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- teobaldoNiveau 2
Sur Le Monde :
C’était la pièce maîtresse de la « refondation » de l’école voulue par la gauche : la réforme de la formation des enseignants, censée garantir une préparation au métier digne de ce nom. En cette fin de quinquennat, un mouvement de protestation à l’école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) de Grenoble vient souligner les insuffisances de cette réforme mise en place en 2013. Depuis plusieurs semaines, les assemblées générales et les jours de grève s’y succèdent pour dénoncer le « bizutage » que constitue l’année de stage. Celle qui ouvre la voie à la carrière de professeur.
Au sixième jour de grève, mercredi 12 avril, la direction de l’école faisait état d’un mouvement circonscrit à une quarantaine de grévistes, sur les 1 500 professeurs stagiaires qui enseignent à mi-temps en classe et sont en formation à l’ESPE le reste du temps. Les grévistes – qui boycottent les heures de formation mais assurent les cours auprès de leurs élèves – accusent la direction de minimiser les chiffres : « Il y avait seulement 47 présents, mercredi, dans un amphi de 150 à 200 personnes ! », assure Sylvain (les prénoms des stagiaires ont été changés à leur demande), l’un des fers de lance de la mobilisation.
Soutenu par des syndicats professionnels et étudiants, le mouvement doit se poursuivre après leurs vacances qui débutent vendredi ; des préavis de grève sont déposés pour les 25-26 avril et les 2-3 mai. En attendant, les stagiaires de Grenoble ont lancé un appel à une « nationalisation » du mouvement pour « exiger une revue immédiate des conditions de travail et de formation ». Selon le SNES-FSU, une assemblée générale s’est tenue à l’ESPE de Dijon mercredi, et une autre, la veille, à Lyon.
- HélipsProphète
Peux-tu éditer ton message en mettant le lien dans le corps du message plutôt que dans le titre ? Ce sera bien plus lisible. Merci.
Merci pour ta rapidité !
Merci pour ta rapidité !
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- olive-in-oilSage
Ce qui est embêtant avec ces articles (et cette grève), c'est que le commun des mortels ne peut pas vraiment comprendre là où le bât blesse. Tous les enseignants stagiaires ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui ont un master à terminer alors qu'ils sont déjà en poste sont vraiment les plus à plaindre. C'est là le gros défaut de la rénovation du CAPES.
Pour les autres (Post-meef ou autres), je ne vois rien de choquant, c'est le même type de formation qu'il y a quinze ou vingt ans, avec du disciplinaire 2 jours par semaine alterné avec du tronc commun donc moitié formation (pour moi, centre de formation à 250 km de mon établissement), moitié prise en charge des classes et avec un mémoire professionnel à rédiger même quand on était passé par la case "recherche". Et il fallait émarger, et justifier ses absences (je m'en souviens, grève de 2003, grosse perte de salaire !)
Pour ma part, je déconseillerais même aux étudiants en MEEF 1 de présenter le capes dès la première année afin de faire un master 2 sereinement. Mais le problème reste les finances !
Pour les autres (Post-meef ou autres), je ne vois rien de choquant, c'est le même type de formation qu'il y a quinze ou vingt ans, avec du disciplinaire 2 jours par semaine alterné avec du tronc commun donc moitié formation (pour moi, centre de formation à 250 km de mon établissement), moitié prise en charge des classes et avec un mémoire professionnel à rédiger même quand on était passé par la case "recherche". Et il fallait émarger, et justifier ses absences (je m'en souviens, grève de 2003, grosse perte de salaire !)
Pour ma part, je déconseillerais même aux étudiants en MEEF 1 de présenter le capes dès la première année afin de faire un master 2 sereinement. Mais le problème reste les finances !
- MmeCécileNiveau 5
olive-in-oil a écrit:
Pour ma part, je déconseillerais même aux étudiants en MEEF 1 de présenter le capes dès la première année afin de faire un master 2 sereinement. Mais le problème reste les finances !
