- BrontosaureNiveau 5
Le jeudi 2 février une bagarre est intervenue entre élèves dans la cour du collège Condorcet, à Fleury-les-Aubrais. Un surveillant, arrivé pour mettre fin à l'altercation, s'est pris un coup de poing. Le coupable, âgé de 14 ans, a continué à injurier les adultes présents et à les bousculer. Il a fallu faire intervenir la police. Suite à ce grave incident, les personnels de la vie scolaire ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Les professeurs et autres membres de la communauté éducative se sont réunis le lendemain matin pour discuter des suites à donner à cette affaire (en faisant sauter au passage 2 heures de cours). Un préavis de grève est déposé pour le mardi 7 février et la matinée du mercredi 8 sera une "demi-journée de concertation" (supression de 4 heures de cours).
L'agression est relatée ici par la République du Centre : http://www.larep.fr/fleury-les-aubrais/education/faits-divers/2017/02/03/un-surveillant-frappe-par-un-eleve-au-college-condorcet_12270458.html
Cet incident est tristement banal dans la France d'aujourd'hui et n'étonnera certainement pas les lecteurs de Néoprofs. Je me permets néanmoins de le relater, d'une part parce qu'il s'agit du collège de mon fils et d'autre part parce qu'il me semble révélateur des difficultés (version polie) ou des errements (version plus critique) de l'Education nationale dans la gestion des problèmes de société qui se posent à l'école.
L'auteur de l'agression est un élève déjà exclu d'un autre collège qui venait d'arriver à Condorcet. Or, que propose la direction du collège Condorcet (avec l'aval de l'Inspection académique) dans un mot distribué à tous les parents par le biais des carnets de correspondance ? De se réunir "afin de chercher des solutions pour prévenir la violence". Comme si nous avions un problème général, comme si nous étions tous responsables de ces manifestations de violence. Cette manière de noyer le poisson, de diluer les responsabilités entre tous est inacceptable. Non, Monsieur le principal du collège Condorcet, je n'ai pas à chercher comment prévenir la violence de quelques-uns et mon fils non plus. Mais vous, vous avez la responsabilité de protéger la communauté scolaire contre les agissements d'une poignée d'individus dont le pouvoir de nuisance est inversement proportionnel au nombre.
Mais on comprend mieux les problèmes de l'Institution en lisant l'interview de la DASEN adjointe du Loiret dans l'édition papier de la République du Centre. A la question de savoir quoi faire de l'élève impliqué, elle répond : "Je ne sais pas quelle va être la décision mais s'il est exclu, ça n'est pas une réponse suffisante. Il faut aussi pouvoir assurer la suite de sa scolarité. On ne peut pas le laisser dans la nature. Nous avons l'obligation de lui trouver un nouveau collège". Un nouveau collège dont il pourrira lui aussi l'ambiance ? Ne serait-il pas temps d'en finir avec cette écoeurante et lâche bienveillance et de reconnaître que certains jeunes ne peuvent pas rester dans le circuit classique au moins dans l'intérêt du reste de la communauté éducative et peut-être aussi dans le leur ?
L'agression est relatée ici par la République du Centre : http://www.larep.fr/fleury-les-aubrais/education/faits-divers/2017/02/03/un-surveillant-frappe-par-un-eleve-au-college-condorcet_12270458.html
Cet incident est tristement banal dans la France d'aujourd'hui et n'étonnera certainement pas les lecteurs de Néoprofs. Je me permets néanmoins de le relater, d'une part parce qu'il s'agit du collège de mon fils et d'autre part parce qu'il me semble révélateur des difficultés (version polie) ou des errements (version plus critique) de l'Education nationale dans la gestion des problèmes de société qui se posent à l'école.
