Résultats d'admissibilité agreg Philo

Paul Dedalus a écrit:
Comment contacte-t-on un "IPR"? Par lettre? Où peut-on avoir leur adresse?
Faut-il s'adresser à celui de la matière souhaitée?

Tout cela me paraît bien complexe et j'avoue que la démarche me bloque complètement.
En fait, je ne me sens pas légitime à être prof donc je n'ose pas contacter un inspecteur. J'aurais l'impression de le "déranger".

Un mail à l'adresse académique de l'IPR de la matière concernée dans l'académie concernée.
Pour la philo, la liste est donnée par l'APPEP : ici

La question de la légitimité ne se pose pas puisqu'il s'agit d'une demande de stage d'observation. Tu passes les concours de l'enseignement, tu es donc parfaitement légitime à demander à voir de quoi il retourne.
Quant à déranger l'IPR, ma foi, c'est son job que de recevoir ce type de demande et de les traiter. Les IPR ont bien des attributions, parmi lesquelles celles de répondre à ce type de demande.
Pour faire simple, l'idée c'est donc un mail, dans lequel tu te présentes, tu indiques que tu viens de passer les concours auxquels tu as été admissible, qu'avant d'entamer une démarche pour être éventuellement contractuel, tu souhaites prendre connaissance de la réalité des conditions d'enseignement, dans la mesure où tu gardes à l'esprit deux disciplines possibles, et que pour ce faire, tu sollicites la possibilité de faire un stage d'observation ; tu indiques ta zone géographique de résidence dans l'académie ; indique aussi si tu peux te déplacer et comment. Et je pense que l'IPR aura là toutes les infos nécessaires pour répondre à ta demande pour la rentrée prochaine.

En outre, sinon je viens de réaliser que je passe la première épreuve du CAPES dimanche.
J'étais tellement bouleversé par l'expérience de l'agrégation que je l'ai complètement oublié celui-là...

Bon, on va dire qu'à J-3 ce n'est pas la peine de remettre le nez dans les bouquins et que je vais tâcher de me détendre tout en restant spirituellement alerte et dynamique.

Le repos est en effet la meilleure des options. Bon courage

La réponse d'Aspasie est très complète, il me semble, rien de plus efficace qu'un mail à l'IPR pour te permettre de découvrir en effet l'expérience de l'enseignement grâce à ce type de stage. Mais en attendant, concentre-toi sur ton épreuve de Capes de dimanche, et laisse de côté les scrupules et les doutes, si tu es admissible c'est que tu es légitime!

(Oui j'étais tombée sur Foucault au fait, texte dur...)

Oui, c'est parfait. Merci beaucoup pour les informations, Aspasie.
Je pense que je trouverai le courage de faire la démarche!

Paideia, merci aussi.

Et bon courage à toi pour l'attente de la proclamation demain (je ne m'y rendrai pas personnellement, j'aurais aimé aller applaudir les admis que je connais mais ce genre d'ambiance conjuguée à mes prestations minables et à mon attitude maladroite et inadaptée devant le jury me bloque complètement et encore une fois je ne m'y sens pas légitime du tout).

Concernant mes deux admissibilités - et particulièrement celle à l'agrégation -, je n'en reviens toujours pas chaque fois que je me connecte sur le site et je viens de faire un truc particulièrement stupide : j'ai fait une impression écran de Publinet pour garder en souvenir cette admissibilité à l'agrégation puisque la page va bientôt être modifiée pour les résultats d'admission.
Souvenir d'un petit miracle de la session 2017!

Paideia a écrit: c'est une épreuve "violente" tout de même que ces oraux. Brutale, quoi. Moi je mets un temps fou à m'en remettre. Soutenir le jugement et le regard du jury, c'est difficile, et surtout, se retenir d'interpréter de manière sauvage et irrationnelle la moindre de leurs réactions, ça l'est encore plus. .

Je trouve que les épreuves sur texte sont beaucoup plus "violentes" que les leçons. Après une leçon, on a 15 minutes pour défendre sa prestation, et je trouve que c'est une chance. J'ai vu des épreuves où le jury lance de sacrées perches. Avec l'explication de texte, on s'en va dès qu'on a terminé son commentaire, sans plus de cérémonie. Je trouve ça très abrupt et insatisfaisant.