ça dépend très certainement des ESPE, mais dans la mienne, les M2 dit adaptés ( qui n'ont pas obtenu le CAPES l'an dernier ) sont vraiment mal traité ( pas prévenu des changements de cours, évaluations, ect ... ) ils ont énormément de travail à rendre, ont des cours qui se superposent avec leur préparation aux oraux de CAPES, doivent justifier leurs absence en cours lorsqu'ils sont en stage. Honnêtement c'est du gros n'importe quoi. Je déconseille très sérieusement ce statut !!
Moi je suis en M2 alternant, oui je suis débordée, oui j'ai du mal à finir mon mémoire et à préparer mes cours et à préparer mes examens ( pour la plupart oraux), mais pendant les 8h par semaine où je suis devant les élèves, au moins pendant ce temps là, je peux profiter, je peux souffler. C'est un peu ma récréation ! Et ça, les M2 adaptés ne l'ont pas.
- olive-in-oilSage
Effectivement, cela dépend !
Chez nous, ceux que je connais, n'ont pas de compte à rendre sur leurs absences : ils sont étudiants donc c'est leur problème s'ils ne suivent pas les cours proposés. En revanche, ils doivent être assidus au stage de formation (ils prennent en charge 3 heures d’enseignement en binôme avec un tuteur durant 5 mois environ) en établissement car cela entraîne des complications au niveau de l'accueil : ils ont donc une petite "récréation" !
Et sinon, oui, les cours de préparation au concours se superposent parfois avec d'autres activités mais bon, ils ont déjà assisté à ces mêmes cours...
Chez nous, ceux que je connais, n'ont pas de compte à rendre sur leurs absences : ils sont étudiants donc c'est leur problème s'ils ne suivent pas les cours proposés. En revanche, ils doivent être assidus au stage de formation (ils prennent en charge 3 heures d’enseignement en binôme avec un tuteur durant 5 mois environ) en établissement car cela entraîne des complications au niveau de l'accueil : ils ont donc une petite "récréation" !
Et sinon, oui, les cours de préparation au concours se superposent parfois avec d'autres activités mais bon, ils ont déjà assisté à ces mêmes cours...
- Lowpow29Neoprof expérimenté
Moi je conseillerais plutôt comme MmeCécile de passer le concours pendant le M1 Meef, car de toute façon, même en passant le concours pendant le M2, on doit se retaper une formation l'année suivante !! Peut-être que cette formation est allégée, d'accord, mais quand même, pour certains ça revient à se retaper les km à faire etc. Donc ça voudrait dire faire M1, M2 ET un an de stage avec des formations souvent à la noix par ci par là, alors qu'on a juste envie d'être tranquille !
Et j'ajoute que moi aussi, dans mon ESPÉ, les M2 sans concours n'étaient pas du tout bien vus et étaient fortement encouragés à redoubler le M1 plutôt qu'aller en M2 en cursus "adapté" !
Et j'ajoute que moi aussi, dans mon ESPÉ, les M2 sans concours n'étaient pas du tout bien vus et étaient fortement encouragés à redoubler le M1 plutôt qu'aller en M2 en cursus "adapté" !
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- ChamilNiveau 9
On remarquera le silence assourdissant de la ministre, de ses alliés (Cahiers pédagogiques, UNSA, SGEN) et d'une partie des médias... Le réel semble manifestement ne pas convenir à certains idéologues.
Sur le fond, il y aurait des pistes, à partir des revendications des collègues stagiaires, qui peuvent être mises rapidement en oeuvre:
- Création d'un parcours "à carte" choisi par les stagiaires, selon leurs besoins et leurs parcours antérieurs.
- Évaluation anonyme des formateurs ESPE et réaffectation ou renvoi de ceux sont systématiquement mal évalués. Les EC étant minoritaires dans tous les ESPE, cela signifie que ce serait bien plus aisé que dans les autres composantes universitaires.
- Retour sur expérience des lauréats des MEEF une ou deux années après.
Sur le fond, il y aurait des pistes, à partir des revendications des collègues stagiaires, qui peuvent être mises rapidement en oeuvre:
- Création d'un parcours "à carte" choisi par les stagiaires, selon leurs besoins et leurs parcours antérieurs.
