- DikkenekNiveau 5
RogerMartin a écrit:C'est encore pire je trouve pour les questions en maths, ce sont des connaissances élémentaires d'analyse; ce doit être impossible de faire cours, surtout en lycée, si on ne sait pas y répondre. Comment l'IPR peut-il d'ailleurs croire une seconde que le type qui se présente ainsi devant lui a un diplôme quelconque de finances? Il aurait tout oublié dans les dix-huit mois depuis qu'il l'a reçu? Je n'ai pas fait de maths depuis 86, je n'ai pas le moindre diplôme en maths à part un bac C très moyen, je savais toutes les réponses.
Ce qui est terrifiant, c'est -- que le journaliste joue ou pas la comédie, finalement, c'est annexe -- qu'un IPR en soit rendu à mettre devant des élèves un quidam qui offre seulement une apparence de bonne volonté, sans la moindre parcelle de savoir disciplinaire. Cela veut bien dire que sur le bassin d'Amiens, il sait qu'il n'a aucune autre possibilité de recrutement. Dans ce cas-là, c'est sûr que la classe inversée semblerait une bénédiction.
Oui... enfin les temps ont bien changé.
En écoutant le reportage, j’étais bien incapable de répondre à certaines questions du tac au tac
Théorème des valeurs intermédiaires : je ne savais plus,
Intervalle de fluctuation non plus.
Condition pour que 1 soit racine double d’un polynôme, ça c’est bon.
Différents ensemble de nombre, c’est bon.
Théorème de Pythagore c’est bon aussi.
De même, lorsque le collègue fait remarquer « a partir du moment où vous ne savez pas ce que c’est qu’une relation d’équivalence, être prof de maths c’est un tout petit peu compliqué »
Désolé, mais du tac au tac, je ne sais pas le définir clairement.
Ok je ne suis pas prof de maths, mais j’ai tout de même obtenu le PLP maths sciences haut la main il y a quelques années puis le CAPES de physique chimie. Et ce n'était pas il y a dix ans.
Pendant plusieurs années, en tant que TZR, j’aurai pu comme nombre de mes amis être affecté en collège ou en LP pour enseigner les mathématiques.
J’enseigne au lycée et il n’est pas rare que j’aide des élèves pour les maths… sauf que je commence toujours par revoir avec eux ce qu’ils ont fait en cours.
Ce jeune homme présente bien, il a une bonne élocution, le débit est fluide, et visiblement, il maîtrise la langue française. Le problème est que le rectorat n’a pas vérifié le diplôme.
Pour le reste, il n’est pas étonnant qu’un contractuel qui n’a jamais enseigné ne connaisse pas, avant d’avoir préparé son cours, les définitions.
Ce qui me gène plus dans ce reportage, c’est que rien n’est dit sur la rémunération des contractuels.
Supposons qu’un étudiant diplômé d’une licence en mathématiques ou sciences physiques (le rectorat d'Amiens a recruté un maçon récemment...) se présente, il serait alors embauché à l’indice 321 soit 1240 € net (sans la mutuelle).
Plus encore que pour la rémunération des titulaires, l’explication est là aussi.
Il existe certaines régions, au sein desquelles, il n’y aurait pas de problèmes pour recruter des contractuels de qualité, pas à Versailles, Créteil ou Amiens. Dans ces académies, si on a le niveau, on passe le concours et on est sûr d’y être affecté.
- EnaecoVénérable
Dikkenek a écrit:Ce jeune homme présente bien, il a une bonne élocution, le débit est fluide, et visiblement, il maîtrise la langue française.
C'est probablement les seuls critères.
Et c'est vrai que cet homme semble apte à garder des enfants.
- archebocEsprit éclairé
Enaeco a écrit:Dikkenek a écrit:Ce jeune homme présente bien, il a une bonne élocution, le débit est fluide, et visiblement, il maîtrise la langue française.
C'est probablement les seuls critères.
Et c'est vrai que cet homme semble apte à garder des enfants.
