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- Lord StevenExpert
Il n'y a effectivement pas grandes différences entre les conditions de travail d'un enseignant luxembourgeois et français. Mais vous parlez d'un pays où le smic est quasiment 2000 euros mensuels. Combien de messins appâts par l'argent se tapent chaque jour des heures d'autoroute saturée, tout en vilipendant la morgue luxembourgeoise. ...
- olocNiveau 6
lene75 a écrit:Les faits ne trompent pas : en cette période de chômage et de précarité professionnelle, ça ne se bouscule pas pour devenir prof, que ce soit dans le primaire ou dans le secondaire. C'est donc qu'il y a un problème avec le salaire ET les conditions de travail, forcément les deux, sinon l'un compenserait l'autre, au moins en partie. Et si les académies les plus sinistrées sont celles de banlieue parisienne, ce n'est pas pour rien : c'est là que les conditions de travail sont les plus mauvaises et que le salaire est le plus ridicule au regard du coût de la vie.
Le chômage et la précarité existent, mais de fait, ils concernent assez peu les diplômés :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1585
6% de chômage pour les détenteurs d'un diplôme supérieur à bac +2 (donc à partir de la licence), on est quasiment au plein emploi pour cette categorie. Effectivement, à ce niveau de diplômes, l'enseignement n'est qu'une solution parmi d'autres, et pas la plus attractive. Lefteris a tout-à-fait raison lorsqu'il indique qu'il vaut mieux aller en categorie B n'importe où ailleurs, si on souhaite rester dans la fonction publique. Et c'est ce que les gens font : la grosse majorité des nouveaux entrants en B ont une licence, et une bonne partie des C aussi.
Les vacances ont bon dos : comparées à celles de salariés bénéficiant de RTT et dont les jours fériés ne sont pas comptés dans les vacances, elles ne sont pas démesurées, surtout si on considère qu'elles sont pour partie passées à travailler, or le temps de travail moyen des profs se situant autour de 40h/sem (avec de grosses disparités), avec un temps devant élèves particulièrement éprouvant, ils n'est pas illégitime de considérer qu'une partie de leurs vacances correspond à des RTT. En tout cas, ce qui est certain, c'est que les vacances qu'on nous envie tant ne suffisent pas à attirer les candidats, c'est donc qu'elles ne suffisent pas à compenser le reste.
Cadre dans la FPT : 55 jours en moyenne, fériés compris. Y a encore une différence, mais pas un ordre de grandeur.
- LefterisEsprit sacré
lene75 a écrit: C'est donc qu'il y a un problème avec le salaire ET les conditions de travail, forcément les deux, sinon l'un compenserait l'autre, au moins en partie.
C'est exactement ça , là le déclassement matériel n'est pas compensé par la qualité de vie au travail, laquelle se dégrade continuellement, et ce n'est pas terminé si l'on en croit les mesures toujours plus anxiogènes programmées pour l'avenir. Un bon traitement permettrait de tenir le coup, de se dire qu'on bosse pour son avenir, pour sa famille, de ne pas se savoir déclassé socialement aussi.
Un métier à qualité de vie et ayant un sens peut aussi attirer, pour la liberté, pour la finalité sociale.
Or, on dénigre les disciplines qui sont chères aux bons étudiants, faisant fuit ceux-ci en raison de la perte de sens , et le système est caporaliste (encore une fois, voir comment la réforme a été infligée), contraignant. Ni intérêt professionnel, ni liberté.
Il faut noter aussi que la dégradation financière suit celle des conditions de travail . L'accumulation de tâches extra-pro gratuites tape dans le portefeuille des enseignants, qui ne sont plus payés pour tous ces machins.
