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- palomitaNeoprof expérimenté
Article dans le courrier international :
http://www.courrierinternational.com/article/education-les-italiens-aussi-se-debattent-avec-leur-reforme
http://www.courrierinternational.com/article/education-les-italiens-aussi-se-debattent-avec-leur-reforme
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- LefterisEsprit sacré
Ces réformes ont des buts économiques, on les trouve partout, rien d'étonnant.palomita a écrit:Article dans le courrier international :
http://www.courrierinternational.com/article/education-les-italiens-aussi-se-debattent-avec-leur-reforme
Avec les mêmes mesures pseudo-pédago qui ont les mêmes finalités : faire faire plus de présence aux enseignants gratuitement, donner du pouvoir à des chefs locaux au détriment des statuts, instaurer le management transversal (qui va tomber sur la tronche des enseignants, qui n'en ont même pas l'idée) en "impliquant les personnels" selon la terminologie officielle.
On les habille de raisons diverses, qui permettent de lancer quelques idiots utiles (ou intéressés) sur l'os, mais il ne faut pas chercher si loin . Les politicards sont à l'échelle de leur mandat, et des injonctions de Bruxelles.
L'Italie cherche à désosser sa fonction publique, et procède à des mesures iniques et très dures. J'ai des amis dans la fonction publique , justement, que je vais voir cet été. Leur niveau de vie s'est littéralement écroulé en une décennie.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- HocamSage
Je reprends ici un message que j'ai écrit sur le forum de Loys Bonod.
J'aimerais pouvoir recenser plus régulièrement les articles sur la réforme de l'école en Italie, mais le temps manque. Je voudrais simplement attirer l'attention sur les dernières nouvelles concernant l'évaluation des enseignants.
Le gouvernement Renzi s'est lancé il y a plusieurs mois dans une entreprise de refondation du système scolaire. La loi 107, dite « buona scuola », s'attaque à de nombreux domaines, dont celui de la « valorisation du mérite » des enseignants. Il s'agit de débloquer plusieurs centaines de millions d'euros à répartir sous forme de primes aux enseignants méritants. L'attribution de ces primes revient en dernier recours aux chefs d'établissement, sur la base de critères retenus par un comité d'évaluation composé du CdE, de trois professeurs, d'un délégué des parents et d'un délégué élève (dans le second degré).
Une circulaire sur ces primes au mérite a été publiée il y a dix jours (lien) : elle rappelle qu'il faut laisser une grande autonomie aux établissements dans les critères d'attribution, mais qu'il ne faudra pas distribuer les primes à tout le monde ni à un nombre trop limité d'enseignants.
Jusqu'ici, j'ai déjà quelques difficultés à comprendre comment ce système sera mis en place. Une initiative locale me laisse encore plus perplexe : on apprend ici qu'un établissement de la région de Naples invite les familles à voter, lors de réunions parents-professeurs, pour trois enseignants de l'école qui se seraient particulièrement distingués d'une manière ou d'une autre. L'auteur de l'article dit avoir contacté l'établissement pour tenter d'en savoir plus, mais il n'avait pas reçu de réponse quand le texte a été rédigé il y a une dizaine de jours. Il avance l'idée que ce vote des parents pourrait précisément être utilisé comme critère lors de l'attribution des primes au mérite, bien que la note interne publiée sur le site de l'établissement n'en fasse pas mention.
Il ne s'agit pas de faire d'un cas particulier une généralité, mais il est naturel de se demander, comme le fait l'article, si des établissements songent à faire intervenir les parents pour aider à l'attribution des primes au mérite. L'initiative me paraît avoir quelque chose de contestable (euphémisme).
Malgré les clarifications apportées par la récente circulaire, beaucoup de points restent très flous quant au fonctionnement du comité d'évaluation des enseignants.
J'aimerais pouvoir recenser plus régulièrement les articles sur la réforme de l'école en Italie, mais le temps manque. Je voudrais simplement attirer l'attention sur les dernières nouvelles concernant l'évaluation des enseignants.