Oui, c'est dommage qu'il ait fait cette histoire de caméra caché, maintenant il est barré, au rectorat, ils ne vont plus vouloir l'appeler.
- EnaecoVénérable
Dommage pour le rectorat qui l'aurait gardé sans problème étant donné qu'il ne prend la place de personne...
C'est lui qui ne se sentait pas à la hauteur et qui n'était pas intéressé par le poste...
C'est lui qui ne se sentait pas à la hauteur et qui n'était pas intéressé par le poste...
- DikkenekNiveau 5
Qu'on se comprenne bien, je le déplore comme tout le monde.
Et j'aurais été un imposteur si j'avais été affecté en collège.
Je dis juste qu'à 1240 €/mois, il ne faut pas s'attendre à trouver en nombre du personnel qualifié en mathématiques dans ces académies.
Et j'aurais été un imposteur si j'avais été affecté en collège.
Je dis juste qu'à 1240 €/mois, il ne faut pas s'attendre à trouver en nombre du personnel qualifié en mathématiques dans ces académies.
- GrypheMédiateur
Je me suis posé une question saugrenue : va-t-il remplir le dossier pour être payé et percevoir donc une double rémunération (journaliste + contractuel) pour les deux jours où il a enseigné ?
(Remarquez, il ne s'enrichirait pas beaucoup dans l'opération, c'est juste une question comme ça.)
(Remarquez, il ne s'enrichirait pas beaucoup dans l'opération, c'est juste une question comme ça.)
_________________
Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- gunépileNiveau 2
Dikkenek a écrit:Ce qui me gène plus dans ce reportage, c’est que rien n’est dit sur la rémunération des contractuels.
Malheureusement sur cette discussion aussi, rien n'a longtemps été dit sauf à évoquer la rémunération indigne des titulaires.
Et lorsque le thème a enfin été abordé on a conseillé aux concernés de passer les concours.
Un titulaire aurait-il bien vécu le conseil de passer le concours de l'agrégation, voire de d'encadrement pour améliorer sa condition ?
Dikkenek a écrit:Je dis juste qu'à 1240 €/mois, il ne faut pas s'attendre à trouver en nombre du personnel qualifié en mathématiques dans ces académies.
Pourtant, pour cette même rémunération, du personnel qualifié ne se lève-t'il pas tous les matins pour aller gagner sa croûte* ?
Dikkenek a écrit:Supposons qu’un étudiant diplômé d’une licence en mathématiques ou sciences physiques (le rectorat d'Amiens a recruté un maçon récemment...) se présente, il serait alors embauché à l’indice 321 soit 1240 € net (sans la mutuelle).
Plus encore que pour la rémunération des titulaires, l’explication est là aussi.
En quoi le fait qu'un maçon enseigne au collège serait dérangeant ? Il s'agit désormais de maîtriser non pas un savoir mais des savoir-faire permettant la coanimation d'une séance avec des enfants, sous une atmosphère bienveillante, n'est-ce pas ?
C'est peut être le fait qu'il soit un maçon d'origine maçonnique qui dérange certains ?
*Définition du héros ordinaire.
- skindiverÉrudit
gunépile a écrit:Dikkenek a écrit:Ce qui me gène plus dans ce reportage, c’est que rien n’est dit sur la rémunération des contractuels.
Malheureusement sur cette discussion aussi, rien n'a longtemps été dit sauf à évoquer la rémunération indigne des titulaires.
Et lorsque le thème a enfin été abordé on a conseillé aux concernés de passer les concours.
Un titulaire aurait-il bien vécu le conseil de passer le concours de l'agrégation, voire de d'encadrement pour améliorer sa condition ?Dikkenek a écrit:Je dis juste qu'à 1240 €/mois, il ne faut pas s'attendre à trouver en nombre du personnel qualifié en mathématiques dans ces académies.