J'ai été cadre B, puis A. Résultat, j'ai perdu moins de temps, j'ai commencé à travailler plus jeune, je suis plus avancé dans la carrière que certains, et j'aurai une meilleure pension.Et encore, je suis parti à reculons (j'ai renoncé une première fois à un Capes, c'est dire ma motivation) sous l'effet de contraintes extrêmes, et j'ai subi dans un premier temps une dégringolade extrême (1/3 de revenus en moins quand même). Non, il ne faut plus devenir enseignant, ça n'a plus aucun sens, on ne touchera plus à sa matière, on aura des conditions de travail dégradées, un traitement bas toute sa vie, et la fameuse liberté disparaît par petits morceaux. C'est un métier qui a eu son heure, qui était une promotion sociale (je le vois dans les souvenirs d'anciens, certains membres de ma famille très vieux ou décédés), qui présentait un confort de travail, mais c'est fini, c'est un métier has been.oloc a écrit:
Le chômage et la précarité existent, mais de fait, ils concernent assez peu les diplômés :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1585
6% de chômage pour les détenteurs d'un diplôme supérieur à bac +2 (donc à partir de la licence), on est quasiment au plein emploi pour cette categorie. Effectivement, à ce niveau de diplômes, l'enseignement n'est qu'une solution parmi d'autres, et pas la plus attractive. Lefteris a tout-à-fait raison lorsqu'il indique qu'il vaut mieux aller en categorie B n'importe où ailleurs, si on souhaite rester dans la fonction publique. Et c'est ce que les gens font : la grosse majorité des nouveaux entrants en B ont une licence, et une bonne partie des C aussi.
Cadre dans la FPT : 55 jours en moyenne, fériés compris. Y a encore une différence, mais pas un ordre de grandeur.
Oui, 55 jours ouvrables, soit environ 11 semaines, c'est ce que j'avais dans la FPE, plus des récupérations (travail tardif, ou le WE) , une sorte d'épargne -temps, j'arrivais à douze, treize semaines contre 15 ou 16 maintenant. Bon, je ne prenais pas tout comme je voulais , certes, notamment en plein été, ou en fonction des impératifs du travail, mais ça avait d'autres avantages.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- olocNiveau 6
Lefteris a écrit:
J'ai été cadre B, puis A. Résultat, j'ai perdu moins de temps, j'ai commencé à travailler plus jeune, je suis plus avancé dans la carrière que certains, et j'aurai une meilleure pension.Et encore, je suis parti à reculons (j'ai renoncé une première fois à un Capes, c'est dire ma motivation) sous l'effet de contraintes extrêmes, et j'ai subi dans un premier temps une dégringolade extrême (1/3 de revenus en moins quand même).
J'ai souvent lu ce chiffre sous ta plume ; j'ai vérifié ce qu'il en était pour moi. Et en gros c'est bien ça : 30% de différence avec un traitement certifié + ISOE part fixe. (Hors HS, PP, donc). Il faut un peu nuancer :
- ma collectivité territoriale est particulièrement généreuse, ce n'est pas le cas partout, surtout dans les plus petites.
- les postes de catégorie A sont rares.
- il s'agir d'une situation assez exceptionnelle dans la filière culturelle. En revanche, c'est très courant dans la filière administrative. (Malgré la revalorisation récente du RI, on est toujours un peu moins payés que les administratifs, sans que l'on sache bien pourquoi.)
Oui, 55 jours ouvrables, soit environ 11 semaines, c'est ce que j'avais dans la FPE, plus des récupérations (travail tardif, ou le WE) , une sorte d'épargne -temps, j'arrivais à douze, treize semaines contre 15 ou 16 maintenant. Bon, je ne prenais pas tout comme je voulais , certes, notamment en plein été, ou en fonction des impératifs du travail, mais ça avait d'autres avantages.
En effet, la prise des congés peut être très encadrée : contrainte de binôme, mi-effectif dans le service, priorité de fait sinon de droit aux pères/mères de famille...Concrètement, j'en mets un quart sur un CET. Ça relativise un peu. Par ailleurs, la vie du service nes'arrête pas en son absence : quand tu rentres, tu le sens bien passer :-)
- LeclochardEmpereur
lene75 a écrit:Les faits ne trompent pas : en cette période de chômage et de précarité professionnelle, ça ne se bouscule pas pour devenir prof, que ce soit dans le primaire ou dans le secondaire. C'est donc qu'il y a un problème avec le salaire ET les conditions de travail, forcément les deux, sinon l'un compenserait l'autre, au moins en partie. Et si les académies les plus sinistrées sont celles de banlieue parisienne, ce n'est pas pour rien : c'est là que les conditions de travail sont les plus mauvaises et que le salaire est le plus ridicule au regard du coût de la vie.
