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- Docteur OXGrand sage
http://www.lemonde.fr/campus/article/2016/10/11/en-seine-saint-denis-le-sacerdoce-des-professeurs-stagiaires_5011584_4401467.html
Elodie, jeune professeure à Epinay-Sur Seine, dresse le même constat : « Nous n’avons pas suffisamment de manuels à distribuer à des enfants dont les parents n’ont pas les moyens de les acheter. Mais nous disposons de tablettes numériques ! »
- Hervé HervéFidèle du forum
L'article est effrayant
Entre celle qui se lance dans une aventure insensée :
C'est atterrant...
Entre celle qui se lance dans une aventure insensée :
Et le niveau des recalés à un concours avec 60% s'admisComme Benoît, Hélène, 44 ans, alsacienne, a rejoint la Seine-Saint- Denis en urgence, sans préparation. « J’ai reçu un appel de l’académie le vendredi soir de la semaine de rentrée. Admise sur la liste complémentaire, je devais faire un remplacement dès le lundi suivant. » La mère de deux enfants a donc eu 48 heures pour quitter Strasbourg, rejoindre le Blanc-Mesnil, trouver un logement, scolariser son fils et sa fille…
L’académie francilienne est une porte d’entrée de secours pour nombre de recalés des académies de province. Du fait du concours complémentaire, et de son taux de réussite au concours classique, qui est, chaque année ou presque, le plus élevé de France : alors que seulement 10 % des candidats présents aux épreuves sont admis en Corse, le taux dépasse les 60 % à Créteil.
C'est atterrant...
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« Et je demande aux économistes politiques, aux moralistes, s’ils ont déjà calculé le nombre d’individus qu’il est nécessaire de condamner à la misère, à un travail disproportionné, au découragement, à l’infantilisation, à une ignorance crapuleuse, à une détresse invincible, à la pénurie absolue, pour produire un riche ? » (Almeida Garrett cité parJosé Saramago).
- Fesseur ProGuide spirituel
+ 1Hervé Hervé a écrit:L'article est effrayant
On avait bien compris qu'on allait droit dans le mur.
Mais pas aussi rapidement.
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Pourvu que ça dure...
- InvitéInvité
Fesseur Pro a écrit:+ 1Hervé Hervé a écrit:L'article est effrayant
On avait bien compris qu'on allait droit dans le mur.
Mais pas aussi rapidement.
Oui, je l'ai lu hier soir, j'étais horrifiée également. Dormir dans une voiture???
- gauvain31Empereur
Oui c'est absolument horrible. Mais pas rare..... cela aurait pu m'arriver... j'ai été nommé au dernier moment et j'ai trouvé l'appart qu'en novembre. J'ai donc dormi à l'hôtel.... ma chance a été d'être dans le Gers à côté de mon lieu de formation (IUFM d'Auch). Il y avait un partenariat entre l'IUFM et un hôtel. Je payais à l'époque l'équivalent de 11 euros la nuit... et heureusement, car je n'avais plus rien dans le compte en banque (n'ayant pas eu les bourses d'agreg, j'ai fini à découvert.....). Mais la famille n'était pas loin....... Alors enseigner à plusieurs centaines de km de ses proches dans ces conditions et avec les mômes que l'on connaît est absolument inhumain
- PaddyHabitué du forum
La Ministre s'en fout. Du moment qu'il y a quelqu'un devant les gosses, tout le reste n'est que littérature.
- InvitéInvité
Inhumain, oui, c'est le mot. C'est très bien que ce genre d'article paraisse. Et comment manger, se laver ? C'est de la folie, jamais je n'aurais tenu dans ces conditions.
- VicomteDeValmontGrand sage
Je trouve que ce article est très bien, il rend concrètes la paupérisation des enseignants et les difficultés rencontrées par les stagiaires.
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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- DesolationRowEmpereur
L'article est terrifiant. Bon courage aux collègues qui doivent faire face à ce genre de difficultés.
- RendashBon génie
Quelle horreur.
...et quel scoop, également. Merde, ça fait des années qu'on le dit, et que les ministres successifs s'en foutent éperdument. Entre les stagiaires et les contractuels obligés d'aller pointer aux Restos du Coeur faute d'être payé correctement, ou simplement en temps et en heure, et les collègues qui pioncent à l'hôtel ou dans leur voiture, quand ils en ont une... C'est une honte absolue, en particulier pour un gouvernement soi-disant de gauche et qui prétend accorder une importance particulière à l'école. Ha, pour les tablettes, il y en a, des ronds. Pour filer des susucres aux larbins, y'en a, des ronds.