Pourtant, pour cette même rémunération, du personnel qualifié ne se lève-t'il pas tous les matins pour aller gagner sa croûte* ?Dikkenek a écrit:Supposons qu’un étudiant diplômé d’une licence en mathématiques ou sciences physiques (le rectorat d'Amiens a recruté un maçon récemment...) se présente, il serait alors embauché à l’indice 321 soit 1240 € net (sans la mutuelle).
Plus encore que pour la rémunération des titulaires, l’explication est là aussi.
En quoi le fait qu'un maçon enseigne au collège serait dérangeant ? Il s'agit désormais de maîtriser non pas un savoir mais des savoir-faire permettant la coanimation d'une séance avec des enfants, sous une atmosphère bienveillante, n'est-ce pas ?
C'est peut être le fait qu'il soit un maçon d'origine maçonnique qui dérange certains ?
*Définition du héros ordinaire.
C'est une blague j'espère?!
On me conseille de passer l'agrégation et c'est un conseil que je prends très bien. Évidemment que ça serait une bonne chose pour moi d'être agrégé! Et je remercie mes amis agrégés de me motiver dans cette démarche!
Si un maçon a fait des études de maths et qu'il a le niveau pour enseigner, c'est une très bonne chose qu'il puisse le faire. C'est intéressant d'avoir des profils d’enseignants très variés. Qu'il soit parachuté devant des élèves sans avoir un minimum de savoirs disciplinaire ( et non pas de savoir faire comme tu dis) me poserait en revanche plus de soucis.
- RogerMartinBon génie
archeboc a écrit:RogerMartin a écrit:Comment l'IPR peut-il d'ailleurs croire une seconde que le type qui se présente ainsi devant lui a un diplôme quelconque de finances? Il aurait tout oublié dans les dix-huit mois depuis qu'il l'a reçu? Je n'ai pas fait de maths depuis 86, je n'ai pas le moindre diplôme en maths à part un bac C très moyen, je savais toutes les réponses.
Le théorème des valeurs intermédiaires au lycée en 1986 ?
Tu es sûr ?RogerMartin a écrit:Ce qui est terrifiant, c'est -- que le journaliste joue ou pas la comédie, finalement, c'est annexe -- qu'un IPR en soit rendu à mettre devant des élèves un quidam qui offre seulement une apparence de bonne volonté, sans la moindre parcelle de savoir disciplinaire. Cela veut bien dire que sur le bassin d'Amiens, il sait qu'il n'a aucune autre possibilité de recrutement. Dans ce cas-là, c'est sûr que la classe inversée semblerait une bénédiction.
+1, avec une précision : je ne voudrais pas être à la place de ce pauvre gars. Déjà avant le reportage, il devait être aux abois. Là, ce doit être carrément le cauchemar.
J'ai eu le bac en 84; ensuite j'ai fait une prépa B/L. J'avoue que le théorème des valeurs intermédiaires je l'ai peut-etre vu en prépa, encore qu'on voyait plein de trucs avant le bac qui ne se sont vraiment éclaircis qu'après pour moi, genre les accroissements finis. Mais enfin, on ne m'a pas filé l'équivalence en DEUG de sciences
Le pire c'est que la hiérarchie dudit IPR ne doit pas se priver de lui tomber dessus
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Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- DikkenekNiveau 5
gunépile a écrit:Dikkenek a écrit:Je dis juste qu'à 1240 €/mois, il ne faut pas s'attendre à trouver en nombre du personnel qualifié en mathématiques dans ces académies.
Pourtant, pour cette même rémunération, du personnel qualifié ne se lève-t'il pas tous les matins pour aller gagner sa croûte* ?
*Définition du héros ordinaire.
C'est bien pour cela que j'insiste sur ces trois académies pour lesquelles la barre est à 21 points en mathématiques depuis des années.
Il est très facile, lorsqu'on a les diplômes requis, d'obtenir ce concours actuellement, et d'être muté dans ces académies. Il est donc logique que, dans ces académies, il soit quasiment impossible de recruter des contractuels qui ont le niveau.
