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- trompettemarineMonarque
N'en pouvant plus de traiter l'utopie, l'altérité, le monstre, j'ai décidé de travailler en groupement de textes la Vanité ou les Vanités avec une première STMG. La difficulté de mes anciennes séquences est celle des textes (or je sais que j'aurai des élèves qui seront passés en première à 2 de moyenne : chapeau le décret sur le redoublement !)
Mais je m'aperçois que la notion de Vanité ne se définit pas si facilement et que je tourne toujours autour des mêmes siècles :
Il y a Montaigne (que je ne ferai pas) car il est trop difficile.
Je prévois, soit en LC soit en LA, de la poésie baroque (avec un préférence pour les stances d'Auvray), Pascal, (quelques courts fragments (un crève-coeur de fragmenter davantage Pascal), Bossuet et le début de l'oraison.
Je cherche un peu, mais difficilement aussi, du côté de Montesquieu.
J'ai un apologue, en forme de courte nouvelle, très connu de Buzatti et un extrait de Mon Faust de Valéry.
Evidemment l'étude des vanités, comme tableau, est la première chose qui sera étudiée.
Je tâtonne sur la problématique que j'essaie de simplifier pour cette classe au profil faible : Qu'apporte à l'homme une réflexion sur la vanité (des choses ?) (sur les vanités de l'existence ?)
Bref, avez-vous des idées de textes autres que ceux des XVIe et XVIIe?
Comment définissez-vous ce terme de vanité (pour moi, c'est le vide, le néant qui nous empêche d'appréhender l'essentiel ). Les vanités sont-elles si négatives ? Pourquoi la réflexion sur les vanités semble-t-elle disparaître quasiment 18è et au 19è siècles (même si j'ai bien en tête La peau de chagrin, j'ai du mal à l'associer à l'idée de vanité) ?
Mais je m'aperçois que la notion de Vanité ne se définit pas si facilement et que je tourne toujours autour des mêmes siècles :
Il y a Montaigne (que je ne ferai pas) car il est trop difficile.
Je prévois, soit en LC soit en LA, de la poésie baroque (avec un préférence pour les stances d'Auvray), Pascal, (quelques courts fragments (un crève-coeur de fragmenter davantage Pascal), Bossuet et le début de l'oraison.
Je cherche un peu, mais difficilement aussi, du côté de Montesquieu.
J'ai un apologue, en forme de courte nouvelle, très connu de Buzatti et un extrait de Mon Faust de Valéry.
Evidemment l'étude des vanités, comme tableau, est la première chose qui sera étudiée.
Je tâtonne sur la problématique que j'essaie de simplifier pour cette classe au profil faible : Qu'apporte à l'homme une réflexion sur la vanité (des choses ?) (sur les vanités de l'existence ?)
Bref, avez-vous des idées de textes autres que ceux des XVIe et XVIIe?
Comment définissez-vous ce terme de vanité (pour moi, c'est le vide, le néant qui nous empêche d'appréhender l'essentiel ). Les vanités sont-elles si négatives ? Pourquoi la réflexion sur les vanités semble-t-elle disparaître quasiment 18è et au 19è siècles (même si j'ai bien en tête La peau de chagrin, j'ai du mal à l'associer à l'idée de vanité) ?
- lit et ratureNiveau 5
Bonjour,
Comme problématique tu peux proposer: L'homme n'est-il que misérable ?
Ainsi tu pourras enrichir ton groupement avec de textes soulignant au contraire la grandeur de l'homme et montrer que l'on peut aussi avoir foi en l'homme.
Au sujet des vanités: n'oublie pas le contexte religieux -l'Ecclésiaste : "Vanitas vanitatum et omnia vanitas "
Comme problématique tu peux proposer: L'homme n'est-il que misérable ?
Ainsi tu pourras enrichir ton groupement avec de textes soulignant au contraire la grandeur de l'homme et montrer que l'on peut aussi avoir foi en l'homme.
Au sujet des vanités: n'oublie pas le contexte religieux -l'Ecclésiaste : "Vanitas vanitatum et omnia vanitas "
- trompettemarineMonarque
lit et rature a écrit:Bonjour,
Comme problématique tu peux proposer: L'homme n'est-il que misérable ?
