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- papillonbleuEsprit éclairé
Je me demande si mon élève de seconde n'aurait pas pompé le texte ci-dessous quelque part...
Ca vous dit quelque chose ?
Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera les gens.
Je ne comprends vraiment pas. Je suis né seul, je suis mort seul, et toute ma vie, tout le monde m’a fuit. Pourtant, je ne leur ai jamais rien fait, aux autres ! Au début je pleurais beaucoup. J’étais très triste, je n’avais aucun ami…
Je vivais dans des endroits inconcevables, loin des hommes qui me craignaient. Il m’arrivait de passer des semaines dans des forêts, lorsque des gens se prenant pour des héros se mettaient à me poursuivre, dans le but évident de mettre un terme à ma vie !
Un jour, alors que j’étais en train de me soulager tranquillement dans un jardin proche d’une grande maison de campagne, une femme est venue vers moi et a commencé à me frapper, me disant :
« Bas les pattes ! Va dans la forêt, retourne avec tes amis : tu n’as pas ta place ici ! Va t’en »
Alors moi, très triste, je lui ai demandé pourquoi elle ne voulait pas que je reste là, et je lui ai expliqué que je n’avais pas d’amis dans la forêt, et puis c’est ridicule qu’est ce que vous voulez que je fasse dans une forêt, que je devienne amis avec des écureuils ? Mais elle n’a rien voulu savoir, elle faisait semblant de ne pas comprendre ce que je lui disais… Et le pire, c’est quand un homme, qui semblait être son mari, est sorti de sa maison en brandissant une carabine ! Dès que je l’ai vu, j’ai pris mes jambes à mon cou, j’ai couru pendant des jours et des jours, de peur qu’il me retrouve…
C’est vous dire à quel point mon quotidien est difficile, puisque c’était un jour comme les autres… J’ai passé ma vie à fuir les gens… Plus précisément, j’ai passé ma vie à me faire poursuivre. C’est comme si le monde entier avait décidé avant même ma naissance que je n’avais pas ma place en son sein. Je n’ai jamais eu d’explication à cela, puisque j’ai toujours été seul… Et pourtant, j’allais parfois vers les gens, et je n’ai jamais fait de mal à une mouche… Pour dire, je ne mange que du miel !
Tiens, ça me fait penser à une autre anecdote qui vous fera comprendre ma détresse : un jour où je me promenais en ville, j’ai senti la douçâtre odeur de mon met préféré. Cela provenait d’une boutique non loin de là, je m’y suis donc précipité, j’ai ouvert la porte et j’ai demandé si c’était bien du miel, et si je pouvais en avoir. Et là, il s’est produit quelque chose d’étonnant. Il n’y avait pas moins de quinze personnes dans cette boutique. Et elles ont toutes cessé de bouger et de parler pendant trente bonnes secondes, puis elles se sont toutes précipitées dehors en criant ! C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi, alors que j’agis en toute civilité, je me retrouve toujours dans des situations de ce genre ? C’est tout simplement ahurissant. Pour finir mon histoire, je dois vous avouer que j’ai vidé tout le stock de miel du magasin, et en sortant, je me suis rendu compte que tous les habitants de la ville avaient disparu ! Hallucinant, vous dis-je !
Ça a toujours été comme ça, dès que je les approchais, les gens criaient en courant dans tout les sens… Ils hurlaient : « Au secours ! Appelez la police, vite ! Mais que fait-il ici ?! »
Voilà dix ans que je vis de cette manière. Tantôt poursuivi, tantôt en fuite. Toujours seul. Enfin, pas tout à fait, si je devais compter le nombre de puces et de morpions qui ne me lâchent jamais… Et puis les créatures en tous genres qui semblent s’attacher a moi : les chèvres, les moutons, les vaches, les écureuils et toutes sortes d’animaux qui me tenaient compagnie, lorsque je me réfugiais dans la forêt. Mais mes semblables m’ont toujours fui ! Aujourd’hui, ce sont eux, les hommes, qui ont mis fin à ma vie… Cela faisait seize jours que je les fuyais, c’étaient des chasseurs cette fois. Ils étaient très nombreux, et accompagnés de nombreux chiens. Ils n’étaient plus qu’à une centaine de mètres, et j’étais éreinté. J’ai entendu un coup de feu, et l’une de mes griffes s’est brisée en mille morceaux. Un deuxième coup de feu est passé à deux doigts de ma patte arrière. Et le troisième coup de feu, directement dans mon museau, a mis fin à ma vie d’ours solitaire.
