- AllianceNiveau 9
Bonjour à tous,
J'ai vu dans un manuel cette thématique qui m'intéresse beaucoup. Je souhaiterais l'intégrer dans ma programmation en 1L. Je recherche une lecture cursive. On n'est pas loin de l'utopie. J'exclus Thomas More (le pauvre…) car trop difficile pour les L que je vais avoir cette année. Que me conseillez-vous en lien ou pas avec l'utopie d'ailleurs ?
Bonne journée !
J'ai vu dans un manuel cette thématique qui m'intéresse beaucoup. Je souhaiterais l'intégrer dans ma programmation en 1L. Je recherche une lecture cursive. On n'est pas loin de l'utopie. J'exclus Thomas More (le pauvre…) car trop difficile pour les L que je vais avoir cette année. Que me conseillez-vous en lien ou pas avec l'utopie d'ailleurs ?
Bonne journée !
- mrlNiveau 10
La première idée qui m'est venue est Les Petits enfants du siècle de Rocherfort. https://www.babelio.com/livres/Rochefort-Les-Petits-enfants-du-siecle/28248
Il y a quelques années, j'avais donné un extrait en document complémentaire :
Il y a quelques années, j'avais donné un extrait en document complémentaire :
On arrive à Sarcelles par un pont, et tout à coup, un peu d’en haut, on voit tout. Oh là ! Et je croyais que j’habitais dans des blocs : Ça, oui, c’étaient des blocs ! Ça, c’était de la Cité, de la vraie Cité de l’Avenir ! Sur des kilomètres et des kilomètres et des kilomètres, des maisons des maisons des maisons. Pareilles. Alignées. Blanches. Encore des maisons. Maisons maisons maisons maisons maisons maisons maisons, maisons maisons maisons. Maisons. Maisons. Et du ciel ; une immensité. Du soleil. Du soleil plein les maisons, passant à travers, ressortant de l’autre côté. Des Espaces Verts énormes, propres, superbes, des tapis, avec sur chacun l’écriteau Respectez et Faites respecter les Pelouses et les Arbres, qui d’ailleurs ici avait l’air de faire plus d’effet que chez nous, les gens eux-mêmes étant sans doute en progrès comme l’architecture.
Les boutiques étaient toutes mises ensemble, au milieu de chaque rectangle de maisons, de façon que chaque bonne femme ait le même nombre de pas à faire pour aller prendre ses nouilles ; il y avait même de la justice. Un peu à part étaient posés de beaux chalets entièrement vitrés, on voyait tout à l’intérieur en passant. L’un était une bibliothèque, avec des tables et des chaises modernes de toute beauté ; on s’asseyait là et tout le monde pouvait vous voir en train de lire ; un autre en bois imitant la campagne était marqué : « Maison des Jeunes et de la Culture » ; les jeunes étaient dedans, garçons et filles, on pouvait les voir rire et s’amuser, au grand jour.
Ici, on ne pouvait pas faire le mal ; un gosse qui aurait fait l’école buissonnière, on l’aurait repéré immédiatement, seul dehors de cet âge à la mauvaise heure ; un voleur se serait vu à des kilomètres, avec son butin ; un type sale, tout le monde l’aurait envoyé se laver. Et pour s’offrir une môme, je ne voyais pas d’autre moyen que de passer avant à la mairie, qui, j’espère pour eux, était prévue tout près aussi. Ça c’est de l’architecture.
- IsidoriaDoyen
Tu vas faire ça dans quel objet d'étude? Quand j'ai lu More, j'ai cru Renaissance et Humanisme, c'est ça?
Si oui, je ne vois vraiment pas...
Si non, Apollinaire Alcools en leur demandant de piocher particulièrement les poèmes sur la ville.
Georges Perec, Les Choses qui peut se lire tout seul sans trop d'accompagnement, pourquoi pas Georges Orwell 1984, Queneau, Zazie dans le métro?
Sinon, certains de mes élèves avaient choisi de lire de Suskind Le Parfum en cursive l'année dernière, ça donne une vision assez pessimiste et noire de la ville.
Voilà quelques idées comme ça, mais il y en a beaucoup d'autres. J'imagine que les laisser seuls face à un Hugo ou un Zola serait un peu ambitieux?
Si oui, je ne vois vraiment pas...
