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- liskayaNeoprof expérimenté
Merci beaucoup Soir et miss sophie
Je vais allez voir ça de près et préparer mon doc !
Je vais allez voir ça de près et préparer mon doc !
- MiettesNiveau 8
Il y a aussi poezibao, même si ce sont généralement des poèmes plus contemporains.
_________________
2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- liskayaNeoprof expérimenté
Merci Miettes. Je suis allée faire un tour sur le site. Je le trouve chouette mais un peu confus... mes élèves ne s'y retrouveraient pas, je pense.
- MiettesNiveau 8
Oui, c'est vrai qu'il est mal agencé... et c'est dommage parce que c'est à mon goût le meilleur site francophone en termes d'anthologie de poèmes !
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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- hermioneHabitué du forum
Je relance le sujet: je me demandais si Cathémis (ou d'autre parmi vous) avait eu le temps d'expérimenter son idée?
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Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin.
Marguerite Yourcenar
- cannelle21Grand Maître
Cette année, j'ai repris mon speed booking de l'année dernière. Les élèves adhèrent bien grâce à mon collègue documentaliste qui leur propose des romans vraiment sympas.
J'ai également lancé des défis poétiques dont j'ai parlé dans le fil "Mes joies" du jour.
En fait, dans "dire l'amour" j'ai mis l'accent sur le "dire" et ça fonctionne bien. Je recommencerai.
J'ai également lancé des défis poétiques dont j'ai parlé dans le fil "Mes joies" du jour.
En fait, dans "dire l'amour" j'ai mis l'accent sur le "dire" et ça fonctionne bien. Je recommencerai.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- ernyaFidèle du forum
Il va falloir que je me lance enfin dans cette séquence.
J'ai beaucoup d'idées mais peu de fil conducteur.
Je pensais leur demander en exposé de faire des recherches sur un couple célèbre de la littérature. Connaissez-vous des poèmes un peu intertextuels qui évoquent un voire des couples célèbres ?
J'ai beaucoup d'idées mais peu de fil conducteur.
Je pensais leur demander en exposé de faire des recherches sur un couple célèbre de la littérature. Connaissez-vous des poèmes un peu intertextuels qui évoquent un voire des couples célèbres ?
- MédéeÉrudit
cannelle21 a écrit:Cette année, j'ai repris mon speed booking de l'année dernière. Les élèves adhèrent bien grâce à mon collègue documentaliste qui leur propose des romans vraiment sympas.
J'ai également lancé des défis poétiques dont j'ai parlé dans le fil "Mes joies" du jour.
En fait, dans "dire l'amour" j'ai mis l'accent sur le "dire" et ça fonctionne bien. Je recommencerai.
ça m'intéresse beaucoup cet accent sur le "dire", j'y avais pensé cet été notamment avec Lettre d'une inconnue que j'adore. Justement, est-ce que ça te gênerait de nous dire quels sont les livres sympas proposés par ton collègue sur ce thème ?
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Rentrée 2024 : Poste fixe ! (et 16e établissement )
2021-2024 : TZR en remplacements courts
2020-2021 : T3 - TZR en AFA : 1 collège 6e, 5e + PP 5e
2019-2020 : T2 - TZR en AFA : 2 collèges 6e, 5e, 4e + PP 5e
2018-2019 : T1 - TZR en AFA : 3 collèges 5e, 4e
2017-2018 : Stagiaire en lycée (2nde x2)
- jjrousseauNiveau 6
Moi je vais attaquer cela après les vacances de Pâques et je crains le pire; je pense mêler poésie, roman et théâtre. Avez-vous des textes romanesques ou théâtraux qui marchent bien ? Cyrano, je n'aime pas du tout.
- FloFlexLettresNiveau 5
Une des plus belles séquences de 4e, la poésie amoureuse, qui fonctionne toujours très bien à cet âge à condition de la ponctuer avec des ateliers d'écriture. Je suis d'ailleurs en train de saisir leurs créations pour réaliser le recueil de classe. Ci-joint le corpus proposé. Pour chaque étape, un atelier d'écriture. Il y a également une leçon sur la versification ainsi qu'une autre sur les figures de style. L'ensemble dure environ 3 semaines.