- Évaluation anonyme des formateurs ESPE et réaffectation ou renvoi de ceux sont systématiquement mal évalués. Les EC étant minoritaires dans tous les ESPE, cela signifie que ce serait bien plus aisé que dans les autres composantes universitaires.
- Retour sur expérience des lauréats des MEEF une ou deux années après.
- CondorcetOracle
Je note la réponse typique d'une institution qui veut étendre son influence :
Ces difficultés, la direction de l’ESPE les reconnaît. « Ce que révèle ce mouvement, c’est une durée de formation notoirement insuffisante pour apporter aux futurs enseignants les compétences qui leur seront nécessaires tout au long de leur carrière, regrette Bettina Debû, la directrice. La France est un des rares pays à former ses enseignants en deux ans, dans un contexte où les missions confiées à l’école s’accumulent. » En réponse aux revendications des grévistes, l’ESPE a engagé une « réflexion » pour réduire le nombre d’épreuves en contrôle continu l’an prochain.
- OlympiasProphète
Oui...et on aimerait que ces gens prennent ensuite la formation continue des titulaires...
- InvitéInvité
Olympias a écrit:Oui...et on aimerait que ces gens prennent ensuite la formation continue des titulaires...
C'est ce que prévoit le texte qui les a mis en place...
- Mike137Niveau 2
Je suis en DU dans une autre académie que Grenoble et complètement d'accord avec toutes les revendications. Pour ma part, j'ai appris avec les autres collègues comment structurer un cours type "visite inspection", quelles sources utiliser, ça prend 10 min. En discutant avec les collègues, les questionnements pratiques sont: comment faire face à un élève qui fait ceci ou cela. Mon bilan est que je n'ai strictement rien appris d'utile (pour moi et pour les élèves au final) à l'ESPE.
L'ESPE n'apprend pas du tout comment faire son métier en pratique. Un simple décompte du nombre d'heure nécessaire à préparer une leçon "made in ESPE" montre que ce qu'ils disent est totalement absurde et irréalisable sur le terrain. En résumé, leur conseil pour construire un cours ne sert à rien (car en pratique, personne ne construit un cours cette façon car une journée sur terre ne dure pas 140h), et leurs théories de science de l'éducation ne servent à rien non plus car si ça servait à quelque chose, on verrait déjà toute "cette caste de pédagogistes prétentieux" aller en REP+ et nous montrer que ça marche.
Mes propositions(naïves et à chaud): pas besoin d'ESPE, apprendre ce que l'inspection veut (prévoir entre 10min à 2h selon le profil et ainsi avoir une structure de cours pour une visite d'inspection, ce qui va laisser au moins 2 trimestres pour s'entrainer), le reste s'apprend en discutant avec les collègues qui ont de la bouteille. Pour la pédagogie et la didactique: pour l'année de stage, faire du frontal et utiliser le cours d'un collègue expérimenté pour se concentrer sur la gestion de classe. Quand le stagiaire est titulaire, lui proposer des formations sur d'autres types de pédagogies, etc. Je reviens sur cette "formation": le gros problème serait de tomber (encore) sur des fumistes avec des théories fumeuses. Or, un moyen très simple de prouver leurs théories est l'expérience, donc une formation ne saurait se contenter d'un cours théorique, il y aurait alors des travaux pratiques où le formateur montre comment il applique lui-même sa théorie et le titulaire prend ce qu'il y a à prendre (et pas l'inverse comme ça se fait actuellement où le formateur ESPE va voir le stagiaire et l'accable de remarques malveillantes parce que ça ne marche pas. T'es sérieux là!! Montrez-moi d'abord que ça marche !!).
Il y a bien sûr beaucoup à dire, mais il faut rester sur terre: le prof ne peut pas pallier les dérives de la société.