...et quel scoop, également. Merde, ça fait des années qu'on le dit, et que les ministres successifs s'en foutent éperdument. Entre les stagiaires et les contractuels obligés d'aller pointer aux Restos du Coeur faute d'être payé correctement, ou simplement en temps et en heure, et les collègues qui pioncent à l'hôtel ou dans leur voiture, quand ils en ont une... C'est une honte absolue, en particulier pour un gouvernement soi-disant de gauche et qui prétend accorder une importance particulière à l'école. Ha, pour les tablettes, il y en a, des ronds. Pour filer des susucres aux larbins, y'en a, des ronds.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- HimpyExpert spécialisé
Sans argent et/ou sans soutien financier familial il est très difficile de débuter dans le métier, encore plus à de nombreux km de chez soi... Je parle d’expérience...
Alors si on ajoute à cela les conditions du métier, surtout dans ces académies sinistrées... c'est sur que le recrutement est maigre...
Alors si on ajoute à cela les conditions du métier, surtout dans ces académies sinistrées... c'est sur que le recrutement est maigre...
- RendashBon génie
Au passage, M. Eric Nunès, le terme qui convient pour qualifier la situation que vous décrivez n'est pas sacerdoce, mais calvaire.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- gauvain31Empereur
Rendash a écrit:Au passage, M. Eric Nunès, le terme qui convient pour qualifier la situation que vous décrivez n'est pas sacerdoce, mais calvaire.
Je dirais un chemin de croix car la souffrance est affreusement longue
- Docteur OXGrand sage
Rendash a écrit:Au passage, M. Eric Nunès, le terme qui convient pour qualifier la situation que vous décrivez n'est pas sacerdoce, mais calvaire.
Le sacerdoce est lié au sacrifice...
- LefterisEsprit sacré
Pour être le plus objectif possible , ce problème touche l'ensemble de la FP, et depuis longtemps. J'ai moi-même été, bien avant d'être enseignant, un court temps en foyer, puis un temps certain en meublé insalubre, avant de trouver pour un certain temps un appart pourri . Des fonctionnaires louaient des caravanes dans des campings, loin de l'agglomération, parfois à deux .
Aujourd'hui, on le dit peu, mais des lauréats d'emplois de catégorie C démissionnent en masse et préfèrent trouver un emploi dans leur région, parce qu'ils ne peuvent plus se loger, notamment dans les grandes métropoles. Ce qui fait le lit de la politique du CDD dans la FP, parce qu'on trouve toujours à recruter un chômeur local qui ne dira rien.
Là où l'on voit que la situation est dramatique, c'est que ça touche désormais la catégorie A.
Mais ce sont des fonctionnaires, donc par principe des nantis.
Aujourd'hui, on le dit peu, mais des lauréats d'emplois de catégorie C démissionnent en masse et préfèrent trouver un emploi dans leur région, parce qu'ils ne peuvent plus se loger, notamment dans les grandes métropoles. Ce qui fait le lit de la politique du CDD dans la FP, parce qu'on trouve toujours à recruter un chômeur local qui ne dira rien.
Là où l'on voit que la situation est dramatique, c'est que ça touche désormais la catégorie A.
Mais ce sont des fonctionnaires, donc par principe des nantis.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- RendashBon génie
Docteur OX a écrit:Rendash a écrit:Au passage, M. Eric Nunès, le terme qui convient pour qualifier la situation que vous décrivez n'est pas sacerdoce, mais calvaire.
Le sacerdoce est lié au sacrifice...
Il n'y a pas sacrifice, en l'occurrence, puisque la situation n'est pas consentie : pour ça, il faudrait que les stagiaires en aient été informés.
Non, ça leur tombe sur le coin du nez, et ils souffrent, et ils encaissent. Ou pas.
Heureusement, il y a les IEN et les CPC pour les aider et les encadrer
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Docteur OXGrand sage
Rendash a écrit:Docteur OX a écrit:Rendash a écrit:Au passage, M. Eric Nunès, le terme qui convient pour qualifier la situation que vous décrivez n'est pas sacerdoce, mais calvaire.
Le sacerdoce est lié au sacrifice...
Il n'y a pas sacrifice, en l'occurrence, puisque la situation n'est pas consentie : pour ça, il faudrait que les stagiaires en aient été informés.
Non, ça leur tombe sur le coin du nez, et ils souffrent, et ils encaissent. Ou pas.
Heureusement, il y a les IEN et les CPC pour les aider et les encadrer
Ok, on est d'accord. Moi je parlais vocabulaire religieux.
- Docteur OXGrand sage
Lefteris a écrit:Pour être le plus objectif possible , ce problème touche l'ensemble de la FP, et depuis longtemps. J'ai moi-même été, bien avant d'être enseignant, un court temps en foyer, puis un temps certain en meublé insalubre, avant de trouver pour un certain temps un appart pourri . Des fonctionnaires louaient des caravanes dans des campings, loin de l'agglomération, parfois à deux .
Aujourd'hui, on le dit peu, mais des lauréats d'emplois de catégorie C démissionnent en masse et préfèrent trouver un emploi dans leur région, parce qu'ils ne peuvent plus se loger, notamment dans les grandes métropoles. Ce qui fait le lit de la politique du CDD dans la FP, parce qu'on trouve toujours à recruter un chômeur local qui ne dira rien.
