- PhénixNiveau 4
Bonsoir,
Je travaille actuellement sur "corps et représentations du corps dans la Phèdre de Racine" ( mémoire ESPE) et j'aimerais composer un corpus assorti d'un sujet de dissertation. Quelqu'âme charitable aurait-elle des idées à me suggérer pour que mon choix de textes "colle" aux exigences de la classe de première ?
Merci d'avance
Phénix
Je travaille actuellement sur "corps et représentations du corps dans la Phèdre de Racine" ( mémoire ESPE) et j'aimerais composer un corpus assorti d'un sujet de dissertation. Quelqu'âme charitable aurait-elle des idées à me suggérer pour que mon choix de textes "colle" aux exigences de la classe de première ?
Merci d'avance
Phénix
- Une passanteEsprit éclairé
Je ne comprends pas bien ta demande, tu veux faire un corpus sur Phèdre ou sur la représentation du corps au théâtre ?
- PhénixNiveau 4
Une passante a écrit:Je ne comprends pas bien ta demande, tu veux faire un corpus sur Phèdre ou sur la représentation du corps au théâtre ?
Je souhaite faire un corpus sur la représentation ou la non-représentation du corps au théâtre. J'ai pensé par exemple fournir le récit de Théramène, dans Phèdre, car je m'appuie sur la mise en scène de Chéreau, qui montre le corps ensanglanté d'Hippolyte.
Je cherche d'autres exemples dramatiques susceptibles de compléter le corpus ( notamment pour alimenter la thèse cornélienne selon laquelle " pour émouvoir puissamment, ill faut de grands déplaisirs, des blessures et des morts en spectacle ( in Examen d'Horace) ".
Voilà
- AllianceNiveau 9
Forcément XVIIe ? Forcément tragique ?
Parce que je pensais à Ruy Blas de Victor Hugo et la mise en scène du grotesque avec la scène où César arrive par la cheminée !
Sinon les dénouements tragiques : mort de Roméo et Juliette...
Parce que je pensais à Ruy Blas de Victor Hugo et la mise en scène du grotesque avec la scène où César arrive par la cheminée !
Sinon les dénouements tragiques : mort de Roméo et Juliette...
- PhénixNiveau 4
Non, Alliance, mon corpus peut aller du XVIIème à nos jours, et peut mêler comédie, tragédie, drame...
- IsidoriaDoyen
La fin de Cyrano de Bergerac pourrait à mon avis entrer dans ce corpus: Cyrano blessé lit la lettre qu'il a écrit à Roxane des années avant, la lettre se trouve réactualisée puisqu'il est lui-même en train de mourir. Le film est intéressant à ce propos.
- nuagesGrand sage
Les corps sont particulièrement souffrants dans le théâtre de Beckett surtout dans FIN DE PARTIE avec Hamm cloué sur son fauteuil roulant et la pièce est profondément tragique.
- OxfordNeoprof expérimenté
Dans Amédée, ou Comment s'en débarrasser, il y a la présence d'un cadavre qui grandit au cours des trois actes.
_________________
Tutti i ghjorna si n'impara.
- SeiGrand Maître
Je me permets de demander... Est-ce que ce n'est pas un sujet un peu large pour un corpus ? Entre la représentation du corps au XVIIe et celle du XXe au théâtre, il y a un monde. Ca ne risque pas de faire un reader's digest ?
Ta première idée sur la représentation du corps dans Phèdre, avec son devenir dans les mises en scène modernes ne serait-elle pas plus propice à une réflexion poussée ?
Quitte à proposer en ouverture du chapitre des pièces du XXe siècle, avec, par exemple, un extrait de Beckett et un autre de Kane ou de Bond...
Edit : en fait, je viens de réaliser que tu veux réaliser un corpus type bac, pas un corpus d'étude pour la classe. Je n'avais pas compris, pardon.
Ta première idée sur la représentation du corps dans Phèdre, avec son devenir dans les mises en scène modernes ne serait-elle pas plus propice à une réflexion poussée ?
Quitte à proposer en ouverture du chapitre des pièces du XXe siècle, avec, par exemple, un extrait de Beckett et un autre de Kane ou de Bond...
Edit : en fait, je viens de réaliser que tu veux réaliser un corpus type bac, pas un corpus d'étude pour la classe. Je n'avais pas compris, pardon.
- yranohHabitué du forum
La dernière scène de Rodogune, de Corneille (extrait) :
Cléopâtre, prenant la coupe.
Je le ferai moi-même. Eh bien ? Redoutez-vous
Quelque sinistre effet encor de mon courroux ?
J’ai souffert cet outrage avecque patience.
Antiochus, prenant la coupe des mains de Cléopâtre, après qu’elle a bu.
Pardonnez-lui, Madame, un peu de défiance :
Comme vous l’accusez, elle fait son effort
À rejeter sur vous l’horreur de cette mort,
Et, soit amour pour moi, soit adresse pour elle,
Ce soin la fait paroître un peu moins criminelle.
Pour moi, qui ne vois rien, dans le trouble où je suis,
Qu’un gouffre de malheurs, qu’un abîme d’ennuis,
Attendant qu’en plein jour ces vérités paraissent,
J’en laisse la vengeance aux dieux qui les connoissent.
