Les recours des élèves (et parents) aux examens

Suite à la mésaventure de notre collègue en BTS et d'autres histoires, je m'interroge sur cet accroissement des recours qui font tant peur aux IPR et dont ils se servent d'ailleurs pour prôner la bienveillance. Et je me demande si tout ça n'est pas un effet pervers des résultats des examens. En effet, rater son brevet, son bac aujourd'hui, ou même ne pas avoir de mention, ça doit être terriblement vexant. Quoi rater un examen réussi par 90% de ceux qui l'ont passé? Ne pas avoir de mentions alors que Tartempion le fils de la voisine qui n'est quand même pas bien finaud en a une, c'est que ça ne peut être qu'une injustice, une erreur, une malveillance des profs (puisqu'on nous prône la bienveillance tout le temps, c'est qu'on doit être sacrément malveillants au fond). Je ne suis quand même pas plus con que 90% des autres, je ne peux pas être dans les 10%.

Ce qui était, il y a quelques années (à dater d'ailleurs) un petit raté de parcours regrettable mais bon qui pouvait arriver, devient une infamie, donc une injustice. Le bac surtout est un rituel, on nous l'a dit, donc chacun doit y avoir droit et avec les honneurs en plus (d'où recours même en cas de réussite pour une note mal digérée). D'où la bienveillance..et le cercle vicieux..
Pensées du matin..

(remarquons que j'ai râlé par ici, et pas foncé dans le bureau du proviseur  ni envoyé un mail assassin aux profs concernés - )

Je pense que la hausse des recours (mais y a-t-il réellement une hausse des recours ou sommes-nous simplement plus au courant avec Internet ?) est peut-être liée à la judiciarisation de la société et à une tendance à la victimisation systématique en cas de problème : "si une tuile m'arrive, à qui est-ce la faute ? "

Dans un tout autre contexte, je suis dans un groupe Facebook rassemblant des habitants de ma ville. Lors des inondations du mois dernier, certains ont immédiatement cherché les coupables (les Parisiens, ceux qui gèrent les barrages, la mairie...) plutôt que de se dire "Ok, on vit en zone inondable, on a pris un risque, malheureusement, on en subit les conséquences".

Je pense qu'autrefois, les mécontentements étaient moins médiatisés et restaient dans le domaine privé. Mais que les gens pouvaient avoir déjà un sentiment d'incompréhension.
Je ne crois pas que la mauvaise note ou le mauvais résultat génère son lot de frustration. Davantage la distorsion entre les résultats de l'année et de l'examen final. Mais comme tu dis, c'est la vie.

La chef des travaux du centre d'examen où j'ai corrigé a été convoquée au Tribunal Administratif à de nombreuses reprises.

Elle était rassurée l'année dernière que l'économie droit repasse en ponctuel. C'est sur cette épreuve que les candidats libres et de son établissement l'enquiquinait. Quelques candidats ont obtenu gain de cause

Autrefois il était très difficile de contacter le rectorat pour un non-initié. Maintenant sur leur site, on a accès à tout : email, numéros, etc...

Ça ne touche pas que les examens. La société se judiciarise progressivement avec un peu de retard sur les États-Unis. Je pense que Malaga explique bien une partie du problème : il faut toujours un coupable.