- blancheExpert
Bonsoir,
Nos élèves de 3e vont assister la semaine prochaine à une séance du film "Un sac de billes" de Christian Duguay. Certains d'entre vous ont-ils emmené leurs élèves? Comment avez-vous exploité le film? Ma collègue et moi aimerions leur donner un sujet d'écriture et nous cherchons des idées...Merci d'avance si vous avez des pistes à nous donner!
Nos élèves de 3e vont assister la semaine prochaine à une séance du film "Un sac de billes" de Christian Duguay. Certains d'entre vous ont-ils emmené leurs élèves? Comment avez-vous exploité le film? Ma collègue et moi aimerions leur donner un sujet d'écriture et nous cherchons des idées...Merci d'avance si vous avez des pistes à nous donner!
- miss sophieExpert spécialisé
Le film, sans être mauvais, n'est franchement pas extraordinaire : j'ai passé une séance agréable mais je n'en garderai pas un grand souvenir et de petites choses m'ont gênée. La réalisation est très classique, très "téléfilm TF1".
Tu peux travailler avec les élèves sur les changements opérés par rapport au livre. J'en ai repéré trois :
- lors du passage en zone libre, le film occulte complètement le fait que Maurice, pendant que son frère dort, revient en arrière jouer le rôle de passeur sur le chemin qu'il a mémorisé et renfloue ainsi leurs finances ; j'imagine que la production craignait de donner une mauvaise image du grand frère alors qu'au contraire ce passage montre bien les difficultés financières de leur périple et la débrouillardise dont doivent faire preuve ces deux garçons livrés à eux-mêmes ;
- lors de leur séjour forcé à l'hôtel Excelsior, dans le roman une occasion de s'évader se présente (une fenêtre restée ouverte en cuisine) mais que Maurice repousse, flairant à juste titre un piège. Dans le film, les enfants cueillent des tomates dans un jardin dont la porte est ouverte, sous le regard (qu'ils ne devinent pas) du chef de la Gestapo posté sur un balcon avec le curé qui leur a fourni leur faux certificat de baptême (et qui est bouleversé à l'idée du danger qui les guette) ; les frères s'apprêtent à profiter de l'occasion lorsque le soleil jusque là masqué par un nuage dévoile tout à coup l'ombre du soldat posté de l'autre côté de la porte ; in extremis, ils suspendent leur mouvement et rentrent sagement. Si je comprends bien l'intérêt dramatique de la modification du cadre et des témoins (au cinéma, cela rend beaucoup mieux), en revanche le "providentiel" rayon de soleil nous a paru, à mon conjoint et à moi, un peu trop Providence, justement. Et à nouveau est escamotée la finesse du grand frère qui avait en fait eu la bonne intuition de méfiance.
- enfin, lors de leur libération par la Gestapo, dans le film ils retrouvent une dernière fois leur père, qui les attend dans la voiture et s'émeut du coup reçu par son cadet. Là aussi, cinématographiquement cela permet une émouvante scène de retrouvailles et d'effusions, et j'imagine que l'idée est aussi d'exploiter la présence à l'affiche de Patrick Bruel le plus possible. Mais enfin, la réalité est tout autre (après cette terrible épreuve, ils n'ont pas eu la consolation de revoir leur père) et ce bref retour du père censé se cacher n'est pas cohérent du tout.
Tu peux travailler avec les élèves sur les changements opérés par rapport au livre. J'en ai repéré trois :
- lors du passage en zone libre, le film occulte complètement le fait que Maurice, pendant que son frère dort, revient en arrière jouer le rôle de passeur sur le chemin qu'il a mémorisé et renfloue ainsi leurs finances ; j'imagine que la production craignait de donner une mauvaise image du grand frère alors qu'au contraire ce passage montre bien les difficultés financières de leur périple et la débrouillardise dont doivent faire preuve ces deux garçons livrés à eux-mêmes ;
- lors de leur séjour forcé à l'hôtel Excelsior, dans le roman une occasion de s'évader se présente (une fenêtre restée ouverte en cuisine) mais que Maurice repousse, flairant à juste titre un piège. Dans le film, les enfants cueillent des tomates dans un jardin dont la porte est ouverte, sous le regard (qu'ils ne devinent pas) du chef de la Gestapo posté sur un balcon avec le curé qui leur a fourni leur faux certificat de baptême (et qui est bouleversé à l'idée du danger qui les guette) ; les frères s'apprêtent à profiter de l'occasion lorsque le soleil jusque là masqué par un nuage dévoile tout à coup l'ombre du soldat posté de l'autre côté de la porte ; in extremis, ils suspendent leur mouvement et rentrent sagement. Si je comprends bien l'intérêt dramatique de la modification du cadre et des témoins (au cinéma, cela rend beaucoup mieux), en revanche le "providentiel" rayon de soleil nous a paru, à mon conjoint et à moi, un peu trop Providence, justement. Et à nouveau est escamotée la finesse du grand frère qui avait en fait eu la bonne intuition de méfiance.
- enfin, lors de leur libération par la Gestapo, dans le film ils retrouvent une dernière fois leur père, qui les attend dans la voiture et s'émeut du coup reçu par son cadet. Là aussi, cinématographiquement cela permet une émouvante scène de retrouvailles et d'effusions, et j'imagine que l'idée est aussi d'exploiter la présence à l'affiche de Patrick Bruel le plus possible. Mais enfin, la réalité est tout autre (après cette terrible épreuve, ils n'ont pas eu la consolation de revoir leur père) et ce bref retour du père censé se cacher n'est pas cohérent du tout.
- blancheExpert
Merci pour ton message, miss sophie!
Je viens de relire le roman et l'épisode des tomates et de l'ombre de l'arme du soldat y est bien présent.
Pour les deux autres épisodes que tu évoques, je suis d'accord avec toi.
Je viens de relire le roman et l'épisode des tomates et de l'ombre de l'arme du soldat y est bien présent.
Pour les deux autres épisodes que tu évoques, je suis d'accord avec toi.
- miss sophieExpert spécialisé
J'ai recherché le passage, tu as raison. Il était bien question d'une ombre dans le roman, je ne m'en souvenais pas du tout ; et les deux frères la voient en même temps, Maurice n'a pas d'intuition particulière. En revanche il y a bien changement de décor (et de point de vue), dans le roman c'est une terrasse couverte avec un muret donnant sur des escaliers extérieurs, pas de balcon en surplomb pour surveiller les frères, pas de présence du curé.
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