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- SirgabNiveau 4
liliepingouin a écrit:J'ai eu le cas en français il y a quelques années. Toute ma classe s'est fait massacrer à l'écrit.
Une élève excellente à tous points de vue avait eu 10, et tous les autres étaient en-dessous avec beaucoup de notes entre 4 et 6.
Cette classe avait un petit effectif, il était clair qu' elle avait été évaluée par un seul correcteur, qui avait des exigences délirantes ou qui voulait, qui sait, éviter de se faire convoquer les années suivantes.
L'inspection était au courant mais il n'y a rien à faire, le jury est souverain...
Merci pour ce partage d'expérience. Je me sens moins seul
Je me demande d'ailleurs s'il est possible de n'être plus convoqué suite à une correction hyper sévère, ou si cela ne relève pas comme d'autres choses de la légende urbaine.
- Dr Jones' AppleNiveau 5
En philo c'est assez courant. S'ils ont le même numéro de jury ils ont généralement le même correcteur... On tourne souvent à cent cinquante copies par plume !Catalunya a écrit:Il est peu probable que toute la classe ait eu un même correcteur.
Sirgab a écrit:
Je me demande d'ailleurs s'il est possible de n'être plus convoqué suite à une correction hyper sévère, ou si cela ne relève pas comme d'autres choses de la légende urbaine.
Pour le vérifier il faut absolument faire remonter les problèmes constatés au niveau de l'IPR. En précisant le numéro de jury, il sait qui est le correcteur en question. Ça m'est déjà arrivé de le faire. Il ne faut pas avoir d'état d'âme face à des collègues qui font à mon sens un travail de sape du boulot des autres (et de la discipline toute entière).
- RendashBon génie
Dr Jones' Apple a écrit:Pour le vérifier il faut absolument faire remonter les problèmes constatés au niveau de l'IPR. En précisant le numéro de jury, il sait qui est le correcteur en question. Ça m'est déjà arrivé de le faire. Il ne faut pas avoir d'état d'âme face à des collègues qui font à mon sens un travail de sape du boulot des autres (et de la discipline toute entière).
Sérieusement ?
Hé beh.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- CatalunyaExpert spécialisé
J'espère que les professeurs des 68 élèves de STI que j'ai corrigés (6,2 de moyenne) ne contacteront pas mon inspecteur. Enfin si, j'espère qu'ils le feront, et qu'ils se feront remettre à leur place.
- Dr Jones' AppleNiveau 5
Si ça vaut 6,2, parce que tu appliques le barème de ta discipline, aucun problème. Il se trouve qu'en philo, les indications de valeur des notes sont les suivantes : d'abord cinq et moins sur vingt pour ce qui n'est même pas un effort de dissertation (et en effet ça existe), etc. Si un candidat qui a été un élève intéressé toute l'année, qui a progressé dans cette matière nouvelle et difficile, et qui a fait cet effort sans qu'il y ait d'accident particulier lors de l'épreuve, se retrouve avec 02/20, on peut donc dire que son correcteur chie sur son travail de l'année de terminale. Je trouve ça scandaleux. Et malheureusement ça arrive.
- SirgabNiveau 4
Bon, après petite enquête, il apparaît que mes élèves ont été corrigé par un collègue connu pour sa notation chaotique. Cette année, il a créé un vrai clash à la réunion d'entente en refusant de remonter ses notes contre l'indication de tous les collègues présents.
Bref. Puisque le jury est souverain qu'on vous dit.
Je vais prendre mes vacances avec la conscience un peu plus tranquille (et avec une expérience finalement pas si inintéressante pour la réflexion sur notre travail).
Bref. Puisque le jury est souverain qu'on vous dit.
Je vais prendre mes vacances avec la conscience un peu plus tranquille (et avec une expérience finalement pas si inintéressante pour la réflexion sur notre travail).
