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- la beletteNiveau 2
Bonjour,
Pardon si mon message fait un peu "confessionnal" mais j'ai besoin de conseils. Nouvelle depuis cette rentrée dans un collège très similaire à mon ancien au point de vue des élèves (ultra tranquille, pas de problème de discipline) je me trouve confrontée à deux classes de troisième de bons, voire très bons élèves. Mais je m'aperçois depuis quelques semaines avec horreur qu'ils sont incapables de répondre à des questions en faisant des phrases, qu'ils n'ont jamais entendu parler de proposition relative (mais vraiment pas!)... J'ai donc refait en AP un travail autour de la méthodologie dont ils n'ont pour la plupart tenu aucun compte dans le devoir fait la semaine dernière. Et surtout j'ai droit à des "ouais, mais avec Mme Machin (la diva du collège, devant laquelle tout le monde se prosterne, sympa, par ailleurs) on faisait pas comme ça, on n'avait pas des notes pareilles, c'est trop dur, c'est trop long...". J'ai regardé leurs bulletins, c'est vrai : les notes sont très bonnes. Il n'empêche qu'ils ne savent pas faire de phrases, qu'ils s'enferrent dans la remise en cause de ma triste personne, et moi, je finis par m'énerver. Je n'en suis pas encore à "Si vous ne faites pas ce que je vous dis, ça va chier des bulles", mais pas loin... Même chose pour les connaissances. Mme Machin, toujours elle, leur a dit que le lyrisme, c'était la poésie qu'on pouvait chanter. Je leur ai expliqué que c'était un peu court, qu'on pouvait chanter n'importe quoi y compris le botin si on en avait envie, mais rien à faire ; c'est la définition de Mme Machin que je retrouve dans les devoirs.
Je comprends bien qu'il y a une certaine adaptation quand on change d'établissement, qu'il faut se refaire une réputation, mais là, je me sens profondément remise en question (14 ans dans le même bahut, je n'ai jamais été bousculée comme ça. J'étais peut-être même la Mme Machin d'un autre collègue!), je me trouve complètement désemparée. Je ne veux pas de bras de fer avec ces classes mais on y vient et je ne sais plus comment me sortir de ce guêpier. Ajoutons à ça que je me laisse déborder par les bavardages que je ne parviens pas à endiguer (ca aussi, c'est nouveau), ce qui fait que les très bons élèves commencent à me regarder de travers. Jamais je n'ai eu ce genre de rapport avec des élèves. J'attends la volée de bois vert que je vais prendre des parents! Les collègues sont très peu causants avec les nouveaux et se cantonnent à des "oh, mais ils sont tellement gentils...".
Ma mutation est déjà un fiasco sur le plan personnel, passons, mais l'échec que je vis avec ces deux classes me donne l'impression d'être la dernière des quiches.
Dites-moi ce que vous pensez de tout ça, si vous avez un moment...
Pardon si mon message fait un peu "confessionnal" mais j'ai besoin de conseils. Nouvelle depuis cette rentrée dans un collège très similaire à mon ancien au point de vue des élèves (ultra tranquille, pas de problème de discipline) je me trouve confrontée à deux classes de troisième de bons, voire très bons élèves. Mais je m'aperçois depuis quelques semaines avec horreur qu'ils sont incapables de répondre à des questions en faisant des phrases, qu'ils n'ont jamais entendu parler de proposition relative (mais vraiment pas!)... J'ai donc refait en AP un travail autour de la méthodologie dont ils n'ont pour la plupart tenu aucun compte dans le devoir fait la semaine dernière. Et surtout j'ai droit à des "ouais, mais avec Mme Machin (la diva du collège, devant laquelle tout le monde se prosterne, sympa, par ailleurs) on faisait pas comme ça, on n'avait pas des notes pareilles, c'est trop dur, c'est trop long...". J'ai regardé leurs bulletins, c'est vrai : les notes sont très bonnes. Il n'empêche qu'ils ne savent pas faire de phrases, qu'ils s'enferrent dans la remise en cause de ma triste personne, et moi, je finis par m'énerver. Je n'en suis pas encore à "Si vous ne faites pas ce que je vous dis, ça va chier des bulles", mais pas loin... Même chose pour les connaissances. Mme Machin, toujours elle, leur a dit que le lyrisme, c'était la poésie qu'on pouvait chanter. Je leur ai expliqué que c'était un peu court, qu'on pouvait chanter n'importe quoi y compris le botin si on en avait envie, mais rien à faire ; c'est la définition de Mme Machin que je retrouve dans les devoirs.
