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- OneiroNiveau 2
Bonjour à vous,
Je me permets d'ouvrir ici un sujet concernant les conditions du passage d'un élève en classe de 6ème.
Je suis cette année professeur des écoles stagiaire dans une classe de CM2 et je m'interroge sur la manière dont le système scolaire, par le biais notamment de commissions, organise le passage en 6ème des élèves. Cette interrogation est liée à une situation que je vis dans la classe relative à une élève en très grande difficulté, notamment au niveau de la maîtrise de la langue orale et écrite, que je n'arrive pas à imaginer s'insérer sereinement dans le cadre du collège. Pourtant, on m'a dit assez rapidement, c'est-à-dire dès le mois de septembre (!!) qu'elle irait de toute façon en 6ème.
Cependant, je reste persuadé que l'entrée au collège doit être permise et non automatisée. Elle suppose des acquis, même s'ils sont peu nombreux. Selon moi, permettre à un élève d'aller en 6ème, c'est déjà imaginer la suite de son parcours, et se dire que ce parcours est possible ; c'est-à-dire que l'on imagine que cet élève va continuer à apprendre, à se cultiver, à s'ouvrir aux autres et à commencer à se construire un projet de vie et un projet d'études.
Une élève en très grande difficulté au niveau de la maîtrise de la langue orale et écrite, de la maîtrise du calcul ; une élève qui comprend rarement les attentes scolaires et qui reste souvent dans une action mécanique (dans le "faire") ; une élève qui ne sait pas être seule face à l'écrit, etc... peut-elle construire quelque chose de sérieux au collège ?
Je m'interroge donc sur le sens que l'institution donne au passage en 6ème et même au collège en général, si elle accepte d'y envoyer des élèves qui ne pourront pas y suivre les enseignements qui y sont donnés.
Je ne sais pas si je pose ma question au bon endroit, mais pour moi c'est une vraie question, à laquelle les personnes qui m'entourent (directrice de l'école, conseillère pédagogique) ne donne pas de réponses au niveau du fond. D'ailleurs, peut-être que ça n'est pas leur rôle.
C'est pour cela que je me tourne vers ce forum, pour aborder cette question du point de vue des finalités, à la fois de l'instruction primaire et du collège.
J'ai en effet la nette impression que l'on accepte une grande fragilité chez les élèves, qui finit par constituer en partie le système, puisque si les élèves sont de plus en plus en difficulté, ce sont les classes de collège qui deviennent de plus en plus difficiles. Cela devient une sorte de norme.
Pourtant, on pourrait certainement empêcher ce phénomène, notamment en redéfinissant des exigences minimales...
J'aimerai donc en savoir davantage sur ces commissions qui réfléchissent au passage en 6ème des élèves : la manière dont elles se déroulent, les personnes qui en font partie, l'état d'esprit qui les dirige, par exemple.
Je pense que j'ai besoin, comme tous les enseignants débutants, de comprendre un peu mieux le fonctionnement interne du système scolaire, notamment la manière dont fonctionne le cycle 3, car cela peut permettre de mieux agir, peut-être, au niveau de la classe.
Par ailleurs, je vous rassure sur un point, j'ai une classe de très bons élèves, et heureusement, car sans ça, je ne pourrais pas autant aider cette élève.
Mais là aussi, cela me fait me poser une autre question : s'il faut que les élèves soient très bons, pour que l'on trouve le temps d'aider les élèves en difficulté, comment font les professeurs de collège qui se trouvent dans des classes très difficiles ?
Merci d'avance de votre lecture...
Peut-être que certains auront le temps de m'apporter des éléments de réponse...
Oneiro
Je me permets d'ouvrir ici un sujet concernant les conditions du passage d'un élève en classe de 6ème.
Je suis cette année professeur des écoles stagiaire dans une classe de CM2 et je m'interroge sur la manière dont le système scolaire, par le biais notamment de commissions, organise le passage en 6ème des élèves. Cette interrogation est liée à une situation que je vis dans la classe relative à une élève en très grande difficulté, notamment au niveau de la maîtrise de la langue orale et écrite, que je n'arrive pas à imaginer s'insérer sereinement dans le cadre du collège. Pourtant, on m'a dit assez rapidement, c'est-à-dire dès le mois de septembre (!!) qu'elle irait de toute façon en 6ème.
Cependant, je reste persuadé que l'entrée au collège doit être permise et non automatisée. Elle suppose des acquis, même s'ils sont peu nombreux. Selon moi, permettre à un élève d'aller en 6ème, c'est déjà imaginer la suite de son parcours, et se dire que ce parcours est possible ; c'est-à-dire que l'on imagine que cet élève va continuer à apprendre, à se cultiver, à s'ouvrir aux autres et à commencer à se construire un projet de vie et un projet d'études.
Une élève en très grande difficulté au niveau de la maîtrise de la langue orale et écrite, de la maîtrise du calcul ; une élève qui comprend rarement les attentes scolaires et qui reste souvent dans une action mécanique (dans le "faire") ; une élève qui ne sait pas être seule face à l'écrit, etc... peut-elle construire quelque chose de sérieux au collège ?
Je m'interroge donc sur le sens que l'institution donne au passage en 6ème et même au collège en général, si elle accepte d'y envoyer des élèves qui ne pourront pas y suivre les enseignements qui y sont donnés.
Je ne sais pas si je pose ma question au bon endroit, mais pour moi c'est une vraie question, à laquelle les personnes qui m'entourent (directrice de l'école, conseillère pédagogique) ne donne pas de réponses au niveau du fond. D'ailleurs, peut-être que ça n'est pas leur rôle.
C'est pour cela que je me tourne vers ce forum, pour aborder cette question du point de vue des finalités, à la fois de l'instruction primaire et du collège.
J'ai en effet la nette impression que l'on accepte une grande fragilité chez les élèves, qui finit par constituer en partie le système, puisque si les élèves sont de plus en plus en difficulté, ce sont les classes de collège qui deviennent de plus en plus difficiles. Cela devient une sorte de norme.
Pourtant, on pourrait certainement empêcher ce phénomène, notamment en redéfinissant des exigences minimales...