Les vacances ont bon dos : comparées à celles de salariés bénéficiant de RTT et dont les jours fériés ne sont pas comptés dans les vacances, elles ne sont pas démesurées, surtout si on considère qu'elles sont pour partie passées à travailler, or le temps de travail moyen des profs se situant autour de 40h/sem (avec de grosses disparités), avec un temps devant élèves particulièrement éprouvant, ils n'est pas illégitime de considérer qu'une partie de leurs vacances correspond à des RTT. En tout cas, ce qui est certain, c'est que les vacances qu'on nous envie tant ne suffisent pas à attirer les candidats, c'est donc qu'elles ne suffisent pas à compenser le reste.
Tout à fait.
En fait, l'abondance de congés n'est pas ressentie comme un avantage décisif: 1- parce que quand on est jeune, on cherche d'abord à gagner son indépendance et donc un salaire satisfaisant, voire bon. 2- les jeunes diplômés savent qu'ils bénéfieront tout de même des congés supérieurs au minimum alloué par la loi (cinq semaines).
Quant à la sécurité de l'emploi, il existe d'autres concours, si on la recherche et par ailleurs, certains secteurs (privés) continuent à recruter. Un bon diplôme de la bonne école protège car le chômage ne frappe pas au hasard.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LefterisEsprit sacré
Bon, ça veut dire que je suis lu. Je confirme aussi qu'il y a moins de postes de cadres A dans la FPT que dans la FPE, et il suffit d'ailleurs pour ceux qui ont la patience de lire le rapport 2016 sur la FP, disponible sur la BRP . (600 pages, hein... bon il y a des graphiques, de s images ).oloc a écrit: J'ai souvent lu ce chiffre sous ta plume ; j'ai vérifié ce qu'il en était pour moi. Et en gros c'est bien ça : 30% de différence avec un traitement certifié + ISOE part fixe. (Hors HS, PP, donc). Il faut un peu nuancer :
- ma collectivité territoriale est particulièrement généreuse, ce n'est pas le cas partout, surtout dans les plus petites.
- les postes de catégorie A sont rares.
- il s'agir d'une situation assez exceptionnelle dans la filière culturelle. En revanche, c'est très courant dans la filière administrative. (Malgré la revalorisation récente du RI, on est toujours un peu moins payés que les administratifs, sans que l'on sache bien pourquoi.)
Mais environ 30 %, c'est ce que disent les enseignants reconvertis, et même la Cour des Comptes (qui avance 35%) qui pourtant chercher à minimiser, à rogner. A titre personnel, je gagne moins et gagnerai à peine l'équivalent aux abords de la retraite que je gagnais à envrion 35-40% de ma carrière, où j'étais catégorie A. Quand j'étais certifié, je laisse imaginer le massacre....
Exactement, on rentre et il y a du boulot, mais il y en a aussi quand on est en sous-effectif parce que les autres sont à leur tour en vacances ! Moi je me tapais souvent août, voir une bonne partie de juillet en plus (j'aimais bien les vacances hors-période) , et je n'ai jamais chômé, il y avait grosso-modo la même quantité de travail dans mon secteur. Mais c'est vrai que s'arrêter, en dehors de ces périodes , une semaine ou dix jours pour partir, un jour parce qu'on en a besoin , c'est appréciable aussi .En effet, la prise des congés peut être très encadrée : contrainte de binôme, mi-effectif dans le service, priorité de fait sinon de droit aux pères/mères de famille...Concrètement, j'en mets un quart sur un CET. Ça relativise un peu. Par ailleurs, la vie du service ne s'arrête pas en son absence : quand tu rentres, tu le sens bien passer :-)
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
LordSteven a écrit:Il n'y a effectivement pas grandes différences entre les conditions de travail d'un enseignant luxembourgeois et français. Mais vous parlez d'un pays où le smic est quasiment 2000 euros mensuels. Combien de messins appâts par l'argent se tapent chaque jour des heures d'autoroute saturée, tout en vilipendant la morgue luxembourgeoise. ...
Il me semble que les ORS sont de 22 heures (à vérifier) plus des heures de permanence ou réunion en plus (à vérifier aussi) vacances équivalentes.
Pour la route c'est le calvaire de tous les frontaliers quel que soit le pays en cause.
