherchent volontairement à m'humilier)

Sedulius, cela fait plusieurs fois que je lis ce qui est en gras. Qu'est-ce que tu veux dire par "humilier" ? Ils sont insolents envers toi ? Ils contestent ton savoir ?

Bonjour Sedulius, il y a certainement quelque chose à faire.
Je pense que tu as une classe très faible, au vu des réactions de tes élèves. Il me semble qu'il faudrait baisser le niveau, simplifier aussi ton langage, employer des phrases courtes, avec un vocabulaire concret, sans images. Pour les activités, je ne suis pas en H-G, mais s'ils ne t'écoutent plus, tu peux changer d'approche pour le temps qui te reste jusqu'aux vacances : ne plus faire cours frontalement, mais utiliser le plus possible des vidéos ou internet si tu as un vidéo-projecteur dans ta salle, avec un questionnaire à remplir après ou pendant la projection. Tu peux aussi dédoubler tes cours, avec l'aide de la documentaliste : envoyer la moitié de la classe faire des recherches très ciblées ou remplir un questionnaire, et avec l'autre moitié faire des exercices en les faisant passer au tableau ou faire  écrire à chacun un bout de résumé du cours. Tu reprendras la main progressivement.  J'ai des BTS très faibles et comme toi ils ne m'écoutaient pas, me détestaient. Cette semaine j'ai fait plus ludique et ils étaient coopératifs. Certains sont venus me montrer des vidéos sur leur portable (en rapport avec notre sujet !). Je les mettrai au travail petit à petit, le fil de gestion de classe des BTS m'a éclairée et déculpabilisée. N'hésite pas à préparer des activités plus "légères", les élèves sont fatigués à l'approche des vacances de Noël, c'est une période difficile pour tout le monde. Courage, tu vas t'en sortir, comme tout le monde, je l'espère, sur ce fil - et je parle aussi pour moi !

Senochel a écrit:

Sedulius a écrit:(je n'exagère rien : je n'existe pas pour eux, ma parole n'a aucun effet, mes actions presque pas et ils cherchent volontairement à m'humilier)

Sedulius, cela fait plusieurs fois que je lis ce qui est en gras. Qu'est-ce que tu veux dire par "humilier" ? Ils sont insolents envers toi ? Ils contestent ton savoir ?

Ils sont insolents et ne font rien de ce que je demande. Je suis un "prof nul". Pire : je ne suis même pas un prof; Mon savoir n'a pas été attaqué directement, puisque sur ce plan, ils ne m'arrivent quand même pas à la cheville.

@Sedulius : je pense effectivement que tu peux essayer plusieurs choses comme les voir en petits groupes (en trouvant un partenariat avec le prof doc), tenter le travail de groupes (les élèves peuvent être moins relous quand le rapport n'est pas frontal), faire des activités pas testées auparavant (comme un débat qu'on n'ose pas forcément faire au début mais qui peut bien fonctionner en fin de compte).
On trouve certains solutions dans la pédagogie, rapproche-toi des collègues d'hist/géo pour qu'ils t'aident à trouver d'autres approches.

Ensuite, non, rien n'est perdu comme rien n'est joué. Une classe horrible peut finir par devenir sympathique et l'inverse est aussi vrai. Ne perds pas espoir. Et arrête de te dire que tu es nul. Ce n'est en rien productif et c'est faux, tu es un prof qui débute, tu testes, tu fais des erreurs, c'est normal. Ne laisse pas des gamins juger de ton travail et de tes efforts. Les élèves n'ont pas le compliment facile, le dénigrement oui. Il faut se rappeler ça et mettre à distance leurs remarques.
Appuies-toi sur les conseils d'autres profs et repose-toi dès que tu peux.

Je n'ai pas lu tous tes messages Sedulius, mais ceux que j'ai me suffisent à te faire quelques remarques :

- même si ce que tu dis est ce que tu ressens ( et je n'ai aucune raison d'en douter) le répéter comme un mantra ne t'aidera pas, parce que tu vas finir par le croire. Il va falloir trouver une façon de l'évacuer pour monter au combat. Partir défaitiste sera un boulet supplémentaire

-il faut que tu te convainques qu'il n'y a pas de solution miracle rapide et sans douleur. Je sais que mes propos peuvent paraitre brutaux, mais je parle d'expérience.
Pense à notre ministère qui fait réforme sur réforme sans en évaluer les résultats (ben oui faut attendre plusieurs législatures), si tu changes de technique toutes les semaines, tu les perdras encore plus.