J'aimerai donc en savoir davantage sur ces commissions qui réfléchissent au passage en 6ème des élèves : la manière dont elles se déroulent, les personnes qui en font partie, l'état d'esprit qui les dirige, par exemple.
Je pense que j'ai besoin, comme tous les enseignants débutants, de comprendre un peu mieux le fonctionnement interne du système scolaire, notamment la manière dont fonctionne le cycle 3, car cela peut permettre de mieux agir, peut-être, au niveau de la classe.
Par ailleurs, je vous rassure sur un point, j'ai une classe de très bons élèves, et heureusement, car sans ça, je ne pourrais pas autant aider cette élève.
Mais là aussi, cela me fait me poser une autre question : s'il faut que les élèves soient très bons, pour que l'on trouve le temps d'aider les élèves en difficulté, comment font les professeurs de collège qui se trouvent dans des classes très difficiles ?
Merci d'avance de votre lecture...
Peut-être que certains auront le temps de m'apporter des éléments de réponse...
Oneiro
- VerduretteModérateur
Actuellement, tout maintien -même demandé par les parents- doit être préalablement soumis à l'approbation de l'IEN. Qui n'accepte que si l'enfant "n'a pas été exposé aux apprentissages" de manière prolongée, par exemple en raison d'une hospitalisation prolongée. L'an passé, nous l'avons obtenu pour un élève de l'âge du CM2 mais arrivé en cours d'année d'une zone de guerre (en Centrafrique) et non scolarisé antérieurement. Il lisait à peine, et Madame l'Inspectrice , dans son infinie mansuétude, a consenti à son redoublement.
Lorsqu'un enfant en très grande difficulté arrive en CM2, c'est souvent qu'une orientation a été proposée et refusée ... on peut commencer à monter un dossier d'EGPA à partir du CM1... si les parents veulent bien ...
Sinon, eh bien ... en effet, l'enfant passe "de toute façon". Que cela ne lui soit aucunement profitable et qu'en outre cela plombe les classes (6ème mais aussi CM2) ne dérange apparemment personne...
Lorsqu'un enfant en très grande difficulté arrive en CM2, c'est souvent qu'une orientation a été proposée et refusée ... on peut commencer à monter un dossier d'EGPA à partir du CM1... si les parents veulent bien ...
Sinon, eh bien ... en effet, l'enfant passe "de toute façon". Que cela ne lui soit aucunement profitable et qu'en outre cela plombe les classes (6ème mais aussi CM2) ne dérange apparemment personne...
- SalsepareilleÉrudit
L'institution ne donne aucun sens au passage en sixième. D'ailleurs je ne savais même pas qu'il y avait une commission (je suis enseignante au collège).
Donc effectivement, "de toute façon" il arrivera en 6ème. Là, selon le collège, différentes aides seront mises en place: PPRE (de moins en moins!), PAI selon le type de difficultés ou de blocages... Mais dans le cas de ton élève (qui est quand même arrivé jusqu'en CM2... sans avoir jamais refait une année?), je doute que cela serve à quelque chose. Donc: tu peux déjà te dire que dans 2 ans, ton élève sera en 5ème, puis en 4ème. Au moins.
Peut-être une solution: monte un dossier pour un passage en EGPA. Donc il faut contacter les parents (et obtenir leur accord), la psy... J'ai vu quelques élèves aller en EGPA, et pour peu que l'établissement prenne les EGPA au sérieux, ton élève va pouvoir avoir un enseignement vraiment adapté, presque individualisé, il va revoir toutes les bases, faire des activités qui lui donneront confiance et réfléchira très tôt à une issue professionnelle.
C'est la meilleure solution je pense.
Ou bien, si les parents ne veulent pas d'une EGPA, ou si ton élève ne relève pas d'une EGPA (car s'il a un QI trop élevé, il risque d'être refusé!), peut-être pourra-t-il insérer une 3ème prépa-pro, mais je crois que c'est sur dossier. Donc d'ici là, il faut qu'il reste motivé... ce qui n'est pas gagné.
Bref... l'institution n'accorde aucun crédit au passage en 6ème. D'ailleurs, la 6ème est maintenant dans le cycle CM1-CM2-6ème. Il est bien loin le temps du certificat d'études!!!!
Donc effectivement, "de toute façon" il arrivera en 6ème. Là, selon le collège, différentes aides seront mises en place: PPRE (de moins en moins!), PAI selon le type de difficultés ou de blocages... Mais dans le cas de ton élève (qui est quand même arrivé jusqu'en CM2... sans avoir jamais refait une année?), je doute que cela serve à quelque chose. Donc: tu peux déjà te dire que dans 2 ans, ton élève sera en 5ème, puis en 4ème. Au moins.
Peut-être une solution: monte un dossier pour un passage en EGPA. Donc il faut contacter les parents (et obtenir leur accord), la psy... J'ai vu quelques élèves aller en EGPA, et pour peu que l'établissement prenne les EGPA au sérieux, ton élève va pouvoir avoir un enseignement vraiment adapté, presque individualisé, il va revoir toutes les bases, faire des activités qui lui donneront confiance et réfléchira très tôt à une issue professionnelle.
C'est la meilleure solution je pense.
Ou bien, si les parents ne veulent pas d'une EGPA, ou si ton élève ne relève pas d'une EGPA (car s'il a un QI trop élevé, il risque d'être refusé!), peut-être pourra-t-il insérer une 3ème prépa-pro, mais je crois que c'est sur dossier. Donc d'ici là, il faut qu'il reste motivé... ce qui n'est pas gagné.
Bref... l'institution n'accorde aucun crédit au passage en 6ème. D'ailleurs, la 6ème est maintenant dans le cycle CM1-CM2-6ème. Il est bien loin le temps du certificat d'études!!!!
- SalsepareilleÉrudit
Autre solution comme le mentionne Verdurette: si ton élève se casse la jambe en janvier (mettez de l'eau chaude dans la cour la nuit quand il gèle!), et qu'il ne peut venir durablement à l'école jusqu'en juin, alors peut-être obtiendrez-vous un redoublement (demandé par la famille, donc faut d'abord convaincre la famille).
