- RendashBon génie
Leclochard a écrit:Rendash a écrit:Leclochard a écrit:thierry75 a écrit:Ce sont les meilleurs auteurs qu'on étrille ici. Etonnant, ou pas.
Oui. Je suis sur le c... Ce qui me désole, c'est qu'on en parle par clichés. Attendons encore et on aura droit aux longues phrases "impossibles à lire"... Essayez Claude Simon pour voir.
Je comprends qu'on n'apprécie pas l'univers mondain et décadent d'une aristocratie passée. Cependant, c'est oublier la dimension ironique qui nourrit les évocations de ces personnages. Il n'est qu'à lire les premières pages d'Un Amour de Swann pour se rendre compte de l'ironie.
Mais il ne s'agit pas de dire "sait nulle", il s'agit de plaisir, ou en l'occurrence d'absence de plaisir, à lire tel ou tel auteur. C'est affaire de goût, pas de jugement, Lefteris en particulier a été clair là-dessus.
"J'aime pas", ce n'est pas "c'est pas bon"
Mais le goût s'éduque. Parce qu'aimer les oeuvres dont nous parlons, ça n'a rien de spontané !
C'est très vrai, mais mon éducation reste alors à faire dans certains domaines :lol:
- colombaneFidèle du forum
Tout à fait.
Je sais bien que les "grands" auteurs cités sont des "pointures", qu'ils ont marqué leur temps, qu'ils sont des références, etc..
Toujours est-il que je sens bien que le niveau est trop "haut" pour moi, et que je reste au 1er degré.
On pourrait avoir les mêmes réflexions pour la peinture ou la musique.
Je sais bien que les "grands" auteurs cités sont des "pointures", qu'ils ont marqué leur temps, qu'ils sont des références, etc..
Toujours est-il que je sens bien que le niveau est trop "haut" pour moi, et que je reste au 1er degré.
On pourrait avoir les mêmes réflexions pour la peinture ou la musique.
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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- LeclochardEmpereur
Rendash a écrit:Leclochard a écrit:Rendash a écrit:Leclochard a écrit:
Oui. Je suis sur le c... Ce qui me désole, c'est qu'on en parle par clichés. Attendons encore et on aura droit aux longues phrases "impossibles à lire"... Essayez Claude Simon pour voir.
Je comprends qu'on n'apprécie pas l'univers mondain et décadent d'une aristocratie passée. Cependant, c'est oublier la dimension ironique qui nourrit les évocations de ces personnages. Il n'est qu'à lire les premières pages d'Un Amour de Swann pour se rendre compte de l'ironie.
Mais il ne s'agit pas de dire "sait nulle", il s'agit de plaisir, ou en l'occurrence d'absence de plaisir, à lire tel ou tel auteur. C'est affaire de goût, pas de jugement, Lefteris en particulier a été clair là-dessus.
"J'aime pas", ce n'est pas "c'est pas bon"
Mais le goût s'éduque. Parce qu'aimer les oeuvres dont nous parlons, ça n'a rien de spontané !
C'est très vrai, mais mon éducation reste alors à faire dans certains domaines :lol:
Bah, ce n'est pas honteux. Tu as l'esprit assez fin pour progresser. Pense aux gens qui ont trois mots de vocabulaire ou qui ont pour horizon la TV réalité et qui n'auront jamais conscience qu'il existe des chefs d'oeuvre (littéraires, musicales, ou filmiques). On voit là l'importance de faire découvrir des classiques aux élèves. Si on n'a pas lu Sévigné en 4ème ou L'Odyssée en 6ème, il est très improbable qu'on le fasse le reste de sa vie.
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Tem-toGrand sage
Pour L'Odyssée, ça marche toujours en 6e quelque soit l'origine des élèves. Pour Madame de Sévigné je l'ai fait aussi, dans le même établissement en 4e, et c'est beaucoup plus difficile. Dans cette classe de 4e, un tiers à peine des élèves étaient intéressés. Il faut dire que j'étais en Rep +. Mais là où Homère fonctionne, l'épistolière séduit beaucoup, beaucoup, beaucoup moins, malheureusement. Ou alors, je n'ai pas su m'y prendre.Leclochard a écrit:(...) On voit là l'importance de faire découvrir des classiques aux élèves. Si on n'a pas lu Sévigné en 4ème ou L'Odyssée en 6ème, il est très improbable qu'on le fasse le reste de sa vie.