Si non, Apollinaire Alcools en leur demandant de piocher particulièrement les poèmes sur la ville.
Georges Perec, Les Choses qui peut se lire tout seul sans trop d'accompagnement, pourquoi pas Georges Orwell 1984, Queneau, Zazie dans le métro?
Sinon, certains de mes élèves avaient choisi de lire de Suskind Le Parfum en cursive l'année dernière, ça donne une vision assez pessimiste et noire de la ville.
Voilà quelques idées comme ça, mais il y en a beaucoup d'autres. J'imagine que les laisser seuls face à un Hugo ou un Zola serait un peu ambitieux?
- nitescenceÉrudit
Une éducation libertine de Del Amo, bien sûr !
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- AllianceNiveau 9
Isidoria a écrit:Tu vas faire ça dans quel objet d'étude? Quand j'ai lu More, j'ai cru Renaissance et Humanisme, c'est ça?
Si oui, je ne vois vraiment pas...
Si non, Apollinaire Alcools en leur demandant de piocher particulièrement les poèmes sur la ville.
Georges Perec, Les Choses qui peut se lire tout seul sans trop d'accompagnement, pourquoi pas Georges Orwell 1984, Queneau, Zazie dans le métro?
Sinon, certains de mes élèves avaient choisi de lire de Suskind Le Parfum en cursive l'année dernière, ça donne une vision assez pessimiste et noire de la ville.
Voilà quelques idées comme ça, mais il y en a beaucoup d'autres. J'imagine que les laisser seuls face à un Hugo ou un Zola serait un peu ambitieux?
Je pensais plutôt l'intégrer dans l'argumentation ! Parce que j'ai des genres différents et ça me donnerait une problématique du type : Que révèle la représentation de la ville sur la condition humaine ? (à retravailler bien sûr) mais en parlant de l'utopie, les villes idéales… cela me permettrait de travailler le lien avec l'Humanisme et la Renaissance. Zola serait ambitieux mais pourquoi pas avec un accompagnement… Il faut que j'y réfléchisse sachant que le XIXe est abondamment traité en Seconde donc je préfèrerais éviter.
Bonne idée pour Le parfum ! J'avais pensé à ceux que tu cites mais comme je le les ai pas lus depuis longtemps… J'aime bien croiser les OE. Sinon, je parlais des Tableaux parisiens de Baudelaire dans un autre fil en Seconde mais j'ai abandonné l'idée pour éventuellement le recaser en 1L...
- AllianceNiveau 9
Bel extrait en effet !mrl a écrit:La première idée qui m'est venue est Les Petits enfants du siècle de Rocherfort. https://www.babelio.com/livres/Rochefort-Les-Petits-enfants-du-siecle/28248
Il y a quelques années, j'avais donné un extrait en document complémentaire :
On arrive à Sarcelles par un pont, et tout à coup, un peu d’en haut, on voit tout. Oh là ! Et je croyais que j’habitais dans des blocs : Ça, oui, c’étaient des blocs ! Ça, c’était de la Cité, de la vraie Cité de l’Avenir ! Sur des kilomètres et des kilomètres et des kilomètres, des maisons des maisons des maisons. Pareilles. Alignées. Blanches. Encore des maisons. Maisons maisons maisons maisons maisons maisons maisons, maisons maisons maisons. Maisons. Maisons. Et du ciel ; une immensité. Du soleil. Du soleil plein les maisons, passant à travers, ressortant de l’autre côté. Des Espaces Verts énormes, propres, superbes, des tapis, avec sur chacun l’écriteau Respectez et Faites respecter les Pelouses et les Arbres, qui d’ailleurs ici avait l’air de faire plus d’effet que chez nous, les gens eux-mêmes étant sans doute en progrès comme l’architecture.
Les boutiques étaient toutes mises ensemble, au milieu de chaque rectangle de maisons, de façon que chaque bonne femme ait le même nombre de pas à faire pour aller prendre ses nouilles ; il y avait même de la justice. Un peu à part étaient posés de beaux chalets entièrement vitrés, on voyait tout à l’intérieur en passant. L’un était une bibliothèque, avec des tables et des chaises modernes de toute beauté ; on s’asseyait là et tout le monde pouvait vous voir en train de lire ; un autre en bois imitant la campagne était marqué : « Maison des Jeunes et de la Culture » ; les jeunes étaient dedans, garçons et filles, on pouvait les voir rire et s’amuser, au grand jour.