- OneiroNiveau 2
L'institution ne donne aucun sens au passage en sixième. D'ailleurs je ne savais même pas qu'il y avait une commission (je suis enseignante au collège).
J'ai peut-être mal compris ce que m'a expliqué la conseillère pédagogique, qui m'a parlé d'une commission, tout en me parlant du RASED. Il s'agit donc certainement d'une commission s'occupant uniquement des élèves en difficulté...
Là, selon le collège, différentes aides seront mises en place: PPRE (de moins en moins!), PAI selon le type de difficultés ou de blocages... Mais dans le cas de ton élève (qui est quand même arrivé jusqu'en CM2... sans avoir jamais refait une année?)
La situation est assez compliquée...et manque beaucoup de clarté.
Je vous explique brièvement : en consultant le dossier scolaire de cette élève, on apprend qu'en CP, elle était en grande difficulté au niveau du langage oral et qu'une aide de l'orthophoniste a été conseillée durant toute la première année de l'école primaire...sans succès apparemment.
L'élève semble avoir commencé à aller chez l'orthophoniste en CE1, mais de façon très irrégulière, et sur une période assez courte.
Les séances ont été arrêtées durant l'année de CE1, et elle n'y est plus retournée.
Aujourd'hui, cette élève confond encore des sons, à l'oral et à l'écrit.
Mi-novembre, les parents ont demandé un rendez-vous afin de discuter d'une orientation en SEGPA, car ils en avaient entendu parler par leur fille qui est au collège (!!) : vous voyez un peu la dimension comique de la situation... Du CE1 au CM2, aucune prise en charge, aucune inquiétude...et soudain, en CM2, carrément la SEGPA.
La première question posée par la directrice durant le rendez-vous a évidemment porté sur les problèmes au niveau du langage oral...l'absence de visites chez l'orthophoniste...etc... Les parents étaient assez démunis, et n'ont pas donné de réelles réponses. Cependant, ils sont très lucides sur les difficultés de leur enfant, qui sont grandement relativisées par la directrice, afin d'éviter de s'embarquer dans la mise en place de projets d'accompagnement.
Plusieurs semaines après le rendez-vous, la directrice réussit à contacter la psychologue, qui livre de multiples révélations :
l'élève serait dysorthographique, présente d'importants dysfonctionnements au niveau du langage oral et doit être prise en charge dans le cadre d'un PAP !
La question que je me suis rapidement posée est la suivante : Comment, entre le CE1 et le CM2, ces informations ont-elles pu rester dissimulées ? Car la directrice a soutenu, comme les autres enseignantes, qu'elles découvraient ces éléments, et cela avait l'air sincère.
J'ai l'impression d'un problème qui n'a jamais été pris à bras le corps, et d'adultes (parents, enseignants) qui se réveillent soudain à l'approche du collège. ENFIN, soyons sérieux, à quoi a-t-on occupé son temps pendant que cet enfant traversait allègrement les 3 classes du CE1, CE2, CM1...?
DONC, premières conclusions de cette situation absurde :
1) Le PAP ne sera pas mis en place, mais remplacé par un PPRE... ("Non, on ne fait pas de PAP, trop compliqué, trop tard...")
Mais d'après ce que vous dites, cela ne va pas grandement aider cette élève.
2) La directrice refuse une orientation en SEGPA et "se réfugie" derrière le PPRE, en disant que la réorientation en SEGPA en fin de 6ème est possible.
("Le PPRE va l'aider", "Au pire, la SEGPA, ce sera pour plus tard, quand je n'aurais plus à m'occuper du dossier")
Pour que tout ça soit un peu constructif...
Est-ce que, en effet, on peut réorienter un élève en SEGPA, en fin de 6ème ? Est-ce efficace ?
Pour la SEGPA...
Je suis tout à fait d'accord avec vous...mais elle est pour l'instant refusée par la directrice.C'est la meilleure solution je pense
Pour la 3ème prépa-pro...je vais me renseigner, je ne connais pas du tout...
J'ai vu que vous étiez professeure de français.
Cela me donne envie de vous demander à quoi vous consacrez le premier trimestre de 6ème, au niveau de la grammaire, car c'est le domaine que je dois enseigner, et qui est presque une mission impossible...
Et puis, que remarquez-vous chez vos élèves de 6ème au niveau de la lecture-compréhension ?
Merci beaucoup pour vos réponses instructives...
- OneiroNiveau 2
Bref... l'institution n'accorde aucun crédit au passage en 6ème. D'ailleurs, la 6ème est maintenant dans le cycle CM1-CM2-6ème. Il est bien loin le temps du certificat d'études!!!!
Et pour vous, quel est le sens de ce nouveau cycle ?
Est-ce que l'on permet vraiment aux élèves, en 6ème, de consolider les acquis ? Ou est-ce que l'on passe plutôt beaucoup de temps à revoir les acquis...?
J'ai beaucoup de difficultés à comprendre ce qui est essentiel, de ce qui l'est moins, dans les programmes, en grammaire notamment...
- OneiroNiveau 2
(qui est quand même arrivé jusqu'en CM2... sans avoir jamais refait une année?)
Les parents ont commencé le rendez-vous en rappelant qu'ils avaient demandé un maintien de leur enfant en CE1, et qu'ils regrettaient beaucoup que ce maintien ait été refusé...
Donc l'élève n'a jamais redoublé mais...c'est peut-être une erreur...
- OneiroNiveau 2
Actuellement, tout maintien -même demandé par les parents- doit être préalablement soumis à l'approbation de l'IEN. Qui n'accepte que si l'enfant "n'a pas été exposé aux apprentissages" de manière prolongée, par exemple en raison d'une hospitalisation prolongée.
En effet, le maintien a été demandé par les parents en CE1...et a été refusé...
- MélisandeNeoprof expérimenté
C'est désolant à dire, mais ton élève va tranquillement passer en 6e, puis en 5e, puis en 4e, puis en 3e sans qu'il comprenne rien ou que les enseignants puissent lui faire rattraper un retard déjà trop important.