Ainsi tu pourras enrichir ton groupement avec de textes soulignant au contraire la grandeur de l'homme et montrer que l'on peut aussi avoir foi en l'homme.
Au sujet des vanités: n'oublie pas le contexte religieux -l'Ecclésiaste : "Vanitas vanitatum et omnia vanitas "
Oui, celui-ci sera vu lors de l'étude du sermon de Bossuet où je leur donnerai le texte biblique.
HS : Je me suis, par ailleurs, aperçue que les élèves n'avaient que très peu de culture religieuse : ils connaissent mieux la mythologie.
Ils sauront repérer l'allusion à une légende grecque mais ne pas reconnaître une description des Enfers.
- PoupoutchModérateur
Je trouve ce thème très intéressant.
Pour la problématique, j'aime la question que tu poses en fin de message : "les vanités sont-elles si négatives". Pour moi, ce serait une problématique intéressante et pas trop difficile, même si elle ne parle pas directement de l'homme (c'est quand même très sous-entendu).
Je suppose que tu connais cet article : https://episteme.revues.org/365#tocto1n3
Tu devrais trouver des choses chez Châteaubriand, non?
C'est vrai que, de toute façon, il faudra travailler l'arrière-plan biblique, car ils ont de très sérieuses lacunes sur cet élément (qui me semble pourtant de l'ordre de la culture générale).
Pour la problématique, j'aime la question que tu poses en fin de message : "les vanités sont-elles si négatives". Pour moi, ce serait une problématique intéressante et pas trop difficile, même si elle ne parle pas directement de l'homme (c'est quand même très sous-entendu).
Je suppose que tu connais cet article : https://episteme.revues.org/365#tocto1n3
Tu devrais trouver des choses chez Châteaubriand, non?
C'est vrai que, de toute façon, il faudra travailler l'arrière-plan biblique, car ils ont de très sérieuses lacunes sur cet élément (qui me semble pourtant de l'ordre de la culture générale).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- VivivavaNiveau 10
Si on étend la définition, est-ce qu'on ne pourrait pas y faire rentrer la réflexion sur la vanité des possessions matérielles (avoir pour exister) en ajoutant Les Choses de Perec ? il y a des extraits sur le net et dans les manuels.
- IphigénieProphète
Vous risquez quand même de délayer un peu trop le sens du mot vanité, non? parce que si on y va comme ça, "tout est vanité"...
- charlygpNiveau 9
Dans un ancien numéro de la NRP (mars 2013), quelques textes brefs étaient proposés autour des vanités. Cependant, je n'ai pas le numéro sur moi.
- VivivavaNiveau 10
Oui, c'est un risque... Mais comme le dit trompettemarine, la notion et son extension évoluent au fil de l'évolution des mentalités.Iphigénie a écrit:Vous risquez quand même de délayer un peu trop le sens du mot vanité, non? parce que si on y va comme ça, "tout est vanité"...
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Je pense aussi à l'articleVanité de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert (un extrait seulement) et sinon,la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf de La Fontaine, pour réfléchir aussi au sens premier du mot ?Il Y a aussi le Songe de Jacques Barreaux des Vallées. Le thème m'intéresse beaucoup ,surtout que j'envisage de traiter la poésie baroque, il y aurait un"pont"' à faire entre les séquences. Mais pour des élèves faibles tu ne choisis pas la simplicité!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- trompettemarineMonarque
Poupoutch a écrit:Je trouve ce thème très intéressant.
Pour la problématique, j'aime la question que tu poses en fin de message : "les vanités sont-elles si négatives". Pour moi, ce serait une problématique intéressante et pas trop difficile, même si elle ne parle pas directement de l'homme (c'est quand même très sous-entendu).
Je suppose que tu connais cet article : https://episteme.revues.org/365#tocto1n3
Tu devrais trouver des choses chez Châteaubriand, non?
C'est vrai que, de toute façon, il faudra travailler l'arrière-plan biblique, car ils ont de très sérieuses lacunes sur cet élément (qui me semble pourtant de l'ordre de la culture générale).