Ici, on ne pouvait pas faire le mal ; un gosse qui aurait fait l’école buissonnière, on l’aurait repéré immédiatement, seul dehors de cet âge à la mauvaise heure ; un voleur se serait vu à des kilomètres, avec son butin ; un type sale, tout le monde l’aurait envoyé se laver. Et pour s’offrir une môme, je ne voyais pas d’autre moyen que de passer avant à la mairie, qui, j’espère pour eux, était prévue tout près aussi. Ça c’est de l’architecture.
Merci !
- MaryseNiveau 5
XIXe: je dirais Faim, de Knut Hamsun
XXe: : Ravage, de R.Barjavel et E.Verhaeren, les forces tumultueuses ( poèmes à piocher). Il y a J. Réda aussi, j'avais lu quelques poèmes axés sur la ville mais je ne me souviens plus du recueil, en revanche tu as une lecture ici: https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/jacques-reda-la-science-poetisee-34-des-evolutions-de-la, il faudrait te procurer le texte si cela t'intéresse.
XXe: : Ravage, de R.Barjavel et E.Verhaeren, les forces tumultueuses ( poèmes à piocher). Il y a J. Réda aussi, j'avais lu quelques poèmes axés sur la ville mais je ne me souviens plus du recueil, en revanche tu as une lecture ici: https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/jacques-reda-la-science-poetisee-34-des-evolutions-de-la, il faudrait te procurer le texte si cela t'intéresse.
- AllianceNiveau 9
Maryse a écrit:XIXe: je dirais Faim, de Knut Hamsun
XXe: : Ravage, de R.Barjavel et E.Verhaeren, les forces tumultueuses ( poèmes à piocher). Il y a J. Réda aussi, j'avais lu quelques poèmes axés sur la ville mais je ne me souviens plus du recueil, en revanche tu as une lecture ici: https://www.franceculture.fr/emissions/jacques-bonnaffe-lit-la-poesie/jacques-reda-la-science-poetisee-34-des-evolutions-de-la, il faudrait te procurer le texte si cela t'intéresse.
Merci beaucoup ! Flûte on me dit "Page introuvable" !
- MaryseNiveau 5
Va sur franceculture, tu trouveras.
- MaryseNiveau 5
En y pensant, les Misérables est une source intarissable pour ta problématique, mais en 1L, cela fait peut-être redite...et c'est XIXe.
- InvitéInvité
Tout dépend si tu es fixée sur le roman car en poésie tu as Les villes tentaculaires, Emile Verhaeren.
Et sinon Les villes invisibles- Calvino, Italo : ce sont de petits textes qui mettent chacun en scène une ville imaginaire. C'est facile et agréable à lire.
Exemple:
Les villes cachées 2.
Elle n’est pas heureuse, la vie, à Raïssa. Dans les rues, les gens marchent en se tordant les mains, disputent les enfants qui pleurent, s’appuient aux parapets des fleuves en prenant leurs tempes entre leurs poings ; le matin, ils sortent d’un mauvais rêve et en commencent un autre. Dans les ateliers où à chaque instant on se tape à coups de marteau sur les doigts et se pique avec une aiguille, sur les colonnes de chiffres tordus des registres de négociants et de banquiers, devant les verres vides rangés sur le zinc des bistrots, c’est un moindre mal quand les têtes se penchent en t’épargnant des regards torves. Dans les maisons c’est pire, et il n’est pas nécessaire d’y entrer pour le savoir : l’été, les fenêtres retentissent de disputes et de bris de vaisselle.
Et pourtant, à Raïssa, à tout moment, un enfant rit à sa fenêtre, en voyant un chien sauter sur un auvent pour mordre dans le morceau de polenta qu’un maçon a lâché du haut d’un échafaudage, en s’exclamant : « Mon trésor, laisse-moi plonger ! » à l’adresse d’une jeune hôtelière qui soulève un plat de ragoût sous sa pergola, contente de le servir au marchand de parapluies qui fête une bonne affaire, l’ombrelle de dentelle blanche avec quoi va se pavaner aux courses une grande dame amoureuse d’un officier qui lui a souri alors qu’il sautait la dernière haie, heureux lui-même mais plus heureux encore son cheval qui volait par-dessus les obstacles voyant voler dans le ciel un francolin, heureux oiseau libéré de sa cage par un peintre heureux de l’avoir peint plume à plume, tacheté de rouge et de jaune, dans une miniature, à cette page du livre où le philosophe dit : « Même à Raïssa, ville triste, court un fil invisible qui par instants réunit un être vivant à un autre et se défait, puis revient se tendre entre des points en mouvement, dessinant de nouvelles figures rapides, si bien qu’à chaque seconde la ville malheureuse contient une ville heureuse sans même qu’elle sache exister. »
Et sinon Les villes invisibles- Calvino, Italo : ce sont de petits textes qui mettent chacun en scène une ville imaginaire. C'est facile et agréable à lire.