- DesolationRowEmpereur
Dr Jones' Apple a écrit:Si ça vaut 6,2, parce que tu appliques le barème de ta discipline, aucun problème. Il se trouve qu'en philo, les indications de valeur des notes sont les suivantes : d'abord cinq et moins sur vingt pour ce qui n'est même pas un effort de dissertation (et en effet ça existe), etc. Si un candidat qui a été un élève intéressé toute l'année, qui a progressé dans cette matière nouvelle et difficile, et qui a fait cet effort sans qu'il y ait d'accident particulier lors de l'épreuve, se retrouve avec 02/20, on peut donc dire que son correcteur chie sur son travail de l'année de terminale. Je trouve ça scandaleux. Et malheureusement ça arrive.
Cette consigne est ahurissante.
- DesolationRowEmpereur
C'est ahurissant d'envisager de mettre 5 à ce qui n'est "même pas un effort de dissertation".
Je ne corrige pas au niveau bac, mais quand je suis face à une prestation qui n'est "même pas un effort de commentaire", par exemple, je mets 0,5 sans remords.
Je ne corrige pas au niveau bac, mais quand je suis face à une prestation qui n'est "même pas un effort de commentaire", par exemple, je mets 0,5 sans remords.
- Dr Jones' AppleNiveau 5
en philo, il y a des candidats qui croient faire quelque chose parce qu'ils bavassent au niveau de l'opinion commune : il faut bien les noter parce qu'il y a un "effort d'argumentation", mais marquer aussi que cet effort ne peut pas correspondre à ce qu'est une dissertation philosophique, même élémentaire. ... oui j'aurais dû préciser : "même pas un effort de dissertation philosophique".
- SirgabNiveau 4
Catalunya a écrit:J'espère que les professeurs des 68 élèves de STI que j'ai corrigés (6,2 de moyenne) ne contacteront pas mon inspecteur. Enfin si, j'espère qu'ils le feront, et qu'ils se feront remettre à leur place.
Quel est le rapport? Si ces copies ont eu ce qu'elles méritaient, et bien tant mieux. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait en tirer pour règle absolue que toute notation est faite de façon professionnelle.
- RendashBon génie
Sirgab a écrit:Cette année, il a créé un vrai clash à la réunion d'entente en refusant de remonter ses notes contre l'indication de tous les collègues présents.
Bravo. Quand tu corriges et que tu notes honnêtement, en ton âme et conscience, je ne vois pas au nom de quoi il faudrait céder à la pression des collègues et de l'institution et caguer sur son propre travail.
Sirgab a écrit:mes élèves ont été corrigé par un collègue connu pour sa notation chaotique.
...comprendre "qui note sévèrement et refuse mordicus de se coucher en relevant a priori ses notes" ?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
Sirgab a écrit:Catalunya a écrit:J'espère que les professeurs des 68 élèves de STI que j'ai corrigés (6,2 de moyenne) ne contacteront pas mon inspecteur. Enfin si, j'espère qu'ils le feront, et qu'ils se feront remettre à leur place.
Quel est le rapport? Si ces copies ont eu ce qu'elles méritaient, et bien tant mieux. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait en tirer pour règle absolue que toute notation est faite de façon professionnelle.
Mais qu'est-ce qui te permet, à toi ou n'importe qui d'autre, de conclure que ça n'a pas été le cas pour le collègue qui a corrigé les copies de tes élèves, enfin ?
C'est dingue, ça ! Tu ne les as même pas vues, les copies en question :|
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Dr Jones' AppleNiveau 5
L'échange et la discussion font bien partie du professionnalisme de la correction, oui ! En tout cas en philosophie je ne vois pas bien comment procéder autrement, pour la simple raison qu'on évalue des élèves qui sont en début d'initiation à un travail de réflexion systématisé. Peut-être même que nous sommes en une discipline du dialogue jusque dans la pratique de la correction.
- CatalunyaExpert spécialisé
C'est ça qui est incroyable. Les copies n'ont même pas été vues mais on critique la notation du collègue, c'est surréaliste.Rendash a écrit:Sirgab a écrit:Catalunya a écrit:J'espère que les professeurs des 68 élèves de STI que j'ai corrigés (6,2 de moyenne) ne contacteront pas mon inspecteur. Enfin si, j'espère qu'ils le feront, et qu'ils se feront remettre à leur place.