- gp20Niveau 9
Niveau paye, rien n'égale les lycées sous bannière européenne (8 ou 9 en tout dans l'Europe), un copain se faisait 7 000 euros alors qu'il avait 5-6 ans d'ancienneté dans le métier...fandorine a écrit:Tu parles bien de l'enseignement au Luxembourg? Parce que cela m'étonne... En rando sur le GR 10 l'été dernier, j'ai parcouru quelques étapes avec deux instits luxembourgeois (la soixantaine, donc en fin de carrière), et évidemment on a entre autres un peu discuté de nos conditions respectives de travail; dans mon souvenir, le nombre d'heures de cours et de semaines de vacances m'a paru sensiblement identique, mais alors la paye, 6 000 euros par mois! (mais je reconnais humblement n'avoir pas d'autre source)Balthazaard a écrit:Les horaires, les vacances et les obligations hors enseignement ne sont pas du tout les mêmes, à horaire égal nous serions à ce tarif. Après c'est l'éternel débat salaire/condition de vie. Il est loin d'être tranché et dépend de l'age, de l'état d'esprit, des ressources...
- dandelionVénérable
En dehors du salaire, en Suisse les conditions de travail n'avaient rien d'équivalent: tableaux réglables, photocopieurs couleur et pas de limite dans le nombre de photocopies, matériel fourni, papier toilette et abattants dans les toilettes - dsl mais j'ai fait pas mal d'établissements en France et, franchement, c'est un problème tout à fait réel- pas de bulletins à remplir, moins d'élèves et moins de devoirs, donc vraiment beaucoup moins en quantité de travail. Pour autant, le recrutement pose problème en Suisse aussi il me semble, je crois que le comportement des élèves y est pour beaucoup, plus le fait de devoir constamment rendre des comptes, d'être toujours considéré comme responsable de tout ce qui ne va pas. Ça, je crois, c'est devenu universel. Pour la petite histoire, en Suisse et aux USA, on a le numéro de téléphone des enseignants et leur email, et certains parents n'hésitent pas à écrire trois fois par semaine (!), bonjour la galère, et, surtout, quand on est recruté par l'établissement, adieu la liberté pédagogique, la pression des parents risque fort de l'emporter (c'est comme ça qu'on a eu droit à la théorie 'alternative' sur le changement climatique, avec le prof dont on sent bien qu'il a le revolver posé sur la tempe).
- HalybelÉrudit
Lefteris a écrit:Bon, ça veut dire que je suis lu. Je confirme aussi qu'il y a moins de postes de cadres A dans la FPT que dans la FPE, et il suffit d'ailleurs pour ceux qui ont la patience de lire le rapport 2016 sur la FP, disponible sur la BRP . (600 pages, hein... bon il y a des graphiques, de s images ).oloc a écrit: J'ai souvent lu ce chiffre sous ta plume ; j'ai vérifié ce qu'il en était pour moi. Et en gros c'est bien ça : 30% de différence avec un traitement certifié + ISOE part fixe. (Hors HS, PP, donc). Il faut un peu nuancer :
- ma collectivité territoriale est particulièrement généreuse, ce n'est pas le cas partout, surtout dans les plus petites.
- les postes de catégorie A sont rares.
- il s'agir d'une situation assez exceptionnelle dans la filière culturelle. En revanche, c'est très courant dans la filière administrative. (Malgré la revalorisation récente du RI, on est toujours un peu moins payés que les administratifs, sans que l'on sache bien pourquoi.)
Mais environ 30 %, c'est ce que disent les enseignants reconvertis, et même la Cour des Comptes (qui avance 35%) qui pourtant chercher à minimiser, à rogner. A titre personnel, je gagne moins et gagnerai à peine l'équivalent aux abords de la retraite que je gagnais à envrion 35-40% de ma carrière, où j'étais catégorie A. Quand j'étais certifié, je laisse imaginer le massacre....
Exactement, on rentre et il y a du boulot, mais il y en a aussi quand on est en sous-effectif parce que les autres sont à leur tour en vacances ! Moi je me tapais souvent août, voir une bonne partie de juillet en plus (j'aimais bien les vacances hors-période) , et je n'ai jamais chômé, il y avait grosso-modo la même quantité de travail dans mon secteur. Mais c'est vrai que s'arrêter, en dehors de ces périodes , une semaine ou dix jours pour partir, un jour parce qu'on en a besoin , c'est appréciable aussi .En effet, la prise des congés peut être très encadrée : contrainte de binôme, mi-effectif dans le service, priorité de fait sinon de droit aux pères/mères de famille...Concrètement, j'en mets un quart sur un CET. Ça relativise un peu. Par ailleurs, la vie du service ne s'arrête pas en son absence : quand tu rentres, tu le sens bien passer :-)
C'est pour cela qu'il est impossible que le statut de fonctionnaire saute. C'est le seul garde fou pour éviter un délitement total de la profession. Tu enlèves la "sécurité" et il n'y a plus aucune motivation à être prof.