Exemple:
Les villes cachées 2.
Elle n’est pas heureuse, la vie, à Raïssa. Dans les rues, les gens marchent en se tordant les mains, disputent les enfants qui pleurent, s’appuient aux parapets des fleuves en prenant leurs tempes entre leurs poings ; le matin, ils sortent d’un mauvais rêve et en commencent un autre. Dans les ateliers où à chaque instant on se tape à coups de marteau sur les doigts et se pique avec une aiguille, sur les colonnes de chiffres tordus des registres de négociants et de banquiers, devant les verres vides rangés sur le zinc des bistrots, c’est un moindre mal quand les têtes se penchent en t’épargnant des regards torves. Dans les maisons c’est pire, et il n’est pas nécessaire d’y entrer pour le savoir : l’été, les fenêtres retentissent de disputes et de bris de vaisselle.
Et pourtant, à Raïssa, à tout moment, un enfant rit à sa fenêtre, en voyant un chien sauter sur un auvent pour mordre dans le morceau de polenta qu’un maçon a lâché du haut d’un échafaudage, en s’exclamant : « Mon trésor, laisse-moi plonger ! » à l’adresse d’une jeune hôtelière qui soulève un plat de ragoût sous sa pergola, contente de le servir au marchand de parapluies qui fête une bonne affaire, l’ombrelle de dentelle blanche avec quoi va se pavaner aux courses une grande dame amoureuse d’un officier qui lui a souri alors qu’il sautait la dernière haie, heureux lui-même mais plus heureux encore son cheval qui volait par-dessus les obstacles voyant voler dans le ciel un francolin, heureux oiseau libéré de sa cage par un peintre heureux de l’avoir peint plume à plume, tacheté de rouge et de jaune, dans une miniature, à cette page du livre où le philosophe dit : « Même à Raïssa, ville triste, court un fil invisible qui par instants réunit un être vivant à un autre et se défait, puis revient se tendre entre des points en mouvement, dessinant de nouvelles figures rapides, si bien qu’à chaque seconde la ville malheureuse contient une ville heureuse sans même qu’elle sache exister. »
- Tem-toGrand sage
Zola : La Curée, Le Ventre de Paris, Pot-Bouille, Au Bonheur des dames, L'Oeuvre.
Autrement, je pense qu'il doit être possible de réaliser un corpus avec des poèmes de Verlaine.
Autrement, je pense qu'il doit être possible de réaliser un corpus avec des poèmes de Verlaine.
- PoupoutchModérateur
De Calvino, pour les élèves faibles, Marcovaldo ou les saisons en ville, c'est très poétique, ça frôle souvent le conte... et ça parle très bien de l'aliénation de l'ouvrier pauvre dans la ville !Sue a écrit:Tout dépend si tu es fixée sur le roman car en poésie tu as Les villes tentaculaires, Emile Verhaeren.
Et sinon Les villes invisibles- Calvino, Italo : ce sont de petits textes qui mettent chacun en scène une ville imaginaire. C'est facile et agréable à lire.
Exemple:
Les villes cachées 2.
Elle n’est pas heureuse, la vie, à Raïssa. Dans les rues, les gens marchent en se tordant les mains, disputent les enfants qui pleurent, s’appuient aux parapets des fleuves en prenant leurs tempes entre leurs poings ; le matin, ils sortent d’un mauvais rêve et en commencent un autre. Dans les ateliers où à chaque instant on se tape à coups de marteau sur les doigts et se pique avec une aiguille, sur les colonnes de chiffres tordus des registres de négociants et de banquiers, devant les verres vides rangés sur le zinc des bistrots, c’est un moindre mal quand les têtes se penchent en t’épargnant des regards torves. Dans les maisons c’est pire, et il n’est pas nécessaire d’y entrer pour le savoir : l’été, les fenêtres retentissent de disputes et de bris de vaisselle.