Merci pour le lien que je ne connaissais pas. je vais lire attentivement l'article.
- trompettemarineMonarque
Iphigénie a écrit:Vous risquez quand même de délayer un peu trop le sens du mot vanité, non? parce que si on y va comme ça, "tout est vanité"...
Voilà, il faudra que je m'arrête sur une définition de ce terme.
- IsidoriaDoyen
C'est très interessant trompette, remarque qui n'apportera pas d'eau à ton moulin, je sais...
Je reviendrai ici si je trouve d'autres références. Peut-être Montesquieu dans Les Lettres persanes?
J'ai travaillé sur les vanités en peintures l'année dernière et nous avons ouvert sur le Mexique, les Catrina et têtes de mort partout. Cela t'éloignerait du sujet mais certains élèves pourraient être intéressés de faire des recherches sur cette idée de la mort?
Je reviendrai ici si je trouve d'autres références. Peut-être Montesquieu dans Les Lettres persanes?
J'ai travaillé sur les vanités en peintures l'année dernière et nous avons ouvert sur le Mexique, les Catrina et têtes de mort partout. Cela t'éloignerait du sujet mais certains élèves pourraient être intéressés de faire des recherches sur cette idée de la mort?
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
De quelle nouvelle de Buzzati parles tu?
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- trompettemarineMonarque
Celle-ci : intitulée "Le Chef". Très brève, écrite à la fois comme un caractère de La Bruyère et comme une nouvelle à chute, elle se trouve dans le recueil Les nuits difficiles.
- Spoiler:
- Il est directeur d’une grande industrie, il a passé la soixantaine, tous les matins, il se lève à six heures, été comme hiver, à sept heures, il est déjà à l'usine où il reste jusqu’à huit heures du soir et au-delà. Même le dimanche il va travailler, même si les ateliers et les bureaux sont déserts ; mais une heure plus tard, ce qu’il considère comme un vice. Il est l’homme sérieux par excellence, il sourit rarement, il ne rit jamais. L’été il se permet, mais pas toujours, une semaine de vacances dans sa villa sur le lac. Il n’a aucune faiblesse, il ne fume pas, ne boit ni café ni alcool, il ne lit pas de romans. Il ne tolère aucune faiblesse chez les autres. Il se croit important. Il est important. Il est très important. Il dit des choses importantes. Il a des amis importants. Il ne donne que des coups de téléphone importants. Même ses blagues en famille sont très importantes. Il se croit indispensable. Il est indispensable. Les obsèques auront lieu demain à quatorze heures trente, le cortège se réunira au domicile du défunt.
- yranohHabitué du forum
Pas d'idées non plus au-delà du XVIIIe siècle, mais il est intéressant de comparer La Rochefoucauld et Pascal. Cela permet de bien discerner l'acception psychologique de l'acception ontologique du terme. Hélène Michon (mon ancien professeur que j'adore) a écrit cet article :
https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=LICLA_056_0267
file:///C:/Users/Yohan/Downloads/LICLA_056_0267%20(1).pdf
https://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=LICLA_056_0267
file:///C:/Users/Yohan/Downloads/LICLA_056_0267%20(1).pdf
- 0massilia0Niveau 6
Pour la peinture (je suis hors sujet, je sais !) j'aime beaucoup les Ambassadeurs de Holbein. Il y a un côté spectaculaire dans le tableau qui plait aux élèves (et en plus on peut travailler les anamorphoses avec le prof de maths ? Enfin, on peut tenter quoi )
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Merci trompettemarine!
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- RuthvenGuide spirituel
[justify]- Il y aurait peut-être un travail à faire en comparant la vanité classique avec les ruines romantiques en montrant comment la course du temps sert seulement dans le premier cas à montrer l'inessentialité de ce qui périt.