Quel est le rapport? Si ces copies ont eu ce qu'elles méritaient, et bien tant mieux. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait en tirer pour règle absolue que toute notation est faite de façon professionnelle.
Mais qu'est-ce qui te permet, à toi ou n'importe qui d'autre, de conclure que ça n'a pas été le cas pour le collègue qui a corrigé les copies de tes élèves, enfin ?
C'est dingue, ça ! Tu ne les as même pas vues, les copies en question :|
- EuthyphronNiveau 6
S'il y a eu effectivement une réunion d'harmonisation, et si elle s'est déroulée comme en témoigne Sirgab, il y a effectivement matière à critique, pour le moins.
Si chacun note comme il veut sans tenir compte de l'avis de ses collègues, c'est n'importe quoi.
Il n'y a pas besoin de voir les copies pour dire cela, le scandale n'est pas que les copies étaient meilleures que ce que la note en dit, puisque nul ne les a vues (pas plus ceux qui défendent le collègue indéfendable que ceux qui le critiquent) mais il est qu'un correcteur ait cru bon de ne pas tenir compte de l'avis unanime des autres correcteurs présents. Bien sûr que c'est grave.
J'ai bien dit "si". Mais malheureusement tout est très crédible dans ce témoignage.
Si chacun note comme il veut sans tenir compte de l'avis de ses collègues, c'est n'importe quoi.
Il n'y a pas besoin de voir les copies pour dire cela, le scandale n'est pas que les copies étaient meilleures que ce que la note en dit, puisque nul ne les a vues (pas plus ceux qui défendent le collègue indéfendable que ceux qui le critiquent) mais il est qu'un correcteur ait cru bon de ne pas tenir compte de l'avis unanime des autres correcteurs présents. Bien sûr que c'est grave.
J'ai bien dit "si". Mais malheureusement tout est très crédible dans ce témoignage.
- User17706Bon génie
Non mais la « consigne » qui consiste à réserver les notes de 1 à 5 à des choses qui ne ressemblent ni de près ni de loin à des copies, tout correcteur de l'épreuve écrite de philosophie du baccalauréat l'a entendue au moins une fois, mais tout correcteur ne l'applique pas, ne serait-ce que parce que c'est une convention tout à fait arbitraire, qui ne s'impose à personne, et n'a aucune force contraignante. C'est une légende urbaine qu'il serait bon de ne pas colporter (même si je n'ignore pas qu'il y a des IA-IPR qui la colportent).
(En plus, cette convention est sinon inepte, du moins suffisamment vague pour donner lieu à des aberrations — comme p. ex. celle qui consiste à mettre 04 ou 05 à des copies qui ne contiennent pour ainsi dire rien, ou au moins 06 à toute copie qui contient quoi que ce soit.)
Si on part du principe que l'usage qui consiste à ne noter, sauf exception, qu'entre 06 et 20, est universellement répandu et s'impose aux collègues, effectivement on risque d'avoir quelques surprises.
Après, je suis attaché à la collégialité aussi, pour des raisons de justice (c'est-à-dire d'égalité de traitement des candidats, autant que faire se peut), mais remarquons malgré tout que si, dans une commission, la majorité des correcteurs s'accordent pour surnoter une copie-test (par exemple pour mettre 10 ou 11 à une simple paraphrase), il se peut tout à fait qu'un correcteur s'estime en son âme et conscience coincé : d'autant qu'il n'y a rien d'impossible, in abstracto, à ce qu'un individu ait raison contre trente autres ou plus — et en outre ça s'est déjà vu
Après, j'ai également déjà vu des correcteurs (enfin, « des », non : un correcteur) faire des choses que je jugeais moi aussi aberrantes (mettre 03 à des copies qui valaient une petite moyenne de l'avis unanime, ou 15 à des copies qui très clairement ne valaient pas 04 et à qui aucun collègue n'envisageait de mettre plus de 06 — et ce dans le même paquet, bien entendu).
