Les sciences de l'éducation : qu'en pensez-vous ?

Bonjour,

J'aimerais lancer une discussion concernant les sciences de l'éducation. Je passe beaucoup de temps à lire les messages postés sur Neo et parfois une allusion est faite aux sciences de l'éducation. Souvent en mal. De temps en temps, une remarque sur P.Meirieu. Des allusions aux "sciences de l'éduk", au doctorat en sciences de l'éducation, ...

J'ai du mal à cerner cette discpline, si s'en est réellement une. Qu'apprend-on en Licence de SE ? Pour faire quoi ?

Je crois que ça serait hors charte :censure:

mateo6988 a écrit:Bonjour,

J'aimerais lancer une discussion concernant les sciences de l'éducation. Je passe beaucoup de temps à lire les messages postés sur Neo et parfois une allusion est faite aux sciences de l'éducation. Souvent en mal. De temps en temps, une remarque sur P.Meirieu. Des allusions aux "sciences de l'éduk", au doctorat en sciences de l'éducation, ...

J'ai du mal à cerner cette discpline, si s'en est réellement une. Qu'apprend-on en Licence de SE ? Pour faire quoi ?

Je pense qu'il s'agit d'une filière qui recrute principalement chez les ratés déçus des autres disciplines quelles qu'elles soient, et qui en tire la jalousie aigrie le recul critique et la hargne finesse dialectique indispensables à la construction d'une science autoproclamée discipline des disciplines.

Cette discipline prometteuse s'accompagne souvent d'un parfum d'ambiance appelé "sciences cognitives". Mais là attention, on est du côté des sciences dures.

Globalement, mon idée nuancée, fine et argumentée est la suivante : c'est là où vont les nuls qui ont constaté leur incapacité à travailler sérieusement. Je n'exclus pas radicalement que des exceptions existent, comme je n'exclus pas radicalement l'existence de licornes ; seulement j'attends toujours d'en rencontrer.

La question de mateo ne me paraît pas dépourvue d'intérêt, mais je doute que l'on obtienne par ici des intervenants pour donner suite. Après, y'a bien des gens qui aiment souffrir...

Par contre "pour faire quoi ?", je connais un master où on en trouve beaucoup...

Grosso modo, ce sont ceux qui apprennent comment faire ce qu'ils ne feront jamais par des gens qui ne l'ont jamais fait et qui ensuite viennent dire à ceux qui font comment ils devraient faire selon leurs modèles théoriques parfaits.

J'ai suivi un master 1 sciences de l'éducation l'an dernier avec Lille 3 qui est une excellente faculté.

Les sciences de l'éducation sont pluridisciplinaires permettant une approche transversale des problématiques liées à l'éducation à travers la sociologie, la psycho, la philosophie, etc..
Elles nous invitent à élargir notre culture générale, à une re-contextualisation de l'éducation au sens large dans l'Histoire, et à une prise de distance sur nos pratiques professionnelles, une déconstruction des problèmes éducatifs,à une pratique réfléxive, choses qui me paraissent fondamentales dans notre métier.

Parler d'une filière pour les ratés c'est proscrire l'importance de cette théorisation de l'éducation c'est aller au travail avec des oeillères ...

Je crois que le terme idoine est : lol.

Les recherches sur les Sciences de l'Education seraient intéressantes si elles n'étaient pas systématiquement utilisées pour légitimer une casse généralisée du service public d'éducation et si elles ne prescrivaient pas de façon autoritaire des méthodes aux enseignants qui eux sont sur le terrain.

EG2016 a écrit:J'ai suivi un master 1 sciences de l'éducation l'an dernier avec Lille 3 qui est une excellente faculté.

Les sciences de l'éducation sont pluridisciplinaires permettant une approche transversale des problématiques liées à l'éducation à travers la sociologie, la psycho, la philosophie, etc..
Elles nous invitent à élargir notre culture générale, à une re-contextualisation de l'éducation au sens large dans l'Histoire, et à une prise de distance sur nos pratiques professionnelles,  une déconstruction des problèmes éducatifs,à une pratique réfléxive, choses qui me paraissent fondamentales dans notre métier.

Parler d'une filière pour les ratés c'est proscrire l'importance de cette théorisation de l'éducation c'est aller au travail avec des oeillères ...

Bref un truc de touche-à-tout qui au final ne sait faire correctement ni de l'histoire, ni de la psychologie, ni de la philosophie, ni de la sociologie.
Une machine à buzzwords pour paraître intelligent (au moins 10 en 3 lignes), qui emprunte à tous et n'est au final rien.

Désolation Row et Leodagan : :lol:

EG2016: c'est peut-être fort intéressant (il y a dix ans, à l'iufm, la stagiaire que j'étais a beaucoup mangé de sciences de l'education, disons poliment que cela faisait passer le temps) mais tout ce que j'ai entendu s'est lamentablement écroulé à l'epreuve du réel...

Zagara, tes propos sont bien sévères et réducteurs.
Comment pouvons nous être enseignant et défendre un discours aussi péjoratif sur la théorie, les connaissances ! C'est ce que ns devons défendre chaque jour devant nos élèves.
"Madame mais ça sert à quoi de savoir ça ?" ....
Les profs ne sont pas que des hommes et des femmes d'action, nous sommes avant tout des praticiens réflexifs !

Maldoror1,
Toutes les facultés ne se valent pas non plus.

J'ai étudié en Master 1 non pas à l'ESPE mais en cursus univ "classique".
Ds les prochaines semaines, je pourrai avoir un regard critique sur la théorie dispensée à l'ESPE

EG2016 a écrit:Zagara, tes propos sont bien sévères et réducteurs.
Comment pouvons nous être enseignant et défendre un discours aussi péjoratif sur la théorie, les connaissances ! C'est ce que ns devons défendre chaque jour devant nos élèves.
"Madame mais ça sert à quoi de savoir ça ?" ....
Les profs ne sont pas que des hommes et des femmes d'action, nous sommes avant tout des praticiens réflexifs !