Je comprends bien qu'il y a une certaine adaptation quand on change d'établissement, qu'il faut se refaire une réputation, mais là, je me sens profondément remise en question (14 ans dans le même bahut, je n'ai jamais été bousculée comme ça. J'étais peut-être même la Mme Machin d'un autre collègue!), je me trouve complètement désemparée. Je ne veux pas de bras de fer avec ces classes mais on y vient et je ne sais plus comment me sortir de ce guêpier. Ajoutons à ça que je me laisse déborder par les bavardages que je ne parviens pas à endiguer (ca aussi, c'est nouveau), ce qui fait que les très bons élèves commencent à me regarder de travers. Jamais je n'ai eu ce genre de rapport avec des élèves. J'attends la volée de bois vert que je vais prendre des parents! Les collègues sont très peu causants avec les nouveaux et se cantonnent à des "oh, mais ils sont tellement gentils...".
Ma mutation est déjà un fiasco sur le plan personnel, passons, mais l'échec que je vis avec ces deux classes me donne l'impression d'être la dernière des quiches.
Dites-moi ce que vous pensez de tout ça, si vous avez un moment...
- JennyMédiateur
Je pense que la première année dans un nouveau collège est toujours plus difficile, il faut que tu relativises.
Quand aux remarques, je coupe court et leur dit juste : "Tu vois Mme Machin là ? non, donc avec moi, on fait comme ça et c'est tout". Pour les définitions, je leur dirais juste qu'ils sont plus grands et qu'on ajoute des choses à la définition sans pour autant critiquer ta collègue.
Quand aux remarques, je coupe court et leur dit juste : "Tu vois Mme Machin là ? non, donc avec moi, on fait comme ça et c'est tout". Pour les définitions, je leur dirais juste qu'ils sont plus grands et qu'on ajoute des choses à la définition sans pour autant critiquer ta collègue.
- Reine MargotDemi-dieu
Couper court: "avec Mme Machin c'était comme ça, je ne suis pas Mme Machin, je fais comme ça".
Ils continuent s'ils voient que tu es touchée.
Ils continuent s'ils voient que tu es touchée.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- RequiemForADreamNeoprof expérimenté
Leur demander si ils sont certains que madame Machin corrigera leur copie de Brevet en fin d'année ou le bac de français un peu plus tard ?
Bref, pas mieux que Jenny et Reine Margot : tu leur donne tes attentes, ils connaissent tes attentes et donc tu fais en conséquence. Bon courage la belette !
Bref, pas mieux que Jenny et Reine Margot : tu leur donne tes attentes, ils connaissent tes attentes et donc tu fais en conséquence. Bon courage la belette !
- OlympiasProphète
Jenny a écrit:IJe pense que la première année dans un nouveau collège est toujours plus difficile, il faut que tu relativises.
Quand aux remarques, je coupe court et leur dit juste : "Tu vois Mme Machin là ? non, donc avec moi, on fait comme ça et c'est tout". Pour les définitions, je leur dirais juste qu'ils sont plus grands et qu'on ajoute des choses à la définition sans pour autant critiquer ta collègue.
Ensuite tu les fais écrire le plus possible et tu leur interdis de parler. Non mais ! Ils écrivent avec leurs pieds et ils contestent ????