(En plus, cette convention est sinon inepte, du moins suffisamment vague pour donner lieu à des aberrations — comme p. ex. celle qui consiste à mettre 04 ou 05 à des copies qui ne contiennent pour ainsi dire rien, ou au moins 06 à toute copie qui contient quoi que ce soit.)
Si on part du principe que l'usage qui consiste à ne noter, sauf exception, qu'entre 06 et 20, est universellement répandu et s'impose aux collègues, effectivement on risque d'avoir quelques surprises.
Après, je suis attaché à la collégialité aussi, pour des raisons de justice (c'est-à-dire d'égalité de traitement des candidats, autant que faire se peut), mais remarquons malgré tout que si, dans une commission, la majorité des correcteurs s'accordent pour surnoter une copie-test (par exemple pour mettre 10 ou 11 à une simple paraphrase), il se peut tout à fait qu'un correcteur s'estime en son âme et conscience coincé : d'autant qu'il n'y a rien d'impossible, in abstracto, à ce qu'un individu ait raison contre trente autres ou plus — et en outre ça s'est déjà vu
Après, j'ai également déjà vu des correcteurs (enfin, « des », non : un correcteur) faire des choses que je jugeais moi aussi aberrantes (mettre 03 à des copies qui valaient une petite moyenne de l'avis unanime, ou 15 à des copies qui très clairement ne valaient pas 04 et à qui aucun collègue n'envisageait de mettre plus de 06 — et ce dans le même paquet, bien entendu).
- RendashBon génie
Euthyphron a écrit:S'il y a eu effectivement une réunion d'harmonisation, et si elle s'est déroulée comme en témoigne Sirgab, il y a effectivement matière à critique, pour le moins.
Si chacun note comme il veut sans tenir compte de l'avis de ses collègues, c'est n'importe quoi.
Il n'y a pas besoin de voir les copies pour dire cela, le scandale n'est pas que les copies étaient meilleures que ce que la note en dit, puisque nul ne les a vues (pas plus ceux qui défendent le collègue indéfendable que ceux qui le critiquent) mais il est qu'un correcteur ait cru bon de ne pas tenir compte de l'avis unanime des autres correcteurs présents. Bien sûr que c'est grave.
J'ai bien dit "si". Mais malheureusement tout est très crédible dans ce témoignage.
Je me demande à quel moment tu as vu quelqu'un défendre qui que ce soit sur ce fil.
En revanche, défendre l'idée que des notes basses ne sont pas nécessairement injustes et aberrantes, qu'on n'a pas le plus petit élément à disposition pour juger de la pertinence de ces notes, et que tenir compte d'hypothétiques réputations et aller pleurnicher auprès des IPR (sur ce dernier point, je ne vise pas Sirgab, mais Dr Jones' Apple, donc), là, oui.
Par ailleurs, même si une majorité estimait que ces copies valaient mieux (ce qu'on ne sait pas, puisqu'on n'a que les on-dits dont fait état Sirgab), la majorité n'a pas toujours raison. En particulier dans une réunion dite d'entente, qui consiste bien souvent surtout à foutre une pression collégiale et horizontale aux collègues pour augmenter leurs notes parce que les IPR ne peuvent pas être partout pour le faire.
Ce qui n'est pas à dire que toute correction est forcément indiscutable, puisque ça ne peut jamais être le cas. Pas sympa, particulièrement sévère éventuellement, c'est possible, oui ; et après ?
Les mouches méritent d'autant moins ces outrages qu'en fin de compte, les élèves dont il est question n'ont pas été pénalisés dans l'obtention de leur diplôme.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- EuthyphronNiveau 6
Je ne vois pas de raison de douter du témoignage de Sirgab, même s'il est de seconde main.
Bien sûr il se peut que tout ce qui en est dit soit une fiction, mais elle est crédible.
J'admets cependant qu'il puisse être faux ou exagérer, auquel cas bien sûr tout ce que j'en infère serait caduc.