En plus, mon souvenir de l'épreuve d'explication de texte en français est le pire que j'ai. Ce jour-là, j'étais arrivé en retard à l'épreuve. Il y avait des grèves de transport. J'avais essayé de parer le coup en prenant une heure de marge, mais ça n'a pas suffi. Le train que je devais prendre pour arriver très en avance avait été annulé, il ne restait plus que le train qui m'aurait permis d'arriver un peu en avance. Mais en attendant sur le quai, je voyais qu'il était de plus en plus en retard. 5 minutes, 10 minutes, 15 minutes...Il est finalement arrivé avec 20 minutes de retard. C'était encore dans les temps pour arriver à l'heure. Mais le train est arrivé en gare complètement bondé. D'habitude, quand un train arrive bondé, il est toujours possible (une sorte de magie) de faire rentrer deux ou trois personnes supplémentaires. Mais là, impossible de rentrer, même en poussant comme un forcené (ce que je ne fais pas en temps normal). Je suis d'un tempérament très calme, mais quand j'ai compris que je ne pourrais pas monter dans ce train, et donc pas arriver à l'heure, j'ai fait une vraie crise de nerf. J'ai donné un énorme coup de poing dans la tôle du RER, ce qui a fait sursauter tout le monde autour de moi, et j'ai frénétiquement appelé des compagnies de taxi moto pour voir si elles ne pouvaient pas me sauver. Par chance (pour moi), le train est resté en gare car une dame a fait un malaise. Du coup, des gens sont sortis en préférant attendre le prochain, et j'ai donc pu me glisser dans le train en attendant qu'il parte. Le train part, à la station suivante, deuxième malaise voyageur (c'est une blague ou quoi ?). J'appelle le lycée pour prévenir que je serai en retard, on me rassure, on me dit que ça ne posera pas de problème, que je pourrai passer mon épreuve de toute façon. Il n'empêche que le mal était fait, j'étais une boule de nerf, et quand j'ai fini par arriver (seulement 15 minutes de retard par rapport à l'heure inscrite sur la convocation), j'avais encore les mains qui tremblaient et la tête dans tous les sens. Ce n'est pas pendant l'heure et demie de préparation que j'ai réussi à me calmer, et j'étais toujours très stressé en arrivant devant le jury. Pour ne rien arranger, c'était la première fois que je faisais un exercice de ce type (je préparais en solo, donc pas d'entraînement oral). J'ai donc été très peu convaincant, j'ai bafouillé, je me suis embrouillé, je me perdais dans le texte, mes explications des concepts clés étaient confuses. Il était encore heureux que je tombe sur Malebranche, que j'avais mieux préparé que Rawls. J'avais aussi fait l'immense connerie de ne poser qu'une demi-journée, donc après cela je suis allé travaillé l'après-midi, alors que tout ce dont j'avais besoin était de me retrouver seul et de ne rien faire. C'était vraiment une mauvaise journée. J'ai eu 6 à l'épreuve.

C'est sûr que ce n'est pas agréable... Je ne sais pas si j'aurais réussi à avoir 6 dans ces conditions Levincent, bravo de n'avoir pas complètement perdu tes moyens ! (Le genre de choses que j'aurais sans doute fait...)

Mais même si je n'ai pas super bien réussi l'oral... Je l'ai ! Je suis trop heureuse ! Comme quoi, les aléas de concours... J'ai eu parfois de la chance, parfois pas du tout... C'est peut-être là aussi qu'il y a une certaine violence : dans le fait de voir certains qui auraient dû l'avoir éliminés pour des raisons parfois peu compréhensibles...

Bon, félicitations en tout cas !

Bravo !

Merci ! Et ne te décourage pas Levincent, je suis sûre que tu l'auras ! Il faut juste un petit temps d'adaptation aux concours, je suppose, mais après deux années comme les tiennes ça finira par le faire !

Bravo Marion!!!

Tu l'as eu du premier coup et juste après ton master, c'est vraiment bien joué (ton classement n'est pas déshonorant en plus, je viens de regarder ).

Pour ma part, je suis reçu au CAPES, bien classé, avec beaucoup de prises de risques aux oraux et avec 19/20 à la dissertation "que peut-on partager?" à l'écrit.

Je vais mettre en oeuvre un paradoxe : partager avec le monde entier cette copie dans laquelle j'ai soutenu qu'on ne pouvait rien partager (que le désir de partage). La dialectique consistant à renverser la conscience malheureuse sera alors parfaitement accomplie.

Félicitations !

Merci.
Maintenant le message de "Skindiver" sur un autre topic me ramène sur terre.
Il va falloir rentrer dans le moule, ce sera encore une réappropriation à effectuer!

Levincent a écrit:
Je trouve que les épreuves sur texte sont beaucoup plus "violentes" que les leçons. Après une leçon, on a 15 minutes pour défendre sa prestation, et je trouve que c'est une chance. J'ai vu des épreuves où le jury lance de sacrées perches. Avec l'explication de texte, on s'en va dès qu'on a terminé son commentaire, sans plus de cérémonie. Je trouve ça très abrupt et insatisfaisant.

L'an prochain ce sont les épreuves sur texte qui seront affectées d'un entretien de quinze minutes. Tant mieux ! En revanche les leçons se retrouveront "nues". Mais c'est peut-être plus cohérent.

Oui. Je trouve ça plus cohérent et plus formateur pour le candidat même si les "débats" qui suivent parfois les grandes leçons permettant d'aller plus loin manqueront.

Paul Dedalus a écrit:Bravo Marion!!!

Tu l'as eu du premier coup et juste après ton master, c'est vraiment bien joué (ton classement n'est pas déshonorant en plus, je viens de regarder ).

Pour ma part, je suis reçu au CAPES, bien classé, avec beaucoup de prises de risques aux oraux et avec 19/20 à la dissertation "que peut-on partager?" à l'écrit.