- DaphnéDemi-dieu
Halybel a écrit:C'est pour cela qu'il est impossible que le statut de fonctionnaire saute. C'est le seul garde fou pour éviter un délitement total de la profession. Tu enlèves la "sécurité" et il n'y a plus aucune motivation à être prof.
Sérieux, tu crois que ça les gêne tant que ça ?
Ils recruteront des contractuels qui se barreront au bout de quelques années pour faire autre chose, pas de carrière ni de retraite à gérer ! Un contractuel coutera bien moins cher que des collègues en fin de carrière + une retraite. Et avec la situation de l'emploi il y aura toujours quelques personnes qui auront besoin de travailler pour financer leurs études ou autre, il faut bien faire bouillir la marmite. Non franchement je ne pense pas que ça les arrête un instant.
Et si par de prof ben c'est quoi le problème, pour faire garderie de toute façon, alors...
Bon oui il y a des moments où je suis d'un optimisme fou
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Je pense un peu comme Daphné. Ds ma discipline, les arts plastiques, en 10 ans d'enseignement, je n'ai eu qu'une seule fois une collègue qui avait le CAPES. Tous les autres étaient des contractuels.
Et j'ai cru comprendre que c'était la politique de l'académie de Bdx, plus de contractuels ds les matières dites "annexes" car ça coûte moins cher. Du coup, plein de postes à 18h sont pourvus par des contractuels ou des vacataires.
Et j'ai cru comprendre que c'était la politique de l'académie de Bdx, plus de contractuels ds les matières dites "annexes" car ça coûte moins cher. Du coup, plein de postes à 18h sont pourvus par des contractuels ou des vacataires.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- HalybelÉrudit
Daphné a écrit:Halybel a écrit:C'est pour cela qu'il est impossible que le statut de fonctionnaire saute. C'est le seul garde fou pour éviter un délitement total de la profession. Tu enlèves la "sécurité" et il n'y a plus aucune motivation à être prof.
Sérieux, tu crois que ça les gêne tant que ça ?
Ils recruteront des contractuels qui se barreront au bout de quelques années pour faire autre chose, pas de carrière ni de retraite à gérer ! Un contractuel coutera bien moins cher que des collègues en fin de carrière + une retraite. Et avec la situation de l'emploi il y aura toujours quelques personnes qui auront besoin de travailler pour financer leurs études ou autre, il faut bien faire bouillir la marmite. Non franchement je ne pense pas que ça les arrête un instant.
Et si par de prof ben c'est quoi le problème, pour faire garderie de toute façon, alors...
Bon oui il y a des moments où je suis d'un optimisme fou
Je ne pense pas, dans un monde consumériste c'est impossible, comme le dit Marcelle Duchamp, peut-être pour les matières "annexes" et encore! Mais pour les matières "fondamentales"? Impossible... ça se verrait beaucoup trop! Notre actuel ministre le dit bien, si ça se voit trop, c'est mauvais... Et puis arrêtons le fantasme, les contractuels se voient car ils sont nombreux dans les établissements difficiles, mais sur la masse de profs en France ils représentent quoi? 20% ? Et je suis large sachant que les chiffres données : 15,5 % des emplois de l’Etat (370 416 agents).
Tu penses réellement qu'ils peuvent combler 85% de profs dans une population grandissante??? Non... Quels objectifs de carrière même courte pour un prof de français, histoire ? Ils vont faire quoi ensuite? Ils doivent donc rendre le métier attractif, ou du moins ne pas le précariser car je rappelle que l’éducation est un droit garanti par une constitution, on parle pas du droit au téléphone où là tu peux privatiser, on parle d'un symbole de la République.
Prenons le cas allemand : Prof bi-matière (Histoire-géographie-EMC donc pour moi pas de soucis ) = on réduit un peu la masse salariale par ce procédé. 100 H annuelles en plus, que je fais largement avec mes 4 HSA par semaines, je fais même beaucoup plus. L'éducation allemande coûte moins chère mais c'est parce qu'il y a des métiers annexes (AVS, Gardien etc) qui n'existent pas.