Et pourtant, à Raïssa, à tout moment, un enfant rit à sa fenêtre, en voyant un chien sauter sur un auvent pour mordre dans le morceau de polenta qu’un maçon a lâché du haut d’un échafaudage, en s’exclamant : « Mon trésor, laisse-moi plonger ! » à l’adresse d’une jeune hôtelière qui soulève un plat de ragoût sous sa pergola, contente de le servir au marchand de parapluies qui fête une bonne affaire, l’ombrelle de dentelle blanche avec quoi va se pavaner aux courses une grande dame amoureuse d’un officier qui lui a souri alors qu’il sautait la dernière haie, heureux lui-même mais plus heureux encore son cheval qui volait par-dessus les obstacles voyant voler dans le ciel un francolin, heureux oiseau libéré de sa cage par un peintre heureux de l’avoir peint plume à plume, tacheté de rouge et de jaune, dans une miniature, à cette page du livre où le philosophe dit : « Même à Raïssa, ville triste, court un fil invisible qui par instants réunit un être vivant à un autre et se défait, puis revient se tendre entre des points en mouvement, dessinant de nouvelles figures rapides, si bien qu’à chaque seconde la ville malheureuse contient une ville heureuse sans même qu’elle sache exister. »
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- AllianceNiveau 9
Poupoutch a écrit:De Calvino, pour les élèves faibles, Marcovaldo ou les saisons en ville, c'est très poétique, ça frôle souvent le conte... et ça parle très bien de l'aliénation de l'ouvrier pauvre dans la ville !Sue a écrit:Tout dépend si tu es fixée sur le roman car en poésie tu as Les villes tentaculaires, Emile Verhaeren.
Et sinon Les villes invisibles- Calvino, Italo : ce sont de petits textes qui mettent chacun en scène une ville imaginaire. C'est facile et agréable à lire.
Exemple:
Les villes cachées 2.
Elle n’est pas heureuse, la vie, à Raïssa. Dans les rues, les gens marchent en se tordant les mains, disputent les enfants qui pleurent, s’appuient aux parapets des fleuves en prenant leurs tempes entre leurs poings ; le matin, ils sortent d’un mauvais rêve et en commencent un autre. Dans les ateliers où à chaque instant on se tape à coups de marteau sur les doigts et se pique avec une aiguille, sur les colonnes de chiffres tordus des registres de négociants et de banquiers, devant les verres vides rangés sur le zinc des bistrots, c’est un moindre mal quand les têtes se penchent en t’épargnant des regards torves. Dans les maisons c’est pire, et il n’est pas nécessaire d’y entrer pour le savoir : l’été, les fenêtres retentissent de disputes et de bris de vaisselle.
Et pourtant, à Raïssa, à tout moment, un enfant rit à sa fenêtre, en voyant un chien sauter sur un auvent pour mordre dans le morceau de polenta qu’un maçon a lâché du haut d’un échafaudage, en s’exclamant : « Mon trésor, laisse-moi plonger ! » à l’adresse d’une jeune hôtelière qui soulève un plat de ragoût sous sa pergola, contente de le servir au marchand de parapluies qui fête une bonne affaire, l’ombrelle de dentelle blanche avec quoi va se pavaner aux courses une grande dame amoureuse d’un officier qui lui a souri alors qu’il sautait la dernière haie, heureux lui-même mais plus heureux encore son cheval qui volait par-dessus les obstacles voyant voler dans le ciel un francolin, heureux oiseau libéré de sa cage par un peintre heureux de l’avoir peint plume à plume, tacheté de rouge et de jaune, dans une miniature, à cette page du livre où le philosophe dit : « Même à Raïssa, ville triste, court un fil invisible qui par instants réunit un être vivant à un autre et se défait, puis revient se tendre entre des points en mouvement, dessinant de nouvelles figures rapides, si bien qu’à chaque seconde la ville malheureuse contient une ville heureuse sans même qu’elle sache exister. »
C'est très drôle parce qu'en regardant la couverture de Marcovaldo, cela me fait penser à Monsieur Hulot. Je vais également regarder Playtime ! Cela me donne quelques idées !
