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- NadejdaGrand sage
@Tem-to : Un essai consacré à Némirovsky et aux questions que tu te posais sur son rapport aux Juifs et à la judéité vient tout juste d'être traduit et de paraître en français : La question Némirovsky de Susan Rubin Suleiman aux éditions Albin Michel.
La 4e de couverture présente ainsi l'ouvrage :
Je viens de l'acheter donc je ne peux pas dire ce qu'il en est exactement mais les travaux de Suleiman sont de très grande qualité.
La 4e de couverture présente ainsi l'ouvrage :
Brillante écrivaine d’origine russe, redécouverte avec Suite française paru à titre posthume et lauréat du prix Renaudot 2004, Irène Némirovsky connut le succès dans les années 1930 avec ses romans publiés pour la plupart chez Albin Michel, avant de voir sa vie basculer tragiquement. Juive étrangère en France, elle fut déportée en 1942 à Auschwitz où elle mourut.
Cette biographie intellectuelle s’intéresse, pour la première fois, au destin de la famille survivante qui assura la sauvegarde et la transmission de ses écrits, et apporte un éclairage neuf sur la vie de l’écrivaine, son œuvre et sa réception controversée. Susan R. Suleiman resitue avec brio les textes d’Irène Némirovsky et ses choix de vie et de carrière, ainsi que son statut d’auteure triplement exclue, comme femme, comme Juive, comme étrangère, dans le contexte littéraire et politique de l’entre-deux-guerres.
Pour tenter de comprendre la position de l’écrivaine par rapport aux Juifs et à la judéité, Susan R. Suleiman place au centre de son enquête la question de la haine de soi et de l’antisémitisme que certains ont pu voir dans les écrits d’Irène Némirovsky. À rebours de la thèse qui fait d’elle une écrivaine juive antisémite, Susan R. Suleiman établit que, en explorant les identités multiples et conflictuelles qui ont façonné au cours du XXe siècle les vies des Juifs sécularisés d’Europe et d’ailleurs, c’est bien au malaise existentiel de ces éternels « étrangers », parmi lesquels elle se comptait, qu’Irène Némirovsky a consacré une partie importante de son œuvre.
Je viens de l'acheter donc je ne peux pas dire ce qu'il en est exactement mais les travaux de Suleiman sont de très grande qualité.
- Tem-toGrand sage
Merci beaucoup pour l'info. Zauraient pas pu le sortir pendant l'été...
- NadejdaGrand sage
La rentrée littéraire, peut-être... (même si tout le monde se fiche des essais)
- CondorcetOracle
Un bel essai (en V.O) consacré à l'oeuvre d'Irène Némirovsky.
https://www.goodreads.com/book/show/228379.Before_Auschwitz
Suite française évoque l'exode de juin 1940.
https://www.goodreads.com/book/show/228379.Before_Auschwitz
Suite française évoque l'exode de juin 1940.
- NadejdaGrand sage
Ah oui, j'avais lu une recension intéressante de cet autre livre sur La vie des idées.
- lectioleHabitué du forum
Mon roman préféré d'Irène Némirovsky : le Vin de solitude.
Thème mère / fille et vengeance contre la mère comme dans le Bal.
Il ne convient pas non plus pour des 5e... mais si vous voulez lire un excellent roman, je vous le conseille. :flower:
Thème mère / fille et vengeance contre la mère comme dans le Bal.
Il ne convient pas non plus pour des 5e... mais si vous voulez lire un excellent roman, je vous le conseille. :flower:
- DeliaEsprit éclairé
Tout Irène Némirovski en deux volumes à la Pochothèque. Rien à jeter...
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- VerduretteModérateur
N'oublions pas que l'autodérision est un élément de la culture juive, surtout juive ashkénaze (ce qu'était Irène Némirovsky, par ailleurs immergée dans les milieux fortunés internationaux dès son plus jeune âge. Avant guerre, enfant, elle a séjourné sur la Côte d'Azur et la côte basque avec sa famille qui était très fortunée.
