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archeboc
Esprit éclairé

l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde Empty l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde

par archeboc Lun 26 Déc 2016 - 19:24

Un dossier du Monde sur les reconversions vers l'enseignement.

* Sept enseignants racontent leur reconversion sur le tard
http://www.lemonde.fr/education/article/2016/12/26/sept-enseignants-racontent-leur-reconversion-sur-le-tard_5054097_1473685.html

* « Moi, jeune prof de 40 ans » (réservé aux abonnés)
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2016/12/26/moi-jeune-prof-de-40-ans_5053918_1473685.html

ils nous ont expliqué les raisons, souvent entremêlées, de leur choix en répondant à un appel à témoignages lancé sur Lemonde.fr. En voici des extraits.
[..]
Ainsi, l’éducation nationale regorge d’enseignants passionnés et investis sans limite dans leur mission, mais le piètre management et le déni de la pyramide administrative et politique font des ravages. La mise au travail des élèves, le niveau en baisse et l’irrespect des règles sont devenus le problème numéro 1 sur le terrain quoiqu’en disent les ministres successifs…
Spinoza1670
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par Spinoza1670 Lun 26 Déc 2016 - 19:40
Le niveau en baisse ! le niveau en baisse ! Mais c'est encore de la littérature décliniste de réac-publicains !

Je rajoute donc :

l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde Littyr10

cf. http://www.questionsdeclasses.org/reac/?Cartographie-d-une-nebuleuse-a-l

Cartographie discutée ici : https://www.neoprofs.org/t107791-la-nebuleuse-reac-publicaine-questions-de-classe-via-la-lettre-de-l-education

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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)

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par Honchamp Lun 26 Déc 2016 - 20:22
Article très décevant, car superficiel.
L'auteur ne cherche absolument pas à creuser les thèmes évoqués par Archeboc.

Quelques allusions intéressantes : le salaire qui diminue par rapport au privé, l'étonnement devant le nombre d'heures de travail effectives, la réprobation des familles de ces reconvertis...
La préférence pour les concours du primaire est mieux traitée.

Et au final, j'aurais aimé savoir comment ce type de lauréat est traité dans les ESPE. Pas forcément bien si trop indépendants d'esprit !


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Bouboule
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par Bouboule Lun 26 Déc 2016 - 20:34
Article publicitaire ?
(Venez tous, "le salaire c'est pas top mais on s'en contente", surtout après avoir gagné bien plus finalement.)
Rabelais
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par Rabelais Lun 26 Déc 2016 - 20:37
Honchamp a écrit:Article très décevant, car superficiel.
L'auteur ne cherche absolument pas à creuser les thèmes évoqués par Archeboc.

Quelques allusions intéressantes : le salaire qui diminue par rapport au privé, l'étonnement devant le nombre d'heures de travail effectives, la réprobation des familles de ces reconvertis...
La préférence pour les concours du primaire est mieux traitée.

Et au final, j'aurais aimé savoir comment ce type de lauréats est traité dans les ESPE.
forcément bien si trop indépendants d'esprit !


Pas très bien...
A moins de rentrer dans le rang et de faire profil bas, jusqu'à la titularisation ( après, on se lâche et on rejoue les fortes têtes, ouf!).
Expérience vécue...à 42 ans.

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par KrilinXV3 Lun 26 Déc 2016 - 21:07
Des témoignages, sans mise en perspective. Sans intérêt, donc. A l'image du Monde (au moins dans son versant Internet) depuis quelques années.

Finalement tout va bien: le chômage des CSP+ va venir à la rescousse de la crise de recrutement dans l'EN. Et inversement. "Ça va mieux". :| :| :|