Mais, dans l'hypothèse où l'on peut se fier au témoignage,
1) ce n'est pas l'avis d'une minorité qui a emporté la décision, mais celui d'un homme seul contre tous.
2) cette décision n'a pas été prise après écoute des arguments en sa défaveur, mais par principe, celui-ci confinant à l'auto-proclamation par le collègue incriminé de sa propre infaillibilité.
3) le fait que des notes très basses puisse être justes, ce que je ne conteste pas du tout évidemment, n'implique pas qu'elles ne puissent être injustes.
4) les élèves victimes de cette injustice sont réellement lésés, les notes au bac ayant un impact important sur l'image de soi, la preuve en étant que le plus souvent on s'en souvient.
J'ajoute qu'en plus de trente ans de carrière je n'ai jamais vu cette pression dont tu parles dans aucune réunion de philosophie, à moins qu'on appelle pression la simple discussion entre égaux, ce qui me paraît un abus de langage. Je ne sais pas ce qu'il en est dans d'autres matières, j'ai déjà entendu des rumeurs qui ne vont pas dans mon sens, c'est vrai. Mais je me tiens au cas de la philosophie.
Le bilan, c'est tout de même (si le témoignage est vrai, je me répète) qu'une classe de TSTMG qui a apprécié son année de philosophie s'est pris une claque dans la figure sans l'avoir méritée, et je comprends très bien l'amertume de Sirgab, qui est tout à son honneur je trouve.
Bien sûr il se peut que tout ce qui en est dit soit une fiction, mais elle est crédible.
J'admets cependant qu'il puisse être faux ou exagérer, auquel cas bien sûr tout ce que j'en infère serait caduc.
Mais, dans l'hypothèse où l'on peut se fier au témoignage,
1) ce n'est pas l'avis d'une minorité qui a emporté la décision, mais celui d'un homme seul contre tous.
2) cette décision n'a pas été prise après écoute des arguments en sa défaveur, mais par principe, celui-ci confinant à l'auto-proclamation par le collègue incriminé de sa propre infaillibilité.
3) le fait que des notes très basses puisse être justes, ce que je ne conteste pas du tout évidemment, n'implique pas qu'elles ne puissent être injustes.
4) les élèves victimes de cette injustice sont réellement lésés, les notes au bac ayant un impact important sur l'image de soi, la preuve en étant que le plus souvent on s'en souvient.
J'ajoute qu'en plus de trente ans de carrière je n'ai jamais vu cette pression dont tu parles dans aucune réunion de philosophie, à moins qu'on appelle pression la simple discussion entre égaux, ce qui me paraît un abus de langage. Je ne sais pas ce qu'il en est dans d'autres matières, j'ai déjà entendu des rumeurs qui ne vont pas dans mon sens, c'est vrai. Mais je me tiens au cas de la philosophie.
Le bilan, c'est tout de même (si le témoignage est vrai, je me répète) qu'une classe de TSTMG qui a apprécié son année de philosophie s'est pris une claque dans la figure sans l'avoir méritée, et je comprends très bien l'amertume de Sirgab, qui est tout à son honneur je trouve.
- OlympiasProphète
Ce qui m'a toujours étonnée, c'est de lire sous le texte à commenter en philo, qu'il n'est pas même nécessaire de connaître les idées de l'auteur, alors que c'est inenvisageable en histoire.
- RendashBon génie
Euphytron a écrit:cette décision n'a pas été prise après écoute des arguments en sa défaveur, mais par principe, celui-ci confinant à l'auto-proclamation par le collègue incriminé de sa propre infaillibilité.
C'est sur ce point, auquel j'ai déjà répondu, qu'il me semble qu'on ne pourra pas tomber d'accord. Il ne s'agit évidemment pas de se proclamer infaillible dans sa correction et son évaluation du travail des élèves : je ne sache pas que ce puisse être le cas, pour personne, dans aucune discipline. Il s'agit d'avoir travaillé en son âme et conscience, et de s'y tenir, en particulier dans des contextes où les pressions peuvent être fortes pour revoir à la hausse les résultats (pas en philosophie, dis-tu, donc ; je n'en sais rien, je ne peux que te croire sur parole jusqu'à témoignage du contraire, mais ça existe ailleurs).