- DesolationRowEmpereur
la belette a écrit: Mme Machin, toujours elle, leur a dit que le lyrisme, c'était la poésie qu'on pouvait chanter. Je leur ai expliqué que c'était un peu court, qu'on pouvait chanter n'importe quoi y compris le botin si on en avait envie, mais rien à faire ; c'est la définition de Mme Machin que je retrouve dans les devoirs.
C'est inepte, comme définition, non ?
- gauvain31Empereur
DesolationRow a écrit:la belette a écrit: Mme Machin, toujours elle, leur a dit que le lyrisme, c'était la poésie qu'on pouvait chanter. Je leur ai expliqué que c'était un peu court, qu'on pouvait chanter n'importe quoi y compris le botin si on en avait envie, mais rien à faire ; c'est la définition de Mme Machin que je retrouve dans les devoirs.
C'est inepte, comme définition, non ?
Tssss on ne critique pas. Si Madame Machin l'a dit , c'est que c'est vrai
- la beletteNiveau 2
Ben voui, c'est ce que j'ai essayé de leur faire comprendre avec des gants... Les "textes" de Black M sont beuglés chantés, ça n'en fait pas du lyrisme!
- NadejdaGrand sage
Après, ils n'ont peut-être retenu que ce qui les arrange... Je n'ose imaginer ce que mes élèves d'une année à l'autre retiennent de mes cours... !
Pour le reste, c'est une situation assez classique (nouvelle dans l'établissement, dans un collège où les élèves se sentent comme dans un cocon - il ne faudrait pas trop bousculer leurs habitudes !). Ils finiront par oublier Mme Machin
Pour le reste, c'est une situation assez classique (nouvelle dans l'établissement, dans un collège où les élèves se sentent comme dans un cocon - il ne faudrait pas trop bousculer leurs habitudes !). Ils finiront par oublier Mme Machin
- lisette83Érudit
Est-ce que la mutation que vous qualifiez d'"échec" sur le plan personnel ne vous rend pas plus sensible aux retours des élèves ?
Faites la part des choses, ce n'est "que" du professionnel et vous avez prouvé vos compétences.
Faites la part des choses, ce n'est "que" du professionnel et vous avez prouvé vos compétences.
- la beletteNiveau 2
Si, très certainement, mais pas seulement. Je sais que l'excès de remise en question est aussi néfaste que son absence... J'y travaille ! L'impression que tout part à vau-l'eau est compliquée à gérer...lisette83 a écrit:Est-ce que la mutation que vous qualifiez d'"échec" sur le plan personnel ne vous rend pas plus sensible aux retours des élèves ?
Faites la part des choses, ce n'est "que" du professionnel et vous avez prouvé vos compétences.
- InvitéInvité
D'accord avec Jenny, les choses devraient peu à peu se mettre en place. Les élèves testent toujours en début d'année, qui plus est les professeurs qu'ils ne connaissent pas. En effet il faut leur rétorquer que la difficulté du travail sera croissante, qu'ils sont plus grands et qu'ils auront beaucoup de choses à apprendre. Quant au fameux "c'était mieux avant", je l'ai toujours pris à la légère (peut-être est-ce une question de personnalité) en répondant: "eh oui, c'est terrible, je vous plains, vous allez passer une année atroce avec moi! "
Ne vous inquiétez pas!
Ne vous inquiétez pas!
- ChocolatGuide spirituel
Pas mieux que Jenny et Reine !
Ne te laisse pas faire, fais-toi confiance et remets-les à leur place d'élèves avec assurance.
Et si jamais ils te ressortent du "Madame Machin a dit" tu leur réponds que cela t'étonnerait que ce soit le cas !
Ne te laisse pas faire, fais-toi confiance et remets-les à leur place d'élèves avec assurance.
Et si jamais ils te ressortent du "Madame Machin a dit" tu leur réponds que cela t'étonnerait que ce soit le cas !
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- LizdarcyFidèle du forum
Avez vous remarqué l'adoration que développent les élèves pour leurs enseignants de 6e une fois en 4e ou 3e ? C'est l'empreinte du poussin qui considère comme sa moman le premier enseignant qu'il a eu.