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magictipi60
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par magictipi60 Mar 27 Déc 2016 - 8:02
J'ai ce profil. 40 ans et je suis stagiaire. Avant d être prof, j étais déjà à l en. J'ai toujours voulu faire ce métier en connaissance de cause. Pour l instant, je ne regrette pas, au contraire.
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par dami1kd Mar 27 Déc 2016 - 8:27
Je retrouve ce taux de 25% d'admis en reconversion parmi les stagiaires de mon ESPE : une douzaine sur une cinquantaine de stagiaires. Essentiellement des anciens ingénieurs, dans ma discipline. Nombreux sont ceux qui pensent dégager ainsi "plus de temps pour leurs familles", inutile de vous expliquer comme ils déchantent vite... C'est d'ailleurs parmi ces "reconvertis" qu'on trouve le plus fort taux de démission (je parle pour mon ESPE et ma discipline), alors que les IPR demandent qu'on soit particulièrement bienveillant envers "ceux qui ont accepté une perte de salaire pour venir combler les pénuries".
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par Reine Margot Mar 27 Déc 2016 - 8:29
Dans l'article ils disent que c'est positif car ça montre qu'il n'y a pas de déclin dans le recrutement.
Ben non, en fait ça montre surtout que prof n'est plus un métier que l'on fait pendant 40 ans, mais de plus en plus un job comme un autre, qu'on fera une partie de sa vie seulement.

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thrasybule
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par thrasybule Mar 27 Déc 2016 - 8:31
Reine Margot a écrit:Dans l'article ils disent que c'est positif car ça montre qu'il n'y a pas de déclin dans le recrutement.
Ben non, en fait ça montre surtout que prof n'est plus un métier que l'on fait pendant 40 ans, mais de plus en plus un job comme un autre, qu'on fera une partie de sa vie seulement.
+1
Verdurette
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par Verdurette Mar 27 Déc 2016 - 9:18
Ce n'est pas nouveau, mais le phénomène est en hausse, et quand je l'ai fait, c'était minoritaire. Je suis allée en stage dans les tout récents IUFM et on ne m'a rien dit alors de particulier sur mon statut.

Cela dit, aujourd'hui, si mon âge me le permettait, je me reconvertirais de nouveau pour fuir l'EN.
Danska
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par Danska Mar 27 Déc 2016 - 10:10
Reine Margot a écrit:Dans l'article ils disent que c'est positif car ça montre qu'il n'y a pas de déclin dans le recrutement.
Ben non, en fait ça montre surtout que prof n'est plus un métier que l'on fait pendant 40 ans, mais de plus en plus un job comme un autre, qu'on fera une partie de sa vie seulement.

Et incidemment, il aurait été intéressant de mettre en relation les variations du taux de chômage et celles des vocations : fonctionnaire, c'est un emploi à vie (pour l'instant en tout cas), ça peut attirer en période d'instabilité économique.

Quant à la motivation "Charlie Hebdo", elle me laisse perplexe : à la rigueur, l'envie de "transmettre les valeurs de la République", etc., peut être un déclencheur, mais j'ai du mal à croire que ce type de motivation résiste à la réalité. Ca me rappelle beaucoup ces stagiaires, à l'Espe, qui ne comprenaient pas que les élèves bavardent en cours au lieu de profiter de l'occasion d'approfondir leurs connaissances quand ils partaient dans des digressions - belle illustration du décalage entre théorie et pratique, comme souvent humhum


Edit : et certains passages sont assez surprenants. "Après une année de stage en situation, j’ai été titularisé et nommé en collège dans un établissement « facile ». C’était ma condition pour quitter mon job d’ingénieur : la vocation, oui, mais pas à n’importe quel prix !"

Heu, depuis quand on peut choisir son établissement aussi facilement ? Mettre des "conditions" pour entrer dans l'EN ?! l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde 3795679266
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Cath
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par Cath Mar 27 Déc 2016 - 10:18
Une suite de témoignages sans aucune analyse.

Accessoirement, ça en dit long aussi sur le privé. Au point que ses salariés prennent l'enseignement pour une sorte d'entrée dans des ordres laïcs.
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Bouboule
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par Bouboule Mar 27 Déc 2016 - 10:26
Danska a écrit:
Reine Margot a écrit:Dans l'article ils disent que c'est positif car ça montre qu'il n'y a pas de déclin dans le recrutement.
Ben non, en fait ça montre surtout que prof n'est plus un métier que l'on fait pendant 40 ans, mais de plus en plus un job comme un autre, qu'on fera une partie de sa vie seulement.

Et incidemment, il aurait été intéressant de mettre en relation les variations du taux de chômage et celles des vocations : fonctionnaire, c'est un emploi à vie (pour l'instant en tout cas), ça peut attirer en période d'instabilité économique.