Quant à notre collègue maçon, il n'a bien sur pas les diplômes requis mais il s'est montré convaincant lors de l'entretien... et là encore, à force de persévérance et de mise à niveau, rien n'empêche que nos collègues contractuels soient de bons enseignants.
- DikkenekNiveau 5
Et je ne suis pas inquiet pour l'IPR qui ne fait qu'appliquer la consigne de trouver des bonnes volontés.
Certes il ne connait pas ses définitions, mais un IPR sait peut être apprécier si un candidat a fait des études supérieures.
Il se fait piéger car il a clairement fait des études supérieures mais pas pour la matière dans laquelle il postule.
De plus, le reportage ne nous livre pas l'intégralité de l'entretien et donc ce qui a convaincu l'IPR.
Enfin, la hiérarchie est-elle seulement informée que ce reportage a été tourné en Picardie?
Certes il ne connait pas ses définitions, mais un IPR sait peut être apprécier si un candidat a fait des études supérieures.
Il se fait piéger car il a clairement fait des études supérieures mais pas pour la matière dans laquelle il postule.
De plus, le reportage ne nous livre pas l'intégralité de l'entretien et donc ce qui a convaincu l'IPR.
Enfin, la hiérarchie est-elle seulement informée que ce reportage a été tourné en Picardie?
- RogerMartinBon génie
Dikkenek a écrit:Enfin, la hiérarchie est-elle seulement informée que ce reportage a été tourné en Picardie?
Il faudrait etre bigleux si on connait le rectorat d'Amiens pour ne pas l'identifier, malgré les tentatives valeureuses de la post-production (désolée, je m'auto-cite dans le spoiler où j'ai recopié les images). Il me semble que meme un recteur un peu distrait devrait y arriver.
Evidemment que l'IPR fait ce qu'il a (?) à faire. En revanche, on ne le félicitera pas d'etre celui par qui le scandale arrive. C'est une chose de devoir racler les fonds de casserole pour fabriquer un vilain rata bien planqué en cuisine, et une autre de le faire sous les caméras de la télé publique.
- Spoiler:
- RogerMartin a écrit:archeboc a écrit:* Avez-vous reconnu le collège ou la région du reportage ?
Rectorat d'Amiens pour la séquence avec l'inspecteur de maths, c'est certain.
Quand le journaliste est filmé à la sortie du rectorat, on reconnaît des bouts de la façade du rectorat d'Amiens : les grandes structures noires et blanches, de part et d'autre, mais 1. l'image est retournée droite/gauche 2. c'est une autre façade plus ancienne qui est collée sur l'angle en rotonde (je ne savais pas qu'on pouvait trafiquer à ce point-là, je découvre ). En revanche, c'est bien la "bonne" maison en brique rouge à trois étages de l'autre coté de la rue (sauf qu'elle est du mauvais coté !), et l'immeuble emmailloté en face. Ce qui est flouté plus loin à gauche dans l'image, c'est la canopée très reconnaissable qui surplombe maintenant le parvis de la gare.
A mon avis, vu ce qui s'est passé lors de l'entretien, la production s'est efforcée de rendre l'endroit moins aisément identifiable.- En images:
- Dans le reportage :
Le carrefour sur Google earth :
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- roxanneOracle
C'est mon homme, ingénieur qui a fait le test à ses collègues, tous scientifiques. Maintenant, les subordonnées , c'est quand même technique.henriette a écrit:Alors je dois, à l'insu de mon plein gré, ne frayer qu'avec des gens hyper cultivés - ou hyper vieux ? - parce que la relative et quoique/quoi que, ils connaissent ! :lol: J'ai vraiment de la chance :succes:roxanne a écrit:Ah ben , oui autour de moi, personne (et des gens bac +4, 5 mais quadras) ne savait non plus. Par contre, en maths, ils s'en sortaient mieux.Mais les deux, mon capitaine...Danska a écrit:Personnellement, je ne sais pas ce qui est le plus sidérant : qu'un journaliste ne sache pas répondre à des questions somme toute basiques... ou qu'il soit malgré cela embauché par l'EN pour enseigner les réponses à ces mêmes questions ?