L'ESPE n'apprend pas du tout comment faire son métier en pratique. Un simple décompte du nombre d'heure nécessaire à préparer une leçon "made in ESPE" montre que ce qu'ils disent est totalement absurde et irréalisable sur le terrain. En résumé, leur conseil pour construire un cours ne sert à rien (car en pratique, personne ne construit un cours cette façon car une journée sur terre ne dure pas 140h), et leurs théories de science de l'éducation ne servent à rien non plus car si ça servait à quelque chose, on verrait déjà toute "cette caste de pédagogistes prétentieux" aller en REP+ et nous montrer que ça marche.
Mes propositions(naïves et à chaud): pas besoin d'ESPE, apprendre ce que l'inspection veut (prévoir entre 10min à 2h selon le profil et ainsi avoir une structure de cours pour une visite d'inspection, ce qui va laisser au moins 2 trimestres pour s'entrainer), le reste s'apprend en discutant avec les collègues qui ont de la bouteille. Pour la pédagogie et la didactique: pour l'année de stage, faire du frontal et utiliser le cours d'un collègue expérimenté pour se concentrer sur la gestion de classe. Quand le stagiaire est titulaire, lui proposer des formations sur d'autres types de pédagogies, etc. Je reviens sur cette "formation": le gros problème serait de tomber (encore) sur des fumistes avec des théories fumeuses. Or, un moyen très simple de prouver leurs théories est l'expérience, donc une formation ne saurait se contenter d'un cours théorique, il y aurait alors des travaux pratiques où le formateur montre comment il applique lui-même sa théorie et le titulaire prend ce qu'il y a à prendre (et pas l'inverse comme ça se fait actuellement où le formateur ESPE va voir le stagiaire et l'accable de remarques malveillantes parce que ça ne marche pas. T'es sérieux là!! Montrez-moi d'abord que ça marche !!).
Il y a bien sûr beaucoup à dire, mais il faut rester sur terre: le prof ne peut pas pallier les dérives de la société.
- fifi51Fidèle du forum
J'ai interrogé quelqu'un qui a fait l'école normale d'instituteurs dans les années 50 (mode, mais comment faisait-on avant?).
La formation se décomposait comme suit:
15 jours de connaissances culturelles (intéressant selon l'intéressé)
1 mois et demi de stage découverte en classe (intéressant selon l'intéressé)
Le reste en formation à la pédagogie (totalement superfétatoire).
Ils n'avaient apparemment pas de cours à préparer (sauf peut-être pendant leur stage pratique).
Ils avaient un petit mémoire à faire (thème libre, dans le cas cité c'était la science-fiction).
La formation se décomposait comme suit:
15 jours de connaissances culturelles (intéressant selon l'intéressé)
1 mois et demi de stage découverte en classe (intéressant selon l'intéressé)
Le reste en formation à la pédagogie (totalement superfétatoire).
Ils n'avaient apparemment pas de cours à préparer (sauf peut-être pendant leur stage pratique).
Ils avaient un petit mémoire à faire (thème libre, dans le cas cité c'était la science-fiction).
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Oui, j'ai un clavier Fisher Price pour l'instant !
- orphNiveau 5
mike137 a écrit:pas besoin d'ESPE, apprendre ce que l'inspection veut (prévoir entre 10min à 2h selon le profil et ainsi avoir une structure de cours pour une visite d'inspection, ce qui va laisser au moins 2 trimestres pour s'entrainer), le reste s'apprend en discutant avec les collègues qui ont de la bouteille
Tout à fait d'accord! J'en suis à ma deuxième année de stage, et quand j'en fait le bilan, j'arrive à la conclusion/constat que si la seconde se passe bieeeeen mieux que la première, c'est en grande partie parce que j'ai changé de source au niveau de la formation: la première année, je suis arrivée la fleur au fusil et les théories ESPE à la bouche, que j'ai consciencieusement essayé d'appliquer en classe. Résultat: un bordel généralisé et affreux dès le mois d'octobre, que je n'ai jamais réussi à juguler par la suite. J'ai ensuite passé un long moment à préparer mon second stage en désapprenant toutes les con***ies ESPE grâce à la fréquentation de néoprofs et de vrais profs IRL, et là, miracle, le stage se passe 1000 fois mieux, avec assez peu de craintes en ce qui concerne son issue.