Mais et y a un grand MAIS, les professeurs sont payés 3000e (tous les mois), ils sont respectés dans leurs fonctions, et surtout je rappelle que les cours finissent à 13h, pour des vacances pas beaucoup moins courtes et ils sont FONCTIONNAIRES (75% des enseignants allemands étaient fonctionnaires en 2010) alors oui leur processus de titularisation est très long (3ans) mais quand on voit le nombre de stagiaires qui sont reconduit, on comprend qu'on se dirige dans la même direction.
Voila, on ne peut pas prendre les travers de tous les pays sans aucunes contreparties qui soient financières ou matérielles surtout dans un secteur déjà en CRISE. C'est pas comme si, on manquait déjà de profs et ces postes là ne sont pas pourvus par des contractuelles... Donc on va se manger des réformes débiles, l'accès à la titularisation sera durci mais le statut ne disparaîtra pas, trop risqué.
Je précise que je dis ça car je suis d'accord que le métier se dégrade mais faut arrêter de toujours aller dans la SF.
- Dame JouanneÉrudit
Quand j'entends que le budget de l'éducation nationale française est le plus élevé d'Europe, j'aimerais bien que les médias qui sortent ces chiffres aient l’honnêteté de relativiser : dans l'EN il y a toute une part du budget qui dans d'autres pays est prise en charge par les collectivités locales, notre pays est plus peuplé et avec un taux de natalité plus élevé que tous les pays du nord avec lequel on le compare,... Mais à chaque fois qu'on parle d'augmenter nos salaires, on nous sort l'argument du budget trop élevé de l'EN comme si seuls nos salaires en étaient la cause.Halybel a écrit:
Prenons le cas allemand : Prof bi-matière (Histoire-géographie-EMC donc pour moi pas de soucis ) = on réduit un peu la masse salariale par ce procédé. 100 H annuelles en plus, que je fais largement avec mes 4 HSA par semaines, je fais même beaucoup plus. L'éducation allemande coûte moins chère mais c'est parce qu'il y a des métiers annexes (AVS, Gardien etc) qui n'existent pas.
Mais et y a un grand MAIS, les professeurs sont payés 3000e (tous les mois), ils sont respectés dans leurs fonctions, et surtout je rappelle que les cours finissent à 13h, pour des vacances pas beaucoup moins courtes et ils sont FONCTIONNAIRES (75% des enseignants allemands étaient fonctionnaires en 2010) alors oui leur processus de titularisation est très long (3ans) mais quand on voit le nombre de stagiaires qui sont reconduit, on comprend qu'on se dirige dans la même direction.
Voila, on ne peut pas prendre les travers de tous les pays sans aucunes contreparties qui soient financières ou matérielles surtout dans un secteur déjà en CRISE. C'est pas comme si, on manquait déjà de profs et ces postes là ne sont pas pourvus par des contractuelles... Donc on va se manger des réformes débiles, l'accès à la titularisation sera durci mais le statut ne disparaîtra pas, trop risqué.
Je précise que je dis ça car je suis d'accord que le métier se dégrade mais faut arrêter de toujours aller dans la SF.
Je ne sais pas si nos dirigeants ont une vision à long terme concernant l'éducation en France, mais ils vont devoir très bientôt se poser la question du recrutement, sans parler de la qualité de l'enseignement. Comme les conditions de travail se dégradent et le salaire ne compense pas cette dégradation, si en plus on précarise le métier, il y aura une énorme pénurie, bien plus criante que ce qu'on a aujourd'hui.
On va certainement vers d'autres modification de notre statut. L'annualisation des heures semble d'ailleurs arriver. Mais j'ai du mal à voir notre métier entièrement précarisé. Il y a déjà pénurie de professeurs dans des matières importantes comme les mathématiques ou les LV. Le statu quo ne va déjà pas arranger la situation, alors une dégradation... Je ne suis pas très optimiste concernant l'avenir de notre métier au vu de l'évolution actuelle, mais j'ose encore espérer que ceux qui nous dirigent ne sont pas complètement inconscients du problème.
- GaliNéoFidèle du forum
Vous voulez des enseignants plus compétents ? Titularisez-nous, NOUS les contractuels depuis plusieurs années...
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- DaphnéDemi-dieu
GaliNéo a écrit:Vous voulez des enseignants plus compétents ? Titularisez-nous, NOUS les contractuels depuis plusieurs années...