- Il y a aussi la possibilité de travailler aussi en amont avec par exemple cet aphorisme de Marc-Aurèle qui reconduit ce qui l'entoure à sa pure nature physique pour s'en détacher afin de se concentrer exclusivement sur ce qui a de la valeur, à savoir l'intériorité (bien différent de ce que l'on trouve chez Pascal qui déconstruit aussi le moi) :
« Comme il est important de se représenter, à propos des mets recherchés et d'autres nourritures de ce genre :"Ceci est du cadavre de poisson, ceci est du cadavre d'oiseau ou de porc", et aussi :"Ce Falerne, c'est du jus de raisin", "Cette pourpre, c'est du poil de brebis mouillé d'un sang d'un coquillage". Et, à propos de l'union des sexes :"C'est un frottement de ventre avec éjaculation, dans un spasme d'un liquide gluant." Comme sont importantes ces représentations qui atteignent les choses elles-mêmes et les traversent de part en part en sorte que l'on voit ce qu'elles sont en réalité. » (VI, 13)
- Sur les deux sens de la vanité, il y a moyen de travailler leur lien à partir de la question du portrait (et voir comment le janséniste se débrouille pour résoudre la contradiction de la condamnation du portrait et de sa réalisation).
- Il y a aussi la possibilité de travailler aussi en amont avec par exemple cet aphorisme de Marc-Aurèle qui reconduit ce qui l'entoure à sa pure nature physique pour s'en détacher afin de se concentrer exclusivement sur ce qui a de la valeur, à savoir l'intériorité (bien différent de ce que l'on trouve chez Pascal qui déconstruit aussi le moi) :
« Comme il est important de se représenter, à propos des mets recherchés et d'autres nourritures de ce genre :"Ceci est du cadavre de poisson, ceci est du cadavre d'oiseau ou de porc", et aussi :"Ce Falerne, c'est du jus de raisin", "Cette pourpre, c'est du poil de brebis mouillé d'un sang d'un coquillage". Et, à propos de l'union des sexes :"C'est un frottement de ventre avec éjaculation, dans un spasme d'un liquide gluant." Comme sont importantes ces représentations qui atteignent les choses elles-mêmes et les traversent de part en part en sorte que l'on voit ce qu'elles sont en réalité. » (VI, 13)
- Sur les deux sens de la vanité, il y a moyen de travailler leur lien à partir de la question du portrait (et voir comment le janséniste se débrouille pour résoudre la contradiction de la condamnation du portrait et de sa réalisation).
- mrlNiveau 10
Textes trop courts ou trop simples pour des LA, mais qui traitent de la vanité :
"Le miroir" de Baudelaire : XL
Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
« Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? »
L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »
Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort.
Le petit prince
XI
La seconde planète était habitée par un vaniteux:
« Ah ! Ah ! Voilà la visite d'un admirateur ! » s'écria de loin le vaniteux dès qu'il aperçut le petit prince.
Car, pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs.
« Bonjour, dit le petit prince. Vous avez un drôle de chapeau.
— C'est pour saluer, lui répondit le vaniteux. C'est pour saluer quand on m'acclame. Malheureusement il ne passe jamais personne par ici.
— Ah oui ? dit le petit prince qui ne comprit pas.
— Frappe tes mains l'une contre l'autre », conseilla donc le vaniteux.
Le petit prince frappa ses mains l'une contre l'autre. Le vaniteux salua modestement en soulevant son chapeau.
« Ça c'est plus amusant que la visite au roi », se dit en lui-même le petit prince. Et il recommença de frapper ses mains l'une contre l'autre. Le vaniteux recommença de saluer en soulevant son chapeau.
Après cinq minutes d'exercice le petit prince se fatigua de la monotonie du jeu:
« Et, pour que le chapeau tombe, demanda-t-il, que faut-il faire ? »
Mais le vaniteux ne l'entendit pas. Les vaniteux n'entendent jamais que les louanges.
« Est-ce que tu m'admires vraiment beaucoup ? demanda-t-il au petit prince.
— Qu'est-ce que signifie admirer ?
— « Admirer » signifie reconnaître que je suis l'homme le plus beau, le mieux habillé, le plus riche et le plus intelligent de la planète.
— Mais tu es seul sur ta planète !
— Fais-moi ce plaisir. Admire-moi quand même !
— Je t'admire, dit le petit prince, en haussant un peu les épaules, mais en quoi cela peut-il bien t'intéresser ? »
Et le petit prince s'en fut.