- Fichiers joints
- jjrousseauNiveau 6
Tu dis ci-joint mais il n y a rien de joint ? Tu peux donner des exemples d'ateliers d'écriture que tu proposes ?
- FloFlexLettresNiveau 5
jjrousseau a écrit:Tu dis ci-joint mais il n y a rien de joint ? Tu peux donner des exemples d'ateliers d'écriture que tu proposes ?
Rafraîchir la page peut-être ? La fiche semble bien jointe à mon commentaire.
- ernyaFidèle du forum
Quels poèmes utilisez-vous pour travailler les figures de style pour ce thème ?
- LucciieeJe viens de m'inscrire !
De même, le doc de FloflexLettres m'intéresse mais je n'arrive pas à le récupérer, quelqu'un pourrait me le communiquer svp ?
- FloFlexLettresNiveau 5
Lucciiee a écrit:De même, le doc de FloflexLettres m'intéresse mais je n'arrive pas à le récupérer, quelqu'un pourrait me le communiquer svp ?
Le lien est toujours actif j'ai l'impression.
- NadejdaGrand sage
Il me semble qu'on ne peut pas télécharger de fichier quand on vient de s'inscrire.
- TangledingGrand Maître
Salut,
J'ai parcouru le fil sans trouver mon bonheur. N'ayant pas enseigné à des 4e depuis la réforme des programmes (juste une fin d'année l'an dernier, mais ce thème avait été traité), je note les difficultés à aborder ce thème avec ce niveau (ce qui ne m'étonne guère).
La classe a un niveau très faible mais le collègue ayant assuré la suppléance jusqu'ici a terminé par une séquence sur Roméo et Juliette de Shakespeare pour aborder le thème (pas ce qu'il y a de plus facile donc). Je dois cependant leur faire étudier un "ensemble de poèmes d'amour, de l'Antiquité à nos jours"...
A priori j'aimerais m'orienter vers une séquence intitulée "L'amour, la perte, la poésie", et articuler le parcours autour de la perte (deuil, séparation, mais aussi exil).
Je n'ai pas encore d'idées très claires mais il faudrait que le corpus s'étire sur un assez large empan chronologique, pour faire cas des programmes (même si je suis très critique de ce genre de séquence à mon sens anti-pédagogique qui ne permet aucun approfondissement, qui confond enseignement littéraire et "culture gé")
Je suis ouvert à toutes suggestions. Pour le moment voici les premières pistes de corpus (dans le parfait désordre de mon esprit face à ces programmes honnis) :
# XXe
- Apollinaire : soit le "Pont Mirabeau", soit "Si je mourais là-bas..." (poème magnifique mais j'ai cru comprendre que l'évocation charnelle pouvait causer des difficultés, donc soit je tente de passer outre, soit je ne le présente pas, je ne suis pas amateur des ciseaux magiques d'Anastasie)
- Un poème surréaliste ?
# XIXe:
- Hugo : un poème des Contemplations, autre que "Demain dès l'aube..." de préférence, je n'ai pas encore toute ma bibliothèque, et le recueil n'est pas parmi les livres transbahutés, donc je suis ouvert aux suggestions)
- Nerval : "Une allée du Luxembourg" pour la fuite du temps ?
# XVIIIe :
- Chénier sans doute : si des agrégatifs de l'interne il y a deux ans ont des suggestions à me faire...
# XVIIe : Pas trop d'idée...
- Une fable de La Fontaine pour faire contrepoint ? "Les obsèques de la lionne" par exemple ?
# XVIe : Trois sonnets
- Un sonnet de Louise Labbé
- Ronsard "Comme on voit sur la branche..."
- Du Bellay "Heureux qui comme Ulysse..."
# Moyen Âge : le GT me semble chargé, j'hésite à laisser tomber... On peut raisonnablement supposer qu'ils ont abordé l'amour courtois en 5e avec les collègues.
# Antiquité :
- Très bonne question... Je connais très mal, je dois le reconnaître... Ovide ?