Je n'ai pas parlé de "minorité" et je ne sais pas d'où ça sort ; quant à l'éventuelle position de principe, tu n'en sais rien, et Sirgab ne l'a pas évoquée, se contentant de dire qu'on lui avait dit que le collègue avait refusé mordicus de remonter ses notes. Autrement dit, et au risque de me répéter, on n'a pas le plus petit élément concret pour juger le travail du correcteur, et a fortiori pour le contester. En revanche, pour contester cette contestation qui ne repose sur rien - et non, donc, défendre le collègue, qui n'en a pas besoin - il faut simplement rappeler que le jury est souverain, et que ça n'est pas pour rien. En remettant cela en cause, et en remettant en cause le sérieux et le professionnalisme de collègues sur la foi de ressentis personnels et de vagues ragots, on permet à quelques centaines de chefs d'établissements et d'IPR de convoquer des collègues, jeunes et moins jeunes, pour leur mettre la pression et essayer de leur imposer de revoir à la hausse leurs notes.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RendashBon génie
Olympias a écrit:Ce qui m'a toujours étonnée, c'est de lire sous le texte à commenter en philo, qu'il n'est pas même nécessaire de connaître les idées de l'auteur, alors que c'est inenvisageable en histoire.
Baway, mais en histoire c'est du sérieux, alors que comme chacun sait, en philo y suffit de fumer un ouinj' et de dire n'imp' pour que ça passe crème, t'as vu.
Pour ma part, je suis plutôt étonné de voir des promos réussir à développer des réflexions en philosophie quand les mêmes ne sont pas capables de produire un texte organisé de deux pauvres pages en histoire ou en géographie.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Dr Jones' AppleNiveau 5
Légende qu'on colporte ? Comme tu le dis dans la suite de ton message, la notation est aussi une question de convention. Donc si l'inspection (celle d'aujourd'hui, je ne dis pas Jacques Muglioni) dit que la signification d'une note de 1 à 5 est l'absence de valeur philosophique, ce n'est pas une légende, c'est juste la convention qui trouve une forme d'expression. Mais je crois comprendre pourquoi tu parles (à mon avis à tort) de légende : c'est ce qui suit...PauvreYorick a écrit:Non mais la « consigne » qui consiste à réserver les notes de 1 à 5 à des choses qui ne ressemblent ni de près ni de loin à des copies, tout correcteur de l'épreuve écrite de philosophie du baccalauréat l'a entendue au moins une fois, mais tout correcteur ne l'applique pas, ne serait-ce que parce que c'est une convention tout à fait arbitraire, qui ne s'impose à personne, et n'a aucune force contraignante. C'est une légende urbaine qu'il serait bon de ne pas colporter (même si je n'ignore pas qu'il y a des IA-IPR qui la colportent).
Interprétée de cette façon, c'est-à-dire comme l'a fait plus haut Desolation Row, comme on le fait parfois et toujours à tort, la convention n'a plus de sens. Si une copie sans valeur philosophique peut avoir plus de 1, c'est bien parce qu'il y a quelque chose que le candidat qui l'a rédigé peut croire être un ersatz valable de philosophie sans l'être effectivement en aucune manière. Donc quelque chose qui n'est pas rien, n'est pas sans valeur de façon évidente, mais n'est pas du tout ce que l'on attend.PauvreYorick a écrit:(En plus, cette convention est sinon inepte, du moins suffisamment vague pour donner lieu à des aberrations — comme p. ex. celle qui consiste à mettre 04 ou 05 à des copies qui ne contiennent pour ainsi dire rien, ou au moins 06 à toute copie qui contient quoi que ce soit.)
Notons d'ailleurs que la convention en question n'est guère plus qu'une lecture des mentions : en dessous de huit, plus rien n'est rattrapable, etc.