Ca vous dit quelque chose ?
Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera les gens.
Je ne comprends vraiment pas. Je suis né seul, je suis mort seul, et toute ma vie, tout le monde m’a fuit. Pourtant, je ne leur ai jamais rien fait, aux autres ! Au début je pleurais beaucoup. J’étais très triste, je n’avais aucun ami…
Je vivais dans des endroits inconcevables, loin des hommes qui me craignaient. Il m’arrivait de passer des semaines dans des forêts, lorsque des gens se prenant pour des héros se mettaient à me poursuivre, dans le but évident de mettre un terme à ma vie !
Un jour, alors que j’étais en train de me soulager tranquillement dans un jardin proche d’une grande maison de campagne, une femme est venue vers moi et a commencé à me frapper, me disant :
« Bas les pattes ! Va dans la forêt, retourne avec tes amis : tu n’as pas ta place ici ! Va t’en »
Alors moi, très triste, je lui ai demandé pourquoi elle ne voulait pas que je reste là, et je lui ai expliqué que je n’avais pas d’amis dans la forêt, et puis c’est ridicule qu’est ce que vous voulez que je fasse dans une forêt, que je devienne amis avec des écureuils ? Mais elle n’a rien voulu savoir, elle faisait semblant de ne pas comprendre ce que je lui disais… Et le pire, c’est quand un homme, qui semblait être son mari, est sorti de sa maison en brandissant une carabine ! Dès que je l’ai vu, j’ai pris mes jambes à mon cou, j’ai couru pendant des jours et des jours, de peur qu’il me retrouve…
C’est vous dire à quel point mon quotidien est difficile, puisque c’était un jour comme les autres… J’ai passé ma vie à fuir les gens… Plus précisément, j’ai passé ma vie à me faire poursuivre. C’est comme si le monde entier avait décidé avant même ma naissance que je n’avais pas ma place en son sein. Je n’ai jamais eu d’explication à cela, puisque j’ai toujours été seul… Et pourtant, j’allais parfois vers les gens, et je n’ai jamais fait de mal à une mouche… Pour dire, je ne mange que du miel !
Tiens, ça me fait penser à une autre anecdote qui vous fera comprendre ma détresse : un jour où je me promenais en ville, j’ai senti la douçâtre odeur de mon met préféré. Cela provenait d’une boutique non loin de là, je m’y suis donc précipité, j’ai ouvert la porte et j’ai demandé si c’était bien du miel, et si je pouvais en avoir. Et là, il s’est produit quelque chose d’étonnant. Il n’y avait pas moins de quinze personnes dans cette boutique. Et elles ont toutes cessé de bouger et de parler pendant trente bonnes secondes, puis elles se sont toutes précipitées dehors en criant ! C’est à n’y rien comprendre. Pourquoi, alors que j’agis en toute civilité, je me retrouve toujours dans des situations de ce genre ? C’est tout simplement ahurissant. Pour finir mon histoire, je dois vous avouer que j’ai vidé tout le stock de miel du magasin, et en sortant, je me suis rendu compte que tous les habitants de la ville avaient disparu ! Hallucinant, vous dis-je !