« Les grandes personnes sont décidément bien bizarres », se dit-il simplement en lui-même durant son voyage.
"Le miroir" de Baudelaire : XL
Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.
« Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? »
L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience. »
Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort.
Le petit prince
XI
La seconde planète était habitée par un vaniteux:
« Ah ! Ah ! Voilà la visite d'un admirateur ! » s'écria de loin le vaniteux dès qu'il aperçut le petit prince.
Car, pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs.
« Bonjour, dit le petit prince. Vous avez un drôle de chapeau.
— C'est pour saluer, lui répondit le vaniteux. C'est pour saluer quand on m'acclame. Malheureusement il ne passe jamais personne par ici.
— Ah oui ? dit le petit prince qui ne comprit pas.
— Frappe tes mains l'une contre l'autre », conseilla donc le vaniteux.
Le petit prince frappa ses mains l'une contre l'autre. Le vaniteux salua modestement en soulevant son chapeau.
« Ça c'est plus amusant que la visite au roi », se dit en lui-même le petit prince. Et il recommença de frapper ses mains l'une contre l'autre. Le vaniteux recommença de saluer en soulevant son chapeau.
Après cinq minutes d'exercice le petit prince se fatigua de la monotonie du jeu:
« Et, pour que le chapeau tombe, demanda-t-il, que faut-il faire ? »
Mais le vaniteux ne l'entendit pas. Les vaniteux n'entendent jamais que les louanges.
« Est-ce que tu m'admires vraiment beaucoup ? demanda-t-il au petit prince.
— Qu'est-ce que signifie admirer ?
— « Admirer » signifie reconnaître que je suis l'homme le plus beau, le mieux habillé, le plus riche et le plus intelligent de la planète.
— Mais tu es seul sur ta planète !
— Fais-moi ce plaisir. Admire-moi quand même !
— Je t'admire, dit le petit prince, en haussant un peu les épaules, mais en quoi cela peut-il bien t'intéresser ? »
Et le petit prince s'en fut.
« Les grandes personnes sont décidément bien bizarres », se dit-il simplement en lui-même durant son voyage.
- trompettemarineMonarque
Merci encore.
Ruthven, je note soigneusement tes remarques sur le portrait et Port Royal. C'est passionnant.
Ruthven, je note soigneusement tes remarques sur le portrait et Port Royal. C'est passionnant.
- 0massilia0Niveau 6
Merci pour ce texte Ruthven...
Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la mode des selfies... dont nos élèves (mais pas que, ne soyons pas hypocrites !) raffolent
Et je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la mode des selfies... dont nos élèves (mais pas que, ne soyons pas hypocrites !) raffolent
- 0massilia0Niveau 6
Sinon, plus sérieusement, ce qui me frappe dans le traitement de la vanité, que ce soit en littérature ou en peinture, c'est que pour exprimer la vanité les oeuvres mettent souvent en place un dispositif spectaculaire (Cf "Les ambassadeurs" d'Holbein, la chute du récit de Buzatti, la grenouille de la fable etc) où l'apparence est trompeuse (une vanité aussi donc ?).
En tout cas ce sont ces oeuvres qui mettent en place une révélation, un dévoilement, qui m'intéresseraient dans une séquence sur ce thème.
Et pour la problématique, j'opposerais le thème du carpe diem à celui de la vanité car les deux partent d'un même constat de la "fugacité des choses humaines" (pour ce qui est de la vanité ontologique Cf. article d'Hélène Michon).
Mais ils abordent la question de l'aspect transitoire de la vie de façon opposée, l'une étant plus optimiste que l'autre.
En tout cas ce sont ces oeuvres qui mettent en place une révélation, un dévoilement, qui m'intéresseraient dans une séquence sur ce thème.
Et pour la problématique, j'opposerais le thème du carpe diem à celui de la vanité car les deux partent d'un même constat de la "fugacité des choses humaines" (pour ce qui est de la vanité ontologique Cf. article d'Hélène Michon).
Mais ils abordent la question de l'aspect transitoire de la vie de façon opposée, l'une étant plus optimiste que l'autre.
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