- ChocolatGuide spirituel
:lol:
Ça, c'est vrai !
Ça, c'est vrai !
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- la beletteNiveau 2
Oui, c'est très juste !Lizdarcy a écrit:Avez vous remarqué l'adoration que développent les élèves pour leurs enseignants de 6e une fois en 4e ou 3e ? C'est l'empreinte du poussin qui considère comme sa moman le premier enseignant qu'il a eu.
Mais je ne voudrais pas que mes interrogations passent pour une blessure d'orgueil. Ils ne m'apprécient pas, pas grave ! Ce ne seront pas les premiers ni les derniers. Mais c'est que je n'arrive pas à leur faire admettre de changer leur façon de faire : ce n'est pas de l'incapacité de leur part, mais du refus. C'est ça surtout qui me rend chèvre !
- InvitéInvité
Jenny a écrit:Je pense que la première année dans un nouveau collège est toujours plus difficile, il faut que tu relativises.
Oui, j'en avais bavé dans mon collège actuel.
Au fil des ans, même si je suis toujours un peu en marge par rapport à mes collègues, je fais de plus en plus office de Mme Machin pour les élèves même si je leur fais beaucoup de grammaire et leur donne la vraie définition du lyrisme.
Mais la première année, il me semble qu'on me comparait aussi avec les autres enseignants, et puis je n'avais pas ma salle, et puis "Qu'est-ce que c'est ? Qui c'est donc ? Qui c'est cette prof-là ?" Ils testent.
- MinosNiveau 5
D'autant qu'il ne faut pas sous-estimer la flemme déguisée sous du "Avec Mme Machin on faisait comme ça", même pour de très bons élèves.
Pour ce qui est de la notation, j'ai parfois le sentiment que certains collègues "surnotent" les élèves. Pédagogie positive, façon d'acheter la paix? Quoi qu'il en soit, ils râlent ou ne comprennent pas lorsqu'ils passent à une notation plus stricte, d'autant qu'ils considèrent souvent la notation comme une science exacte.
Pour ce qui est de la notation, j'ai parfois le sentiment que certains collègues "surnotent" les élèves. Pédagogie positive, façon d'acheter la paix? Quoi qu'il en soit, ils râlent ou ne comprennent pas lorsqu'ils passent à une notation plus stricte, d'autant qu'ils considèrent souvent la notation comme une science exacte.
- oreHabitué du forum
Tout à fait exact.Lizdarcy a écrit:Avez vous remarqué l'adoration que développent les élèves pour leurs enseignants de 6e une fois en 4e ou 3e ? C'est l'empreinte du poussin qui considère comme sa moman le premier enseignant qu'il a eu.
- micaschisteMonarque
Cela s'appelle l'efffet Tip-TopLizdarcy a écrit:Avez vous remarqué l'adoration que développent les élèves pour leurs enseignants de 6e une fois en 4e ou 3e ? C'est l'empreinte du poussin qui considère comme sa moman le premier enseignant qu'il a eu.
Sinon courage !
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"Il ne sert à rien à l'homme de gagner la Lune s'il vient à perdre la Terre". François Mauriac
"Pick a star in the dark horizon and follow the light "
- IphigénieProphète
Ne vous inquiétez pas: une mere d'élève de première m'a expliqué un jour ô combien sa fille avait de bonnes notes avec le prof de seconde qui savait mieux s'y prendre jusqu'à ce qu'elle comprenne les coups de coude de sa fille: je l'avais eue en seconde...
- la beletteNiveau 2
Alors ça, c'est du grand art ! Merci de m'avoir fait tant rire !
- IphigénieProphète
C'est comme ça qu'en vieillissant on devient plus cool dans ce métier... :lol:
- JennyMédiateur
Iphigénie a écrit:Ne vous inquiétez pas: une mere d'élève de première m'a expliqué un jour ô combien sa fille avait de bonnes notes avec le prof de seconde qui savait mieux s'y prendre jusqu'à ce qu'elle comprenne les coups de coude de sa fille: je l'avais eue en seconde...
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