Pour le journaliste, il joue un rôle aussi et puis, cet oral improvisé n'est pas si facile.
- gunépileNiveau 2
skindiver a écrit: Qu'il soit parachuté devant des élèves sans avoir un minimum de savoirs disciplinaire ( et non pas de savoir faire comme tu dis) me poserait en revanche plus de soucis.
Certains collègues plus du tout à jour au niveau du savoir disciplinaire marchent sur l'eau quand il s'agit de savoir faire la gestion de classe.
Si on parachutait les contractuels avec quelques munitions et quelques ailiers, ils pourraient s'en tirer sans encombre dès la première semaine.
Nonobstant le reportage dénonce la situation actuelle, qui est la suivante: on les parachute à 1 contre 26 au dessus d'un marécage (que le collègue a déserté depuis plusieurs semaines) sans G.P.S. (les programmes sont obscurs et introuvables), sans gilet pare-balle ni casque (quid de l'assurance ASL?), sans pataugas (il faut savoir faire marcher une séance à différentes vitesses), ni même de ration de combat (où sont les manuels? sur le bureau, trois minutes avant le premier cours). Sans même parler du Famas (si vis pacem para bellum, donc apprendre les nombreuses et salvatrices manoeuvres évasives utiles en classe).
Et ils sont supposés trouver tout cela sur le terrain en le prenant à l'ennemi ?
Que l'on pardonne la métaphore militaire, pas très jolie jolie, qui est un peu trop défilée.
- zouzFidèle du forum
D'accord avec tout ce que tu dis gunépile, merci pour ces mises au point.
- ChamilNiveau 9
RogerMartin a écrit:
Il faudrait etre bigleux si on connait le rectorat d'Amiens pour ne pas l'identifier, malgré les tentatives valeureuses de la post-production (désolée, je m'auto-cite dans le spoiler où j'ai recopié les images). Il me semble que meme un recteur un peu distrait devrait y arriver.
Evidemment que l'IPR fait ce qu'il a (?) à faire. En revanche, on ne le félicitera pas d'etre celui par qui le scandale arrive. C'est une chose de devoir racler les fonds de casserole pour fabriquer un vilain rata bien planqué en cuisine, et une autre de le faire sous les caméras de la télé publique.
]
A titre personnel, cela ne me gênerait pas qu'un personnel d'encadrement, qui doit probablement savoir faire preuve de son pouvoir sur ses subordonnés, puisse être sanctionné pour un tel laxisme. Ce serait même un excellent stimulant pour d'autres inspecteurs tentés par le laisser-aller en termes de recrutement de contractuels.
Mais bon, les discours sur la responsabilité, cela ne marche pas pour la hiérarchie à l'EN comme ailleurs.
- amourExpert
A mon avis l'inspecteur est pris entre deux feux: les appels répétés du collège, qui relaie ceux des parents mécontents, et sa mission. L'offre et la demande. L'absence d'un professeur de mathématiques, c'est hélas devenu avant tout, les emplois du temps d'une classe désorganisés, une vie scolaire débordée, et éventuellement des désinscriptions. Il est sans doute bien obligé d'embaucher celui qui postule, et s'en trouve peut-être lui-même très insatisfait.Chamil a écrit:RogerMartin a écrit:
Il faudrait etre bigleux si on connait le rectorat d'Amiens pour ne pas l'identifier, malgré les tentatives valeureuses de la post-production (désolée, je m'auto-cite dans le spoiler où j'ai recopié les images). Il me semble que meme un recteur un peu distrait devrait y arriver.
Evidemment que l'IPR fait ce qu'il a (?) à faire. En revanche, on ne le félicitera pas d'etre celui par qui le scandale arrive. C'est une chose de devoir racler les fonds de casserole pour fabriquer un vilain rata bien planqué en cuisine, et une autre de le faire sous les caméras de la télé publique.