En 6e, en grammaire, on revoit toutes les bases : sujet/attribut du sujet/COD/COI/CC/discours direct/voix passive/épithète/c. du nom et on tente les propositions et phrases complexes. On a peu de temps à consacrer à chaque notion (les horaires ayant été diminués avec la réforme), ce ne sont donc que des révisions, et les élèves qui n'ont jamais vu cela en primaire et doivent tout ingurgiter en quatrième vitesse ont parfois bien du mal. A cela, il faut ajouter le programme de conjugaison : quand des élèves arrivent en 6e en croyant qu'il n'y a que 4 temps à l'indicatif (véridique), cela représente aussi beaucoup de conjugaisons différentes à assimiler. Donc, pour tout te dire, en théorie, en 6e, les élèves ne font que des révisions, dans la pratique, certains découvrent beaucoup trop de choses pour pouvoir les apprendre correctement.
En 6e, en grammaire, on revoit toutes les bases : sujet/attribut du sujet/COD/COI/CC/discours direct/voix passive/épithète/c. du nom et on tente les propositions et phrases complexes. On a peu de temps à consacrer à chaque notion (les horaires ayant été diminués avec la réforme), ce ne sont donc que des révisions, et les élèves qui n'ont jamais vu cela en primaire et doivent tout ingurgiter en quatrième vitesse ont parfois bien du mal. A cela, il faut ajouter le programme de conjugaison : quand des élèves arrivent en 6e en croyant qu'il n'y a que 4 temps à l'indicatif (véridique), cela représente aussi beaucoup de conjugaisons différentes à assimiler. Donc, pour tout te dire, en théorie, en 6e, les élèves ne font que des révisions, dans la pratique, certains découvrent beaucoup trop de choses pour pouvoir les apprendre correctement.
- OneiroNiveau 2
C'est désolant à dire, mais ton élève va tranquillement passer en 6e, puis en 5e, puis en 4e, puis en 3e sans qu'il comprenne rien ou que les enseignants puissent lui faire rattraper un retard déjà trop important.
Pensez-vous qu'elle puisse intégrer une SEGPA en 5ème ? C'est ce qu'a expliqué la directrice aux parents. Cela pourrait être une solution...
Ceci dit, tout dépend de la manière dont elle est prise en charge en 6ème.
Je pense que les choses seront difficiles, de toute manière, notamment en cours de Français.
Combien d'heures de Français y a-t-il en collège maintenant ?On a peu de temps à consacrer à chaque notion (les horaires ayant été diminués avec la réforme), ce ne sont donc que des révisions
Je devrais davantage me renseigner concernant la réforme du collège car ça me semble important de comprendre comment fonctionnent les choses dans les niveaux supérieurs...
Cela est rassurant de savoir que vous revoyez toutes les bases.
Je ne m'occupe que de la grammaire, n'étant là que deux jours par semaine, et j'ai très peu de temps pour le faire...
- atriumNeoprof expérimenté
HS mais je croyais que les stagiaires du premier degré ne pouvaient avoir ni PS, ni CP, ni CM2.
_________________
It's okay to be a responsible member of society if only you know what you're going to be held responsible for.
John Brunner, The Jagged Orbit
- atriumNeoprof expérimenté
...
- OneiroNiveau 2
HS mais je croyais que les stagiaires du premier degré ne pouvaient avoir ni PS, ni CP, ni CM2.
Et bien, dans ma classe, nous sommes 4 stagiaires à être en CM2.
Plus globalement, à l'ESPE, nous sommes une bonne dizaine.
Pour ce qui est de la PS, c'est la même chose.
- OneiroNiveau 2
Je pensais également que ça n'était pas possible : c'est ce que l'on nous avait expliqué en M1 à l'ESPE.
Mais en fait, tout est possible...
Mais en fait, tout est possible...
- MélisandeNeoprof expérimenté
Oneiro a écrit:C'est désolant à dire, mais ton élève va tranquillement passer en 6e, puis en 5e, puis en 4e, puis en 3e sans qu'il comprenne rien ou que les enseignants puissent lui faire rattraper un retard déjà trop important.
Pensez-vous qu'elle puisse intégrer une SEGPA en 5ème ? C'est ce qu'a expliqué la directrice aux parents. Cela pourrait être une solution...
Ceci dit, tout dépend de la manière dont elle est prise en charge en 6ème.
Je pense que les choses seront difficiles, de toute manière, notamment en cours de Français.
Combien d'heures de Français y a-t-il en collège maintenant ?On a peu de temps à consacrer à chaque notion (les horaires ayant été diminués avec la réforme), ce ne sont donc que des révisions
Je devrais davantage me renseigner concernant la réforme du collège car ça me semble important de comprendre comment fonctionnent les choses dans les niveaux supérieurs...
Cela est rassurant de savoir que vous revoyez toutes les bases.
Je ne m'occupe que de la grammaire, n'étant là que deux jours par semaine, et j'ai très peu de temps pour le faire...
Une orientation en SEGPA est possible en fin de 6e, je pense, à condition que les parents se bougent et fassent la demande et les démarches très vite. En effet, pas de redoublement, pas de suivi chez l'orthophoniste... Cela risque d'être compliqué.
Je reviens sur ce que je t'ai dit sur le programme de grammaire. En collège, c'est comme au primaire, les professeurs de français qui souhaitent privilégier les bases de la langue le font, mais ceux qui préfèrent faire des projets chronophages et laisser de côté l'étude de la langue car c'est fastidieux le peuvent aussi. Et ceux qui préfèrent étudier des textes, des textes et encore des textes et privilégier l'oral (comme le préconisent les nouveaux programmes), parce que c'est plus leur truc, le font aussi. De toute façon, il n'y a pas de temps pour tout faire, alors chaque professeur choisit ses priorités. Bref, tout dépend sur quel professeur tombe l'élève.
En 6e, il y a 4h30 de français, parfois diminués d'une heure pour cause d'AP.
En 5e et 4e, il y a 4h30 de français, parfois diminués d'une heure pour cause d'AP ou d'EPI.
en 3e, il y a 4h de français, parfois diminués d'une heure cause d'AP ou d'EPI.