Et vais sans plus tarder…
Rodogune
Seigneur, voyez ses yeux
Déjà tout égarés, troubles et furieux,
Cette affreuse sueur qui court sur son visage,
Cette gorge qui s’enfle. Ah ! bons dieux ! Quelle rage !
Pour vous perdre après elle, elle a voulu périr !
Antiochus, rendant la coupe à Laonice ou à quelque autre.
N’importe, elle est ma mère, il faut la secourir !
Cléopâtre
Va, tu me veux en vain rappeler à la vie :
Ma haine est trop fidèle, et m’a trop bien servie.
Elle a paru trop tôt pour te perdre avec moi ;
C’est le seul déplaisir qu’en mourant je reçoi,
Mais j’ai cette douceur, dedans cette disgrâce,
De ne voir point régner ma rivale en ma place.
Règne : de crime en crime, enfin te voilà roi ;
Je t’ai défait d’un père, et d’un frère, et de moi.
Puisse le ciel tous deux vous prendre pour victimes,
Et laisser choir sur vous les peines de mes crimes !
Puissiez-vous ne trouver dedans votre union
Qu’horreur, que jalousie, et que confusion !
Et, pour vous souhaiter tous les malheurs ensemble,
Puisse naître de vous un fils qui me ressemble !
Antiochus
Ah ! Vivez, pour changer cette haine en amour !
Cléopâtre
Je maudirois les dieux s’ils me rendoient le jour.
Qu’on m’emporte d’ici : je me meurs. Laonice.
Si tu veux m’obliger par un dernier service,
Après les vains efforts de mes inimitiés,
Sauve-moi de l’affront de tomber à leurs pieds.
Elle s’en va, et Laonice lui aide à marcher.
Cléopâtre, prenant la coupe.
Je le ferai moi-même. Eh bien ? Redoutez-vous
Quelque sinistre effet encor de mon courroux ?
J’ai souffert cet outrage avecque patience.
Antiochus, prenant la coupe des mains de Cléopâtre, après qu’elle a bu.
Pardonnez-lui, Madame, un peu de défiance :
Comme vous l’accusez, elle fait son effort
À rejeter sur vous l’horreur de cette mort,
Et, soit amour pour moi, soit adresse pour elle,
Ce soin la fait paroître un peu moins criminelle.
Pour moi, qui ne vois rien, dans le trouble où je suis,
Qu’un gouffre de malheurs, qu’un abîme d’ennuis,
Attendant qu’en plein jour ces vérités paraissent,
J’en laisse la vengeance aux dieux qui les connoissent.
Et vais sans plus tarder…
Rodogune
Seigneur, voyez ses yeux
Déjà tout égarés, troubles et furieux,
Cette affreuse sueur qui court sur son visage,
Cette gorge qui s’enfle. Ah ! bons dieux ! Quelle rage !
Pour vous perdre après elle, elle a voulu périr !
Antiochus, rendant la coupe à Laonice ou à quelque autre.
N’importe, elle est ma mère, il faut la secourir !
Cléopâtre
Va, tu me veux en vain rappeler à la vie :
Ma haine est trop fidèle, et m’a trop bien servie.
Elle a paru trop tôt pour te perdre avec moi ;
C’est le seul déplaisir qu’en mourant je reçoi,
Mais j’ai cette douceur, dedans cette disgrâce,
De ne voir point régner ma rivale en ma place.
Règne : de crime en crime, enfin te voilà roi ;
Je t’ai défait d’un père, et d’un frère, et de moi.
Puisse le ciel tous deux vous prendre pour victimes,
Et laisser choir sur vous les peines de mes crimes !
Puissiez-vous ne trouver dedans votre union
Qu’horreur, que jalousie, et que confusion !
Et, pour vous souhaiter tous les malheurs ensemble,
Puisse naître de vous un fils qui me ressemble !
Antiochus
Ah ! Vivez, pour changer cette haine en amour !
Cléopâtre
Je maudirois les dieux s’ils me rendoient le jour.
Qu’on m’emporte d’ici : je me meurs. Laonice.
Si tu veux m’obliger par un dernier service,
Après les vains efforts de mes inimitiés,
Sauve-moi de l’affront de tomber à leurs pieds.
Elle s’en va, et Laonice lui aide à marcher.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Phoenix, c'est intéressant comme idée et j'ai plusieurs propositions, mais pour ne pas ratisser trop large et être pertinente, peux tu nous en dire plus sur les sujets que tu comptes proposer avec, et notamment la dissertation ?
Et faut-il nécessairement un corps qui souffre ?
Parce que par exemple je pense à" La dispute" de Marivaux où des jeunes gens élevés dans l'isolement découvrent le sexe opposé ou encore à la scène de "Huis- Clos" de Sartre où Inès fait exister Estelle par son regard...
Et faut-il nécessairement un corps qui souffre ?
Parce que par exemple je pense à" La dispute" de Marivaux où des jeunes gens élevés dans l'isolement découvrent le sexe opposé ou encore à la scène de "Huis- Clos" de Sartre où Inès fait exister Estelle par son regard...
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