]
A titre personnel, cela ne me gênerait pas qu'un personnel d'encadrement, qui doit probablement savoir faire preuve de son pouvoir sur ses subordonnés, puisse être sanctionné pour un tel laxisme. Ce serait même un excellent stimulant pour d'autres inspecteurs tentés par le laisser-aller en termes de recrutement de contractuels.
Mais bon, les discours sur la responsabilité, cela ne marche pas pour la hiérarchie à l'EN comme ailleurs.
- skindiverÉrudit
gunépile a écrit:skindiver a écrit: Qu'il soit parachuté devant des élèves sans avoir un minimum de savoirs disciplinaire ( et non pas de savoir faire comme tu dis) me poserait en revanche plus de soucis.
Certains collègues plus du tout à jour au niveau du savoir disciplinaire marchent sur l'eau quand il s'agit de savoir faire la gestion de classe.
Si on parachutait les contractuels avec quelques munitions et quelques ailiers, ils pourraient s'en tirer sans encombre dès la première semaine.
Nonobstant le reportage dénonce la situation actuelle, qui est la suivante: on les parachute à 1 contre 26 au dessus d'un marécage (que le collègue a déserté depuis plusieurs semaines) sans G.P.S. (les programmes sont obscurs et introuvables), sans gilet pare-balle ni casque (quid de l'assurance ASL?), sans pataugas (il faut savoir faire marcher une séance à différentes vitesses), ni même de ration de combat (où sont les manuels? sur le bureau, trois minutes avant le premier cours). Sans même parler du Famas (si vis pacem para bellum, donc apprendre les nombreuses et salvatrices manoeuvres évasives utiles en classe).
Et ils sont supposés trouver tout cela sur le terrain en le prenant à l'ennemi ?
Que l'on pardonne la métaphore militaire, pas très jolie jolie, qui est un peu trop défilée.
On dirait que tu dis que les enseignants qui ont des savoirs ne sont pas capables d'avoir une bonne gestion de classe.
La base pour avoir un minimum de crédibilité devant les élèves est d'avoir un minimum de connaissances. J'ai le souvenir d'une prof d'anglais qui remplaçait notre prof qui ne savait pas répondre à la moitié des questions de vocabulaire qu'on lui posait. On ne lui a fait absolument aucun cadeau et on lui a pourri son cours le temps de son séjour.
Je suis bien d'accord avec toi concernant la formation qui serait indispensable avant de prendre une classe. Je suis resté contractuel 4 ans, je n'ai eu aucune formation et ma première année n'a pas été facile du tout bien au contraire.
Je ne suis pas d'accord en revanche quand tu dis qu'avec un peu de formation ils s'en tireraient sans encombres dès la première semaine. Je suis persuadé que la gestion de classe, que d'arriver transmettre aux élèves etc. est un travail expérimental qui prend plusieurs années. On teste des façons de faire, certaines marches, d'autres échouent, on modifie, on reteste on se plante une nouvelle fois puis on fini par réussir. Je pense que rares sont les enseignants qui dès leur première semaine de cours n'ont aucune lacune.
Mais je suis intimement persuadé (je pense comme beaucoup d'autres ici) que maitriser sa matière est quand même le premier outil pour réussir à enseigner.
- ChamilNiveau 9
amour a écrit:
A mon avis l'inspecteur est pris entre deux feux: les appels répétés du collège, qui relaie ceux des parents mécontents, et sa mission. L'offre et la demande. L'absence d'un professeur de mathématiques, c'est hélas devenu avant tout, les emplois du temps d'une classe désorganisés, une vie scolaire débordée, et éventuellement des désinscriptions. Il est sans doute bien obligé d'embaucher celui qui postule, et s'en trouve peut-être lui-même très insatisfait.
Ses sentiments personnels (comme les miens d'ailleurs), on en n'a pas grand chose à carrer. Ce qui compte est que ce fonctionnaire d'autorité puisse recruter une personne de manière aussi laxiste. Pour quelqu'un qui a pour principale mission d'évaluer les personnels sous sa responsabilité, c'est professionnellement inacceptable. Sans parler de son absence de contrôle du diplôme, qui est une faute majeure qui pourrait coûter cher à un DRH dans le privé ou dans une collectivité locale.