Quant à la motivation "Charlie Hebdo", elle me laisse perplexe : à la rigueur, l'envie de "transmettre les valeurs de la République", etc., peut être un déclencheur, mais j'ai du mal à croire que ce type de motivation résiste à la réalité. Ca me rappelle beaucoup ces stagiaires, à l'Espe, qui ne comprenaient pas que les élèves bavardent en cours au lieu de profiter de l'occasion d'approfondir leurs connaissances quand ils partaient dans des digressions - belle illustration du décalage entre théorie et pratique, comme souvent humhum


Edit : et certains passages sont assez surprenants. "Après une année de stage en situation, j’ai été titularisé et nommé en collège dans un établissement « facile ». C’était ma condition pour quitter mon job d’ingénieur : la vocation, oui, mais pas à n’importe quel prix !"

Heu, depuis quand on peut choisir son établissement aussi facilement ? Mettre des "conditions" pour entrer dans l'EN ?! l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde 3795679266

Oui, ça existe ou du moins cela a existé. 1500 points pour obtenir certains établissements (vécu : reconversion France Telecom -> philosophie, avec la TZR, agrégée et docteur en philosophie, qui a été chargée de tutorer le "petit" nouveau).
Orlanda
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par Orlanda Mar 27 Déc 2016 - 10:41
Ces témoignages me semblent surtout être de jolis mensonges consolateurs que ces gens se racontent.
Mention spécial à la pigiste du quotidien régional qui veut nous faire croire qu'elle est devenue PE car elle est Charlie. Absolument pas car elle savait que son emploi n'en était plus un...
Quant à celui, très viril, qui veut nous faire croire qu'il a pu poser des conditions...

Bref, cela ne me met pas de bonne humeur. J'exerce un métier au rabais.

Cela dit, les repas de famille sont amusants. Le thésard en sciences, très arrogant, qui il y a trois ans encore ne me parlait que de post-docs prestigieux et méprisait les soutiers du secondaire...Aujourd'hui, il se rencarde sur l'agrégation réservée aux docteurs.

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Saska
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par Saska Mar 27 Déc 2016 - 10:47
Donc, si on choisit de changer de métier pendant sa vie, c'est parce que c'est un métier au rabais ??
Au delà de l'article (que je n'ai pas lu, n'étant pas abonnée), en quoi est-ce un problème de vivre une première carrière, d'évoluer, de se dire qu'elle ne nous apporte pas ce qu'on souhaite et de se tourner vers l'EN ?
A 20 ans, je n'aurais jamais passé un concours de l'EN (ne me sentant pas assez mûre pour assumer la responsabilité que cela implique) ; à 40, ça a été un vrai plaisir de changer de voie

(et on n'est pas mal traités en ESPE quand on y arrive en reconversion, si j'en crois mon expérience)
Rabelais
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par Rabelais Mar 27 Déc 2016 - 10:59
Orlanda a écrit:Ces témoignages me semblent surtout être de jolis mensonges consolateurs que ces gens se racontent.
Mention spécial à la pigiste du quotidien régional qui veut nous faire croire qu'elle est devenue PE car elle est Charlie. Absolument pas car elle savait que son emploi n'en était plus un...
Quant à celui, très viril,  qui veut nous faire croire qu'il a pu poser des conditions...

Bref, cela ne me met pas de bonne humeur. J'exerce un métier au rabais.

Cela dit, les repas de famille sont amusants. Le thésard en sciences, très arrogant, qui il y a trois ans encore ne me parlait que de post-docs prestigieux et méprisait les soutiers du secondaire...Aujourd'hui, il se rencarde sur l'agrégation réservée aux docteurs.

Peux-tu m'expliquer le lien de cause à effet entre l'accession sur le tard au professorat et ce sentiment personnel?
Je suis loin d'être stupide mais j'ai peur de mal comprendre, aveuglée par la colère.
Et je ne voudrais pas commettre un impair en interprétant tes propos, souvent très justes.
La plupart des reconvertis ont passé le CAPES externe, ou l'agrégation externe, comme toi.
S'il s'agit du profil des interviewés, ils ne sont guère représentatifs heureusement et leurs motivations assez " spéciales ".
Mais fréquenter la SDP amène à s'interroger sur ce métier et sur la motivation initiale des professeurs présents, qui eux, ne sont pas en reconversion... Mais devraient.