Cela fait donc très très peu, pour tous les besoins à couvrir.
- BalthamosDoyen
N'étant pas PE, mon aide sera plus que limitée.
Tu écris "l'élève serait", c'est tout le problème. Il faut absolument des diagnostiques, des spécialistes, des PPRE, etc.
Dans mon collège, les PAI sont mis en place uniquement à partir des diagnostiques des spécialistes et non du conditionnel diagnostiqué par les parents.
Une orientation le plus tôt possible est le mieux pour tout le monde, une élève en grande difficulté risque d'être en (grande) souffrance dans un enseignement qui ne lui est pas adapté.
Avec les diagnostiques posés et officiels, la directrice ne peut pas bloquer comme ça.
De ma vision de 6ème, il est très important aussi de bétonner le dossier scolaire à la primaire pour que les enseignants découvrant ce cas aient le plus d'informations pour le cerner vite et lui trouver rapidement une solution, mais dans la plupart des établissements scolaires, cela prend du temps. Il faut aussi bien discuter avec les parents. SEGPA fait peur et énormément de parents la refusent même si c'est la meilleure solution pour l'élève.
Tu écris "l'élève serait", c'est tout le problème. Il faut absolument des diagnostiques, des spécialistes, des PPRE, etc.
Dans mon collège, les PAI sont mis en place uniquement à partir des diagnostiques des spécialistes et non du conditionnel diagnostiqué par les parents.
Une orientation le plus tôt possible est le mieux pour tout le monde, une élève en grande difficulté risque d'être en (grande) souffrance dans un enseignement qui ne lui est pas adapté.
Avec les diagnostiques posés et officiels, la directrice ne peut pas bloquer comme ça.
De ma vision de 6ème, il est très important aussi de bétonner le dossier scolaire à la primaire pour que les enseignants découvrant ce cas aient le plus d'informations pour le cerner vite et lui trouver rapidement une solution, mais dans la plupart des établissements scolaires, cela prend du temps. Il faut aussi bien discuter avec les parents. SEGPA fait peur et énormément de parents la refusent même si c'est la meilleure solution pour l'élève.
_________________
- Spoiler:
- bchasaNiveau 9
Bonsoir
Avec la réforme du collège, beaucoup de changement sur la procédure d'orientation en SEGPA.
Voici le lien sur educscol :
http://eduscol.education.fr/cid46765/sections-d-enseignement-general-et-professionnel-adapte.html
Avec la réforme du collège, beaucoup de changement sur la procédure d'orientation en SEGPA.
Voici le lien sur educscol :
http://eduscol.education.fr/cid46765/sections-d-enseignement-general-et-professionnel-adapte.html
- SalsepareilleÉrudit
Je vais essayer de répondre à toutes tes questions mais il y en a beaucoup et surtout ça m'afflige de voir que tu essaies de te dépatouiller comme tu peux d'une situation où beaucoup semblent avoir fait l'autruche.
Oui, un élève peut passer en 5ème en EGPA. Généralement, c'est le cas lorsque les parents ont mis du temps à prendre la décision (ce qui se comprend... C'est parfois difficile à prendre comme décision, ça fait peur, et il faut du temps pour que l'idée chemine dans la tête des parents). Dans ton cas, les parents semblent d'accord, donc je ne comprends pas le refus de la directrice, à moins que
1) ce ne soit une histoire de statistiques (elle refourgue la statistique au collège plutôt que de l'assumer pour son école)
2) elle y croit: c'est-à-dire que le problème de ton élève ne serait pas un problème de compréhension mais essentiellement un problème de dysorthographie, qu'un PAP pourrait aider (étant donné que l'école a pour devoir d'inclure tout le monde).
Pour les PAP ou PAI: j'en ai vu plein passer. C'est à la mode. Dans la réalité, dès qu'un dys est sous PAP, ça le dédouane souvent de toutes les erreurs ou des domaines où justement c'est son point faible. Donc... en français, on adapte, on adapte, on change les barêmes, on est très indulgents. Souvent dès que la note est sous la moyenne on a les parents sur le dos. L'élève passe ainsi de la 6ème à la 3ème avec une adaptation, et continue encore au lycée, selon le bon vouloir de chaque enseignant. Je serais curieuse de savoir ce que ça donne après le lycée.
En ce qui concerne ma conviction personnelle: les dys font parfois des progrès lorsqu'ils ne sont pas sous PAP et lorsque les enseignants ne les ignorent pas. A partir du moment où ils sont sous PAP je n'ai pas vu de progrès. Mais c'est vrai que ça peut redonner confiance à un élève lorsqu'il est démotivé. C'est important aussi... Je suis en faveur des PAP ponctuels, pour 6 mois, pour un an.
En ce qui concerne la réforme et le cycle CM1-CM2-6ème: c'est une réforme au rabais. Les 6ème arrivent au collège avec l'espoir de plein de nouveautés. C'est un peu moins le cas avec cette réforme. Ca oblige aussi les instits à travailler avec les collègues de collège, ce qui est une bonne chose mais à ce point là c'est illusoire (les conseils école-collège n'ont jamais été productifs ici). A ce moment là, pour qu'il y ait une cohérence, il faudrait que la classe de 6ème ne soit plus au collège mais en primaire. Car sinon ce n'est pas logique.
Pour le programme en 6ème, je revois toutes les bases de grammaire et conjugaison. Je vais assez vite sur là où vous avez insisté en primaire (l'imparfait par exemple, le repérage du verbe, du sujet...) et je revois en profondeur là où il y a toujours des fautes (le passé simple, les compléments de verbe...). Pour qu'il y ait du nouveau j'insiste sur tous les petits pièges (au présent, verbes en -indre, en -dre, -tre, -cre, résoudre, absoudre...).
En ce qui concerne la compréhension de texte par contre, j'essaie de tout de suite marquer la différence avec la primaire, en voyant le sens premier d'un texte mais aussi le sens second, en différenciant bien les questions de compréhension simple et les questions où je leur demande davantage d'argumenter, de justifier, d'expliquer.