Oui mais comme dit plus haut, quand beaucoup de choses qui te sont dites à l'IUFM par des théoriciens qui ne voient plus une classe depuis 20 ans se révèlent inapplicables et inefficaces...

EG2016 a écrit:Zagara, tes propos sont bien sévères et réducteurs.
Comment pouvons nous être enseignant et défendre un discours aussi péjoratif sur la théorie, les connaissances ! C'est ce que ns devons défendre chaque jour devant nos élèves.
"Madame mais ça sert à quoi de savoir ça ?" ....
Les profs ne sont pas que des hommes et des femmes d'action, nous sommes avant tout des praticiens réflexifs !

Je défends les connaissances. Je ne défends pas des fainéants dont le complexe de supériorité est tel qu'ils croient qu'en faisant 100 fois 1% de chaque sujet ils sauront aborder correctement chacun d'eux. Les sciences de l'éduc c'est le MacDo de la connaissance.

Et dans les faits, je n'ai jamais vu un seul "théoricien de l'éducation" dire quelque chose de pertinent sur la pratique professorale, tout bonnement car ils n'ont aucune donnée empirique sur le sujet. Donc ils brassent du vent.

3eme élément qui me fait détester cette matière : les idées des "sciences de l'éduc" ont présidé aux réformes des dernières années, qui, comme tout le monde le sait, sont de grandes réussites.

Je rejoins ce qui est dit plus haut : en bref, une pseudo-science, fabriquée de toute pièce récemment , avec les fromages qui vont avec.
On ne réussit pas à finir une vraie licence -faut le faire mais ça arrive (deux exemples très proches), on bascule en sienséduk.
Ca serait amusant si ces gens n'avaient pas pris le pouvoir, infestant les Espé, les ministères, et n'avaient fortement participé à la situation que nous connaissons aujourd'hui. C'est aussi très difficile à supporter en IUFM, atrocement ennuyeux.

EG2016 a écrit:Zagara, tes propos sont bien sévères et réducteurs.
Comment pouvons nous être enseignant et défendre un discours aussi péjoratif sur la théorie, les connaissances ! C'est ce que ns devons défendre chaque jour devant nos élèves.
"Madame mais ça sert à quoi de savoir ça ?" ....
Les profs ne sont pas que des hommes et des femmes d'action, nous sommes avant tout des praticiens réflexifs !

Des théories fausses, des connaissances fausses, qui conduisent à des pratiques inefficaces et nocives, poubelle.
Remplace l'expression 'sciences de l'éducation' par 'astrologie', ça t'aidera à comprendre.

EG2016 a écrit:
Les profs ne sont pas que des hommes et des femmes d'action, nous sommes avant tout des praticiens réflexifs !

 
Hi hi.

Fracflo, on t'a vu.

Est-ce que les sciences de l'éducation fonctionnent comme les autres sciences :

Expériences pour infirmer et non confirmer sa théorie, publications, revue et reproduction des résultats par les pairs, etc... ?

Non. Les sciences de l'éducation fabriquent des théories qui sont assises sur un corpus de données insuffisant. Elles ne partent pas des données empiriques pour modéliser le réel, mais fabriquent des théories a priori et ensuite forcent le réel à se tordre pour y correspondre. Elles ont une vocation normative : elles ne cherchent pas à reproduire de résultats mais à modifier le réel pour qu'il intègre leurs recommandations/théories.

Zagara a écrit:Grosso modo, ce sont ceux qui apprennent comment faire ce qu'ils ne feront jamais par des gens qui ne l'ont jamais fait et qui ensuite viennent dire à ceux qui font comment ils devraient faire selon leurs modèles théoriques parfaits.

J'aime assez cette définition

À l'instar des eunuques et des critiques musicaux, les spécialistes en sciences de l'éducation savent comment faire, le voient faire … mais ne peuvent pas le faire.

Zagara a écrit:Non. Les sciences de l'éducation fabriquent des théories qui sont assises sur un corpus de données insuffisant. Elles ne partent pas des données empiriques pour modéliser le réel, mais fabriquent des théories a priori et ensuite forcent le réel à se tordre pour y correspondre. Elles ont une vocation normative : elles ne cherchent pas à reproduire de résultats mais à modifier le réel pour qu'il intègre leurs recommandations/théories.

Dans l'expression "sciences de l'éducation" l'utilisation du terme "sciences" est déjà de la forfaiture.

Thermo a écrit:

Zagara a écrit:Non. Les sciences de l'éducation fabriquent des théories qui sont assises sur un corpus de données insuffisant. Elles ne partent pas des données empiriques pour modéliser le réel, mais fabriquent des théories a priori et ensuite forcent le réel à se tordre pour y correspondre. Elles ont une vocation normative : elles ne cherchent pas à reproduire de résultats mais à modifier le réel pour qu'il intègre leurs recommandations/théories.

Dans l'expression "sciences de l'éducation" l'utilisation du terme "sciences" est déjà de la forfaiture.

Oui tu as tout résumé: il y a tromperie sur la marchandise: la vraie science de l'Education devrait être ancrée dans le réel, basée sur la raison et non sur l'opinion, faire des expérimentations sur un large échantillonnage qu'elle répète sur plusieurs années

J'ai envie de dire que les sciences de l'éducation en France n'existent pas encore.... Pourquoi? parce les pseudo sciences de l'éducation produise un discours non vérifiable. C'est de l'idéologie. Ceux qui sont aux manettes n'ont pas envie de se remettre en question....pour des questions de pouvoir je suppose