- ElyasEsprit sacré
Bonjour,
J'ai une question d'épistémologie de l'histoire. Le paradigme indiciaire, développé par Carlo Ginzburg dans son article Signes, traces, pistes (qu'on peut lire ici si ça intéresse quelqu'un http://cerhio.fr/IMG/pdf/DEBA_006_0003.pdf ) fait-il consensus dans l'université française et sort-il de la sphère de la microstoria ? De même, peut-il être lié à l'idée de Paul Veyne (dans Comment écrit-on l'histoire ?) sur le document en histoire, une trace du passé partielle et partiale et au développement de Paul Ricoeur sur cette trace du passé (dans Temps et Récit) ? Ces trois-là écrivant durant la même période féconde, je me demande s'il n'y a pas échos entre elles. Peut-être me trompé-je ? Comme quand j'en parle autour de moi, tout le monde me dit "Intéressant, tu nous diras quand tu auras une réponse !", je viens par ici pour pouvoir savoir si je suis dans l'erreur ou s'il y a interaction entre les deux.
Par exemple, Maurice Sartre développe dans un de ses livres un chapitre à partir d'une pièce de monnaie produite à Gaza et qui est une imitation parfaite de la monnaie d'argent athénienne. Son enquête part de cette trace et aboutit à une mise en perspective de l'influence athénienne dans l'Orient ancien, des routes du commerce de cet Orient et d'une certaine histoire économique du Ve siècle avant J.-C. ? Pour moi, on est dans la droite ligne de Veyne et Ricoeur (mais peut-être ai-je tort ?) et en même temps je sens bien que le paradigme indiciaire de Ginzburg entre parfaitement dans l'explication de cette démarche, partir d'une trace pour faire l'histoire d'une époque. De même, certains articles de L'Histoire mondiale de la France dirigé epar Boucheron m'interrogent aussi par rapport aux relations entre les idées de Veyne, Ricoeur et Ginzburg (bon, pas tous les articles).
Bref, ça m'intéresse de me torturer la tête sur cela et je vous en saurai gré si vous avez une réponse à ce type de questionnement dont je me rends bien compte qu'il peut paraître assez idiot. J'ai peur de franchir des frontières épistémologiques qu'il ne faut pas franchir et ayant peu accès à des gens qui auraient une réponse sur le sujet, je m'adresse aux historiens de néoprofs
J'ai une question d'épistémologie de l'histoire. Le paradigme indiciaire, développé par Carlo Ginzburg dans son article Signes, traces, pistes (qu'on peut lire ici si ça intéresse quelqu'un http://cerhio.fr/IMG/pdf/DEBA_006_0003.pdf ) fait-il consensus dans l'université française et sort-il de la sphère de la microstoria ? De même, peut-il être lié à l'idée de Paul Veyne (dans Comment écrit-on l'histoire ?) sur le document en histoire, une trace du passé partielle et partiale et au développement de Paul Ricoeur sur cette trace du passé (dans Temps et Récit) ? Ces trois-là écrivant durant la même période féconde, je me demande s'il n'y a pas échos entre elles. Peut-être me trompé-je ? Comme quand j'en parle autour de moi, tout le monde me dit "Intéressant, tu nous diras quand tu auras une réponse !", je viens par ici pour pouvoir savoir si je suis dans l'erreur ou s'il y a interaction entre les deux.
Par exemple, Maurice Sartre développe dans un de ses livres un chapitre à partir d'une pièce de monnaie produite à Gaza et qui est une imitation parfaite de la monnaie d'argent athénienne. Son enquête part de cette trace et aboutit à une mise en perspective de l'influence athénienne dans l'Orient ancien, des routes du commerce de cet Orient et d'une certaine histoire économique du Ve siècle avant J.-C. ? Pour moi, on est dans la droite ligne de Veyne et Ricoeur (mais peut-être ai-je tort ?) et en même temps je sens bien que le paradigme indiciaire de Ginzburg entre parfaitement dans l'explication de cette démarche, partir d'une trace pour faire l'histoire d'une époque. De même, certains articles de L'Histoire mondiale de la France dirigé epar Boucheron m'interrogent aussi par rapport aux relations entre les idées de Veyne, Ricoeur et Ginzburg (bon, pas tous les articles).
Bref, ça m'intéresse de me torturer la tête sur cela et je vous en saurai gré si vous avez une réponse à ce type de questionnement dont je me rends bien compte qu'il peut paraître assez idiot. J'ai peur de franchir des frontières épistémologiques qu'il ne faut pas franchir et ayant peu accès à des gens qui auraient une réponse sur le sujet, je m'adresse aux historiens de néoprofs
- DesolationRowEmpereur
C'est une fort étrange question : tu fais bien les liens épistémologiques que tu veux, pourvu que tu les appuies sur des remarques précises et une démonstration. Personne ne peut t'empêcher de relier des démarches différentes, si tu montres de manière convaincante qu'elles sont liées. Tu n'as pas besoin d'une caution extérieure, qui te permette de "franchir des frontières"
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