- RendashBon génie
Leclochard a écrit:Rendash a écrit:Leclochard a écrit:Rendash a écrit:
Mais il ne s'agit pas de dire "sait nulle", il s'agit de plaisir, ou en l'occurrence d'absence de plaisir, à lire tel ou tel auteur. C'est affaire de goût, pas de jugement, Lefteris en particulier a été clair là-dessus.
"J'aime pas", ce n'est pas "c'est pas bon"
Mais le goût s'éduque. Parce qu'aimer les oeuvres dont nous parlons, ça n'a rien de spontané !
C'est très vrai, mais mon éducation reste alors à faire dans certains domaines :lol:
Bah, ce n'est pas honteux. Tu as l'esprit assez fin pour progresser. Pense aux gens qui ont trois mots de vocabulaire ou qui ont pour horizon la TV réalité et qui n'auront jamais conscience qu'il existe des chefs d'oeuvre (littéraires, musicales, ou filmiques). On voit là l'importance de faire découvrir des classiques aux élèves. Si on n'a pas lu Sévigné en 4ème ou L'Odyssée en 6ème, il est très improbable qu'on le fasse le reste de sa vie.
Sur ce dernier point, je ne peux que plussoyer vigoureusement, c'est l'une de mes lignes de conduite professionnelle. J'ai une bibliothèque bien fournie, je prête énormément de livres aux élèves, et je file volontiers ma bibliothèque numérique, qui doit compter quelque 700 titres en pdf. On bosse sur un maximum d'extraits de littérature patrimoniale en cours ; et dès que je serai en poste fixe, je me débrouillerai pour faire acheter et lire quelques titres par niveau.
Pour autant, je crains que mon propre goût ne soit plus guère éducable Parce que les livres ou les auteurs que je n'aime pas, je les ai lus, et plusieurs fois (enfin, pas tous, je n'ai pas réussi à relire A L'ombre des jeunes filles en fleurs, ni L'Amant, entre autres ), mais je n'accroche pas pour autant. En revanche, je relis une fois par an quelques conneries d'enfance, sans la moindre vergogne.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LeclochardEmpereur
Tem-to a écrit:Pour L'Odyssée, ça marche toujours en 6e quelque soit l'origine des élèves. Pour Madame de Sévigné je l'ai fait aussi, dans le même établissement en 4e, et c'est beaucoup plus difficile. Dans cette classe de 4e, un tiers à peine des élèves étaient intéressés. Il faut dire que j'étais en Rep +. Mais là où Homère fonctionne, l'épistolière séduit beaucoup, beaucoup, beaucoup moins, malheureusement. Ou alors, je n'ai pas su m'y prendre.Leclochard a écrit:(...) On voit là l'importance de faire découvrir des classiques aux élèves. Si on n'a pas lu Sévigné en 4ème ou L'Odyssée en 6ème, il est très improbable qu'on le fasse le reste de sa vie.
Ne culpabilise pas. C'est difficile de la faire apprécier. J'avais du mal aussi. Il faudrait sans doute faire lire beaucoup de lettres pour s'imprégner de son univers. Enfin, c'est ce qui me paraîtrait idéal.
J'avoue avoir diffusé l'an dernier en guise d'introduction une émission un peu "people" de Stéphane Berne aux élèves. Ils ont bien aimé les commentaires grivois et ont retenu quelques idées sur elle sans doute plus facilement que si j'avais donné une biographie toute faite.
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- LeclochardEmpereur
Rendash a écrit:Leclochard a écrit:Rendash a écrit:Leclochard a écrit:
Mais le goût s'éduque. Parce qu'aimer les oeuvres dont nous parlons, ça n'a rien de spontané !