Là où l'on voit que la situation est dramatique, c'est que ça touche désormais la catégorie A.
Mais ce sont des fonctionnaires, donc par principe des nantis.
Chez nous, une AED est devenue PE du jour au lendemain. 3 jours de "formation" et basta. On se fout du monde. Et tant pis pour les enfants.
- VicomteDeValmontGrand sage
Cela dit, ces situations sont logiques dans la mesure où les stagiaires sont envoyés à l'autre bout du pays, payés au SMIC (mais pas avant la fin septembre). Sans ressource, comment peut-on assumer cette situation tragique après avoir enduré 4 ou 5 ans d'études supérieures avec moins que rien pour vivre lorsqu'on vient de condition modeste?
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Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- SaphyrNiveau 9
Pour avoir été envoyée à 8000km, alors qu'il y avait de nombreux postes vacants dans mon académie d'origine, j'imagine qu'il y a la satisfaction d'avoir enfin un travail stable.VicomteDeValmont a écrit:Cela dit, ces situations sont logiques dans la mesure où les stagiaires sont envoyés à l'autre bout du pays, payés au SMIC (mais pas avant la fin septembre). Sans ressource, comment peut-on assumer cette situation tragique après avoir enduré 4 ou 5 ans d'études supérieures avec moins que rien pour vivre lorsqu'on vient de condition modeste?
Et pourtant, les 6 premiers mois, je me maudissais en pensant que j'aurais mieux fait de rester chez moi, car le billet d'avion était à ma charge (1200 euros à la fin du mois d'août, alors que j'étais sans ressources) et que j'ai dû être hébergée les deux premiers mois, car je n'ai connu mon affection que fin juillet...
Autant dire qu'on survit et qu'on attend des jours meilleurs. Ceci dit, dans le second degré la perspective d'une mutation est envisageable alors que dans le premier degré c'est la croix et la bannière!
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"Ecoutez, mon vieux, peu importe qu'un homme vive trente ou cent ans, dans la mesure où il fait quelque chose qui en vaut la peine avant de casser sa pipe", Etats d'urgence, André Brink.
“I'm right and you're wrong, I'm big and you're small, and there's nothing you can do about it.”, Matilda, Roald Dahl
- DaphnéDemi-dieu
Lefteris a écrit:Pour être le plus objectif possible , ce problème touche l'ensemble de la FP, et depuis longtemps. J'ai moi-même été, bien avant d'être enseignant, un court temps en foyer, puis un temps certain en meublé insalubre, avant de trouver pour un certain temps un appart pourri . Des fonctionnaires louaient des caravanes dans des campings, loin de l'agglomération, parfois à deux .
Aujourd'hui, on le dit peu, mais des lauréats d'emplois de catégorie C démissionnent en masse et préfèrent trouver un emploi dans leur région, parce qu'ils ne peuvent plus se loger, notamment dans les grandes métropoles. Ce qui fait le lit de la politique du CDD dans la FP, parce qu'on trouve toujours à recruter un chômeur local qui ne dira rien.
Là où l'on voit que la situation est dramatique, c'est que ça touche désormais la catégorie A.
Mais ce sont des fonctionnaires, donc par principe des nantis.
Exact.
Il y a 42 ans j'ai débuté dans un trou où il n'y avait pas de logement, je n'avais pas de voiture, j'ai logé à l'hôtel pendant un trimestre. J'avais un prix au mois et je mangeais à la cantine les jours où elle fonctionnait.
Bon je n'avais pas d'enfant avec moi, c'était plus facile.
- VicomteDeValmontGrand sage
Cela dit, l'hôtel dans un trou et en plus il y a 42 ans devait être beaucoup plus abordable qu'aujourd'hui avec le traitement qu'on connaît, et en Ile de France.
Personne ne pourrait se payer ca aujourd'hui, encore moins trois mois!
Personne ne pourrait se payer ca aujourd'hui, encore moins trois mois!
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Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- JennyMédiateur
Quelle honte !
Bravo au journaliste.
- DaphnéDemi-dieu
VicomteDeValmont a écrit:Cela dit, l'hôtel dans un trou et en plus il y a 42 ans devait être beaucoup plus abordable qu'aujourd'hui avec le traitement qu'on connaît, et en Ile de France.
Personne ne pourrait se payer ca aujourd'hui, encore moins trois mois!
Je n'étais pas en IDF :lol:
Quand je dis un trou c'était un trou, il n'y avait pas le train.
L'hôtel me faisait payer l'équivalent de 10 nuits par mois puisqu'on ne changeait pas les draps tous les jours.
- LefterisEsprit sacré
Ou alors un hôtel de passe en participant activement à son fonctionnement pour payer sa chambre.VicomteDeValmont a écrit:Cela dit, l'hôtel dans un trou et en plus il y a 42 ans devait être beaucoup plus abordable qu'aujourd'hui avec le traitement qu'on connaît, et en Ile de France.
Personne ne pourrait se payer ca aujourd'hui, encore moins trois mois!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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