J'ai parcouru le fil sans trouver mon bonheur. N'ayant pas enseigné à des 4e depuis la réforme des programmes (juste une fin d'année l'an dernier, mais ce thème avait été traité), je note les difficultés à aborder ce thème avec ce niveau (ce qui ne m'étonne guère).
La classe a un niveau très faible mais le collègue ayant assuré la suppléance jusqu'ici a terminé par une séquence sur Roméo et Juliette de Shakespeare pour aborder le thème (pas ce qu'il y a de plus facile donc). Je dois cependant leur faire étudier un "ensemble de poèmes d'amour, de l'Antiquité à nos jours"...
A priori j'aimerais m'orienter vers une séquence intitulée "L'amour, la perte, la poésie", et articuler le parcours autour de la perte (deuil, séparation, mais aussi exil).
Je n'ai pas encore d'idées très claires mais il faudrait que le corpus s'étire sur un assez large empan chronologique, pour faire cas des programmes (même si je suis très critique de ce genre de séquence à mon sens anti-pédagogique qui ne permet aucun approfondissement, qui confond enseignement littéraire et "culture gé")
Je suis ouvert à toutes suggestions. Pour le moment voici les premières pistes de corpus (dans le parfait désordre de mon esprit face à ces programmes honnis) :
# XXe
- Apollinaire : soit le "Pont Mirabeau", soit "Si je mourais là-bas..." (poème magnifique mais j'ai cru comprendre que l'évocation charnelle pouvait causer des difficultés, donc soit je tente de passer outre, soit je ne le présente pas, je ne suis pas amateur des ciseaux magiques d'Anastasie)
- Un poème surréaliste ?
# XIXe:
- Hugo : un poème des Contemplations, autre que "Demain dès l'aube..." de préférence, je n'ai pas encore toute ma bibliothèque, et le recueil n'est pas parmi les livres transbahutés, donc je suis ouvert aux suggestions)
- Nerval : "Une allée du Luxembourg" pour la fuite du temps ?
# XVIIIe :
- Chénier sans doute : si des agrégatifs de l'interne il y a deux ans ont des suggestions à me faire...
# XVIIe : Pas trop d'idée...
- Une fable de La Fontaine pour faire contrepoint ? "Les obsèques de la lionne" par exemple ?
# XVIe : Trois sonnets
- Un sonnet de Louise Labbé
- Ronsard "Comme on voit sur la branche..."
- Du Bellay "Heureux qui comme Ulysse..."
# Moyen Âge : le GT me semble chargé, j'hésite à laisser tomber... On peut raisonnablement supposer qu'ils ont abordé l'amour courtois en 5e avec les collègues.
# Antiquité :
- Très bonne question... Je connais très mal, je dois le reconnaître... Ovide ?
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- henrietteMédiateur
En fait, j'ai du mal à saisir l'unité thématique de ton GT.
Tu partirais sur l'expression poétique du sentiment de perte, quel que soit l'objet perdu ? La poésie qui exprime le manque, qu'il s'agisse de deuil, de nostalgie, de regrets ?
Tu partirais sur l'expression poétique du sentiment de perte, quel que soit l'objet perdu ? La poésie qui exprime le manque, qu'il s'agisse de deuil, de nostalgie, de regrets ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- TangledingGrand Maître
Oui ce serait l'idée, en effet. J'essaie de trouve un axe un peu différent de "comment te dire que je t'aime" qui me semble le meilleur moyen de donner une image totalement bebête de la poésie.henriette a écrit:En fait, j'ai du mal à saisir l'unité thématique de ton GT.
Tu partirais sur l'expression poétique du sentiment de perte, quel que soit l'objet perdu ? La poésie qui exprime le manque, qu'il s'agisse de deuil, de nostalgie, de regrets ?
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- henrietteMédiateur
Ne crains-tu pas de te retrouver au final avec une sorte de simple catalogue de "pertes" ?
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- TangledingGrand Maître
C'est un risque mais l'idée c'est de problématiser sur cette question de la perte et voir comment la poésie embrasse cette donnée de la condition humaine (fuite du temps/permanence, contingence/absolu, etc.)