Je pense donc aussi qu'il est urgent de fermer les ESPE: la formation qu'elle dispense est AB-SO-LU-MENT inutile et même nocive, de même que nombre de "formateurs" (je ne peux pas écrire ce mot sans guillemets) qui y sévissent. A la place, il me semble bien plus pertinent de mettre en place un système de compagnonnage sur un an, dans lequel le stagiaire aurait le temps d'observer les vrais cours d'un vrai enseignant, et de rentrer en douceur dans le métier (pourquoi pas un tiers temps accompagné par le maître de stage, ou quelque chose d'approchant), sans être accaparé par des dizaines de dossiers ESPE coupés de la réalité à écrire et réécrire sans cesse, aux dépends des préparations de cours...
Après, j'imagine que ce genre de choses est très éloigné des préoccupations du MEN: il ne permet pas de laver le cerveau des stagiaires à coups de liturgies à base de "Je vous salue Meirieu", et ne permet pas d'éduquer à la seule chose que l'ESPE sache inculquer: la peur du supérieur hiérarchique...
Enfin, concernant la grève d'enseignants à Grenoble, je me fais fort de relayer les informations dans l'ESPE que je subis, mais le timing ne joue malheureusement pas en faveur d'un suivi du mouvement: ici, les "formations" (là encore, guillemets obligatoires!) se sont arrêtées juste avant les vacances actuelles, ce qui fait que pas grand'monde n'est chaud pour lancer un mouvement de grève qui, de fait, ne serait pas tellement visible, puisqu'il n'y a plus de "formations" à boycotter... Quoiqu'il en soit, un grand bravo et un grand MERCI aux collègues de Grenoble pour leur courage et leur lutte!
_________________
"Soyez donc résolu à ne servir plus, et vous voilà libre" Etienne de la Boétie
"les journalistes écrivent des articles par lesquels ils présentent une réalité romancée. Et tout le monde les croit. Et les écrivains écrivent des romans où ils présentent la vérité. Et personne ne les croit." Bernard Werber
- CeladonDemi-dieu
Souhaitons qu'avec Mélenchon ces aberrations-là changent.orph a écrit:mike137 a écrit:pas besoin d'ESPE, apprendre ce que l'inspection veut (prévoir entre 10min à 2h selon le profil et ainsi avoir une structure de cours pour une visite d'inspection, ce qui va laisser au moins 2 trimestres pour s'entrainer), le reste s'apprend en discutant avec les collègues qui ont de la bouteille
Tout à fait d'accord! J'en suis à ma deuxième année de stage, et quand j'en fait le bilan, j'arrive à la conclusion/constat que si la seconde se passe bieeeeen mieux que la première, c'est en grande partie parce que j'ai changé de source au niveau de la formation: la première année, je suis arrivée la fleur au fusil et les théories ESPE à la bouche, que j'ai consciencieusement essayé d'appliquer en classe. Résultat: un bordel généralisé et affreux dès le mois d'octobre, que je n'ai jamais réussi à juguler par la suite. J'ai ensuite passé un long moment à préparer mon second stage en désapprenant toutes les con***ies ESPE grâce à la fréquentation de néoprofs et de vrais profs IRL, et là, miracle, le stage se passe 1000 fois mieux, avec assez peu de craintes en ce qui concerne son issue.
Je pense donc aussi qu'il est urgent de fermer les ESPE: la formation qu'elle dispense est AB-SO-LU-MENT inutile et même nocive, de même que nombre de "formateurs" (je ne peux pas écrire ce mot sans guillemets) qui y sévissent. A la place, il me semble bien plus pertinent de mettre en place un système de compagnonnage sur un an, dans lequel le stagiaire aurait le temps d'observer les vrais cours d'un vrai enseignant, et de rentrer en douceur dans le métier (pourquoi pas un tiers temps accompagné par le maître de stage, ou quelque chose d'approchant), sans être accaparé par des dizaines de dossiers ESPE coupés de la réalité à écrire et réécrire sans cesse, aux dépends des préparations de cours...
