Les auteurs qui vous tombent des mains...

Marie-Noire a écrit:J'ai entendu un extrait de La Recherche lu par A. Dussolier, c'était magique ! Mais le coffret coûte une fortune.

Dans un tout autre registre que les auteurs cités précédemment, l'auteur que j'ai le plus détesté ces dernières années, c'est Édouard Louis : je n'ai jamais compris pourquoi il avait été autant encensé par la critique, je ne peux pas entendre parler de lui sans faire une grimace de dégoût.

Le meilleur, à mon avis, c'est Le Côté de Guermantes lu par Guillaume Gallienne ! Je me suis fait offrir les coffrets à chacun de mes anniversaires : c'est un régal et n'importe quel long voyage passe tellement plus vite !

Duras, atroce. Proust, je me suis forcé pour en finir deux. Faut être honnête, en littérature, il faut  lire beaucoup pour en aimer un sur dix. De toute manière, ça n'a aucune importance, car le fait qu'on aime ou non n'enlève rien à l'intérêt global que chacun a dans l'histoire de la pensée, des lettres. J'aime/j'aime pas est un critère d'élève.
D'ailleurs, je préfère parler de textes qui tombent des mains que d'auteurs. Balzac, Hugo, m'ont parfois captivé, parfois me sont tombés des mains (je partage l'avis sur La peau de chagrin et Le lys dans la vallée )

Balzac <3

Mais alors Proust, c'est pas possible
Je ne supporte pas ces personnages qui ne peuvent pas contempler une poêle à frire sans se sentir obligés de dire "ça me rappelle cette fresque du Primatice à Venise et" et OH on s'en fout, arrête le name-dropping mon gars !
Dans le même genre, les auteurs qui se sentent obligés de dire quelle est la musique qui passe pendant que l'intrigue se déroule, ça m'exaspère : c'est toujours un bon truc qui se veut cool tout en vous faisant bien sentir que si vous ne connaissez pas vous n'êtes qu'un gros plouc (genre jazz ou rock indé), en plus c'est un LIVRE mon gars, j'entends rien !

A part ça, la plupart des auteurs contemporains me tombe des mains : Angot, Louis et toutes ces grandes figures médiatiques qui font du ramdam car autoproclamés subversifs

Elaïna a écrit:Balzac <3

Mais alors Proust, c'est pas possible
Je ne supporte pas ces personnages qui ne peuvent pas contempler une poêle à frire sans se sentir obligés de dire "ça me rappelle cette fresque du Primatice à Venise et" et OH on s'en fout, arrête le name-dropping mon gars !
Dans le même genre, les auteurs qui se sentent obligés de dire quelle est la musique qui passe pendant que l'intrigue se déroule, ça m'exaspère : c'est toujours un bon truc qui se veut cool tout en vous faisant bien sentir que si vous ne connaissez pas vous n'êtes qu'un gros plouc (genre jazz ou rock indé), en plus c'est un LIVRE mon gars, j'entends rien !

A part ça, la plupart des auteurs contemporains me tombe des mains : Angot, Louis et toutes ces grandes figures médiatiques qui font du ramdam car autoproclamés subversifs

Tu m'aides à formuler ma pensée, voilà : l'univers de Proust m'est étranger, antipathique même. Les auteurs contemporains (pas forcément ceux que tu cites)  pour une raison proche : ils célèbrent dans leur fausse "subversivité" une société  et des préoccupations sociétales qui sont à des galaxies des miennes.

C'est exactement ça Lefteris !
D'ailleurs j'ai été atrocement gênée quand une amie, devenue romancière et publiée par une maison ayant pignon sur rue, m'a demandé mon avis sur ses bouquins
Force est de constater qu'elle écrit bien, qu'elle a une plume acérée et enlevée, mais ses histoires me laissent parfaitement indifférente : que des bourgeois friqués, qui s'auto-congratulent pour leur faramineuse culture en buvant du vin millésimé et en ayant des problèmes de riches
Pardon mais moi il me faut une histoire et du souffle, pas juste de l'entre-soi bourgeois où le sommet de la subversion est de dire plus que "bonjour" à l'épicier arabe du coin le dimanche soir à 21h en se déchirant parce que Machine a refusé un deuxième café à Machin (et que tout est dans le non-dit, refuser ce café, c'est refuser l'incommensurable, mais moi je suis un esprit benêt, je comprends pas le non-dit)

Comment ça, on s'en fout de Venise ? :lang: :baoum:
Le Primatice à Venise, il a dû faire un détour alors !