Son rapport à sa mère n'est pas celui d'une ado capricieuse. Sa mère, très vaine de sa beauté, la considérait comme un des déclencheurs de son vieillissement. Elle l'a ignorée, contrainte longtemps à se vêtir comme une enfant, et ne lui a jamais donné la moindre tendresse. Après la guerre, les deux filles d'Irène Némirovsky, qui avaient échappé à la déportation grâce à la "tutrice" que leur mère avait choisie, sont venues sonner à la porte de leur grand-mère qui avait luxueusement et calmement passé la guerre à Nice. Elle leur a répondu à travers la porte de se rendre dans un orphelinat.
Cette histoire m'a toujours horrifiée.
Enfin Suite française (que j'aime beaucoup) est une oeuvre inachevée. (deux parties sur cinq ont été écrites.)
Son rapport à sa mère n'est pas celui d'une ado capricieuse. Sa mère, très vaine de sa beauté, la considérait comme un des déclencheurs de son vieillissement. Elle l'a ignorée, contrainte longtemps à se vêtir comme une enfant, et ne lui a jamais donné la moindre tendresse. Après la guerre, les deux filles d'Irène Némirovsky, qui avaient échappé à la déportation grâce à la "tutrice" que leur mère avait choisie, sont venues sonner à la porte de leur grand-mère qui avait luxueusement et calmement passé la guerre à Nice. Elle leur a répondu à travers la porte de se rendre dans un orphelinat.
Cette histoire m'a toujours horrifiée.
Enfin Suite française (que j'aime beaucoup) est une oeuvre inachevée. (deux parties sur cinq ont été écrites.)
- Roumégueur IerÉrudit
V.Marchais a écrit:C'est tout simplement une question de centres d'intérêt et de maturité psychologique. Cette révolte qui saisit Antoinette, ce désir de vivre et d'aimer à son tour, c'est ce que vivent des élèves de 14, 15 ans, soit des Troisième. En 5e, ils sont encore très bébés : cela va leur passer au-dessus de la tête, et l'intérêt de l'oeuvre par la même occasion. Ce serait vraiment dommage.
En Troisième, ça marche très bien, par contre, justement parce que les élèves se projettent énormément dans le personnage.
Pareil, oeuvre étudiée il y a quelques années avec des 3èmes, ça s'est bien passé même si, comme souvent, ils reprochent le manque d'action alors que les ressorts psychologiques sont très intéressants, que l'écriture est très fluide et que la situation parle à certains élèves, qui s'identifient.
Je n'aurais pas tenté avec des 5èmes non plus pour les mêmes raisons évoquées par V. Marchais (que je remercie d'ailleurs pour la qualité des manuels TDL malgré des programmes si 'décriables').
- DeliaEsprit éclairé
Fanny est morte centenaire. Après son décès, on a retrouvé dans son coffre un exemplaire de Jésabel, un roman très noir d'Irène Némirovski : l'histoire d'une grand-mère qui assassine son petit-fils pour n'avoir pas à le reconnaitre, dans tous les sens du terme. la grand-mère va se remarier avec un homme plus jeune qu'elle, ce petit-fils de vingt ans fait tache dans le tableau.Verdurette a écrit:
Son rapport à sa mère n'est pas celui d'une ado capricieuse. Sa mère, très vaine de sa beauté, la considérait comme un des déclencheurs de son vieillissement. Elle l'a ignorée, contrainte longtemps à se vêtir comme une enfant, et ne lui a jamais donné la moindre tendresse. Après la guerre, les deux filles d'Irène Némirovsky, qui avaient échappé à la déportation grâce à la "tutrice" que leur mère avait choisie, sont venues sonner à la porte de leur grand-mère qui avait luxueusement et calmement passé la guerre à Nice. Elle leur a répondu à travers la porte de se rendre dans un orphelinat.
Curieusement prémonitoire de l'attitude de Fanny envers ses propres petites-filles.
L'enfance d'Irène Némirovski ne fut pas un total désert affectif : son père l'aimait (David Golder ?) et sa gouvernante française et catholique avait un rapport très maternel. Cette gouvernante l'emmenait dans des églises catholiques et la première religion que rencontra Irène Némirovski fut le catholicisme. Catholicisme très présent dans son œuvre, d'ailleurs.