C'est très vrai, mais mon éducation reste alors à faire dans certains domaines :lol:
Bah, ce n'est pas honteux. Tu as l'esprit assez fin pour progresser. Pense aux gens qui ont trois mots de vocabulaire ou qui ont pour horizon la TV réalité et qui n'auront jamais conscience qu'il existe des chefs d'oeuvre (littéraires, musicales, ou filmiques). On voit là l'importance de faire découvrir des classiques aux élèves. Si on n'a pas lu Sévigné en 4ème ou L'Odyssée en 6ème, il est très improbable qu'on le fasse le reste de sa vie.
Sur ce dernier point, je ne peux que plussoyer vigoureusement, c'est l'une de mes lignes de conduite professionnelle. J'ai une bibliothèque bien fournie, je prête énormément de livres aux élèves, et je file volontiers ma bibliothèque numérique, qui doit compter quelque 700 titres en pdf. On bosse sur un maximum d'extraits de littérature patrimoniale en cours ; et dès que je serai en poste fixe, je me débrouillerai pour faire acheter et lire quelques titres par niveau.
Pour autant, je crains que mon propre goût ne soit plus guère éducable Parce que les livres ou les auteurs que je n'aime pas, je les ai lus, et plusieurs fois (enfin, pas tous, je n'ai pas réussi à relire A L'ombre des jeunes filles en fleurs, ni L'Amant, entre autres ), mais je n'accroche pas pour autant. En revanche, je relis une fois par an quelques conneries d'enfance, sans la moindre vergogne.
Après, on ne va changer complètement sa personnalité et ses goûts et finir par dire qu'on aime ou qu'on déteste un livre par snobisme. Tu as bien raison de te faire plaisir.
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- AlbiusNiveau 10
Elaïna a écrit:(je sais bien que Proust est très ironique, mon père me le répète à chaque fois, mais je suis totalement imperméable à son ironie, alors que l'ironie de Balzac me plait infiniment).
Entièrement d'accord. Quoi que sous-entende(nt) -lourdement- certain(s) qui suspecte(nt) de fonctionner par cliché ou a priori dès lors que l'on n'apprécie pas telle ou telle valeur sacrosainte, j'ai la faiblesse de penser que tous ceux qui s'expriment ici ont bien lu les auteurs qui les ennuient.
Et, oui, nous sommes désolés, on peut avoir suffisamment de finesse pour percevoir l'ironie chez Proust... et y être totalement insensible.
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La littérature, comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas. F. Pessoa
- CarabasVénérable
Tout à fait. Et pourtant, le sujet aurait pu être intéressant.Dame Jouanne a écrit:Oh oui, quelle déception ce livre! Je l'ai lu en me disant au moins 20 fois qu'elle aurait pu faire un très beau roman avec une écriture plus simple. J'avais l'impression de ne pas lire une histoire mais un exercice de style (et un mauvais en plus!)Carabas a écrit:Rendash a écrit:
Personne n'a encore cité Maylis de Kerantruc, là, celle qui remplit la moitié des listes de l'EAF :lol: J'en ai lu deux ; quel supplice...
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah!!!!!
J'ai dé-tes-té Réparer les vivants. Un roman prétentieux qui se veut ambitieux, une écriture alambiquée à défaut d'être travaillée, raaaah! Quelle horreur!
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- LefterisEsprit sacré
Voilà : je me suis imbibé de Montaigne, tranquillement, bien avant d'être enseignant, "à sauts et à gambades", et ses pensées, je les "couds aux miennes".Iphigénie a écrit:Mais peut-on lire Montaigne autrement que par extrait? c'est l'oeuvre d'une vie, quand même! on peut mettre autant de temps à le lire que lui à l'écrire!
Un chapitre de temps à autre, par sauts et gambades.
Cet auteur est l'exception de cette liste, quel que soit le critère retenu : ni romancier, ni mémorialiste, ni compilateur, ni philosophe à système, ni...
Quand je lis Montaigne, une fois levées les difficultés inhérentes à, la distance, j'ai l'impression de dialoguer avec un contemporain vivant dans un autre décor, alors que les problèmes "sociétalistes" de beaucoup de contemporains me paraissent aussi éloignés que ceux d'éventuels martiens . Et un dialogue avec quelqu'un qui porte aussi un regard et des questions sur d'autres décors communs, ceux des Anciens. Bref, un auteur vraiment universel.