L'auteur de l'agression est un élève déjà exclu d'un autre collège qui venait d'arriver à Condorcet. Or, que propose la direction du collège Condorcet (avec l'aval de l'Inspection académique) dans un mot distribué à tous les parents par le biais des carnets de correspondance ? De se réunir "afin de chercher des solutions pour prévenir la violence". Comme si nous avions un problème général, comme si nous étions tous responsables de ces manifestations de violence. Cette manière de noyer le poisson, de diluer les responsabilités entre tous est inacceptable. Non, Monsieur le principal du collège Condorcet, je n'ai pas à chercher comment prévenir la violence de quelques-uns et mon fils non plus. Mais vous, vous avez la responsabilité de protéger la communauté scolaire contre les agissements d'une poignée d'individus dont le pouvoir de nuisance est inversement proportionnel au nombre.
Mais on comprend mieux les problèmes de l'Institution en lisant l'interview de la DASEN adjointe du Loiret dans l'édition papier de la République du Centre. A la question de savoir quoi faire de l'élève impliqué, elle répond : "Je ne sais pas quelle va être la décision mais s'il est exclu, ça n'est pas une réponse suffisante. Il faut aussi pouvoir assurer la suite de sa scolarité. On ne peut pas le laisser dans la nature. Nous avons l'obligation de lui trouver un nouveau collège". Un nouveau collège dont il pourrira lui aussi l'ambiance ? Ne serait-il pas temps d'en finir avec cette écoeurante et lâche bienveillance et de reconnaître que certains jeunes ne peuvent pas rester dans le circuit classique au moins dans l'intérêt du reste de la communauté éducative et peut-être aussi dans le leur ?
- Reine MargotDemi-dieu
On demande à l'école de gérer des choses qui la dépassent et qu'on devrait rendre à la société.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- BrontosaureNiveau 5
Reine Margot a écrit:On demande à l'école de gérer des choses qui la dépassent et qu'on devrait rendre à la société.
En effet. Pour avoir participé à des conseils de discipline il y a quelques années, je sais le sentiment d'impuissance que l'on ressent lorsqu'on exclut un élève en sachant qu'il ira très probablement poser les mêmes problèmes dans un autre établissement et que la DSDEN ne tardera pas à nous en envoyer un du même acabit en provenance du collège voisin...
Concernant Condorcet, j'ajoute qu'un incident du même type s'était déjà produit le 15 décembre, un élève qui refusait de partir en retenue ayant agressé verbalement puis physiquement un professeur et un assistant d'éducation. L'émotion suscitée avait déjà entraîné la suppression de deux heures de cours, l'équipe enseignante souhaitant légitimement marquer son soutien aux personnels agressés.
Une agression par trimestre, avec toutes les conséquences qui en découlent, cela doit-il devenir un rythme de croisière dans un collège dont Mme la DASEN adjointe nous déclare qu'elle " ne peut pas laisser dire que c'est un établissement où il y a plus de problèmes qu'ailleurs " ?
- ChamilNiveau 9
Brontosaure a écrit:.
Mais on comprend mieux les problèmes de l'Institution en lisant l'interview de la DASEN adjointe du Loiret dans l'édition papier de la République du Centre. A la question de savoir quoi faire de l'élève impliqué, elle répond : "Je ne sais pas quelle va être la décision mais s'il est exclu, ça n'est pas une réponse suffisante. Il faut aussi pouvoir assurer la suite de sa scolarité. On ne peut pas le laisser dans la nature. Nous avons l'obligation de lui trouver un nouveau collège". Un nouveau collège dont il pourrira lui aussi l'ambiance ? Ne serait-il pas temps d'en finir avec cette écoeurante et lâche bienveillance et de reconnaître que certains jeunes ne peuvent pas rester dans le circuit classique au moins dans l'intérêt du reste de la communauté éducative et peut-être aussi dans le leur ?