Le gouvernement Renzi s'est lancé il y a plusieurs mois dans une entreprise de refondation du système scolaire. La loi 107, dite « buona scuola », s'attaque à de nombreux domaines, dont celui de la « valorisation du mérite » des enseignants. Il s'agit de débloquer plusieurs centaines de millions d'euros à répartir sous forme de primes aux enseignants méritants. L'attribution de ces primes revient en dernier recours aux chefs d'établissement, sur la base de critères retenus par un comité d'évaluation composé du CdE, de trois professeurs, d'un délégué des parents et d'un délégué élève (dans le second degré).
Une circulaire sur ces primes au mérite a été publiée il y a dix jours (lien) : elle rappelle qu'il faut laisser une grande autonomie aux établissements dans les critères d'attribution, mais qu'il ne faudra pas distribuer les primes à tout le monde ni à un nombre trop limité d'enseignants.
Jusqu'ici, j'ai déjà quelques difficultés à comprendre comment ce système sera mis en place. Une initiative locale me laisse encore plus perplexe : on apprend ici qu'un établissement de la région de Naples invite les familles à voter, lors de réunions parents-professeurs, pour trois enseignants de l'école qui se seraient particulièrement distingués d'une manière ou d'une autre. L'auteur de l'article dit avoir contacté l'établissement pour tenter d'en savoir plus, mais il n'avait pas reçu de réponse quand le texte a été rédigé il y a une dizaine de jours. Il avance l'idée que ce vote des parents pourrait précisément être utilisé comme critère lors de l'attribution des primes au mérite, bien que la note interne publiée sur le site de l'établissement n'en fasse pas mention.
Il ne s'agit pas de faire d'un cas particulier une généralité, mais il est naturel de se demander, comme le fait l'article, si des établissements songent à faire intervenir les parents pour aider à l'attribution des primes au mérite. L'initiative me paraît avoir quelque chose de contestable (euphémisme).
Malgré les clarifications apportées par la récente circulaire, beaucoup de points restent très flous quant au fonctionnement du comité d'évaluation des enseignants.
- HocamSage
Il y aurait beaucoup à dire sur cette réforme, sur les problèmes qu'elle cherche à corriger tant bien que mal (la précarité de très nombreux enseignants, les sureffectifs dans les classi pollaio), sur ses fondements idéologiques, sur la façon dont le chef du gouvernement l'a vendue. J'espère avoir le temps de mettre à jour ce fil.
- William FosterExpert
Je crois que je n'aurais pas dû lire ce fil... Mon moral vient de plonger encore un cran plus bas :|
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- HocamSage
Attends, on n'a pas encore parlé dans le détail de l'autonomie des établissements, des nouveaux pouvoirs attribués aux CdE, de l'investissement massif dans le numérique et « l'innovation », de la logique de « l'offre de formation », de la publication du CV de tous les enseignants sur le site de leur établissement (la transparence !), etc.
- RendashBon génie
Beniamino Massimo a écrit: de la publication du CV de tous les enseignants sur le site de leur établissement (la transparence !), etc.
:shock:
- LefterisEsprit sacré
Tout le monde ferait bien de regarder ce qui se passe , non pour imiter, mais parce que tout ça participe de la même idéologie libérale imposée par la grise dictature bureaucratique de Bruxelles, elle-même à plat ventre devant les diktats de l'OCDE, relais des maîtres du monde et de leurs profits.
Les buts sont toujours les mêmes : réduire les coûts, faire bosser plus (pas pur l'efficacité, mais pour la garderie pas cher) , et pour cela mettre à genoux les personnels par un management par le stress, avec précarité, notation à la souplesse d'échine, infantilisation avec le système carotte-bâton, flicage de tous côtés. le principe du new public management. Certains sont en avance sur les autres, qui ne perdent rien pour attendre.
J'ai des amis en Italie, fonctionnaires mais pas enseignants, et ils me racontent ça.
La chute est dure, ils vivaient mieux il y a vingt ans , et leur situation est très dégradée aujourd'hui , salaires gelés, avancements aussi , surcharge de boulot, retraite qui s'éloigne.
Renzi fait du néolibéralisme pur jus...