Ça a toujours été comme ça, dès que je les approchais, les gens criaient en courant dans tout les sens… Ils hurlaient : « Au secours ! Appelez la police, vite ! Mais que fait-il ici ?! »
Voilà dix ans que je vis de cette manière. Tantôt poursuivi, tantôt en fuite. Toujours seul. Enfin, pas tout à fait, si je devais compter le nombre de puces et de morpions qui ne me lâchent jamais… Et puis les créatures en tous genres qui semblent s’attacher a moi : les chèvres, les moutons, les vaches, les écureuils et toutes sortes d’animaux qui me tenaient compagnie, lorsque je me réfugiais dans la forêt. Mais mes semblables m’ont toujours fui ! Aujourd’hui, ce sont eux, les hommes, qui ont mis fin à ma vie… Cela faisait seize jours que je les fuyais, c’étaient des chasseurs cette fois. Ils étaient très nombreux, et accompagnés de nombreux chiens. Ils n’étaient plus qu’à une centaine de mètres, et j’étais éreinté. J’ai entendu un coup de feu, et l’une de mes griffes s’est brisée en mille morceaux. Un deuxième coup de feu est passé à deux doigts de ma patte arrière. Et le troisième coup de feu, directement dans mon museau, a mis fin à ma vie d’ours solitaire.
- ysabelDevin
je serais surprise qu'un élève de seconde soit capable de produire cela...
Et qu'en est-il de ses autres travaux ?
Et qu'en est-il de ses autres travaux ?
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- papillonbleuEsprit éclairé
Le premier jet de sa nouvelle était à des années-lumières de ça.
D'où mon scepticisme.
Non content de s'être fait embarquer par les flics pour avoir tagué la façade du lycée en état d'ébriété avancé, il se fout de ma gueule.
J'aimerais bien le coincer.
D'où mon scepticisme.
Non content de s'être fait embarquer par les flics pour avoir tagué la façade du lycée en état d'ébriété avancé, il se fout de ma gueule.
J'aimerais bien le coincer.
- Camélity JaneBanni
« Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera de gens. »
Jusqu'où l'élève a-t-il copié, ça je n'en sais rien : je n'ai pas le bouquin de Darrieussecq...
Marie Darrieussecq, Truismes, éditions P.O.L., 1996.
Jusqu'où l'élève a-t-il copié, ça je n'en sais rien : je n'ai pas le bouquin de Darrieussecq...
- papillonbleuEsprit éclairé
Ca c'est normal, camélionne : la première phrase était imposée. J'avais choisi des incipit des romans.
(Excuse-moi de ne pas avoir songé à le préciser)
(Excuse-moi de ne pas avoir songé à le préciser)
- DHMonarque
déjà, la première phrase est celle de Truismes de Darrieussecq.
- PasseroseNeoprof expérimenté
J'ai trouvé ça aussi :
« Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera de gens. »
« Je sais à quel point cette histoire pourra semer de trouble et d’angoisse, à quel point elle perturbera de gens. »
Marie Darrieussecq, Truismes, éditions P.O.L., 1996.
- Camélity JaneBanni
Bon, c'est bien, on est tous d'accord sur la 1ère phrase!!!!
lol
lol
- papillonbleuEsprit éclairé
Hélas, ce n'est pas ça qui pose problème...
J'ai googlisé le reste du texte et rien...
J'ai googlisé le reste du texte et rien...
- Camélity JaneBanni
je n'ai rien trouvé non plus...
- miss teriousDoyen
Et ne serait-ce tiré d'un article sur le fameux ours lynché par des chasseurs après sa réintroduction (je ne sais plus le nom de cet ours) ?
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- Camélity JaneBanni
J'adore quand on joue les Sherlock Holmes!!!
Eeeeeh!!!!!!!!! Qui est le sagouin qui m'a piqué ma loupe????
Eeeeeh!!!!!!!!! Qui est le sagouin qui m'a piqué ma loupe????
- PasseroseNeoprof expérimenté
myfarenier a écrit:Hélas, ce n'est pas ça qui pose problème...
J'ai googlisé le reste du texte et rien...
Alors, la suite de Marie Darrieussecq n'est pas cela ?
- papillonbleuEsprit éclairé
L'ourse cannelle ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cannelle_(ourse)
(Nan, passerose, ce serait trop beau.)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cannelle_(ourse)
(Nan, passerose, ce serait trop beau.)