Je crois que si l'on me demandait de n'emporter qu'une oeuvre en exil ou sur une île , je choisirais les Essais.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
J'essaie, comme tout le monde. Avec Duras, j'ai même un point commun : le pinard :lol: . Mais ça suffit pas...Tem-to a écrit:Quand vous lisez un ouvrage, vous essayez de vous mettre dans les conditions de l'époque de son écriture ou vous restez la personne que vous êtes dans son XXIe siècle ?
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- RogerMartinBon génie
Rendash a écrit:colombane a écrit:Pur bonheur que ces deux ans de vacances...
le déclic : une bibliothèque de classe dans les années 70 ou les livres étaient apportés par les élèves. (il n'existait pas de bibliothèque à l'époque dans mon collège tout neuf) : j'ai eu en distribution "le pays des fourrures"..
et puis je n'ai pas arrêté. En 3ème, j'avais quasiment lu (et acheté) tout ce qui était publié.
J'ai ressorti La Jangada il n'y a pas longtemps.
Et j'ai acheté aussi son théâtre et des oeuvres posthumes qui sont sorties ces dernières années.
C'est en lisant La Jangada que j'ai découvert Poe : j'ai voulu lire Le Scarabée d'Or dans la foulée
Fragoso et le juge Jarriquez sont des personnages exceptionnels, plus que le pâle Joam Garral en tout cas.
Si tu veux lire Verne en lien avec Poe, je te recommande Le Sphinx des glaces : c'est la suite des Aventures de Gordon Pym, et un excellent Verne je trouve.
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User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- VinZTDoyen
Bon, personne n'a évoqué San-Antonio, j'en déduis donc que tout le monde aime
Pour être plus sérieux, Hugo me faisait un peu tarter, comme figure imposée au lycée, mais depuis je le relis avec plaisir. J'ai toujours beaucoup de mal avec Proust. Et, bizarrement, j'ai du mal avec Madame Bovary, mais pas avec d'autres Flaubert. Pas relu Balzac depuis un bail, va falloir que je m'y recolle. Idem pour Zola.
Comme beaucoup, j'ai tendance à privilégier les auteurs qui racontent des histoires, plutôt que les introspections nombrilesques. Je ne néglige pas l'aspect « initiation » et relecture, à l'instar de nombreuses pièces musicales parfois ardues au premier abord, mais Robbe-Grillet, même en insistant, j'ai du mal à trouver ça génial. Je passe peut-être à côté de quelque chose, notez bien, mais il y a suffisamment à explorer par ailleurs pour que je me permette cette lacune.
Pour être plus sérieux, Hugo me faisait un peu tarter, comme figure imposée au lycée, mais depuis je le relis avec plaisir. J'ai toujours beaucoup de mal avec Proust. Et, bizarrement, j'ai du mal avec Madame Bovary, mais pas avec d'autres Flaubert. Pas relu Balzac depuis un bail, va falloir que je m'y recolle. Idem pour Zola.
Comme beaucoup, j'ai tendance à privilégier les auteurs qui racontent des histoires, plutôt que les introspections nombrilesques. Je ne néglige pas l'aspect « initiation » et relecture, à l'instar de nombreuses pièces musicales parfois ardues au premier abord, mais Robbe-Grillet, même en insistant, j'ai du mal à trouver ça génial. Je passe peut-être à côté de quelque chose, notez bien, mais il y a suffisamment à explorer par ailleurs pour que je me permette cette lacune.
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« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
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« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- GaletteNiveau 7
VinZT a écrit:bizarrement, j'ai du mal avec Madame Bovary, mais pas avec d'autres Flaubert.
Tiens, moi c'est L'éducation sentimentale.....
- LefterisEsprit sacré
Pour les auteurs que tu cites , normal qu'il y ait des morceaux qui ne plaisent pas, sur la quantité.VinZT a écrit:Bon, personne n'a évoqué San-Antonio, j'en déduis donc que tout le monde aime
Pour être plus sérieux, Hugo me faisait un peu tarter, comme figure imposée au lycée, mais depuis je le relis avec plaisir. J'ai toujours beaucoup de mal avec Proust. Et, bizarrement, j'ai du mal avec Madame Bovary, mais pas avec d'autres Flaubert. Pas relu Balzac depuis un bail, va falloir que je m'y recolle. Idem pour Zola.