Je ne vous pas en quoi ça vous rendrait plus compétents
- GaliNéoFidèle du forum
Parce que nous devons faire nos preuves à chaque remplacement, et pour ma part j'en ai eu 4 cette année. Et qu'à la première incartade, nous dégageons. Alors que les titulaires, j'en ai connu (heureusement rarement) qui ne mériteraient pas de franchir les portes de la moindre école.
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- Dame JouanneÉrudit
Il y a toujours eu le CAPES interne. J'ai une amie qui a été titularisée ainsi il y a quelques années. Maintenant, je ne connais pas en détail les exigences de ce concours et si elles sont vraiment adaptées.GaliNéo a écrit:Vous voulez des enseignants plus compétents ? Titularisez-nous, NOUS les contractuels depuis plusieurs années...
- GaliNéoFidèle du forum
Dame Jouanne a écrit:Il y a toujours eu le CAPES interne. J'ai une amie qui a été titularisée ainsi il y a quelques années. Maintenant, je ne connais pas en détail les exigences de ce concours et si elles sont vraiment adaptées.GaliNéo a écrit:Vous voulez des enseignants plus compétents ? Titularisez-nous, NOUS les contractuels depuis plusieurs années...
Encore faut-il être autorisé à le passer. Personnellement j'ai dû attendre 5 ans avant de pouvoir être éligible.
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- Dame JouanneÉrudit
Oui, car avant tu es sensé pouvoir passer l'externe, comme avec l'agreg. C'est ce que j'ai fait d'ailleurs : j'ai fait une année de contractuelle et passé le CAPES en parallèle.
Je ne dis pas, par contre, que c'est facile. Et c'est vrai que la période de 5 ans est longue.
Je ne dis pas, par contre, que c'est facile. Et c'est vrai que la période de 5 ans est longue.
- GaliNéoFidèle du forum
Je ne suis pas éligible au CAPES externe, et en documentation l'agrégation n'existe pas.
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- ProvenceEnchanteur
GaliNéo a écrit:Parce que nous devons faire nos preuves à chaque remplacement, et pour ma part j'en ai eu 4 cette année. Et qu'à la première incartade, nous dégageons.
Quel rapport avec la compétence?
Quand une classe n'a pas de professeur depuis plusieurs semaines (ou mois), je t'assure qu'on n'est pas regardant sur la compétence de celui qu'on met face aux élèves.
Et l'éventuelle médiocrité de certains titulaires, par effet de vases communicants, rendrait donc les contractuels plus compétents? Je ne vois pas le lien de cause à effet ici.Alors que les titulaires, j'en ai connu (heureusement rarement) qui ne mériteraient pas de franchir les portes de la moindre école.
- GaliNéoFidèle du forum
Le rapport c'est que nous, contractuels, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Nous devons être compétents dès la première seconde.
Et OUI, les titulaires médiocres devraient être renvoyés. Cela laisserait le champ à d'autres professeurs.
Et OUI, les titulaires médiocres devraient être renvoyés. Cela laisserait le champ à d'autres professeurs.
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- ElaïnaDevin
GaliNéo a écrit:Je ne suis pas éligible au CAPES externe, et en documentation l'agrégation n'existe pas.
comment ça pas éligible au CAPES externe ? tu peux le passer en candidat libre non ?
- GaliNéoFidèle du forum
Elaïna a écrit:GaliNéo a écrit:Je ne suis pas éligible au CAPES externe, et en documentation l'agrégation n'existe pas.
comment ça pas éligible au CAPES externe ? tu peux le passer en candidat libre non ?
Non, je n'ai pas le bac+5.
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¡ Hermano ! Dale gracias a Dios, que lo que tienes en la mano, no lo tienes por todo el año...
- ProvenceEnchanteur
GaliNéo a écrit:Le rapport c'est que nous, contractuels, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Nous devons être compétents dès la première seconde.
Non, les CDE sont bien contents qu'on leur envoie n'importe qui quand les parents appellent tous les jours parce qu'il n'y a pas de remplaçant. Bon ou mauvais, ils s'en moquent. Tant pis si le contractuel de lettres invente n'importe quoi sur les mythes antiques ou s'il fait des fautes de français tellement énormes que les élèves s'en rendent compte.
Être contractuel ne rend pas plus compétent...
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