Les buts sont toujours les mêmes : réduire les coûts, faire bosser plus (pas pur l'efficacité, mais pour la garderie pas cher) , et pour cela mettre à genoux les personnels par un management par le stress, avec précarité, notation à la souplesse d'échine, infantilisation avec le système carotte-bâton, flicage de tous côtés. le principe du new public management. Certains sont en avance sur les autres, qui ne perdent rien pour attendre.
J'ai des amis en Italie, fonctionnaires mais pas enseignants, et ils me racontent ça.
La chute est dure, ils vivaient mieux il y a vingt ans , et leur situation est très dégradée aujourd'hui , salaires gelés, avancements aussi , surcharge de boulot, retraite qui s'éloigne.
Renzi fait du néolibéralisme pur jus...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- AwottNiveau 10
Beniamino Massimo a écrit:L'attribution de ces primes revient en dernier recours aux chefs d'établissement, sur la base de critères retenus par un comité d'évaluation composé du CdE, de trois professeurs, d'un délégué des parents et d'un délégué élève (dans le second degré).
William Foster a écrit:Je crois que je n'aurais pas dû lire ce fil... Mon moral vient de plonger encore un cran plus bas.
+1
Et comme le suggère Lefteris, on finira par y avoir droit d'une façon ou d'une autre, sous une forme ou une autre ...
- HocamSage
Il fallait y penser, n'est-ce pas ?Rendash a écrit:Beniamino Massimo a écrit: de la publication du CV de tous les enseignants sur le site de leur établissement (la transparence !), etc.
:shock:
Art. 1, par. 80 de la loi 107-2015 (traduit au débotté) : « Le caractère transparent et public des critères retenus [pour le recrutement de nouveaux enseignants], des responsabilités confiées et des CV des enseignants est garanti par leur publication sur le site internet de l'établissement scolaire ».
- CeladonDemi-dieu
Leur déclaration de patrimoine aussi ?
Et la couleur de leur slip le jour de leur prise de fonction ?
Et la couleur de leur slip le jour de leur prise de fonction ?
- RendashBon génie
Celadon a écrit:
Et la couleur de leur slip le jour de leur prise de fonction ?
Tant que c'est pas celle du jour de l'inspection :lol:
- CeladonDemi-dieu
Peut y avoir des jours avec et des jours sans. Vu l'évolution dramatique du métier, c même recommandé.
- DaphnéDemi-dieu
Beniamino Massimo a écrit:Il fallait y penser, n'est-ce pas ?Rendash a écrit:Beniamino Massimo a écrit: de la publication du CV de tous les enseignants sur le site de leur établissement (la transparence !), etc.
:shock:
Art. 1, par. 80 de la loi 107-2015 (traduit au débotté) : « Le caractère transparent et public des critères retenus [pour le recrutement de nouveaux enseignants], des responsabilités confiées et des CV des enseignants est garanti par leur publication sur le site internet de l'établissement scolaire ».
Le concours est bien plus objectif et largement préférable !
C'est une particularité bien française et j'espère qu'on la gardera.
- ElyasEsprit sacré
Daphné a écrit:Beniamino Massimo a écrit:Il fallait y penser, n'est-ce pas ?Rendash a écrit:Beniamino Massimo a écrit: de la publication du CV de tous les enseignants sur le site de leur établissement (la transparence !), etc.
:shock:
Art. 1, par. 80 de la loi 107-2015 (traduit au débotté) : « Le caractère transparent et public des critères retenus [pour le recrutement de nouveaux enseignants], des responsabilités confiées et des CV des enseignants est garanti par leur publication sur le site internet de l'établissement scolaire ».
Le concours est bien plus objectif et largement préférable !
C'est une particularité bien française et j'espère qu'on la gardera.
Une particularité française inspirée des Chinois et du système du mandarinat.
EDIT : on pourrait croire que je suis contre les concours avec mon commentaire. Ce n'est pas le cas, c'était juste pour préciser que ce n'était pas qu'une particularité française.