Pour revenir à ton élève, des adultes ont quand même bougé. Les parents ont demandé le maintien en CE1... C'est rare chez les parents, c'est très bien qu'ils l'aient fait. Je me demande pourquoi ça a été refusé... Aurait-ce été contre-productif chez ton élève? Bref. Maintien refusé, donc passage en CE2... de là, les parents font peut-être confiance (à tort!) à l'institution qui a estimé qu'un redoublement était inutile. Et ainsi de suite... Jusqu'à ce qu'un professeur stagiaire s'interroge et remue les choses.
Et cette élève, de quoi a-t-elle envie? D'études longues? Visiblement elle doit ramer en classe. Est-elle suffisamment motivée pour ramer encore longtemps? (Et c'est possible avec un PAP). Serait-elle heureuse en EGPA? (Il faut bien se renseigner sur l'EGPA du secteur). A-t-elle envie d'un PAP continuel?
Oui, un élève peut passer en 5ème en EGPA. Généralement, c'est le cas lorsque les parents ont mis du temps à prendre la décision (ce qui se comprend... C'est parfois difficile à prendre comme décision, ça fait peur, et il faut du temps pour que l'idée chemine dans la tête des parents). Dans ton cas, les parents semblent d'accord, donc je ne comprends pas le refus de la directrice, à moins que
1) ce ne soit une histoire de statistiques (elle refourgue la statistique au collège plutôt que de l'assumer pour son école)
2) elle y croit: c'est-à-dire que le problème de ton élève ne serait pas un problème de compréhension mais essentiellement un problème de dysorthographie, qu'un PAP pourrait aider (étant donné que l'école a pour devoir d'inclure tout le monde).
Pour les PAP ou PAI: j'en ai vu plein passer. C'est à la mode. Dans la réalité, dès qu'un dys est sous PAP, ça le dédouane souvent de toutes les erreurs ou des domaines où justement c'est son point faible. Donc... en français, on adapte, on adapte, on change les barêmes, on est très indulgents. Souvent dès que la note est sous la moyenne on a les parents sur le dos. L'élève passe ainsi de la 6ème à la 3ème avec une adaptation, et continue encore au lycée, selon le bon vouloir de chaque enseignant. Je serais curieuse de savoir ce que ça donne après le lycée.
En ce qui concerne ma conviction personnelle: les dys font parfois des progrès lorsqu'ils ne sont pas sous PAP et lorsque les enseignants ne les ignorent pas. A partir du moment où ils sont sous PAP je n'ai pas vu de progrès. Mais c'est vrai que ça peut redonner confiance à un élève lorsqu'il est démotivé. C'est important aussi... Je suis en faveur des PAP ponctuels, pour 6 mois, pour un an.
En ce qui concerne la réforme et le cycle CM1-CM2-6ème: c'est une réforme au rabais. Les 6ème arrivent au collège avec l'espoir de plein de nouveautés. C'est un peu moins le cas avec cette réforme. Ca oblige aussi les instits à travailler avec les collègues de collège, ce qui est une bonne chose mais à ce point là c'est illusoire (les conseils école-collège n'ont jamais été productifs ici). A ce moment là, pour qu'il y ait une cohérence, il faudrait que la classe de 6ème ne soit plus au collège mais en primaire. Car sinon ce n'est pas logique.
Pour le programme en 6ème, je revois toutes les bases de grammaire et conjugaison. Je vais assez vite sur là où vous avez insisté en primaire (l'imparfait par exemple, le repérage du verbe, du sujet...) et je revois en profondeur là où il y a toujours des fautes (le passé simple, les compléments de verbe...). Pour qu'il y ait du nouveau j'insiste sur tous les petits pièges (au présent, verbes en -indre, en -dre, -tre, -cre, résoudre, absoudre...).
En ce qui concerne la compréhension de texte par contre, j'essaie de tout de suite marquer la différence avec la primaire, en voyant le sens premier d'un texte mais aussi le sens second, en différenciant bien les questions de compréhension simple et les questions où je leur demande davantage d'argumenter, de justifier, d'expliquer.
Pour revenir à ton élève, des adultes ont quand même bougé. Les parents ont demandé le maintien en CE1... C'est rare chez les parents, c'est très bien qu'ils l'aient fait. Je me demande pourquoi ça a été refusé... Aurait-ce été contre-productif chez ton élève? Bref. Maintien refusé, donc passage en CE2... de là, les parents font peut-être confiance (à tort!) à l'institution qui a estimé qu'un redoublement était inutile. Et ainsi de suite... Jusqu'à ce qu'un professeur stagiaire s'interroge et remue les choses.
Et cette élève, de quoi a-t-elle envie? D'études longues? Visiblement elle doit ramer en classe. Est-elle suffisamment motivée pour ramer encore longtemps? (Et c'est possible avec un PAP). Serait-elle heureuse en EGPA? (Il faut bien se renseigner sur l'EGPA du secteur). A-t-elle envie d'un PAP continuel?
- SalsepareilleÉrudit
Je relis tes posts et je vois que je n'ai pas répondu à tout: tu dis que tu as beaucoup de difficultés, dans les programmes, à voir ce qui est essentiel. Moi, j'aime bien quand les élèves arrivent au collège en n'ayant pas forcément tout vu, mais en ayant BIEN vu les choses. J'aime quand les connaissances dans leur tête sont bien claires et propres. S'ils arrivent par exemple en sachant me dire que tel groupe de mots est un COD, mais qu'ils ne savent même pas que ça complète un verbe, alors c'est que ce n'est pas une connaissance maîtrisée. Même chose s'ils me disent que le sujet, c'est la classe grammaticale d'un mot. Ou s'ils me disent que "chien" est un nom, mais qu'ils n'arrivent pas à trouver la classe grammaticale de "absence" (parce que ça ne se voit pas, ce n'est pas concret...).
Je préfère qu'ils maîtrisent peu de choses, mais qu'ils le maîtrisent vraiment bien.
J'aime aussi quand ils ont l'habitude d'utiliser un classeur, qu'ils savent présenter une feuille et la tenir à l'endroit. Ca fait gagner un temps fou au premier trimestre.