- IsiaSage
Je trouve ça épatant de la part d'un élève de seconde (si c'est bien lui l'auteur..). De mon côté, j'ai un élève de 3ème qui m'a scotchée l'année dernière avec un texte remarquable (écrit sous mes yeux).. je n'aurai pas dit que ça venait d'un gamin de collège si j'avais eu le texte sous les yeux....
Comme il double, je le retrouve dans ma classe cette année encore... Je lui ai conseillé de continuer d'écrire, il m'a dit s'y mettre... Parce que c'est sûr, ce gamin là est un casse-pieds dans beaucoup de cours, mais il a une grande maturité (pas toujours évidente) quand il veut....
En tout cas, je cherche aussi pour ton loustic et je ne trouve pas ....
Je veux savoir !!!!
Comme il double, je le retrouve dans ma classe cette année encore... Je lui ai conseillé de continuer d'écrire, il m'a dit s'y mettre... Parce que c'est sûr, ce gamin là est un casse-pieds dans beaucoup de cours, mais il a une grande maturité (pas toujours évidente) quand il veut....
En tout cas, je cherche aussi pour ton loustic et je ne trouve pas ....
Je veux savoir !!!!
- IsiaSage
J'ai trouvé ça : Otto, autobiographie d'un ours en peluche de Tomi Ungerer mais le résumé a pas l'air de correspondre....
Je cherche toujours !
Je cherche toujours !
- MinaNiveau 10
Et il n'aurait pas des cours particuliers de français peut-être? C'est sûr que c'est surprenant pour un élève de seconde. Des parents ou frères et soeurs qui pourraient avoir fait son travail? Bonne recherche... Tiens nous au courant!
- minnieExpert
Moi j'ai une maman d'un élève de 5e qui écrit formidablement bien. Faudra que je pense à lui dire la prochaine fois que je la verrai.
- papillonbleuEsprit éclairé
Ceci dit, j'ai eu un texte remarquable une fois, lors d'un bac blanc.
Dommage que je ne l'aie pas sur mon ordi : vous auriez vu la tuerie !
Dommage que je ne l'aie pas sur mon ordi : vous auriez vu la tuerie !
- papillonbleuEsprit éclairé
Merci pour ton aide, marmottine.
Je cherche aussi de mon côté, sans succès.
Je cherche aussi de mon côté, sans succès.
- KakHabitué du forum
Je trouve pour ma part qu'il est plausible que ce soit écrit par un élève avec correction d'un adulte et de nombreuses phrases inspirées de lectures diverses.
- OdalisqFidèle du forum
ça me rappelle le début de la nouvelle d'Horacio Quiroga, Anaconda. Mais le point de vue adopté est celui d'un serpent.
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"There is nothing like staying at home for real comfort." Jane Austen
- papillonbleuEsprit éclairé
Autre texte suspect :
Personne ne saura jamais comment il faudrait raconter cette histoire.
Même pas moi, car je passerais sûrement pour un fou.
Samedi dernier, nous sommes allés, mes parents, mon petit frère et moi, à l’animalerie car je souhaitais un poisson pour mon anniversaire.
J’aime les poissons, surtout les petits rouges.
J’en voulais un rien que pour moi, avoir une présence dans ma chambre, un être à part, différent des autres, dont je pourrais m’occuper.
Je voulais créer un lien particulier avec ce poisson, l’observer chaque jour, le nourrir, faire en sorte qu’il me reconnaisse… Je lui donnais un nom : Clamecy.
Je rêvais parfois que Clamecy et moi communiquions par télépathie et je faisais croire à mon petit frère que je connaissais chaque pensée de mon poisson.
Une nuit, réveillé par des lueurs intenses, je me suis levé pour me rendre compte que mon poisson était aussi illuminé qu’un sapin de Noël. Intrigué, je me suis approché. J’avais l’impression que mon poisson voulait réellement me parler.
Soudain, il fit trois fois le tour de son bocal, puis sauta hors de l’eau. Les lumières disparurent d’un coup, alors qu’il replongeait dans son bocal.
Je n’en croyais pas mes yeux.
Avais-je rêvé ?
Je ne parlais à personne de cette histoire.