- HocamSage
Pour en revenir aux comités d'évaluation version Renzi, on peut comprendre la volonté de réformer dans un pays où l'évaluation des enseignants est à peu près inexistante après la titularisation, mais la formule retenue et les questions laissées sans réponses ont de quoi faire peur. Les syndicats ont bien protesté, mais il est difficile de se faire entendre sur ce point alors que la réforme suscite d'innombrables autres débats, notamment sur la question des concours et du destin des lauréats (là aussi, on pourrait y consacrer un fil à part entière tant les incohérences sont nombreuses).
- RendashBon génie
Daphné a écrit:
Le concours est bien plus objectif et largement préférable !
C'est une particularité bien française et j'espère qu'on la gardera.
Mais non mais non, quelle horreur. C'est élitiste, un concours, c'est de la reproduction sociale de culture bourgeoise dominante. Et puis, toutes les études montrent que plus on est calé dans sa discipline, plus on est un mauvais prof, on sait tous qu'un agrégé est nul en pédagogie. Il n'a pas été assez formé à son métier, il faut professionnaliser tout ça. Sans compter qu'il faut donner de l'autonomie aux établissements, et laisser les chefs choisir leur équipe, pour coller au projet d'établissement, seule chose qui permettra de tout faire dans l'intérêt des enfants pour un vivre-ensemble citoyen.
- HocamSage
Daphné a écrit:
Le concours est bien plus objectif et largement préférable !
C'est une particularité bien française et j'espère qu'on la gardera.
Je viens de voir ton message. La question est assez complexe en Italie : c'est un concours qui est censé sélectionner les futurs titulaires au départ, ce qui permet au gouvernement de dire que c'est toujours l'État qui recrute, et non le CdE.
- DaphnéDemi-dieu
Beniamino Massimo a écrit:Daphné a écrit:
Le concours est bien plus objectif et largement préférable !
C'est une particularité bien française et j'espère qu'on la gardera.
Je viens de voir ton message. La question est assez complexe en Italie : c'est un concours qui est censé sélectionner les futurs titulaires au départ, ce qui permet au gouvernement de dire que c'est toujours l'État qui recrute, et non le CdE.
Alors je corrige, concours + mouvement national tout court ou mouvement national à gestion déconcentrée.
C'est la contrepartie de notre indépendance.
- HocamSage
Oui, j'avais bien compris. Le problème est que les réformateurs insistent sur les dysfonctionnements du mouvement actuel (c'est vrai qu'il est bien loin d'être parfait) et peuvent facilement faire croire qu'il faut à tout prix changer les choses, quitte à faire n'importe quoi au nom de l'autonomie des établissements.
- DaphnéDemi-dieu
Beniamino Massimo a écrit:Oui, j'avais bien compris. Le problème est que les réformateurs insistent sur les dysfonctionnements du mouvement national actuel (c'est vrai qu'il est bien loin d'être parfait) et peuvent facilement faire croire qu'il faut à tout prix changer les choses, quitte à faire n'importe quoi au nom de l'autonomie des établissements.
Je sais bien, c'est ce qui se fait depuis 40 ans !
Il faut réformer à tout prix et n'importe comment, sous couvert de modernisation .
- HocamSage
À ce propos, le fonctionnement du concours en Italie est assez ahurissant vu de France. Il faut préciser qu'il n'y a pas de session tous les ans, loin de là. Avant 2012, le dernier concours remontait à 1999. Des gens qui y avaient participé cette année-là ont passé la décennie 2000 dans les limbes des graduatorie (les classements au concours qui servent de listes d'attente), à espérer se voir proposer un poste : certains ont enchaîné les remplacements jusqu'à aujourd'hui, d'autres ont trouvé un métier différent entre-temps. Lorsque le gouvernement Monti a annoncé la réouverture du concours en 2012, des candidats de 1999 (!) se demandaient s'il fallait absolument passer la nouvelle session ou continuer à attendre un improbable poste grâce à leur classement du millénaire précédent.
Avec la réforme de la « bonne école », le projet est d'organiser un concours tous les trois ans. À partir de cette année, pour pourvoir les postes qui se libèrent dans un établissement, le CdE choisit les lauréats d'une zone donnée dont le profil est « en adéquation » avec un « plan d'offre de formation » défini lui aussi sur trois ans. Au bout de cette période, l'enseignant est maintenu dans son poste si son profil est toujours cohérent avec le plan triennal de l'établissement.