Quant au Bal, en 1931 Julien Duvivier en tira un film avec une adolescente de 14 ans dans le rôle d'Antoinette : Danielle Darrieux.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Tem-toGrand sage
Delia a écrit:Fanny est morte centenaire. Après son décès, on a retrouvé dans son coffre un exemplaire de Jésabel, un roman très noir d'Irène Némirovski : l'histoire d'une grand-mère qui assassine son petit-fils pour n'avoir pas à le reconnaitre, dans tous les sens du terme. la grand-mère va se remarier avec un homme plus jeune qu'elle, ce petit-fils de vingt ans fait tache dans le tableau.Verdurette a écrit:
Son rapport à sa mère n'est pas celui d'une ado capricieuse. Sa mère, très vaine de sa beauté, la considérait comme un des déclencheurs de son vieillissement. Elle l'a ignorée, contrainte longtemps à se vêtir comme une enfant, et ne lui a jamais donné la moindre tendresse. Après la guerre, les deux filles d'Irène Némirovsky, qui avaient échappé à la déportation grâce à la "tutrice" que leur mère avait choisie, sont venues sonner à la porte de leur grand-mère qui avait luxueusement et calmement passé la guerre à Nice. Elle leur a répondu à travers la porte de se rendre dans un orphelinat.
Curieusement prémonitoire de l'attitude de Fanny envers ses propres petites-filles.
L'enfance d'Irène Némirovski ne fut pas un total désert affectif : son père l'aimait (David Golder ?) et sa gouvernante française et catholique avait un rapport très maternel. Cette gouvernante l'emmenait dans des églises catholiques et la première religion que rencontra Irène Némirovski fut le catholicisme. Catholicisme très présent dans son œuvre, d'ailleurs.
Quant au Bal, en 1931 Julien Duvivier en tira un film avec une adolescente de 14 ans dans le rôle d'Antoinette : Danielle Darrieux.
Je pense qu'en tout cas, ce personnage est très fortement inspiré de la vie de son père, oui.
- CondorcetOracle
Nadejda a écrit:@Tem-to : Un essai consacré à Némirovsky et aux questions que tu te posais sur son rapport aux Juifs et à la judéité vient tout juste d'être traduit et de paraître en français : La question Némirovsky de Susan Rubin Suleiman aux éditions Albin Michel.
La 4e de couverture présente ainsi l'ouvrage :
Brillante écrivaine d’origine russe, redécouverte avec Suite française paru à titre posthume et lauréat du prix Renaudot 2004, Irène Némirovsky connut le succès dans les années 1930 avec ses romans publiés pour la plupart chez Albin Michel, avant de voir sa vie basculer tragiquement. Juive étrangère en France, elle fut déportée en 1942 à Auschwitz où elle mourut.
Cette biographie intellectuelle s’intéresse, pour la première fois, au destin de la famille survivante qui assura la sauvegarde et la transmission de ses écrits, et apporte un éclairage neuf sur la vie de l’écrivaine, son œuvre et sa réception controversée. Susan R. Suleiman resitue avec brio les textes d’Irène Némirovsky et ses choix de vie et de carrière, ainsi que son statut d’auteure triplement exclue, comme femme, comme Juive, comme étrangère, dans le contexte littéraire et politique de l’entre-deux-guerres.
Pour tenter de comprendre la position de l’écrivaine par rapport aux Juifs et à la judéité, Susan R. Suleiman place au centre de son enquête la question de la haine de soi et de l’antisémitisme que certains ont pu voir dans les écrits d’Irène Némirovsky. À rebours de la thèse qui fait d’elle une écrivaine juive antisémite, Susan R. Suleiman établit que, en explorant les identités multiples et conflictuelles qui ont façonné au cours du XXe siècle les vies des Juifs sécularisés d’Europe et d’ailleurs, c’est bien au malaise existentiel de ces éternels « étrangers », parmi lesquels elle se comptait, qu’Irène Némirovsky a consacré une partie importante de son œuvre.
Je viens de l'acheter donc je ne peux pas dire ce qu'il en est exactement mais les travaux de Suleiman sont de très grande qualité.
Le livre est passionnant.
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