Le lendemain soir, j’allais me coucher tôt.
Une fois tout le monde endormi, je me relevais afin d’observer Clamecy.
Mais rien ne se passait.
Le temps s’unit à la fatigue pour me plonger dans un sommeil opaque et profond comme l’océan.
Soudain, les mêmes lueurs que la nuit précédente me réveillèrent.
Je vis Clamecy briller de mille feux et sauter hors de son bocal.
Je tendis la main et il sauta dedans.
Aussitôt, je fus envahi par une lumière intense qui m’enveloppa et, alors que je rouvrais les yeux, je m’aperçus que j’étais dans le bocal à la place de Clamecy.
Comment était-ce possible ?
Etais-je encore en train de rêver ?
Clamecy avait pris ma place et se tenait face au bocal. Il me regardait et me faisait signe de la main. Quoi, une main ? Mais moi j’ai … des nageoires ! Impossible, c’est un cauchemar !
Clamecy a non seulement pris ma place mais aussi mon apparence. Tout comme moi, il a les cheveux bruns, les yeux marron foncés, un petit nez rond et une bouche fine qui me sourit.
Voulant crier, seules des bulles sortirent de ma bouche.
Manquant de m’étouffer, je me mis à tournoyer dans le bocal.
Mon petit frère m’appelait souvent « le siphonné du bocal » et voilà que j’en étais un !
Allais-je finir ma vie ainsi ?
Soudain, je vis arriver mon petit frère.
Les yeux embrumés, il se pencha vers le bocal et prononça des mots que je n’entendis pas.
Il posa la main sur l’épaule de Clamecy, pensant que c’était moi.
C’est alors que je me sentis comme foudroyé.
Un cri s’étrangla dans ma gorge.
Mon petit frère était devant moi, en pyjama, plié de rire et trop content de m’avoir fait très peur. Il s’en vanterait pendant plusieurs jours.
En fait, j’étais terrifié par l’idée de finir ma vie comme Clamecy.
Mais j’étais à nouveau dans mon corps. C’est tout ce qui comptait.
Mon petit frère alla se recoucher et je fis de même.
Le lendemain matin, après le petit déjeuner, j’emmenais Clamecy au lac et je lui rendis sa liberté. Car j’avais compris que la vie dans un bocal n’était pas une vie. Même si je prenais soin de lui, Clamecy avait un rêve : nager libre.
Heureux, je vis qu’il retrouvait dans le lac plusieurs de ses semblables.
Puis je le vis me faire un signe de la nageoire… ou était-ce mon imagination ?
En rentrant à la maison, mes parents et mon petit frère ne comprirent pas pourquoi j’avais fait ça. Mais moi, je savais que j’avais fait une bonne action.
Clamecy finirait ses jours heureux … et moi aussi !
Jamais plus je n’achèterai un animal de compagnie, qui resterait toute la journée à attendre, enfermé dans sa solitude.
Personne ne saura jamais comment il faudrait raconter cette histoire.
Même pas moi, car je passerais sûrement pour un fou.
Samedi dernier, nous sommes allés, mes parents, mon petit frère et moi, à l’animalerie car je souhaitais un poisson pour mon anniversaire.
J’aime les poissons, surtout les petits rouges.
J’en voulais un rien que pour moi, avoir une présence dans ma chambre, un être à part, différent des autres, dont je pourrais m’occuper.
Je voulais créer un lien particulier avec ce poisson, l’observer chaque jour, le nourrir, faire en sorte qu’il me reconnaisse… Je lui donnais un nom : Clamecy.
Je rêvais parfois que Clamecy et moi communiquions par télépathie et je faisais croire à mon petit frère que je connaissais chaque pensée de mon poisson.
Une nuit, réveillé par des lueurs intenses, je me suis levé pour me rendre compte que mon poisson était aussi illuminé qu’un sapin de Noël. Intrigué, je me suis approché. J’avais l’impression que mon poisson voulait réellement me parler.
Soudain, il fit trois fois le tour de son bocal, puis sauta hors de l’eau. Les lumières disparurent d’un coup, alors qu’il replongeait dans son bocal.