Avec la réforme de la « bonne école », le projet est d'organiser un concours tous les trois ans. À partir de cette année, pour pourvoir les postes qui se libèrent dans un établissement, le CdE choisit les lauréats d'une zone donnée dont le profil est « en adéquation » avec un « plan d'offre de formation » défini lui aussi sur trois ans. Au bout de cette période, l'enseignant est maintenu dans son poste si son profil est toujours cohérent avec le plan triennal de l'établissement.
- ZenxyaGrand sage
Beniamino Massimo a écrit:À ce propos, le fonctionnement du concours en Italie est assez ahurissant vu de France. Il faut préciser qu'il n'y a pas de session tous les ans, loin de là. Avant 2012, le dernier concours remontait à 1999. Des gens qui y avaient participé cette année-là ont passé la décennie 2000 dans les limbes des graduatorie (les classements au concours qui servent de listes d'attente), à espérer se voir proposer un poste : certains ont enchaîné les remplacements jusqu'à aujourd'hui, d'autres ont trouvé un métier différent entre-temps. Lorsque le gouvernement Monti a annoncé la réouverture du concours en 2012, des candidats de 1999 (!) se demandaient s'il fallait absolument passer la nouvelle session ou continuer à attendre un improbable poste grâce à leur classement du millénaire précédent.
Avec la réforme de la « bonne école », le projet est d'organiser un concours tous les trois ans. À partir de cette année, pour pourvoir les postes qui se libèrent dans un établissement, le CdE choisit les lauréats d'une zone donnée dont le profil est « en adéquation » avec un « plan d'offre de formation » défini lui aussi sur trois ans. Au bout de cette période, l'enseignant est maintenu dans son poste si son profil est toujours cohérent avec le plan triennal de l'établissement.
Et qu'arrive-t-il à l'enseignant qui n'a pas le profil, il se retrouve au chômage ?
- HocamSage
Il part en quête d'un autre plan triennal à la mesure de ses compétences.
Plus sérieusement, le choix des enseignants par les CdE risque d'accentuer les écarts entre les écoles qui ont réussi à maintenir une certaine forme d'excellence et les établissements plus défavorisés. C'est d'ailleurs l'un des quatre points dont les syndicats et des associations demandent l'abrogation via référendum.
La prime au mérite en est un autre. Dans quelques jours, les établissements seront censés avoir constitué leur comité d'évaluation et dégagé les critères. Au mois de mars, on apprenait toutefois que dans environ la moitié des écoles, les enseignants avaient refusé de désigner leurs représentants au comité d'évaluation pour bloquer le processus. Parmi ces établissements, on trouvait l'école de Florence où enseigne la femme de Matteo Renzi (lien ici). La question est de savoir si les comités d'évaluation sont opérationnels même en l'absence de plusieurs membres : le ministère dit oui, les syndicats disent non.
Plus sérieusement, le choix des enseignants par les CdE risque d'accentuer les écarts entre les écoles qui ont réussi à maintenir une certaine forme d'excellence et les établissements plus défavorisés. C'est d'ailleurs l'un des quatre points dont les syndicats et des associations demandent l'abrogation via référendum.
La prime au mérite en est un autre. Dans quelques jours, les établissements seront censés avoir constitué leur comité d'évaluation et dégagé les critères. Au mois de mars, on apprenait toutefois que dans environ la moitié des écoles, les enseignants avaient refusé de désigner leurs représentants au comité d'évaluation pour bloquer le processus. Parmi ces établissements, on trouvait l'école de Florence où enseigne la femme de Matteo Renzi (lien ici). La question est de savoir si les comités d'évaluation sont opérationnels même en l'absence de plusieurs membres : le ministère dit oui, les syndicats disent non.
- HocamSage
Quelques nouvelles des primes au mérite et des comités d'évaluation des enseignants. Les choses se précisent dans beaucoup d'établissements, de la maternelle au lycée. Un article de La Repubblica d'il y a quelques jours et des témoignages lus en vitesse dans la presse locale montrent que les textes sont interprétés de nombreuses manières différentes.