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- miss sophieExpert spécialisé
J'ai un peu le même axe que toi, Tangleding : Poèmes à l'absent(e).
D'Apollinaire, je fais "Quatre jours mon amour, pas de lettre de toi" qui rentre bien dans ton thème (absence).
Sinon, le magnifique "Ma morte vivante" d'Eluard.
Du XXe et sur le deuil aussi, mais en littérature étrangère, "Funeral blues" de W.H.Auden.
Moins triste que les autres, la "Vieille chanson du jeune temps" de Hugo évoque une occasion manquée par l'adolescent benêt qu'il était.
Sinon, un extrait du "Lac" de Lamartine, sur le deuil encore.
Ou "Mon rêve familier" de Verlaine : l'absence d'être aimé, qu'on se contente de rêver en redoutant de ne jamais le rencontrer.
Est-il vraiment nécessaire de faire lire la poésie du XVIIIe à nos collégiens ?
"Les deux pigeons" ? (à lire ici par exemple : https://www.bacdefrancais.net/les-deux-pigeons-la-fontaine.php )
Les "Stances à Marquise" de Corneille ? On change de style ! (Je le fais plutôt en 3e pour l'argumentation, en fait.)
Pour ma part, ce sera "Quand vous serez bien vieille" de Ronsard.
L'amour courtois en 5e, je n'y compterais pas trop à ta place ; le programme est chargé et ce point-là n'est pas essentiel.
Je n'y connais rien non plus !
Pour être un peu plus positif, on peut aussi faire lire (juste en écho) ce poème d'Alexandre Pouchkine sur le sentiment amoureux qui renaît de ses cendres :
Sur les collines de Géorgie repose l’obscurité de la nuit
L’Aragua bruit à mes pieds
Mon cœur est triste et léger _ mon chagrin est clair
mon chagrin est plein de toi, seulement de toi…
Rien ne tourmente, ne trouble ma mélancolie
Et de nouveau mon cœur brûle et aime
car il ne peut pas ne pas aimer.
Alexandre Pouchkine (1799-1837)
Ou ce petit poème de Prévert :
Paris at night
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras
Jacques Prévert (1900-1977)
Tangleding a écrit:# XXe
- Apollinaire : soit le "Pont Mirabeau", soit "Si je mourais là-bas..." (poème magnifique mais j'ai cru comprendre que l'évocation charnelle pouvait causer des difficultés, donc soit je tente de passer outre, soit je ne le présente pas, je ne suis pas amateur des ciseaux magiques d'Anastasie)
- Un poème surréaliste ?
D'Apollinaire, je fais "Quatre jours mon amour, pas de lettre de toi" qui rentre bien dans ton thème (absence).
- Spoiler:
- Quatre jours mon amour pas de lettre de toi
Le jour n'existe plus le soleil s'est noyé
La caserne est changée en maison de l'effroi
Et je suis triste ainsi qu'un cheval convoyé
Que t'est-il arrivé souffres-tu ma chérie
Pleures-tu Tu m'avais bien promis de m'écrire
Lance ta lettre obus de ton artillerie
Qui doit me redonner la vie et le sourire
Huit fois déjà le vaguemestre a répondu
"Pas de lettre pour vous" Et j'ai presque pleuré
Et je cherche au quartier ce joli chien perdu
Que nous vîmes ensemble ô mon coeur adoré
En souvenir de toi longtemps je le caresse
Je crois qu'il se souvient du jour où nous le vîmes
Car il me lèche et me regarde avec tristesse
Et c'est le seul ami que je connaisse à Nîmes
Sans nouvelles de toi je suis désespéré
Que fais-tu Je voudrais une lettre demain
Le jour s'est assombri qu'il devienne doré
Et tristement ma Lou je te baise la main
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Sinon, le magnifique "Ma morte vivante" d'Eluard.