Je préfère qu'ils maîtrisent peu de choses, mais qu'ils le maîtrisent vraiment bien.
J'aime aussi quand ils ont l'habitude d'utiliser un classeur, qu'ils savent présenter une feuille et la tenir à l'endroit. Ca fait gagner un temps fou au premier trimestre.
- SalsepareilleÉrudit
Ah et puis: j'ai aussi vu un cas inverse: un élève orienté à la demande des parents et de l'instit et du psy en EGPA en 6ème. Puis, comme l'élève s'en sortait vraiment très bien en EGPA et qu'il reprenait jour après jour confiance en lui en étant premier de sa classe, on a fait quelques tests en décembre, et on l'a fait passer dans une classe de 6ème lambda au deuxième trimestre. Il a eu du mal au début, mais la confiance qu'il avait acquise a été déterminante, et il s'en est très bien sorti. Il a ensuite suivi sa scolarité jusqu'à la 3ème, sans être en échec. Le fait de ne pas être en EGPA lui a permis d'avoir une 4ème européenne, grand atout puisque cet élève était bilingue à la base. Puis il n'a pas été en lycée général mais peu importe, il a suivi une voie qui lui plaisait (mais je ne sais plus laquelle).
Bon, par contre cet élève n'avait aucun problème de dys.
Voilà, un parcours atypique, mais ça existe!
Bon, par contre cet élève n'avait aucun problème de dys.
Voilà, un parcours atypique, mais ça existe!
- OneiroNiveau 2
Merci beaucoup pour vos réponses détaillées, qui m'apportent de nouveaux éléments, et surtout qui m'aident à observer la situation d'une nouvelle manière. A force de réfléchir à un problème, on finit par tirer toujours les mêmes conclusions et on n'avance plus...
Je suis rassuré de voir que l'on peut se réorienter en SEGPA en 5ème, même si je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il vaut mieux choisir tout de suite la meilleure orientation, dès l'année prochaine.
Je ne connais pas encore assez bien la SEGPA pour pouvoir dire que c'est ce qui convient à cette élève. Il y a simplement certains éléments, tels que l'accompagnement individualisé, ou l'effort pour donner confiance à l'élève, qui me paraissent intéressants pour cette élève.
Si je devais la définir, je dirais que c'est une élève qui a envie de bien faire, qui écoute en classe et cherche à travailler sérieusement. Il y a des domaines dans lesquels elle a des acquis et réussit, comme la Géométrie et les Arts Visuels.
Cependant, les acquis dans ces domaines sont peu nombreux, même si je cherche à les valoriser.
A côté de ça, le rapport à l'écrit est très faible et l'empêche d'entrer réellement dans les séances de Grammaire, d'Histoire et de Sciences.
Voilà ce que j'ai pu observer pour l'instant.
Je suis tout à fait d'accord pour dire que c'est insuffisant et que ça doit être complété par un diagnostic établi par des professionnels.
C'est pourquoi la directrice a contacté à nouveau la psychologue, pour avoir un jugement sérieux de la situation. Je pense que la troisième période, par le biais de la mise en place du PPRE, va être l'occasion de clarifier tous les points encore obscurs et de décider en toute conscience de l'orientation de cette élève.
Cette discussion me montre à nouveau que ce qui est très important est d'apprendre à mieux connaître cette élève, de clarifier la question de la dysorthographie et la question du PPRE (ou du PAP...) et de se poser à nouveau la question de la SEGPA, même si ce n'est que pour discuter d'une orientation tardive.
Cette situation a besoin d'être éclaircie, pour que l'on puisse mieux agir, et surtout faire des choix intelligents.
Je suis rassuré de voir que l'on peut se réorienter en SEGPA en 5ème, même si je suis tout à fait d'accord pour dire qu'il vaut mieux choisir tout de suite la meilleure orientation, dès l'année prochaine.
Je ne connais pas encore assez bien la SEGPA pour pouvoir dire que c'est ce qui convient à cette élève. Il y a simplement certains éléments, tels que l'accompagnement individualisé, ou l'effort pour donner confiance à l'élève, qui me paraissent intéressants pour cette élève.
Si je devais la définir, je dirais que c'est une élève qui a envie de bien faire, qui écoute en classe et cherche à travailler sérieusement. Il y a des domaines dans lesquels elle a des acquis et réussit, comme la Géométrie et les Arts Visuels.
Cependant, les acquis dans ces domaines sont peu nombreux, même si je cherche à les valoriser.
A côté de ça, le rapport à l'écrit est très faible et l'empêche d'entrer réellement dans les séances de Grammaire, d'Histoire et de Sciences.
Voilà ce que j'ai pu observer pour l'instant.
Je suis tout à fait d'accord pour dire que c'est insuffisant et que ça doit être complété par un diagnostic établi par des professionnels.
C'est pourquoi la directrice a contacté à nouveau la psychologue, pour avoir un jugement sérieux de la situation. Je pense que la troisième période, par le biais de la mise en place du PPRE, va être l'occasion de clarifier tous les points encore obscurs et de décider en toute conscience de l'orientation de cette élève.
Cette discussion me montre à nouveau que ce qui est très important est d'apprendre à mieux connaître cette élève, de clarifier la question de la dysorthographie et la question du PPRE (ou du PAP...) et de se poser à nouveau la question de la SEGPA, même si ce n'est que pour discuter d'une orientation tardive.
Cette situation a besoin d'être éclaircie, pour que l'on puisse mieux agir, et surtout faire des choix intelligents.
- OneiroNiveau 2
C'est vrai que c'est frustrant d'avoir l'impression que les choix qui ont été fait jusque là, sans être malveillants, n'ont pas été pensés sur le long terme (peut-être a-t-on davantage cherché l'efficacité ? C'est encore un point à éclaircir...).
Merci pour vos réponses concernant le collège.
Je me reconnais bien dans ce que vous dites : faire bien les choses, ce qui nécessite peut-être d'en faire moins.
Concernant la reconnaissance d'un nom commun, vous me donnez un bon élément que je vais garder à l'esprit en classe (abstrait/concret). C'est vrai qu'il faut chercher à ce que les élèves comprennent dans de multiples situations et n'agissent pas mécaniquement. Je remarque que parfois leurs réponses manquent de sens et je vais continuer à travailler dans cette direction.