Certaines écoles semblent se diriger vers des primes à l'ancienneté, distribuées en priorité aux enseignants tout proches de la retraite. D'autres voudraient consacrer au moins une partie de ces primes aux tuteurs des professeurs débutants.
D'autres encore ont déjà créé des grilles alignant jusqu'à 30 critères très précis pour donner une impression de transparence (c'est du moins ce qu'affirme la plateforme it.blastingnews.com, dont j'avoue ne pas connaître la fiabilité, à propos d'un établissement de Turin) : les enseignants cumuleraient ainsi des points tout au long de l'année, et les mieux classés remporteraient les primes en jeu (la dotation est de l'ordre de 24 000 € par établissement et par an).
La Repubblica donne comme exemple un établissement de Florence où des points seront attribués, entre autres, à ceux qui accompagnent des élèves à une exposition le week-end, qui se chargent du compte-rendu des réunions ou qui s'investissent dans le domaine du numérique. Ailleurs, on trouve cités, pêle-mêle, des critères du type « participation à des projets internationaux », « prix remportés par les élèves dans les projets inter-établissements », « utilisation du TNI », « sortie théâtre le dimanche », etc.
Dans un lycée hôtelier de Naples, on a pensé à donner des points aux professeurs qui se montrent « enthousiastes » dans leurs cours — et à en retirer à ceux qui sont trop souvent absents, naturellement.
À Bari, un établissement fait feu de tout bois et veut faire pleuvoir les points pour l'animation du club échecs, le rangement dans les salles ou la bonne tenue des espaces verts.
Et puis le Messaggero Veneto m'apprend qu'à Pordenone, on a demandé leur avis à des lycéens membres d'un comité d'évaluation. Leur verdict est formel : le bon prof, c'est celui qui est à l'écoute, qui réexplique, et qui fait rattraper à celui qui a pris du retard ; on en a donc fait un critère d'évaluation. Oui, il fallait y penser.
Rassurons-nous, dans trois ans, le ministère fait le bilan des meilleures trouvailles du nord au sud de l'Italie et impose sa liste nationale de critères.
...
Certaines écoles semblent se diriger vers des primes à l'ancienneté, distribuées en priorité aux enseignants tout proches de la retraite. D'autres voudraient consacrer au moins une partie de ces primes aux tuteurs des professeurs débutants.
D'autres encore ont déjà créé des grilles alignant jusqu'à 30 critères très précis pour donner une impression de transparence (c'est du moins ce qu'affirme la plateforme it.blastingnews.com, dont j'avoue ne pas connaître la fiabilité, à propos d'un établissement de Turin) : les enseignants cumuleraient ainsi des points tout au long de l'année, et les mieux classés remporteraient les primes en jeu (la dotation est de l'ordre de 24 000 € par établissement et par an).
La Repubblica donne comme exemple un établissement de Florence où des points seront attribués, entre autres, à ceux qui accompagnent des élèves à une exposition le week-end, qui se chargent du compte-rendu des réunions ou qui s'investissent dans le domaine du numérique. Ailleurs, on trouve cités, pêle-mêle, des critères du type « participation à des projets internationaux », « prix remportés par les élèves dans les projets inter-établissements », « utilisation du TNI », « sortie théâtre le dimanche », etc.
Dans un lycée hôtelier de Naples, on a pensé à donner des points aux professeurs qui se montrent « enthousiastes » dans leurs cours — et à en retirer à ceux qui sont trop souvent absents, naturellement.
À Bari, un établissement fait feu de tout bois et veut faire pleuvoir les points pour l'animation du club échecs, le rangement dans les salles ou la bonne tenue des espaces verts.
Et puis le Messaggero Veneto m'apprend qu'à Pordenone, on a demandé leur avis à des lycéens membres d'un comité d'évaluation. Leur verdict est formel : le bon prof, c'est celui qui est à l'écoute, qui réexplique, et qui fait rattraper à celui qui a pris du retard ; on en a donc fait un critère d'évaluation. Oui, il fallait y penser.
Rassurons-nous, dans trois ans, le ministère fait le bilan des meilleures trouvailles du nord au sud de l'Italie et impose sa liste nationale de critères.
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