Je n’en croyais pas mes yeux.
Avais-je rêvé ?
Je ne parlais à personne de cette histoire.
Le lendemain soir, j’allais me coucher tôt.
Une fois tout le monde endormi, je me relevais afin d’observer Clamecy.
Mais rien ne se passait.
Le temps s’unit à la fatigue pour me plonger dans un sommeil opaque et profond comme l’océan.
Soudain, les mêmes lueurs que la nuit précédente me réveillèrent.
Je vis Clamecy briller de mille feux et sauter hors de son bocal.
Je tendis la main et il sauta dedans.
Aussitôt, je fus envahi par une lumière intense qui m’enveloppa et, alors que je rouvrais les yeux, je m’aperçus que j’étais dans le bocal à la place de Clamecy.
Comment était-ce possible ?
Etais-je encore en train de rêver ?
Clamecy avait pris ma place et se tenait face au bocal. Il me regardait et me faisait signe de la main. Quoi, une main ? Mais moi j’ai … des nageoires ! Impossible, c’est un cauchemar !
Clamecy a non seulement pris ma place mais aussi mon apparence. Tout comme moi, il a les cheveux bruns, les yeux marron foncés, un petit nez rond et une bouche fine qui me sourit.
Voulant crier, seules des bulles sortirent de ma bouche.
Manquant de m’étouffer, je me mis à tournoyer dans le bocal.
Mon petit frère m’appelait souvent « le siphonné du bocal » et voilà que j’en étais un !
Allais-je finir ma vie ainsi ?
Soudain, je vis arriver mon petit frère.
Les yeux embrumés, il se pencha vers le bocal et prononça des mots que je n’entendis pas.
Il posa la main sur l’épaule de Clamecy, pensant que c’était moi.
C’est alors que je me sentis comme foudroyé.
Un cri s’étrangla dans ma gorge.
Mon petit frère était devant moi, en pyjama, plié de rire et trop content de m’avoir fait très peur. Il s’en vanterait pendant plusieurs jours.
En fait, j’étais terrifié par l’idée de finir ma vie comme Clamecy.
Mais j’étais à nouveau dans mon corps. C’est tout ce qui comptait.
Mon petit frère alla se recoucher et je fis de même.
Le lendemain matin, après le petit déjeuner, j’emmenais Clamecy au lac et je lui rendis sa liberté. Car j’avais compris que la vie dans un bocal n’était pas une vie. Même si je prenais soin de lui, Clamecy avait un rêve : nager libre.
Heureux, je vis qu’il retrouvait dans le lac plusieurs de ses semblables.
Puis je le vis me faire un signe de la nageoire… ou était-ce mon imagination ?
En rentrant à la maison, mes parents et mon petit frère ne comprirent pas pourquoi j’avais fait ça. Mais moi, je savais que j’avais fait une bonne action.
Clamecy finirait ses jours heureux … et moi aussi !
Jamais plus je n’achèterai un animal de compagnie, qui resterait toute la journée à attendre, enfermé dans sa solitude.
- miss teriousDoyen
Contrairement à l'histoire de l'ours qui avait un goût de "déjà vu", celle-ci ne m'évoque rien. Et puis, les erreurs de temps me gènent pour un texte "inspiré".
Bon courage pour tes corrections !
Bon courage pour tes corrections !
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"Ni ange, ni démon, juste sans nom." (Barbey d'AUREVILLY, in. Une histoire sans nom)
"Bien des choses ne sont impossibles que parce qu'on s'est accoutumé à les regarder comme telles." DUCLOS
- aposiopèseNeoprof expérimenté
pour la première copie : l'histoire de l'ours ressemble un peu à un mix entre "la demeure d'Astérion" de Borges (avec l'épisode où les habitants s'enfuient devant le narrateur, avant que l'on comprenne que ce dernier n'est pas un homme, mais le Minotaure). et le début m'évoque la nouvelle "je suis d'ailleurs" de Lovecraft... Mais après, le reste ne me rappelle rien, et pourtant c'est bien (trop) écrit !
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