Mais encore une fois, ne nous faisons pas de souci, il n'y aura probablement aucune conséquence sur sa carrière, il continuera à parler "responsabilité", "autonomie", "résultats", "qualité" à ses subordonnés.
- DanskaProphète
skindiver a écrit:
Je ne suis pas d'accord en revanche quand tu dis qu'avec un peu de formation ils s'en tireraient sans encombres dès la première semaine. Je suis persuadé que la gestion de classe, que d'arriver transmettre aux élèves etc. est un travail expérimental qui prend plusieurs années. On teste des façons de faire, certaines marches, d'autres échouent, on modifie, on reteste on se plante une nouvelle fois puis on fini par réussir. Je pense que rares sont les enseignants qui dès leur première semaine de cours n'ont aucune lacune.
Mais je suis intimement persuadé (je pense comme beaucoup d'autres ici) que maitriser sa matière est quand même le premier outil pour réussir à enseigner.
Je suis absolument d'accord avec ça, moi aussi. La gestion de classe n'est pas toujours évidente, il faut pouvoir tester, essayer des trucs, puis d'autres, le tout sur une durée assez longue. C'est déjà assez délicat avec certaines classes lorsqu'on maîtrise bien son cours ; alors je ne vois pas bien comment un enseignant pourrait se concentrer à la fois sur la gestion de classe s'il doit en même temps consulter ses notes toutes les dix secondes pour savoir ce qu'il doit dire aux élèves (en supposant qu'il ait eu le temps et/ou les capacités de construire des fiches de notes...).
D'autant plus que, comme l'ont déjà fait remarquer certains ici, les élèves peuvent être impitoyables : ils ne laisseront rien passer à un enseignant qui ne connaît pas sa propre discipline - et, pour tout dire, ils n'auraient pas tort !
- the educatorFidèle du forum
Mais il n'y a pas de laxisme, on bouche les trous. L'avantage du contractuel c'est que tu peux changer la rustine tous les trois mois. Le reste peu importe, d'un point de vue systémique il vaut mieux un incompétent que personne en face des classes.Chamil a écrit:Ce serait même un excellent stimulant pour d'autres inspecteurs tentés par le laisser-aller en termes de recrutement de contractuels.
- User20401Vénérable
Tout à fait ! TZR, je remarque qu'à chaque nouvel établissement, les élèves "testent" mes connaissances, en posant plein de questions dans tous les sens. Et plus les élèves sont difficiles, plus ils testent. Un enseignant qui ne maîtrise pas sa discipline (et au delà, même) sera vite débordé, car les élèves ne lui accorderont plus aucun crédit.Danska a écrit:skindiver a écrit:
Je ne suis pas d'accord en revanche quand tu dis qu'avec un peu de formation ils s'en tireraient sans encombres dès la première semaine. Je suis persuadé que la gestion de classe, que d'arriver transmettre aux élèves etc. est un travail expérimental qui prend plusieurs années. On teste des façons de faire, certaines marches, d'autres échouent, on modifie, on reteste on se plante une nouvelle fois puis on fini par réussir. Je pense que rares sont les enseignants qui dès leur première semaine de cours n'ont aucune lacune.
Mais je suis intimement persuadé (je pense comme beaucoup d'autres ici) que maitriser sa matière est quand même le premier outil pour réussir à enseigner.
Je suis absolument d'accord avec ça, moi aussi. La gestion de classe n'est pas toujours évidente, il faut pouvoir tester, essayer des trucs, puis d'autres, le tout sur une durée assez longue. C'est déjà assez délicat avec certaines classes lorsqu'on maîtrise bien son cours ; alors je ne vois pas bien comment un enseignant pourrait se concentrer à la fois sur la gestion de classe s'il doit en même temps consulter ses notes toutes les dix secondes pour savoir ce qu'il doit dire aux élèves (en supposant qu'il ait eu le temps et/ou les capacités de construire des fiches de notes...).