Après, j'imagine que ce genre de choses est très éloigné des préoccupations du MEN: il ne permet pas de laver le cerveau des stagiaires à coups de liturgies à base de "Je vous salue Meirieu", et ne permet pas d'éduquer à la seule chose que l'ESPE sache inculquer: la peur du supérieur hiérarchique...
Enfin, concernant la grève d'enseignants à Grenoble, je me fais fort de relayer les informations dans l'ESPE que je subis, mais le timing ne joue malheureusement pas en faveur d'un suivi du mouvement: ici, les "formations" (là encore, guillemets obligatoires!) se sont arrêtées juste avant les vacances actuelles, ce qui fait que pas grand'monde n'est chaud pour lancer un mouvement de grève qui, de fait, ne serait pas tellement visible, puisqu'il n'y a plus de "formations" à boycotter... Quoiqu'il en soit, un grand bravo et un grand MERCI aux collègues de Grenoble pour leur courage et leur lutte!
- Dr RaynalHabitué du forum
:mdr3: :mdr3:Céladon a écrit:Souhaitons qu'avec Mélenchon ces aberrations-là changent.
- orphNiveau 5
je ne connais pas le programme de Mélenchon sur ce point précis... a-t-il parlé de fermer les ESPE? Il me semble avoir entendu/lu l'inverse, et qu'il souhaitait plutôt mettre encore plus en avant les pédagogistes... Peut-être est-ce moi qui me trompe?
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- User21929Expert
Dr Raynal a écrit::mdr3: :mdr3:Céladon a écrit:Souhaitons qu'avec Mélenchon ces aberrations-là changent.
- Spoiler:
- L'espérance/croyance à ce niveau me fait peur.
- almuixeNeoprof expérimenté
Le Monde recherchait des témoignages d'enseignants stagiaires. Votre avis pourrait les éclairer (si ils ont encore un peu d'objectivité et pas déjà leurs idées arrêtées sur la question).
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- maikreeeesseGrand sage
Je ne reviens pas sur le contenu des cours des IUFM / ESPE dont la qualité varie aussi selon les lieux. Mais je vois un aspect tout de même bénéfique d'un lieu comme l'ESPE, c'est celui de réunir des personnes qui partagent peu ou prou les mêmes difficultés. Je trouverais dommage que les stagiaires n'aient pas ce moment pour s'informer, discuter partager les galères ou les trouvailles. Je n'apprécie guère les animations pédagogiques obligatoires mais elles me permettent de rencontrer des collègues d’écoles différentes et très rapidement lorsque vient le temps obligatoire du travail en groupe pour monter une énième séance, les discussions vont bon train sur les cas rencontrés, les difficultés (et les solutions) apportées, les conseils. Bref cela permet de sortir d'un certain isolement.
C'est peu par rapport à l'ambition affichée d'une formation de qualité mais beaucoup du point de vue individuel.
C'est peu par rapport à l'ambition affichée d'une formation de qualité mais beaucoup du point de vue individuel.
- orphNiveau 5
maikreeeesse, je suis tout à fait d'accord, mais d'après mon expérience, nul besoin d'une quinzaine d'heures par semaine à faire des trucs débiles débouchant sur des dossiers débiles pour cela. Un pub et deux pintes de bières avec quelques stagiaires rassemblés permettent cela tout aussi bien, voire mieux. Et en plus, y'a de l'alcool!
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- William FosterExpert
Cela rejoint ma très humble expérience : le seul moment vraiment utile dans ce genre de formations, c'est la pause café.
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- orphNiveau 5
+ 1
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"Soyez donc résolu à ne servir plus, et vous voilà libre" Etienne de la Boétie
"les journalistes écrivent des articles par lesquels ils présentent une réalité romancée. Et tout le monde les croit. Et les écrivains écrivent des romans où ils présentent la vérité. Et personne ne les croit." Bernard Werber
- OlympiasProphète
Sans façons, merci.Tamerlan a écrit:Olympias a écrit:Oui...et on aimerait que ces gens prennent ensuite la formation continue des titulaires...
