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aristote35
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Agrégation externe philosophie 2019

par aristote35 Ven 8 Mar 2019 - 18:14
Bonjour à tous, y en a-t-il parmi vous qui préparent l'agrégation de philosophie cette année et dont les épreuves auront lieu bientôt? Avis à tous ceux qui voudront bien communiquer autour de la préparation finissante des écrits et de celle en cours et à venir des épreuves orales!
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Épreuve de philosophie

par aristote35 Mar 19 Mar 2019 - 21:27
Bonsoir, quelqu'un pourrait-il m'indiquer quel est le sujet tombé aujourd'hui lors de la 1ère épreuve hors programme de l'agrégation externe de philosophie? Merci.
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Aiôn
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Re: Agrégation externe philosophie 2019

par Aiôn Mar 19 Mar 2019 - 23:08
Bonsoir,

C'était "La simplicité". Un sujet bien ouvert, en 7h, qui a achevé de me convaincre que simplicité et facilité ne sont pas toujours synonymes Smile
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Re: Agrégation externe philosophie 2019

par aristote35 Mer 20 Mar 2019 - 15:37
Bonjour, quel était l'intitulé de la dissertation sur le thème du temps aujourd'hui? Merci à vous et bon courage pour la dernière épreuve de demain, qui vous verra composer en compagnie de Locke ou de Hegel...Affaire à suivre! Very Happy
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Aiôn
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Re: Agrégation externe philosophie 2019

par Aiôn Mer 20 Mar 2019 - 20:24
Bonsoir,

Aujourd'hui, c'était dissertation en 7h sur la notion au programme : le temps. "Considère-t-on jamais le temps en lui-même ?".

Toutes les personnes à qui j'en ai parlé m'ont dit "Mais que veut dire cette question ?". Il faut certainement reprocher au concours de l'agrégation de philosophie de ne pas avoir le souci de se faire entendre des masses populaires. J'ai regardé les sujets de mathématiques, c'est pire, ils se parlent entre eux en langage codé.

Blague à part, c'est un beau sujet d'ontologie, technique, et qui ne prend pas en traître. Le sujet questionne à la fois notre accès et la valeur qu'il faut donner à l'être de la notion au programme. Il n'y a pas de quoi se plaindre. On pouvait craindre largement plus bizarre sur une notion pareille.
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Aiôn
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Agrégation externe philosophie 2019 Empty Re: Agrégation externe philosophie 2019

par Aiôn Jeu 21 Mar 2019 - 18:01
Aujourd'hui c'était un extrait de Locke en 6h, où il tente de voir (en passant...) si la notion de pouvoir actif - c-à-d de puissance d'agir, de volonté - ne serait pas plus clairement connue par introspection que par l'observation des corps. C'est amusant, parce qu'il pose latéralement presque la même question que Spinoza dans l'Ethique - que peut le corps ? - or si pour Spinoza le corps peut plus qu'on ne le pense, pour Locke il peut moins qu'on ne le croit.

Paragraphe 4 : L'idée la plus claire de pouvoir actif est obtenue de l'esprit.

Nous sommes dotés à profusion d'idées de pouvoir passif, grâce à presque toutes les sortes de choses sensibles ; pour la plupart, on ne peut manquer d'observer que leurs qualités sensibles, et même leur substance, sont soumises à un flux continuel ; c'est donc avec raison qu'on les considère comme susceptibles de changer encore.
Du pouvoir actif (pouvoir au sens propre), on n'a pas moins d'exemples, puisque pour tout changement observé l'esprit doit trouver quelque part un pouvoir capable de le produire, ainsi que, dans la chose même, la possibilité de le recevoir. Mais, à bien considérer les choses, les corps ne donnent guère par les sens d'idée de pouvoir actif aussi claire et distincte que celle que nous avons par réflexion sur les opérations de l'esprit.
Car tout pouvoir est lié à une action et il n'y a que deux sortes d'action dont nous ayons une idée : la pensée et le mouvement ; voyons donc d'où nous viennent les idées les plus claires des pouvoirs, causes de ces actions :
1. le corps ne donne aucune idée de l'activité de penser ; ce n'est que par réflexion que nous l'acquérons ;
2. on n'a pas non plus l'idée de commencement du mouvement à partir du corps : un corps en repos ne nous offre aucune idée du pouvoir actif de mouvoir, et quand il est lui-même mis en mouvement, ce mouvement est plutôt une passion qu'une action en lui. Ainsi quand une boule de billard obéit au coup de la queue, ce n'est pas une action de le balle mais une pure passion ; et de même quand, par une poussée, elle met en mouvement une autre balle qui est sur son passage, elle ne fait que lui communiquer le mouvement qu'elle a reçu d'une autre et elle en perd elle-même autant que l'autre en reçoit. Et ceci ne nous donne qu'une idée très obscure du pouvoir actif de mouvoir d'un corps : nous l'observons seulement transférer un mouvement et non le produire. C'est de fait une idée très obscure de pouvoir, celle qui contient non la production de l'action mais la continuation de la passivité ; et tel est le cas du mouvement dans un corps poussé par un autre : le maintien du changement produit en lui quand il passe du repos au mouvement n'est pas plus une action que le maintien du changement de forme par le même coup.
L'idée de commencement de mouvement n'est acquise que par réflexion sur ce qui se passe en nous, où nous trouvons par expérience que, simplement en le voulant, simplement par une pensée de l'esprit, nous pouvons mouvoir les parties de notre corps qui étaient auparavant au repos.
Ainsi, il me semble que nous n'avons qu'une idée obscure très imparfaite du pouvoir actif par l'observation des sens sur les opérations des corps : les corps ne nous présentent en eux-mêmes aucune idée du pouvoir de commencer une action, que ce soit le mouvement ou la pensée. Mais si, de la poussée que les corps opèrent les uns sur les autres sous ses yeux, quelqu'un pense tirer une idée claire de pouvoir, cela sert également mon dessein puisque la sensation est l'une des voies par lesquelles l'esprit acquiert ses idées. Je pensais seulement intéressant de voir en passant si l'esprit ne reçoit pas ses idées de pouvoir actif de façon plus claire à partir de ses propres opérations qu'à partir de la sensation externe.

John Locke, Essai sur l'entendement humain, Livre II, chapitre 21, Le pouvoir. Traduction Jean-Michel Vienne.
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