Je trouve que les horaires de français au collège sont faibles... c'est dommage parce que la maîtrise de la langue paraît tellement essentielle.
Pour revenir à mon élève de CM2, il y a de nombreux moments où elle "fait semblant" de travailler, c'est-à-dire qu'elle fait, un peu comme les autres, mais sans réfléchir ni se poser de questions.
C'est en géométrie et en Arts Visuels que j'ai l'impression d'être avec une autre élève.
Même si, dès qu'il s'agit de réfléchir à son travail, de prendre du recul, de m'expliquer ce qu'elle a fait...c'est difficile.
Il y a aussi dans son comportement une sorte d'immaturité, qui la fait par exemple toujours choisir des livres très enfantins à la BCD, la bloque lorsque l'on se pose tous ensemble des questions plus complexes...son père disait d'ailleurs qu'elle avait un comportement de bébé à la maison, et en effet, nous ressentons chez elle un décalage par rapport aux enfants de son âge, qui explique peut-être son retard au niveau de l'expression orale et écrite.
C'est donc avec cette donnée-là qu'il faut également composer en classe, et qui peut être difficile à gérer au collège, qui est un lieu moins protecteur, qui demande aux enfants plus d'autonomie aussi...
Merci pour vos réponses concernant le collège.
Je me reconnais bien dans ce que vous dites : faire bien les choses, ce qui nécessite peut-être d'en faire moins.
Concernant la reconnaissance d'un nom commun, vous me donnez un bon élément que je vais garder à l'esprit en classe (abstrait/concret). C'est vrai qu'il faut chercher à ce que les élèves comprennent dans de multiples situations et n'agissent pas mécaniquement. Je remarque que parfois leurs réponses manquent de sens et je vais continuer à travailler dans cette direction.
Je trouve que les horaires de français au collège sont faibles... c'est dommage parce que la maîtrise de la langue paraît tellement essentielle.
Pour revenir à mon élève de CM2, il y a de nombreux moments où elle "fait semblant" de travailler, c'est-à-dire qu'elle fait, un peu comme les autres, mais sans réfléchir ni se poser de questions.
C'est en géométrie et en Arts Visuels que j'ai l'impression d'être avec une autre élève.
Même si, dès qu'il s'agit de réfléchir à son travail, de prendre du recul, de m'expliquer ce qu'elle a fait...c'est difficile.
Il y a aussi dans son comportement une sorte d'immaturité, qui la fait par exemple toujours choisir des livres très enfantins à la BCD, la bloque lorsque l'on se pose tous ensemble des questions plus complexes...son père disait d'ailleurs qu'elle avait un comportement de bébé à la maison, et en effet, nous ressentons chez elle un décalage par rapport aux enfants de son âge, qui explique peut-être son retard au niveau de l'expression orale et écrite.
C'est donc avec cette donnée-là qu'il faut également composer en classe, et qui peut être difficile à gérer au collège, qui est un lieu moins protecteur, qui demande aux enfants plus d'autonomie aussi...
- OneiroNiveau 2
Pour préciser ma pensée, je dirais qu'elle a un langage qui n'est pas toujours celui d'une enfant de 9-10 ans, et qui semble l'éloigner des enfants de son âge.
De ce fait, elle n'entre pas dans la relation au savoir attendue, et en reste souvent à des propositions, une attitude, des conclusions assez naïves, basiques, qui sont déconcertantes.
Par exemple, en APC, j'ai essayé de travailler avec elle sur le "projet de lecteur" : "Pour toi, qu'est-ce que ça veut dire lire un livre ?" / "Est-ce que tu aimes lire ?"...
L'ensemble du travail m'a montré qu'elle n'en est pas réellement au stade du lecteur qui comprend et qui cherche le sens. Elle "trouve ça rigolo", "c'est bien"... c'est-à-dire qu'elle n'y met aucun sens personnel, ou même simplement, un sens scolaire qu'elle reformulerait...
Je pense que ces éléments disent aussi quelque chose de cette élève...
De ce fait, elle n'entre pas dans la relation au savoir attendue, et en reste souvent à des propositions, une attitude, des conclusions assez naïves, basiques, qui sont déconcertantes.
Par exemple, en APC, j'ai essayé de travailler avec elle sur le "projet de lecteur" : "Pour toi, qu'est-ce que ça veut dire lire un livre ?" / "Est-ce que tu aimes lire ?"...
L'ensemble du travail m'a montré qu'elle n'en est pas réellement au stade du lecteur qui comprend et qui cherche le sens. Elle "trouve ça rigolo", "c'est bien"... c'est-à-dire qu'elle n'y met aucun sens personnel, ou même simplement, un sens scolaire qu'elle reformulerait...
Je pense que ces éléments disent aussi quelque chose de cette élève...
- OneiroNiveau 2
Il y a un point positif : avec la directrice, on utilise des classeurs, donc les élèves ne découvriront pas ça au collège.
C'est parfois long de ranger, de mettre en ordre, mais c'est de mieux en mieux...
C'est vrai que ça les oblige à organiser leur matériel et à classer les documents qu'on leur donne.
C'est parfois long de ranger, de mettre en ordre, mais c'est de mieux en mieux...
C'est vrai que ça les oblige à organiser leur matériel et à classer les documents qu'on leur donne.
- OneiroNiveau 2
J'aime bien votre phrase concernant le fait que vous aimez que, dans leur tête, les connaissances soient bien claires et propres.
C'est à la fois difficile et essentiel. Je suis d'accord avec vous.
J'ai eu le défaut de vouloir aller trop vite au début de l'année, et j'ai maintenant envie de changer de rythme, dès la rentrée, pour prendre le temps de leur permettre de s'approprier les choses.
C'est à la fois difficile et essentiel. Je suis d'accord avec vous.
J'ai eu le défaut de vouloir aller trop vite au début de l'année, et j'ai maintenant envie de changer de rythme, dès la rentrée, pour prendre le temps de leur permettre de s'approprier les choses.
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