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Danska
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par Danska Mar 27 Déc 2016 - 10:59
Se reconvertir si c'est un choix mûrement décidé n'a rien d'un choix "au rabais". Se reconvertir par défaut parce que son poste risque de sauter, là, oui.

Et ne parlons même pas de tous ces témoignages d'individus qui, touchés par la grâce, se mettent à préparer les concours et hop ! les obtiennent sans coup férir. Parce que bon, être prof, ce n'est pas compliqué : suffit d'avoir la motivation pour !
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Saska
Niveau 8

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par Saska Mar 27 Déc 2016 - 11:12
Danska a écrit:Se reconvertir si c'est un choix mûrement décidé n'a rien d'un choix  "au rabais". Se reconvertir par défaut parce que son poste risque de sauter, là, oui.

Et ne parlons même pas de tous ces témoignages d'individus qui, touchés par la grâce, se mettent à préparer les concours et hop ! les obtiennent sans coup férir. Parce que bon, être prof, ce n'est pas compliqué : suffit d'avoir la motivation pour !

heu - la motivation est quand même un sacré atout pour réussir un concours, l'expérience pro dans un autre domaine peut en être aussi, de même que la maturité qui aide à trier les priorités...quand je voyais mes collègues plus jeunes s'interroger sur la mise en forme de leur dossier pour l'oral pendant des plombes, ça me rendait perplexe...
Sans compter qu'il peut y avoir des enjeux plus importants : j'ai passé le concours de CPE en étant en congé de formation, si je ne l'avais pas eu du premier coup, je me retrouvais sans revenus - quand t'as une famille à nourrir, tu te donnes les moyens de réussir, tout simplement !
Orlanda
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par Orlanda Mar 27 Déc 2016 - 11:17
Rabelais a écrit:
Orlanda a écrit:Ces témoignages me semblent surtout être de jolis mensonges consolateurs que ces gens se racontent.
Mention spécial à la pigiste du quotidien régional qui veut nous faire croire qu'elle est devenue PE car elle est Charlie. Absolument pas car elle savait que son emploi n'en était plus un...
Quant à celui, très viril,  qui veut nous faire croire qu'il a pu poser des conditions...

Bref, cela ne me met pas de bonne humeur. J'exerce un métier au rabais.

Cela dit, les repas de famille sont amusants. Le thésard en sciences, très arrogant, qui il y a trois ans encore ne me parlait que de post-docs prestigieux et méprisait les soutiers du secondaire...Aujourd'hui, il se rencarde sur l'agrégation réservée aux docteurs.

Peux-tu m'expliquer le lien de cause à effet entre l'accession sur le tard au professorat et ce sentiment personnel?
Je suis loin d'être stupide mais j'ai peur de mal comprendre, aveuglée par la colère.
Et je ne voudrais pas commettre un impair en interprétant tes propos, souvent très justes.
La plupart des reconvertis ont passé le CAPES externe, ou l'agrégation externe, comme toi.
S'il s'agit du profil des interviewés, ils ne sont guère représentatifs heureusement  et leurs motivations assez " spéciales ".
Mais fréquenter la SDP amène à s'interroger sur ce métier et sur la motivation initiale des professeurs présents, qui eux, ne sont pas en reconversion... Mais devraient.

Ma formule est trop lapidaire sans doute. Je ne méprisais personne, mais déplorais plutôt la piètre image que l'on se fait du métier aujourd'hui.
Je précise: "au rabais", non pas selon moi, mais dans l'esprit de ces reconvertis qui, plus jeunes, plus ambitieux, moins confrontés à la laide réalité, ont cru qu'ils valaient mieux que cela. Et quand les difficultés surviennent, chômage la quarantaine passée, emploi trop instable pour le crédit maison ou pour la vie de famille, ennui et dégoût du monde tel qu'il marche, on se dit que professeur, cela a peut-être plus de sens, que cela dégage plus de temps.
Ce n'est pas une seconde carrière. C'est la branche d'avant la chute, la gentille planque, et, dans certains cas rarissimes, une voie qu'on emprunte conscient et convaincu (et tant mieux!).


Dernière édition par Orlanda le Mar 27 Déc 2016 - 11:38, édité 1 fois

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par Danska Mar 27 Déc 2016 - 11:19
Saska a écrit:
Danska a écrit:Se reconvertir si c'est un choix mûrement décidé n'a rien d'un choix  "au rabais". Se reconvertir par défaut parce que son poste risque de sauter, là, oui.