C'est ce que prévoit le texte qui les a mis en place...
- LefterisEsprit sacré
Ce sont de bonnes réflexions, et je souscris au principe. Ceux qui ont lu mes post antérieurs ( ma vie, mon oeuvre..) savent que je dis depuis longtemps que le sort des stagiaires doit être observé de près car il préfigure l'orientation du métier. Si l'on ne s'intéresse pas aux stagiaires par altruisme, qu'on le fasse au moins par intérêt.orph a écrit:
Tout à fait d'accord! J'en suis à ma deuxième année de stage, et quand j'en fait le bilan, j'arrive à la conclusion/constat que si la seconde se passe bieeeeen mieux que la première, c'est en grande partie parce que j'ai changé de source au niveau de la formation: la première année, je suis arrivée la fleur au fusil et les théories ESPE à la bouche, que j'ai consciencieusement essayé d'appliquer en classe. Résultat: un bordel généralisé et affreux dès le mois d'octobre, que je n'ai jamais réussi à juguler par la suite. J'ai ensuite passé un long moment à préparer mon second stage en désapprenant toutes les con***ies ESPE grâce à la fréquentation de néoprofs et de vrais profs IRL, et là, miracle, le stage se passe 1000 fois mieux, avec assez peu de craintes en ce qui concerne son issue.
Je pense donc aussi qu'il est urgent de fermer les ESPE: la formation qu'elle dispense est AB-SO-LU-MENT inutile et même nocive, de même que nombre de "formateurs" (je ne peux pas écrire ce mot sans guillemets) qui y sévissent. A la place, il me semble bien plus pertinent de mettre en place un système de compagnonnage sur un an, dans lequel le stagiaire aurait le temps d'observer les vrais cours d'un vrai enseignant, et de rentrer en douceur dans le métier (pourquoi pas un tiers temps accompagné par le maître de stage, ou quelque chose d'approchant), sans être accaparé par des dizaines de dossiers ESPE coupés de la réalité à écrire et réécrire sans cesse, aux dépends des préparations de cours...
Après, j'imagine que ce genre de choses est très éloigné des préoccupations du MEN: il ne permet pas de laver le cerveau des stagiaires à coups de liturgies à base de "Je vous salue Meirieu", et ne permet pas d'éduquer à la seule chose que l'ESPE sache inculquer: la peur du supérieur hiérarchique...
Enfin, concernant la grève d'enseignants à Grenoble, je me fais fort de relayer les informations dans l'ESPE que je subis, mais le timing ne joue malheureusement pas en faveur d'un suivi du mouvement: ici, les "formations" (là encore, guillemets obligatoires!) se sont arrêtées juste avant les vacances actuelles, ce qui fait que pas grand'monde n'est chaud pour lancer un mouvement de grève qui, de fait, ne serait pas tellement visible, puisqu'il n'y a plus de "formations" à boycotter... Quoiqu'il en soit, un grand bravo et un grand MERCI aux collègues de Grenoble pour leur courage et leur lutte!
De plus, j'ai été stagiaire IUFM tard (reconversion) , et j'ai vite compris dans quel nid de baltringues j'étais tombé. Or, les ESPE, ce sont les mêmes;, avec encore plus de pouvoir. En outre, le problème est tel qu'il faut une personne dans mon syndicat exclusivement consacrée aux stagiaires.
C'est gravissime.
Le point faible en effet du programme Mélenchon. Bon, les autres garderont aussi les pédagogistes, quoi qu'ils disent, qui sont les meilleurs chiens de garde de l'école marchandisée de l'OCDE. No futureorph a écrit:je ne connais pas le programme de Mélenchon sur ce point précis... a-t-il parlé de fermer les ESPE? Il me semble avoir entendu/lu l'inverse, et qu'il souhaitait plutôt mettre encore plus en avant les pédagogistes... Peut-être est-ce moi qui me trompe?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BabaretteDoyen
William Foster a écrit:Cela rejoint ma très humble expérience : le seul moment vraiment utile dans ce genre de formations, c'est la pause café.
Je souscris complètement à ces propos.
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