On s'en fout pas de Venise, on s'en fout en revanche que Swann trouve que la passoire de la bonne fasse penser à une fresque vénitienne
Mais bon Swann fait partie des personnages à qui on a envie de dire "écoute mon gars, assieds-toi là, on va parler de tes problèmes, mais après tu vas arrêter de gaver tout le monde tu veux bien ?"

Bref, Proust me tombe des mains (mais ça reste Proust)

Balzac, impossible pour moi. Hugo et Chateaubriand ce n'est guère mieux. En revanche j'adore Duras😍 même pas honte

Je te taquine, Elaina (j'allais écrire Swann) !

Je suis un grand fan de Balzac dont le style m éblouit , cela dit mes deux livres de chevet sont le rivage des sortes et Aden Arabie, ce qui en dira beaucoup sur mes goûts stylistiques lol
Du coup pas étonnant que des auteurs tels que Duras ou Sarraute soient remisés aux toilettes.....
Mais sinon le pire roman classique qui soit à mes yeux, tant par l'écriture que le message: Manon Lescaut - un pur cauchemar qui n'aurait pas dû être écrit.

Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.

LordSteven a écrit:Mais sinon le pire roman classique qui soit à mes yeux, tant par l'écriture que le message: Manon Lescaut  - un pur cauchemar qui n'aurait pas dû être écrit.

Il n'y a pas de "message"! C'est d'ailleurs l'intérêt de ce roman...

thierry75 a écrit:Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.

Pas étonnant du tout. ;-)

"les yeux bouffis, [...] les cheveux entortillés comme les phrases d'un roman de Balzac"

:lol:

Spoiler:

Je partage le sentiment de Lefteris à l'égard de Duras et Proust. J'ai beaucoup de mal avec Rousseau, aussi >_<'.
Personne n'a encore cité Maylis de Kerantruc, là, celle qui remplit la moitié des listes de l'EAF :lol: J'en ai lu deux ; quel supplice...

Le Chateaubriand des Mémoires me tombe des mains. J'avais dévoré ces volumes en 3e, ils avaient été mon premier vrai contact avec la littérature, ils m'ont fait grandir d'un coup et mes notes en français se sont envolées. Mais je ne suis jamais parvenu à les relire.

J'ai beaucoup de mal à lire Voltaire.

thierry75 a écrit:Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.

Oui. Je suis sur le c... Ce qui me désole, c'est qu'on en parle par clichés. Attendons encore et on aura droit aux longues phrases "impossibles à lire"... Essayez Claude Simon pour voir.  
Je comprends qu'on n'apprécie pas l'univers mondain et décadent d'une aristocratie passée. Cependant, c'est oublier la dimension ironique qui nourrit les évocations de ces personnages. Il n'est qu'à lire les premières pages d'Un Amour de Swann pour se rendre compte de l'ironie.

Quel intérêt cela aurait-il d'étriller des auteurs vraiment mauvais ?

Leclochard a écrit:

thierry75 a écrit:Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.

Oui. Je suis sur le c... Ce qui me désole, c'est qu'on en parle par clichés. Attendons encore et on aura droit aux longues phrases "impossibles à lire"... Essayez Claude Simon pour voir.  
Je comprends qu'on n'apprécie pas l'univers mondain et décadent d'une aristocratie passée. Cependant, c'est oublier la dimension ironique qui nourrit les évocations de ces personnages. Il n'est qu'à lire les premières pages d'Un Amour de Swann pour se rendre compte de l'ironie.

Bah, c'est un topic défouloir. Et m'est avis qu'Elaïna est consciente de tout cela. J'aime énormément Proust (peut-être mon auteur préféré), mais il y a autour de lui un certain snobisme qui me fait comprendre les envies de l'envoyer paître.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

Leclochard a écrit:

thierry75 a écrit:Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.

Oui. Je suis sur le c... Ce qui me désole, c'est qu'on en parle par clichés. Attendons encore et on aura droit aux longues phrases "impossibles à lire"... Essayez Claude Simon pour voir.  
Je comprends qu'on n'apprécie pas l'univers mondain et décadent d'une aristocratie passée. Cependant, c'est oublier la dimension ironique qui nourrit les évocations de ces personnages. Il n'est qu'à lire les premières pages d'Un Amour de Swann pour se rendre compte de l'ironie.