Merci en tout cas de toutes vos réponses, on ne sait que choisir !
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Il y a de belles réflexions chez Paul Valéry dans ses Cahiers.
Pour lui, la ville est le seul lieu qui permet la sauvagerie, particulièrement les grandes villes. Je suis totalement d'accord.
Je relis Paul Auster en ce moment et New York est aussi le lieu de la liberté dans Moon Palace : un lieu plein de perspective toujours en partie grâce à l'anonymat auquel elle confine.
Voir aussi dans les essais philosophiques : La nuit, vivre sans témoin de Michael Foessel qui fait références à beaucoup de textes littéraires si je me souviens bien.
Pour lui, la ville est le seul lieu qui permet la sauvagerie, particulièrement les grandes villes. Je suis totalement d'accord.
Je relis Paul Auster en ce moment et New York est aussi le lieu de la liberté dans Moon Palace : un lieu plein de perspective toujours en partie grâce à l'anonymat auquel elle confine.
Voir aussi dans les essais philosophiques : La nuit, vivre sans témoin de Michael Foessel qui fait références à beaucoup de textes littéraires si je me souviens bien.
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- AllianceNiveau 9
Parmi les réponses possibles :
Grand corps malade, un enfant de la ville ! Une belle découverte !
Je pense que je vais leur apporter les références que je vais trouver sur la question et organiser en cours une espèce de foire littéraire sur le thème. Le but serait de créer une anthologie sur le thème avec rédaction de préface ou alors une autre idée si elle me vient. En tout cas, je les vois bien farfouiller dans les livres à la manière d'une brocante en séance de préparation au devoir… Bon, c'est encore flou… Qu'en pensez-vous ?
Grand corps malade, un enfant de la ville ! Une belle découverte !
Je pense que je vais leur apporter les références que je vais trouver sur la question et organiser en cours une espèce de foire littéraire sur le thème. Le but serait de créer une anthologie sur le thème avec rédaction de préface ou alors une autre idée si elle me vient. En tout cas, je les vois bien farfouiller dans les livres à la manière d'une brocante en séance de préparation au devoir… Bon, c'est encore flou… Qu'en pensez-vous ?
- MaryseNiveau 5
Je trouve ton idée super @Alliance! Certainement faudra-t-il indiquer les œuvres aux élèves au risque qu'ils se perdent dans la recherche d'extraits.
Perso je fais étudier ta dernière référence de slam en 3ème que je couple avec la chanson "Paris" de Marc Lavoine et Souad Massi.
Tu nous diras comment cela a fonctionné?
Bon courage
Perso je fais étudier ta dernière référence de slam en 3ème que je couple avec la chanson "Paris" de Marc Lavoine et Souad Massi.
Tu nous diras comment cela a fonctionné?
Bon courage
- AllianceNiveau 9
Maryse a écrit:Je trouve ton idée super @Alliance! Certainement faudra-t-il indiquer les œuvres aux élèves au risque qu'ils se perdent dans la recherche d'extraits.
Perso je fais étudier ta dernière référence de slam en 3ème que je couple avec la chanson "Paris" de Marc Lavoine et Souad Massi.
Tu nous diras comment cela a fonctionné?
Bon courage
En fait, je pense apporter les œuvres sur place, y compris les DVD pendant une séance de groupe (1h max). Je préparerais un rapide diaporama que je laisserais dérouler présentant des œuvres artistiques sur le thème (Fromanger, Mis-Tic...) sur fond de musique et disposer les œuvres sur les tables. Le tout avec pour objectif de les laisser prendre connaissance à leur rythme des œuvres proposées et de leur demander ensuite de faire le devoir. Bon c'est encore un peu voire bien vague mais ça va se mettre en place ! Merci pour la référence musicale ! Je mettrai un post quand ce sera fait, c'est ma 1ère séquence.
- différence entre lecture cursive et lecture complémentaire
- Comment travailler une lecture cursive en 1re ? Différence avec une lecture complémentaire ?
- Articulation Groupement de texte / lecture intégrale / lecture complémentaire (cursive)
- [5e] Dossier de lecture Harry Potter à l'école des Sorciers (lecture cursive, séquence sur le héros)
- 4e - 3e : faire lire Oscar et la dame rose de Schmitt en lecture cursive et/ou lecture analytique ?
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