Il est clair qu'exclure un collégien est nécessaire dans ce cas mais pas suffisant. Il recommencera dans le prochain collège et cela risquera même de devenir un jeu (je m'emmer... en cours, je cogne/injurie/provoque pour me faire exclure). Au delà de deux exclusions, se pose froidement la question de mettre ces élèves perturbateurs, provocateurs et difficiles dans des établissements adaptés à leurs profils avec un personnel adapté. C'est ce que voulaient faire (imparfaitement) les ERS sous Châtel et (très imparfaitement) les internats de proximité aujoud'hui.
http://www.education.gouv.fr/cid52718/les-etablissements-de-reinsertion-scolaire-ers.html&xtmc=eacutetablissementreacuteinsertionscolaire&xtnp=1&xtcr=1
- HonchampDoyen
Dans ma ville, une directrice d'école a dû faire intervenir les urgences psychiatriques pour un élève violent, violent avec les autres et avec les enseignants.
Arrivé d'un village de la périphérie,et donc dans une nouvelle famille d'accueil car c'est un enfant qui a été enlevé à sa famille. Donc un pauvre gosse. Mais violent.
Il est revenu en classe. Jusqu'à la prochaine crise. Il paraît qu'il ne relève pas de l'enseignement spécialisé, d'un point de vue intellectuel.
Donc, qu'est ce qu'on fait ?
Arrivé d'un village de la périphérie,et donc dans une nouvelle famille d'accueil car c'est un enfant qui a été enlevé à sa famille. Donc un pauvre gosse. Mais violent.
Il est revenu en classe. Jusqu'à la prochaine crise. Il paraît qu'il ne relève pas de l'enseignement spécialisé, d'un point de vue intellectuel.
Donc, qu'est ce qu'on fait ?
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- OlympiasProphète
Comme on ne veut pas considérer que les problèmes de violence comportementale doivent être traités par des personnels compétents...
- ChamilNiveau 9
Olympias a écrit:Comme on ne veut pas considérer que les problèmes de violence comportementale doivent être traités par des personnels compétents...
Et que l'on glisse sous le tapis de la "mixité sociale", devenue une pensée magique au Ministère de l'Education nationale, les problèmes de violences scolaires qui pourrissent certains établissements, jusqu'à perturber le vivier de recrutement des enseignants, déséquilibrer les demandes de mutation, faire fuir les parents vers d'autres établissements que ceux du secteur et défavoriser les élèves des classes populaires.
Le plus terrible est que le constat chiffré est pourtant fait et serait aisément corrélable avec les évolutions ci-dessus:
http://cache.media.education.gouv.fr/file/2013/30/7/DEPP_NI_2013_32_actes_violence_fortement_concentres_minorite_etablissements_289307.pdf
- Madame MadoNiveau 8
Honchamp a écrit:Dans ma ville, une directrice d'école a dû faire intervenir les urgences psychiatriques pour un élève violent, violent avec les autres et avec les enseignants.
Arrivé d'un village de la périphérie,et donc dans une nouvelle famille d'accueil car c'est un enfant qui a été enlevé à sa famille. Donc un pauvre gosse. Mais violent.
Il est revenu en classe. Jusqu'à la prochaine crise. Il paraît qu'il ne relève pas de l'enseignement spécialisé, d'un point de vue intellectuel.
Donc, qu'est ce qu'on fait ?
Des réunions et de la paperasse.
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mon blog artistique
- TiberiusNiveau 8
On touche au problème bien plus large du collège unique.
- elisa18Neoprof expérimenté
Je ne peux que vous approuver, et t'apporter mon soutien (ou plutôt à ton fils), Brontosaure!
- ycombeMonarque
Normalement, un élève violent doit pouvoir être orienté sur un ITEP. C'est fait pour ça. J'ai un élève qui vient d'y partir (en sixième).
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000260009&categorieLien=id
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000260009&categorieLien=id
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ChamilNiveau 9
ycombe a écrit:Normalement, un élève violent doit pouvoir être orienté sur un ITEP. C'est fait pour ça. J'ai un élève qui vient d'y partir (en sixième).