- Spoiler:
- Ma morte vivante
Dans mon chagrin, rien n’est en mouvement
J’attends, personne ne viendra
Ni de jour, ni de nuit
Ni jamais plus de ce qui fut moi-même
Mes yeux se sont séparés de tes yeux
Ils perdent leur confiance, ils perdent leur lumière
Ma bouche s’est séparée de ta bouche
Ma bouche s’est séparée du plaisir
Et du sens de l’amour, et du sens de la vie
Mes mains se sont séparées de tes mains
Mes mains laissent tout échapper
Mes pieds se sont séparés de tes pieds
Ils n’avanceront plus, il n’y a plus de route
Ils ne connaîtront plus mon poids, ni le repos
Il m’est donné de voir ma vie finir
Avec la tienne
Ma vie en ton pouvoir
Que j’ai crue infinie
Et l’avenir mon seul espoir c’est mon tombeau
Pareil au tien, cerné d’un monde indifférent
J’étais si près de toi que j’ai froid près des autres.
Paul Eluard (1895-1952)
Du XXe et sur le deuil aussi, mais en littérature étrangère, "Funeral blues" de W.H.Auden.
- Spoiler:
- Funeral blues
Stop all the clocks, cut off the telephone
Prevent the dog from barking with a juicy bone.
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crêpe bows round the white necks of the public doves,
Let traffic policemen wear white cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last forever : I was wrong.
The stars are not wanted now ; put out every one
Pack up the moon ad dismantle the sun ;
Pour away the ocean and sweep up the wood :
For nothing now will ever come to any good.
Wystan H. Auden
Traduction :
Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Empêchez le chien d’aboyer pour l’os que je lui donne,
Faites taire les pianos et les roulements de tambour,
Sortez le cercueil avant la fin du jour
Que les avions qui hurlent dehors
Dessinent dans le ciel ces trois mots : Il Est Mort.
Nouez des voiles noirs aux colonnes des édifices,
Gantez de noir les mains des agents de police.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest.
Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que jamais l’amour ne finirait : j’avais tort.
Que les étoiles se retirent, qu’on les balaye,
Démontez la lune et le soleil,
Videz l’océan, arrachez les forêts,
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
Tangleding a écrit:# XIXe:
- Hugo : un poème des Contemplations, autre que "Demain dès l'aube..." de préférence, je n'ai pas encore toute ma bibliothèque, et le recueil n'est pas parmi les livres transbahutés, donc je suis ouvert aux suggestions)
- Nerval : "Une allée du Luxembourg" pour la fuite du temps ?
Moins triste que les autres, la "Vieille chanson du jeune temps" de Hugo évoque une occasion manquée par l'adolescent benêt qu'il était.
- Spoiler:
- Vieille chanson du jeune temps
Je ne songeais pas à Rose ;
Rose au bois vint avec moi ;
Nous parlions de quelque chose,
Mais je ne sais plus de quoi.
J’étais froid comme les marbres ;
Je marchais à pas distraits ;
Je parlais des fleurs, des arbres
Son œil semblait dire : « Après ? »
La rosée offrait ses perles,
Le taillis ses parasols ;
J’allais, j’écoutais les merles,
Et Rose les rossignols.
Moi, seize ans, et l’air morose ;
Elle, vingt ; ses yeux brillaient.
Les rossignols chantaient Rose
Et les merles me sifflaient.
Rose, droite sur ses hanches,
Leva son beau bras tremblant
Pour prendre une mûre aux branches ;
Je ne vis pas son bras blanc.
Une eau courait, fraîche et creuse,
Sur les mousses de velours ;
Et la nature amoureuse
Dormait dans les grands bois sourds.
Rose défit sa chaussure,
Et mit, d’un air ingénu,
Son petit pied dans l’eau pure ;
Je ne vis pas son pied nu.
Je ne savais que lui dire ;
Je la suivais dans le bois,
La voyant parfois sourire
Et soupirer quelquefois.
Je ne vis qu’elle était belle
Qu’en sortant des grands bois sourds.
« Soit ; n’y pensons plus ! » dit-elle.
Depuis, j’y pense toujours.
Victor Hugo, juin 1831, publié dans la première partie des Contemplations, 1856
Sinon, un extrait du "Lac" de Lamartine, sur le deuil encore.
