- bernardoFidèle du forum
Pour comprendre l'état de l'école et du collège aujourd'hui, et aussi les différentes injonctions auxquelles nous sommes régulièrement soumis, je crois qu'il est intéressant de relire dans le code de l'éducation l' :
"Article L111-1
• Modifié par LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013 - art. 2
L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d'enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l'école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s'enrichit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éducative.
Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l'éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l'égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité. Par son organisation et ses méthodes, comme par la formation des maîtres qui y enseignent, il favorise la coopération entre les élèves.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en oeuvre ces valeurs.
Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté.
Pour garantir ce droit dans le respect de l'égalité des chances, des aides sont attribuées aux élèves et aux étudiants selon leurs ressources et leurs mérites. La répartition des moyens du service public de l'éducation tient compte des différences de situation, notamment en matière économique et sociale.
Elle a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les écoles et établissements d'enseignement situés dans des zones d'environnement social défavorisé et des zones d'habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux élèves en difficulté, quelle qu'en soit l'origine, en particulier de santé, de bénéficier d'actions de soutien individualisé.
L'école garantit à tous les élèves l'apprentissage et la maîtrise de la langue française.
L'acquisition d'une culture générale et d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique."
Je note ci-dessus que la "transmission des connaissances", mission de l'école qui est rappelée comme une évidence (qui pourtant ne l'est plus) pèse de peu de poids, au moins grammaticalement, face à tout le reste du paragraphe dans lequel elle est mentionnée (de "la Nation" à "entre les élèves").
La réforme du collège ne cherche-t-elle pas "tout simplement" à faire entrer (y compris de force) dans les moeurs cette idée que "la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République" ?
Une remarque et une question : la remarque c'est que la mission "de faire partager les valeurs de la République" n'est pas reliée (grammaticalement) à la mission de "transmission des connaissances" ; en effet, le lien qui les unit n'est assuré que par un "outre", qui suggère plus l'idée d'un ajout (ce serait la mission de transmission des connaissances qui serait ajoutée à la vraie mission première ?) qu'une articulation (la connaissance permet les valeurs). La question c'est : en mettant au centre l'acquisition de valeurs (sans lien avec les connaissances) ne prend-t-on pas le risque d'ouvrir la porte de l'école à toutes sortes de dogmes ?
"Article L111-1
• Modifié par LOI n°2013-595 du 8 juillet 2013 - art. 2
L'éducation est la première priorité nationale. Le service public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l'égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d'apprendre et de progresser. Il veille à l'inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d'enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l'école se construit avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s'enrichit et se conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éducative.
Outre la transmission des connaissances, la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République. Le service public de l'éducation fait acquérir à tous les élèves le respect de l'égale dignité des êtres humains, de la liberté de conscience et de la laïcité. Par son organisation et ses méthodes, comme par la formation des maîtres qui y enseignent, il favorise la coopération entre les élèves.
Dans l'exercice de leurs fonctions, les personnels mettent en oeuvre ces valeurs.
Le droit à l'éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté.
Pour garantir ce droit dans le respect de l'égalité des chances, des aides sont attribuées aux élèves et aux étudiants selon leurs ressources et leurs mérites. La répartition des moyens du service public de l'éducation tient compte des différences de situation, notamment en matière économique et sociale.
Elle a pour but de renforcer l'encadrement des élèves dans les écoles et établissements d'enseignement situés dans des zones d'environnement social défavorisé et des zones d'habitat dispersé, et de permettre de façon générale aux élèves en difficulté, quelle qu'en soit l'origine, en particulier de santé, de bénéficier d'actions de soutien individualisé.
L'école garantit à tous les élèves l'apprentissage et la maîtrise de la langue française.
L'acquisition d'une culture générale et d'une qualification reconnue est assurée à tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique."
Je note ci-dessus que la "transmission des connaissances", mission de l'école qui est rappelée comme une évidence (qui pourtant ne l'est plus) pèse de peu de poids, au moins grammaticalement, face à tout le reste du paragraphe dans lequel elle est mentionnée (de "la Nation" à "entre les élèves").
La réforme du collège ne cherche-t-elle pas "tout simplement" à faire entrer (y compris de force) dans les moeurs cette idée que "la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République" ?
Une remarque et une question : la remarque c'est que la mission "de faire partager les valeurs de la République" n'est pas reliée (grammaticalement) à la mission de "transmission des connaissances" ; en effet, le lien qui les unit n'est assuré que par un "outre", qui suggère plus l'idée d'un ajout (ce serait la mission de transmission des connaissances qui serait ajoutée à la vraie mission première ?) qu'une articulation (la connaissance permet les valeurs). La question c'est : en mettant au centre l'acquisition de valeurs (sans lien avec les connaissances) ne prend-t-on pas le risque d'ouvrir la porte de l'école à toutes sortes de dogmes ?
- laMissSage
bernardo a écrit: La réforme du collège ne cherche-t-elle pas "tout simplement" à faire entrer (y compris de force) dans les moeurs cette idée que "la Nation fixe comme mission première à l'école de faire partager aux élèves les valeurs de la République" ?
Dans les nouveaux textes, non. Disons qu'ils ne modifient pas l'article que tu cites. Je crois que c'est déjà dans les mœurs.
Rien à voir, mais moi je retiendrais surtout "L'école garantit à tous les élèves l'apprentissage et la maîtrise de la langue française" comme argument pour réclamer des moyens horaires notamment.
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- bernardoFidèle du forum
Je pense que ce n'est pas dans les moeurs encore, pas dans les moeurs de la majorité des professeurs qui ont déjà un peu de métier. Toutes les discussions qu'on a ici sur le LSU, sur les injonctions à remplir autrement les bulletins, l'insistance sur la "bienveillance" et les formations sur "l'individualisation", ça me semble assez nouveau, j'ai l'impression que la réforme a ouvert un front, une brèche, pour une nouvelle bataille des idées, dont l'enjeu est la mission de l'école. Et dans cette nouvelle mission, la "transmission des connaissances" est placée comme en apposition du reste, un peu à l'écart, balayée rapidement par un "outre" (je suis outré !) ...
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