Je vais mettre en oeuvre un paradoxe : partager avec le monde entier cette copie dans laquelle j'ai soutenu qu'on ne pouvait rien partager (que le désir de partage). La dialectique consistant à renverser la conscience malheureuse sera alors parfaitement accomplie.

Rappelons à tout hasard qu'il n'existe pas de rang "déshonorant" quand on réussit un concours.

Oui bon.
Certes.
Mais c'était une litote, cher ami/collègue !

Alors disons que c'est pour cela que j'ai précisé "à tout hasard"

Malheureusement c'est précisément parce qu'il y a des rangs qu'ils peuvent être déshonorants sinon il n'y en aurait pas. Il faudrait plutôt dire qu'il ne devrait pas y avoir de rangs déshonorants, que ce n'est pas normal etc. Mais l'idée même de classement ouvre la possibilité de juger moralement ces rangs. Les raffinements sont nombreux pour cette évaluation : lieu de préparation, réussite ou non du premier coup, nombre de places au concours dans l'année X etc. Ce sont autant de manières de créer de la distinction et de la moraliser, qu'on le veuille ou non, ça compte et ça juge en nous de cette manière.

Dr Jones' Apple a écrit:

Levincent a écrit:
Je trouve que les épreuves sur texte sont beaucoup plus "violentes" que les leçons. Après une leçon, on a 15 minutes pour défendre sa prestation, et je trouve que c'est une chance. J'ai vu des épreuves où le jury lance de sacrées perches. Avec l'explication de texte, on s'en va dès qu'on a terminé son commentaire, sans plus de cérémonie. Je trouve ça très abrupt et insatisfaisant.

L'an prochain ce sont les épreuves sur texte qui seront affectées d'un entretien de quinze minutes. Tant mieux ! En revanche les leçons se retrouveront "nues". Mais c'est peut-être plus cohérent.

Alors là, je trouve que c'est un choix très malheureux. Car même si je déplore que l'explication de texte ne soit pas suivie d'un entretien, à tout choisir je préfère quand celui-ci est à la fin de la leçon (le mieux étant idéalement d'avoir un entretien pour chaque épreuve).
La leçon est l'occasion de sonder la culture générale d'un candidat, son sens philosophique, sa capacité à rebondir sur des questions imprévues. J'ai bien conscience que tout cela peut aussi se mesurer autour d'un texte, mais j'ai peur qu'une telle décision n'encourage le bachotage, n'oriente l'entretien que sur des questions de cours, et fasse de cette partie de l'épreuve un moment scolaire comme un autre. Justement j'avais bien aimé passer les entretiens en raison de leur caractère beaucoup moins scolaire que le reste. C'était un moment où on pouvait s'exprimer en faisant parler son bagage personnel, et non son bagage sur tel ou tel auteur prédéfini.

Oui dans l'idéal c'est sûr que toutes les épreuves devraient être suivies d'un entretien mais est-ce realisable en terme d'organisation (le facteur temps, notamment)?

C'est très bizarre de sortir d'une salle après avoir fait sa prestation sans aucun échange mais avec les leçon ça me choque moins car une leçon peut davantage être proclamée en etant suivie d'un silence qu'une explication de texte (pour laquelle il y aura toujours divergences d'interprétation et discussions nécessaires).

C'est pour ça que je ne retiens pas l'argument du "bagage personnel" : tu peux l'exprimer au cours de ta leçon.

Paul Dedalus a écrit:Bravo Marion!!!

Tu l'as eu du premier coup et juste après ton master, c'est vraiment bien joué (ton classement n'est pas déshonorant en plus, je viens de regarder ).

Pour ma part, je suis reçu au CAPES, bien classé, avec beaucoup de prises de risques aux oraux et avec 19/20 à la dissertation "que peut-on partager?" à l'écrit.

Je vais mettre en oeuvre un paradoxe : partager avec le monde entier cette copie dans laquelle j'ai soutenu qu'on ne pouvait rien partager (que le désir de partage). La dialectique consistant à renverser la conscience malheureuse sera alors parfaitement accomplie.

Et après, les philosophes osent traiter les rhéteurs de sophistes ! Nan mais des fois…
En tout cas, félicitations : 19/20, tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir eu ça à un concours, surtout à l'écrit.

Merci.

Mais pour faire preuve d'un peu d'humilité, j'ai l'impression qu'il y a eu pas mal de bonnes notes sur cette dissertation! On verra la moyenne de l'épreuve dans le rapport de jury mais je connais deux autres personnes qui ont obtenu respectivement 17 et 15.

En fait, l'épreuve discriminante (au sens qui distingue entre admis et non admis) au CAPES de philosophie, c'est clairement l'explication de texte à l'oral qui est redoutable pour ceux qui n'y sont pas préparés (l'agrégation m'y avait préparé du coup).

Paul Dedalus a écrit:
Pour ma part, je suis reçu au CAPES, bien classé, avec beaucoup de prises de risques aux oraux et avec 19/20 à la dissertation "que peut-on partager?" à l'écrit.

Toutes mes félicitations pour ce magnifique résultat!    Tu dois vraiment être extraordinairement satisfait

Merci Parménide!
Oui, soulagé!
2018 sera la bonne année pour toi! Profite bien de ton été en attendant.