Et ne parlons même pas de tous ces témoignages d'individus qui, touchés par la grâce, se mettent à préparer les concours et hop ! les obtiennent sans coup férir. Parce que bon, être prof, ce n'est pas compliqué : suffit d'avoir la motivation pour !

heu - la motivation est quand même un sacré atout pour réussir un concours, l'expérience pro dans un autre domaine peut en être aussi, de même que la maturité qui aide à trier les priorités...quand je voyais mes collègues plus jeunes s'interroger sur la mise en forme de leur dossier pour l'oral pendant des plombes, ça me rendait perplexe...
Je ne dis pas le contraire ! Mais la motivation ne suffit pas, il faut aussi avoir un minimum de connaissances dans la discipline qu'on souhaite enseigner. A lire cet article, on dirait qu'il suffit de claquer des doigts pour devenir prof - au point que des individus venus du privé peuvent se permettre de poser leurs conditions, c'est dire.

Saska a écrit:Sans compter qu'il peut y avoir des enjeux plus importants : j'ai passé le concours de CPE en étant en congé de formation, si je ne l'avais pas eu du premier coup, je me retrouvais sans revenus - quand t'as une famille à nourrir, tu te donnes les moyens de réussir, tout simplement !
Ca, c'est plus facile à dire qu'à faire. Tout le monde ne peut pas avoir un concours du premier coup, ça dépend de pas mal de facteurs, qu'on ne peut pas tous maîtriser (à commencer par le nombre de candidats meilleurs que nous cette année-là).
On avait déjà longuement évoqué la question dans un sujet précédent, concernant les contractuels, je n'y reviens pas, mais cette affirmation est très discutable.
Simgajul
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par Simgajul Mar 27 Déc 2016 - 11:23
Danska a écrit:
Edit : et certains passages sont assez surprenants. "Après une année de stage en situation, j’ai été titularisé et nommé en collège dans un établissement « facile ». C’était ma condition pour quitter mon job d’ingénieur : la vocation, oui, mais pas à n’importe quel prix !"

Heu, depuis quand on peut choisir son établissement aussi facilement ? Mettre des "conditions" pour entrer dans l'EN ?! l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde 3795679266

Le jeu des mutations est assez facile à comprendre. si on se reconvertit à 40 ans, on a souvent un conjoint, 1,2,3 enfants... ça fait des points. Quand j'ai quitté mon boulot pour entrer dans l'enseignement, j'ai passé une année à préparer ce changement. Je savais très bien qu'avec mes points j'obtiendrais un établissement pas loin de chez moi (je suis à moins de 5km).
Ce n’était pas un choix au rabais mais le choix qui me correspondait, je ne l'ai pas fait par peur du chômage mais motivé par un ras-le-bol de mon ancien boulot. Je ne me berçais pas d'illusions sur ce que j'allais trouver: un mix de choses positives et négatives, comme dans mon ancien job.

Je lis souvent ici des reproches sur ces stagiaires qui découvrent le système de mutation en cours d'année et son étonnés de devoir changer d'académie... Il y aussi des stagiaires qui sont informés.

Pour ma part, pas d'ESPE car j'ai eu le concours exceptionnel à 18h. Mais à la pré-rentrée une formatrice m'a demandé pourquoi j'avais choisi celui là plutôt que l'autre car j'ai obtenu deux fois le capes. Quand je lui ai dit que c’était pour le salaire. Elle a tiqué 2 secondes, m'a parlé de la formation et je lui ai répondu gentiment que j'avais des enfants, et elle m'a laissé tranquille.

A "40 ans", on comprend bien plus facilement qu'il y a une grille de compétence, qu'il faut cocher les cases pendant une année avant d'avoir la paix.

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par Danska Mar 27 Déc 2016 - 11:28
Simgajul a écrit:
Danska a écrit:
Edit : et certains passages sont assez surprenants. "Après une année de stage en situation, j’ai été titularisé et nommé en collège dans un établissement « facile ». C’était ma condition pour quitter mon job d’ingénieur : la vocation, oui, mais pas à n’importe quel prix !"