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000260009&categorieLien=id
A la lecture du décret, les ITEP ne sont-elles pas destinées aux cas relevant de problèmes comportementaux plutôt qu'aux auteurs de violences scolaires proprement dites? (C'est une question car je ne connais pas du tout ces organismes)
- Thalia de GMédiateur
Les violences scolaires pouvant être induites par des problèmes comportementaux.Chamil a écrit:ycombe a écrit:Normalement, un élève violent doit pouvoir être orienté sur un ITEP. C'est fait pour ça. J'ai un élève qui vient d'y partir (en sixième).
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000260009&categorieLien=id
A la lecture du décret, les ITEP ne sont-elles pas destinées aux cas relevant de problèmes comportementaux plutôt qu'aux auteurs de violences scolaires proprement dites? (C'est une question car je ne connais pas du tout ces organismes)
Cela dit, encore faut-il qu'il y ait de la place en ITEP. (j'ai eu un élève qui en relevait et est parti par décision du conseil de disc)
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- ChamilNiveau 9
Thalia de G a écrit:Les violences scolaires pouvant être induites par des problèmes comportementaux.Chamil a écrit:ycombe a écrit:Normalement, un élève violent doit pouvoir être orienté sur un ITEP. C'est fait pour ça. J'ai un élève qui vient d'y partir (en sixième).
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000260009&categorieLien=id
A la lecture du décret, les ITEP ne sont-elles pas destinées aux cas relevant de problèmes comportementaux plutôt qu'aux auteurs de violences scolaires proprement dites? (C'est une question car je ne connais pas du tout ces organismes)
Cela dit, encore faut-il qu'il y ait de la place en ITEP. (j'ai eu un élève qui en relevait et est parti par décision du conseil de disc)
Bien entendu, mais à la différence de feu les ERS, dont c'était le but explicite, les ITEP ne semblent pas avoir vocation à scolariser les multi-exclus de conseils de discipline. Sauf à médicaliser la vie scolaire (c'est un autre sujet qui mériterait un autre fil :-).
- Thalia de GMédiateur
Je suis bien d'accord : j'ai évoqué le cas de cet élève qui était dans mon collège parce qu'il n'avait pas de place à l'ITEP.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- BrontosaureNiveau 5
La grève de mardi a été bien suivie au collège Condorcet.
Voici les revendications des grévistes, publiées par la République du Centre :
Lien vers l'article : http://www.larep.fr/fleury-les-aubrais/social/education/2017/02/07/les-enseignants-du-college-condorcet-de-fleury-les-aubrais-en-greve_12274958.html
Je ne sais pas quels sont les critères pour un classement en éducation prioritaire, mais j'avoue que ce que je peux connaître de l'ambiance en classe et du niveau scolaire dans cet établissement par l'intermédiaire de mon fils me fiche la trouille sans que je puisse savoir d'ailleurs si c'est la même chose partout ou non...
Voici les revendications des grévistes, publiées par la République du Centre :
Toujours est-il que les grévistes ont d'ores et déjà fait connaître leurs revendications :
•trois postes de surveillants supplémentaires
•que le nombre de conseillers principaux d'éducation (CPE) soit porté à deux
•la création d'un demi-poste de plus au niveau centre de documentation et d'information (CDI)
•plus de "fermeté" et de "réactivité" face à ces situations "inacceptables"
•le classement en éducation prioritaire
Lien vers l'article : http://www.larep.fr/fleury-les-aubrais/social/education/2017/02/07/les-enseignants-du-college-condorcet-de-fleury-les-aubrais-en-greve_12274958.html
Je ne sais pas quels sont les critères pour un classement en éducation prioritaire, mais j'avoue que ce que je peux connaître de l'ambiance en classe et du niveau scolaire dans cet établissement par l'intermédiaire de mon fils me fiche la trouille sans que je puisse savoir d'ailleurs si c'est la même chose partout ou non...
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