- User17706Bon génie
Je suis entièrement d'accord avec ce point-là, qui n'est effectivement nullement en question.Dr Jones' Apple a écrit: Comme tu le dis dans la suite de ton message, la notation est aussi une question de convention.
Simplement, la convention dont tu parles n'en est pas une, à ma connaissance du moins. Ce que je sais c'est que certains inspecteurs recommandent parfois de noter ainsi. Mais, à ma connaissance là encore, pas tous.
De fait certains collègues notent ainsi. Pas tous, très loin de là. Les conditions pour qu'on puisse parler de convention ne sont pas réunies : c'est un usage suivi sporadiquement, il me semble.
- IllianeExpert
Pour participer à plusieurs points évoqués ici :
1) oui, la pression existe bel et bien, dans certaines matières en tout cas. Exemple cette année : je fais passer l'oral du bac de français à des élèves de S et de ES mélangés - ils ont le même programme, je les note de la même manière. Résultat : les S, bien préparés, ont plus d'un point au-dessus de la moyenne académique. Les ES sont bien en-dessous ; le professeur-relais de l'année précédente me disait déjà à quel point ils étaient mal préparés et avait donc trouvé tout à fait normal que mes notes soient bien plus modestes pour eux. Cette année, on m'a obligée à remonter les notes, alors qu'on avait la preuve, avec les notes des S, que je n'étais pas un affreux professeur qui sous-note, mais cela ne compte pas... Etant jeune prof TZR, après avoir protesté, j'ai fini par m'exécuter et par pester face à ce système qui ne prend en compte que la moyenne académique et se fiche de ce qui est juste ou pas.
2) Je comprends moi aussi tout à fait l'amertume de Sirgab, mais, comme Euthyphron l'a très bien dit, des notes basses peuvent être justes ou être injustes - encore cette année nous avons eu l'exemple d'un collègue qui a massacré les notes à l'écrit (6/20) et à l'oral (8/20) sans doute pour ne plus être convoqué... Nous ne pouvons pas nier que ce genre de choses se produit parfois... des erreurs aussi d'ailleurs. J'ai par exemple une élève très sérieuse qui a obtenu 6/20 parce que le professeur s'est trompé de descriptif en l'interrogeant (et non, je ne suppose pas, je sais !) ; malgré nos messages au lycée à destination de la commission d'harmonisation, son cas ne semble pas avoir été pris en compte, donc nous allons bien nous amuser en septembre...
1) oui, la pression existe bel et bien, dans certaines matières en tout cas. Exemple cette année : je fais passer l'oral du bac de français à des élèves de S et de ES mélangés - ils ont le même programme, je les note de la même manière. Résultat : les S, bien préparés, ont plus d'un point au-dessus de la moyenne académique. Les ES sont bien en-dessous ; le professeur-relais de l'année précédente me disait déjà à quel point ils étaient mal préparés et avait donc trouvé tout à fait normal que mes notes soient bien plus modestes pour eux. Cette année, on m'a obligée à remonter les notes, alors qu'on avait la preuve, avec les notes des S, que je n'étais pas un affreux professeur qui sous-note, mais cela ne compte pas... Etant jeune prof TZR, après avoir protesté, j'ai fini par m'exécuter et par pester face à ce système qui ne prend en compte que la moyenne académique et se fiche de ce qui est juste ou pas.
2) Je comprends moi aussi tout à fait l'amertume de Sirgab, mais, comme Euthyphron l'a très bien dit, des notes basses peuvent être justes ou être injustes - encore cette année nous avons eu l'exemple d'un collègue qui a massacré les notes à l'écrit (6/20) et à l'oral (8/20) sans doute pour ne plus être convoqué... Nous ne pouvons pas nier que ce genre de choses se produit parfois... des erreurs aussi d'ailleurs. J'ai par exemple une élève très sérieuse qui a obtenu 6/20 parce que le professeur s'est trompé de descriptif en l'interrogeant (et non, je ne suppose pas, je sais !) ; malgré nos messages au lycée à destination de la commission d'harmonisation, son cas ne semble pas avoir été pris en compte, donc nous allons bien nous amuser en septembre...
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