Heu, depuis quand on peut choisir son établissement aussi facilement ? Mettre des "conditions" pour entrer dans l'EN ?! l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde 3795679266

Le jeu des mutations est assez facile à comprendre. si on se reconvertit à 40 ans, on a souvent un conjoint, 1,2,3 enfants... ça fait des points. Quand j'ai quitté mon boulot pour entrer dans l'enseignement, j'ai passé une année à préparer ce changement. Je savais très bien qu'avec mes points j'obtiendrais un établissement pas loin de chez moi (je suis à moins de 5km).

C'est assez facile à comprendre, mais la formulation dans l'article me gêne. Aux yeux du profane, ça revient à dire qu'un individu lambda peut aller toquer à la porte du ministère de l'EN et demander l'établissement qu'il veut, sachant qu'on a tant besoin de lui qu'on lui accordera tout.
Reine Margot
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par Reine Margot Mar 27 Déc 2016 - 11:43
Le coup des ingénieurs qui ont voulu quitter un job motivé par l'argent et en quête de sens suite aux attentats me fait rire: ils vont déchanter quand il faudra surtout passer son temps à mettre des mots dans le carnet parce que Kévin fait exprès de péter en classe.

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Rabelais
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par Rabelais Mar 27 Déc 2016 - 12:32
Orlanda a écrit:
Rabelais a écrit:
Orlanda a écrit:Ces témoignages me semblent surtout être de jolis mensonges consolateurs que ces gens se racontent.
Mention spécial à la pigiste du quotidien régional qui veut nous faire croire qu'elle est devenue PE car elle est Charlie. Absolument pas car elle savait que son emploi n'en était plus un...
Quant à celui, très viril,  qui veut nous faire croire qu'il a pu poser des conditions...

Bref, cela ne me met pas de bonne humeur. J'exerce un métier au rabais.

Cela dit, les repas de famille sont amusants. Le thésard en sciences, très arrogant, qui il y a trois ans encore ne me parlait que de post-docs prestigieux et méprisait les soutiers du secondaire...Aujourd'hui, il se rencarde sur l'agrégation réservée aux docteurs.

Peux-tu m'expliquer le lien de cause à effet entre l'accession sur le tard au professorat et ce sentiment personnel?
Je suis loin d'être stupide mais j'ai peur de mal comprendre, aveuglée par la colère.
Et je ne voudrais pas commettre un impair en interprétant tes propos, souvent très justes.
La plupart des reconvertis ont passé le CAPES externe, ou l'agrégation externe, comme toi.
S'il s'agit du profil des interviewés, ils ne sont guère représentatifs heureusement  et leurs motivations assez " spéciales ".
Mais fréquenter la SDP amène à s'interroger sur ce métier et sur la motivation initiale des professeurs présents, qui eux, ne sont pas en reconversion... Mais devraient.

Ma formule est trop lapidaire sans doute. Je ne méprisais personne, mais déplorais plutôt la piètre image que l'on se fait du métier aujourd'hui.
Je précise: "au rabais", non pas selon moi, mais dans l'esprit de ces reconvertis qui, plus jeunes, plus ambitieux, moins confrontés à la laide réalité, ont cru qu'ils valaient mieux que cela. Et quand les difficultés surviennent, chômage la quarantaine passée, emploi trop instable pour le crédit maison ou pour la vie de famille, ennui et dégoût du monde tel qu'il marche, on se dit que professeur, cela a peut-être plus de sens, que cela dégage plus de temps.
Ce n'est pas une seconde carrière. C'est la branche d'avant la chute, la gentille planque, et, dans certains cas rarissimes, une voie qu'on emprunte conscient et convaincu (et tant mieux!).
Merci de ces précisions. Very Happy
Je dois être encore bien naïve ou trop centrée sur mon propre cas, je n'avais pas mesuré cette dimension ( chômage, instabilité).
je n'ai rencontré que des collègues reconvertis ayant fait de gros sacrifices, financiers, déménagements pour enfin accéder à leur rêve de toujours, crise de la quarantaine sans doute et accès à ce que la vie aurait dû être si nous l'avions prise à bras le corps au lieu de se laisser emporter par les années, les contraintes externes, les mauvais choix initiaux.
Le temps libre? l'enseignement en deuxième carrière : un dossier du Monde 437980826 Jamais je n'ai moins vu mes enfants que depuis ces dernières années, mais je le savais avant d'intégrer.

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