D'autant plus que, comme l'ont déjà fait remarquer certains ici, les élèves peuvent être impitoyables : ils ne laisseront rien passer à un enseignant qui ne connaît pas sa propre discipline - et, pour tout dire, ils n'auraient pas tort !
- zouzFidèle du forum
Un titulaire maitrisant sa discipline n'est donc jamais chahuté...
- gauvain31Empereur
Cicyle a écrit:Tout à fait ! TZR, je remarque qu'à chaque nouvel établissement, les élèves "testent" mes connaissances, en posant plein de questions dans tous les sens. Et plus les élèves sont difficiles, plus ils testent. Un enseignant qui ne maîtrise pas sa discipline (et au delà, même) sera vite débordé, car les élèves ne lui accorderont plus aucun crédit.Danska a écrit:skindiver a écrit:
Je ne suis pas d'accord en revanche quand tu dis qu'avec un peu de formation ils s'en tireraient sans encombres dès la première semaine. Je suis persuadé que la gestion de classe, que d'arriver transmettre aux élèves etc. est un travail expérimental qui prend plusieurs années. On teste des façons de faire, certaines marches, d'autres échouent, on modifie, on reteste on se plante une nouvelle fois puis on fini par réussir. Je pense que rares sont les enseignants qui dès leur première semaine de cours n'ont aucune lacune.
Mais je suis intimement persuadé (je pense comme beaucoup d'autres ici) que maitriser sa matière est quand même le premier outil pour réussir à enseigner.
Je suis absolument d'accord avec ça, moi aussi. La gestion de classe n'est pas toujours évidente, il faut pouvoir tester, essayer des trucs, puis d'autres, le tout sur une durée assez longue. C'est déjà assez délicat avec certaines classes lorsqu'on maîtrise bien son cours ; alors je ne vois pas bien comment un enseignant pourrait se concentrer à la fois sur la gestion de classe s'il doit en même temps consulter ses notes toutes les dix secondes pour savoir ce qu'il doit dire aux élèves (en supposant qu'il ait eu le temps et/ou les capacités de construire des fiches de notes...).
D'autant plus que, comme l'ont déjà fait remarquer certains ici, les élèves peuvent être impitoyables : ils ne laisseront rien passer à un enseignant qui ne connaît pas sa propre discipline - et, pour tout dire, ils n'auraient pas tort !
+1000
Je suis dans le même cas que Cycle et je confirme, alors peut être pas pour tous les établissements ou toutes les classes, mais dans la majorité oui ils me testent aussi (et c'est un vrai bonheur avec mes élèves de 1ère S cette année )
- artemis71Niveau 6
Professeur d'anglais et pour qui l'anglais est ma langue maternelle et dont j'estime que je possède plutôt une bonne maîtrise, les élèves, en règle générale, ne doutent pas et ne testent pas trop mes connaissances. Mais je me mets toujours en question et trouve que le métier n'est pas évident malgré tout. J'éprouve souvent le sentiment de ne pas être un bon prof, mais je ne sais pas si c'est juste mon imagination.
- mafalda16Modérateur
zouz a écrit:Un titulaire maitrisant sa discipline n'est donc jamais chahuté...
Ce n'est pas ce que dit Cicyle, elle dit, et je suis parfaitement d'accord avec elle, que la maîtrise disciplinaire est la base, le point de départ. Et les élèves n'aiment pas se rendre compte qu'ils ont face à eux quelqu'un qui a une maîtrise très approximative des connaissances à transmettre. Je me souviens élève en 1ères d'avoir eu un remplaçant qui nous a laissé en cours pour aller vérifier un calcul basique, il a perdu à nos yeux, et en 3 min, toute la crédibilité qu'on était pourtant prêt à lui accorder. Le reste de l'année fut longue pour lui, pour nous aussi.
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