Bon courage.

Tu as raison Fenrir. Moi-même, quand je me relis à tête reposé (ou à peu près), j'ai l'impression de lire une personne aux pensées incohérentes, à la limite de la paranoïa et complètement désespéré. Si je viens ici, c'est peut-être en effet parce que j'ai davantage besoin d'attention que de "solutions" (je sais pertinemment qu'il y en a mais c'est à moi de les construire sur le long terme à partir de vos pistes et de vos conseils). Le fait est que je poste sur Néo quand je suis dans un état d'extrême angoisse, la plupart du temps. J'en ai un peu honte.

Je vois un psychologue très bientôt.

Sedulius, tu es un jeune professeur aussi, c'est ça ? Les débuts dans le métier sont souvent difficiles, d'autant plus que je ne suis pas convaincue que la formation reçue à l'ESPE vous y prépare toujours efficacement, et que la gestion administrative du quotidien tend malheureusement à faire de notre hiérarchie un obstacle plutôt qu'un soutien (dans le sens où nos CDE ont des objectifs chiffrés en termes de conseils de disc, résultats des élèves, etc., parfois peu compatibles avec nos objectifs pédagogiques).
Mais que celui qui a débuté les doigts dans le nez te jette la première pierre. Dis-toi que tu fais le plus difficile, que tu trouveras tes marques peu à peu, et que les choses devraient aller de mieux en mieux au fil du temps. Ce métier s'apprend vraiment sur le tas.
Courage à toi, et ne te dénigre pas. Moi aussi j'en ai bavé au début - et pourtant j'avais alors une CDE formidable qui m'a énormément appris.
J'espère que le psychologue t'aidera à reprendre pied.

V.Marchais a écrit:Sedulius, tu es un jeune professeur aussi, c'est ça ? Les débuts dans le métier sont souvent difficiles, d'autant plus que je ne suis pas convaincue que la formation reçue à l'ESPE vous y prépare toujours efficacement, et que la gestion administrative du quotidien tend malheureusement à faire de notre hiérarchie un obstacle plutôt qu'un soutien (dans le sens où nos CDE ont des objectifs chiffrés en termes de conseils de disc, résultats des élèves, etc., parfois peu compatibles avec nos objectifs pédagogiques).
Mais que celui qui a débuté les doigts dans le nez te jette la première pierre. Dis-toi que tu fais le plus difficile, que tu trouveras tes marques peu à peu, et que les choses devraient aller de mieux en mieux au fil du temps. Ce métier s'apprend vraiment sur le tas.
Courage à toi, et ne te dénigre pas. Moi aussi j'en ai bavé au début - et pourtant j'avais alors une CDE formidable qui m'a énormément appris.
J'espère que le psychologue t'aidera à reprendre pied.

Oui, je suis stagiaire. Demain j'y retourne et j'en ai la boule au ventre. Je suis dégoûté du métier, qui me paraît infernal et cauchemardesque. J'espère bien que je "fais le plus difficile", parce que ça ne peut pas être pire.

Je suis désolée pour toi, Sedulius. Bon courage.

De mois en mois, d'années en années on sent le changement, on a plus d'aisance. C'est indéniable.
Je me souviens que chaque jours de mon année de stage je me demandais pourquoi j'avais bien pu passer ce fichu concours... je dirais que j'ai eu un leger mieux vers le mois de février. Courage.

Bonsoir à tous.

Je reviens ici (même si j'avais promis à certains Néo de me déconnecter un peu du forum et du boulot) pour avoir des conseils à propos de la rentrée qui vient. Je compte faire une mise au point avec toutes mes classes et tenter (une fois de plus) de reprendre la main. Mais que dire ? Que faire ? Merci d'avance pour vos réponses.