Comme beaucoup, j'ai tendance à privilégier les auteurs qui racontent des histoires, plutôt que les introspections nombrilesques. Je ne néglige pas l'aspect « initiation » et relecture, à l'instar de nombreuses pièces musicales parfois ardues au premier abord, mais Robbe-Grillet, même en insistant, j'ai du mal à trouver ça génial. Je passe peut-être à côté de quelque chose, notez bien, mais il y a suffisamment à explorer par ailleurs pour que je me permette cette lacune.
Quant à Robbe-Grillet, en effet, plus jamais ça... la vie est courte.
- Spoiler:
- Mais San Antonio ah oui par contre ! Ceux des années 60 surtout, le style change , ce ne sont plus de simples polars, beaucoup d'humour , des réflexions acérées, des personnages bien vus ...
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Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- CondorcetOracle
- Spoiler:
- Remets ton slip, gondolier ! est un chef-d'oeuvre qui dépasse sans forcer les Mémoires d'outre-tombe
- RogerMartinBon génie
- Spoiler:
- Mon préféré : Tango chinetoque. La scène de l'autoroute est d'anthologie...
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- IphigénieProphète
Eh oui!!!!! idem.Lefteris a écrit:Voilà : je me suis imbibé de Montaigne, tranquillement, bien avant d'être enseignant, "à sauts et à gambades", et ses pensées, je les "couds aux miennes".Iphigénie a écrit:Mais peut-on lire Montaigne autrement que par extrait? c'est l'oeuvre d'une vie, quand même! on peut mettre autant de temps à le lire que lui à l'écrire!
Un chapitre de temps à autre, par sauts et gambades.
Cet auteur est l'exception de cette liste, quel que soit le critère retenu : ni romancier, ni mémorialiste, ni compilateur, ni philosophe à système, ni...
Quand je lis Montaigne, une fois levées les difficultés inhérentes à, la distance, j'ai l'impression de dialoguer avec un contemporain vivant dans un autre décor, alors que les problèmes "sociétalistes" de beaucoup de contemporains me paraissent aussi éloignés que ceux d'éventuels martiens . Et un dialogue avec quelqu'un qui porte aussi un regard et des questions sur d'autres décors communs, ceux des Anciens. Bref, un auteur vraiment universel.
Je crois que si l'on me demandait de n'emporter qu'une oeuvre en exil ou sur une île , je choisirais les Essais.
M'en lasserais moins que de r San Antonio, je crois, même si je trouve que ça se lit aussi par intermittence :lol:
- Tem-toGrand sage
Lefteris a écrit:(...) bizarrement, j'ai du mal avec Madame Bovary, mais pas avec d'autres Flaubert.
Je suis entré dans Flaubert par L'Education sentimentale en vivant pleinement cette lecture à 16 ans.
En effet, toutes époques mises à part, je vivais un peu l'histoire de Frédéric, IRL.
("Il voyagea...")
Et je suis tombé dessus à l'oral du Cafeps ! J'y croyais pas, je me suis régalé !
Ce sont deux profs de Master qui m'ont introduit, trente ans après la lecture de l'ES à Madame Bovary, en décortiquant quelques extraits et je leur en suis très reconnaissant. L'un avait une vision vieillote de l'œuvre (celle de son âge), l'autre une approche très moderne (celle de son âge aussi). Grâce à un mixte des deux, j'ai vraiment pu le savourer avec une maturité d'adulte que je n'aurais certainement pas eue si je m'étais lancé dedans entre 16 et disons 40 ans.
Mais j'ai aussi découvert avec un éblouissement effaré La Légende de Saint-Julien l'Hospitalier et Herodias. Quoi ! On peut être le même auteur et écrire de façon tout aussi splendide sur des thèmes et dans des genres aussi différents ! Quelle merveille !
En revanche, je n'ai pas supporté Un cœur simple : trop de dérision, en creux, ou de commisération (à chacun son interprétation) sur un milieu duquel je viens peu ou prou. J'ai été jusqu'au bout (bon,c'est un conte qui n'est pas long du tout) mais qu'est-ce que j'ai souffert !