Bah, c'est un topic défouloir. Et m'est avis qu'Elaïna est consciente de tout cela. J'aime énormément Proust (peut-être mon auteur préféré), mais il y a autour de lui un certain snobisme qui me fait comprendre les envies de l'envoyer paître.

D'accord avec toi sur la fin de ton message. Cela dit, ce n'est pas une oeuvre facile à lire.

Miettes a écrit:Quel intérêt cela aurait-il d'étriller des auteurs vraiment mauvais ?

Même réaction.

Pour ma part, je ne supporte pas Duras et suis d'accord avec Desproges, quand il dit : "M. Duras n'a pas dit que des conneries. Non, non, non! Elle en a aussi écrit".

J'ai essayé Claude Simon, je ne peux pas. Essayé l'Innommable de Beckett, impossible.

Je supporte de moins en moins l'abus de discours indirect libre chez Zola...

J'avais dit dans le fil précédent que je n'arrivais pas à lire Voyage au bout de la nuit, finalement c'est fait, j'ai réussi à le lire d'une traite (et j'ai apprécié).

J'avoue que Le rivage des Syrtes et Un balcon en forêt me tombent des mains, malgré tout ce que j'en sais de bien.

Moi, j'aime Balzac, la Cousine Bette et Diderot aussi (La lettre sur les aveugles et La Religieuse).
Je vous trouve durs avec Balzac.
J'avoue lire peu de littérature contemporaine, il me faut du temps.
A vrai dire, déformation professionnelle oblige, il m'est très difficile de lire sans penser à ce que je ferais avec des élèves. Cela parasite quasiment toutes mes lectures.

Philippe Sollers et son Dictionnaire amoureux de Venise. Aux amoureux de Venise, laissez vos lecteurs en paix et partagez votre amour avec vous-même !

Miettes a écrit:Quel intérêt cela aurait-il d'étriller des auteurs vraiment mauvais ?

Le plaisir de la médisance. On a cité des écrivains connus (sauf celui de Rendash avec son nom étrange), pas forcément que des (très) bons (Malraux).

Que de vilaines choses écrites ici sur Balzac. Je ne l'ai pas relu depuis un certain temps, à l'exception d'Eugénie Grandet et du Père Goriot, pour mes classes . Mais je garde un souvenir ébloui d'Illusions Perdues et Splendeurs et Misères des Courtisanes notamment. Quelle magnifique fripouille littéraire que Vautrin, tout de même! Et puis le cruel monde des jeunes gens, le candide Rubempré, les fauves que sont De Marsay ou Rastignac... Les parents pauvres, aussi, belles réussites que ces cousins médiocres, anti héros avant l'heure.

Mais pour en revenir à ceux qui me tombent des mains, Stendhal, parfait pour trouver le sommeil tant ses circonvolutions psychologiques prétentieuses m'assomment, ou Proust, dont je n'ai jamais réussi à supporter l'univers, ni la syntaxe.

Et dans les modernes, Le Clézio, comment est-ce possible, la fadeur incarnée, et en plus matraqué aux têtes blondes, toujours dans les sujets, les manuels, les lectures conseillées.

Un cas à part: Pascal Quignard. Je le lis avec difficulté, application, comme une épreuve christique, en sentant qu'il y a quelque chose qui se mérite, ce qui est le plus souvent vrai. Je suis même allé jusqu'à me frotter à Carus, l'un de ses premiers ouvrages, sur les conseils d'une neo. Ce fut dur, mais gratifiant.

Carabas a écrit:

Miettes a écrit:Quel intérêt cela aurait-il d'étriller des auteurs vraiment mauvais ?

Même réaction.

Pour ma part, je ne supporte pas Duras et suis d'accord avec Desproges, quand il dit : "M. Duras n'a pas dit que des conneries. Non, non, non! Elle en a aussi écrit".

J'ai essayé Claude Simon, je ne peux pas. Essayé l'Innommable de Beckett, impossible.

Cette oeuvre a atteint les limites du Nouveau Roman: on ne sait pas de quoi ça parle, ni qui parle, ni s'il se passe quelque chose et où on veut en venir. Forcément, ce ne sera jamais populaire, sauf chez quelques amoureux fous de Beckett.