Bonsoir,

Je repense à ma reprise de janvier lors de mon année de stage il y a plus de vingt ans... J'avais fait une "mise au point" avec les "nouvelles règles" dans ma classe difficile. Avec du recul, je ne ferais pas de "mise au point". Je me comporterais autrement, ferais mine d'avoir plus d'assurance, hésiterais moins à reprendre les élèves/punir/appeler les parents, mais je ne passerais plus par une mise au point, ou alors quelque chose de très bref : "Au premier trimestre, vous avez été trop agités. Vous le savez. J'espère que vous avez passé de bonnes vacances et pris de bonnes résolutions pour que nous puissions mieux travailler ensemble cette année. Au travail. Nous avions terminé le chapitre sur... En ce début de 2018, nous allons travailler sur...". Et tu commences ton cours. Et le premier qui bouge, carnet sur le bureau. S'il rebouge, tu ouvres le carnet à la page des mots en théâtralisant la scène. Si ça ne suffit pas, tu mets un mot et tu préviens que s'il ouvre encore la bouche d'ici à la fin de l'heure, tu appelles ses parents. (Et encore, par rapport à une personne sévère, je te mets déjà au moins une étape de trop dans la liste.)
Bien sûr, tu dis tout cela d'un air très affirmé même si tu trembles comme une feuille à l'intérieur.

(Et surtout, essaye de reprendre des forces pendant les vacances. )

Merci pour ton message Gryphe.

"Le premier qui bouge, carnet sur le bureau". Problème : ils refusent de me donner pas leur carnet. Et ils semblent se moquer des appels téléphoniques aux parents (pour ceux dont les parents daignent répondre...)

Je n'ai pas accès à ces "armes".

Sedulius a écrit:
Je n'ai pas accès à ces "armes".

Si c'est un problème d'établissement, ça va être compliqué.
Si, globalement, les élèves ont leur carnet mais refusent de le donner, il faut instaurer une autre règle au préalable (en collège) : en début d'heure, le carnet est posé à l'angle de la table. Par tous les élèves, à chaque heure, systématiquement. Ce n'est normalement pas si dur à imposer, car tu joues sur la corde sensible : "c'est très bien, tu es en règle, tu as ton carnet et tes affaires, on va pouvoir bien travailler aujourd'hui." Et ça marche avec 26 élèves sur 30 (ma règle vaut pour le collège, pas du tout pour le lycée, je ne sais pas quels niveaux tu as). Et en général, les derniers élèves récalcitrants sortent leur carnet par osmose avec les autres.

(Et si ça ne marche pas, tu ne stresses pas, tu ne t'affoles pas, tu respires, une chose après l'autre, zen.)

Je n'ai pas trop lu tes autres messages, il faudrait voir ce que tes collègues dans ton établissement te conseillent, ils sauront ce qui est le plus adapté pour le profil d'élèves que tu as.

Je vais essayer d'avoir leur carnet sur leur bureau. J'avais tenté d'imposer cette règle mais j'avais échoué.

Je suis en collège.

J'ai une autre question, plus fondamentale : comment, en l'espace d'une semaine et demi, reprendre confiance en soi quand on a tout raté ?

Ah, et j'oubliais : 00h53, il est donc temps d’essayer de déconnecter pour se reposer et reprendre un maximum de forces pendant ces vacances, c'est ce qui t'aidera le plus pour la reprise. Sois indulgent avec toi-même et avec ces premiers mois qui ont été difficiles. Demain sera un autre jour.

Tu n'as pas tout raté. L'enseignement est quelque chose de très difficile et de très exigeant. On ne peut pas réussir du premier coup avec un niveau de maîtrise d'un professeur qui a 15 ans de métier, ou même juste 2 ou 3 ans. Donc tu te souviens très fort que jusqu'à présent, tu as su réussir tes études, c'est déjà très bien. Tu as un travail rémunéré. C'est très bien aussi. Et pour la suite qui vivra verra, encore une fois, une chose après l'autre. Courage.

À quoi bon réussir ses études si c'est pour échouer une fois dans la vie professionnelle ? Tout n'est pas encore joué mais les difficultés que j'éprouve rendent ma vie invivable.

Je n'arriverai pas à dormir ce soir. L'angoisse est bien trop forte.