Quant à la lecture des Mémoires d'un fou, je me suis rendu compte que beaucoup de départs de vie d'adolescent peuvent, par certains côtés, être universels.
- CNFANiveau 10
Albius a écrit:Elaïna a écrit:(je sais bien que Proust est très ironique, mon père me le répète à chaque fois, mais je suis totalement imperméable à son ironie, alors que l'ironie de Balzac me plait infiniment).
Entièrement d'accord. Quoi que sous-entende(nt) -lourdement- certain(s) qui suspecte(nt) de fonctionner par cliché ou a priori dès lors que l'on n'apprécie pas telle ou telle valeur sacrosainte, j'ai la faiblesse de penser que tous ceux qui s'expriment ici ont bien lu les auteurs qui les ennuient.
Et, oui, nous sommes désolés, on peut avoir suffisamment de finesse pour percevoir l'ironie chez Proust... et y être totalement insensible.
Cette phrase-là, c'est quand même un monument... d'ironie !
"Elle nous aimait véritablement, elle aurait eu plaisir à nous pleurer ; survenant à un moment où elle se sentait bien et n’était pas en sueur, la nouvelle que la maison était la proie d’un incendie où nous avions déjà tous péri et qui n’allait plus bientôt laisser subsister une seule pierre des murs, mais auquel elle aurait eu tout le temps d’échapper sans se presser, à condition de se lever tout de suite, a dû souvent hanter ses espérances comme unissant aux avantages secondaires de lui faire savourer dans un long regret toute sa tendresse pour nous, et d’être la stupéfaction du village en conduisant notre deuil, courageuse et accablée, moribonde debout, celui bien plus précieux de la forcer au bon moment, sans temps à perdre, sans possibilité d’hésitation énervante, à aller passer l’été dans sa jolie ferme de Mirougrain, où il y avait une chute d’eau."
- Tem-toGrand sage
CNFA a écrit:Cette phrase-là, c'est quand même un monument... d'ironie !
"Elle nous aimait véritablement, elle aurait eu plaisir à nous pleurer ; survenant à un moment où elle se sentait bien et n’était pas en sueur, la nouvelle que la maison était la proie d’un incendie où nous avions déjà tous péri et qui n’allait plus bientôt laisser subsister une seule pierre des murs, mais auquel elle aurait eu tout le temps d’échapper sans se presser, à condition de se lever tout de suite, a dû souvent hanter ses espérances comme unissant aux avantages secondaires de lui faire savourer dans un long regret toute sa tendresse pour nous, et d’être la stupéfaction du village en conduisant notre deuil, courageuse et accablée, moribonde debout, celui bien plus précieux de la forcer au bon moment, sans temps à perdre, sans possibilité d’hésitation énervante, à aller passer l’été dans sa jolie ferme de Mirougrain, où il y avait une chute d’eau."
Dieu, le "plaisir à nous pleurer" en début de phrase et la "chute d'eau" en fin de phrase ! :serge:
- ElaïnaDevin
bah oui mais... non.
à l inverse le cardinal de retz. et son "c était un zéro qui ne multipliait que parce qu'il était prince du sang" me fait systématiquement marrer.
à l inverse le cardinal de retz. et son "c était un zéro qui ne multipliait que parce qu'il était prince du sang" me fait systématiquement marrer.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- CNFANiveau 10
Et la fin de la phrase qui s'étire, s'étire, s'étire encore, mimant les hésitations maniaques de la tante Léonie !
- RendashBon génie
Elaïna a écrit:bah oui mais... non.
à l inverse le cardinal de retz. et son "c était un zéro qui ne multipliait que parce qu'il était prince du sang" me fait systématiquement marrer.
+1 :tople:
On a de sacrées belles langues de flûte dans nos sources Saint-Simon ou Retz sont un délice à lire :lol:
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- DesolationRowEmpereur
J'ai bien conscience que c'est une de mes limites, mais effectivement Proust ne m'a jamais beaucoup intéressé.
- Tem-toGrand sage
Pour moi, Retz, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Avec talent certes, mais quel faux cul !
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