- Spoiler:
- Le Lac
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?
Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !
Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.
Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.
Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :
" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
" Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.
" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit.
" Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "
Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?
Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !
Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !
Alphonse de Lamartine (1790-1869)
Ou "Mon rêve familier" de Verlaine : l'absence d'être aimé, qu'on se contente de rêver en redoutant de ne jamais le rencontrer.
- Spoiler:
- Mon rêve familier
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Paul Verlaine (1844–1896)
Tangleding a écrit:# XVIIIe :
- Chénier sans doute : si des agrégatifs de l'interne il y a deux ans ont des suggestions à me faire...
Est-il vraiment nécessaire de faire lire la poésie du XVIIIe à nos collégiens ?
Tangleding a écrit:# XVIIe : Pas trop d'idée...
- Une fable de La Fontaine pour faire contrepoint ? "Les obsèques de la lionne" par exemple ?
"Les deux pigeons" ? (à lire ici par exemple : https://www.bacdefrancais.net/les-deux-pigeons-la-fontaine.php )
Les "Stances à Marquise" de Corneille ? On change de style ! (Je le fais plutôt en 3e pour l'argumentation, en fait.)
- Spoiler:
- Stances à Marquise (1658)
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.
Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront :
Il saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.
Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits :
On m'a vu ce que vous êtes
Vous serez ce que je suis.
Cependant j'ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n'avoir pas trop d'alarmes
De ces ravages du temps.
Vous en avez qu'on adore ;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.
Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu'il me plaira de vous.
Chez cette race nouvelle
Où j'aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu'autant que je l'aurai dit.
Pensez-y, belle Marquise,
Quoiqu'un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu'on le courtise
Quand il est fait comme moi.
Pierre Corneille (1606-1684)
Tangleding a écrit:# XVIe : Trois sonnets
- Un sonnet de Louise Labbé
- Ronsard "Comme on voit sur la branche..."
- Du Bellay "Heureux qui comme Ulysse..."
Pour ma part, ce sera "Quand vous serez bien vieille" de Ronsard.
- Spoiler:
- « Quand vous serez bien vieille… »
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle. »
Lors vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,
Bénissant votre nom, de louange immortelle.
Je serai sous la terre et, fantôme sans os,
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Tangleding a écrit:# Moyen Âge : le GT me semble chargé, j'hésite à laisser tomber... On peut raisonnablement supposer qu'ils ont abordé l'amour courtois en 5e avec les collègues.
L'amour courtois en 5e, je n'y compterais pas trop à ta place ; le programme est chargé et ce point-là n'est pas essentiel.
Tangleding a écrit:# Antiquité :
- Très bonne question... Je connais très mal, je dois le reconnaître... Ovide ?
Je n'y connais rien non plus !
Pour être un peu plus positif, on peut aussi faire lire (juste en écho) ce poème d'Alexandre Pouchkine sur le sentiment amoureux qui renaît de ses cendres :
Sur les collines de Géorgie repose l’obscurité de la nuit
L’Aragua bruit à mes pieds
Mon cœur est triste et léger _ mon chagrin est clair
mon chagrin est plein de toi, seulement de toi…
Rien ne tourmente, ne trouble ma mélancolie
Et de nouveau mon cœur brûle et aime
car il ne peut pas ne pas aimer.
Alexandre Pouchkine (1799-1837)
Ou ce petit poème de Prévert :
Paris at night
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras
Jacques Prévert (1900-1977)
- TangledingGrand Maître
Merci beaucoup @Miss_Sophie pour toutes ces suggestions. Je vais sans doute reprendre quelques unes de tes pistes (sauf Prévert, pas possible pour moi)...
Pour la poésie du XVIIIe j'essaie de tenir compte des programmes, mais bon j'avoue que ne m'enchante pas, déjà faute de temps pour bien faire. Bon je vais reprendre tout ça ce soir et demain. Merci encore !
Pour la poésie du XVIIIe j'essaie de tenir compte des programmes, mais bon j'avoue que ne m'enchante pas, déjà faute de temps pour bien faire. Bon je vais reprendre tout ça ce soir et demain. Merci encore !
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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