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- LefterisEsprit sacré
Je résume : un bon réseauteur . En 14, on aurait dit : "un embusqué".kamasolou a écrit:
Quelques précisions également sur le secrétaire d'Etat Jean-Marc Todeschini pour ceux qui ne le connaissent pas : ancien instituteur puis Inspecteur de l'Education Nationale, membre du Parti Socialiste, sénateur de la Moselle depuis 2001, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire depuis 2014.
- InvitéInvité
archeboc a écrit:La chanson de Craonne est une chanson politique. Ce n'est pas une chanson patriotique, ni une chanson d'hommage à tous les morts de la guerre.
Elle a donc sa place dans un dossier HDA, pas du tout dans un carré militaire, où l'on préfèrera les mots qui rassemblent à ceux qui divisent.
Si je comprends bien, le sous-ministricule n'a pas ré-interdit cette chanson, il a juste demandé, représentant de la République, à ce qu'elle ne soit pas chantée en sa présence.
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur chevet la foule vienne et prie
Toute gloire près d'eux passe et tombe, ephémère,
Et comme ferait une mère
La voie d'un peuple entier les berce en leur tombeau.
Mais la guerre n'est-elle pas par essence politique?
- kamasolouHabitué du forum
C'est une chanson politique si on considère que tout est politique! Je dirai plutôt engagée.
- HonchampDoyen
Franchement, moi, cela ne me choque pas qu'on la chante lors de commémorations.
Il me semble qu'elle permet de prendre en compte les souffrances et l'état d'esprit d'une partie des soldats.
Et elle a été plutôt un exutoire qu'une menace réelle pour l'armée, car si mutineries il y a eu, au final, pas tant que ça.
Entendre chanter"La butte rouge" lors de commémos en Champagne ne me choquerait pas plus.
Ces éminences socialistes :
- Soit ont peur de leur ombre et peur d'assumer des critiques éventuelles
- Soit ne sentent plus en terme d'autoritarisme. Contaminés par Valls.
Il me semble qu'elle permet de prendre en compte les souffrances et l'état d'esprit d'une partie des soldats.
Et elle a été plutôt un exutoire qu'une menace réelle pour l'armée, car si mutineries il y a eu, au final, pas tant que ça.
Entendre chanter"La butte rouge" lors de commémos en Champagne ne me choquerait pas plus.
Ces éminences socialistes :
- Soit ont peur de leur ombre et peur d'assumer des critiques éventuelles
- Soit ne sentent plus en terme d'autoritarisme. Contaminés par Valls.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- verdurinHabitué du forum
Il me semble que le courage de nos « élites »actuelles est, comme pendant la première guerre mondiale, de ne pas hésiter à sacrifier leurs subordonnés.
On peut comprendre que la chanson de Craonne les dérangent.
On peut comprendre que la chanson de Craonne les dérangent.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- HonchampDoyen
verdurin a écrit:Il me semble que le courage de nos « élites »actuelles est, comme pendant la première guerre mondiale, de ne pas hésiter à sacrifier leurs subordonnés.
On peut comprendre que la chanson de Craonne les dérangent.
Sur le site du Monde Diplomatique, un article sur l'auto-destruction du parti socialiste. (L'article complet est réservé aux abonnés, mais le début est intéressant).
Certes, quel lien avec Craonne ?
Le fait qu'ils s'obstinent dans la déconnexion,la fuite en avant libérale
http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/LEFEBVRE/5595
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- JacqGuide spirituel
Honchamp a écrit:Franchement, moi, cela ne me choque pas qu'on la chante lors de commémorations.
Il me semble qu'elle permet de prendre en compte les souffrances et l'état d'esprit d'une partie des soldats.
Et elle a été plutôt un exutoire qu'une menace réelle pour l'armée, car si mutineries il y a eu, au final, pas tant que ça.
Entendre chanter"La butte rouge" lors de commémos en Champagne ne me choquerait pas plus.
Ces éminences socialistes :
- Soit ont peur de leur ombre et peur d'assumer des critiques éventuelles
- Soit ne sentent plus en terme d'autoritarisme. Contaminés par Valls.
Je pense que tu as bien résumé.
- verdurinHabitué du forum
Je vois mal le lien avec mon message.Honchamp a écrit:verdurin a écrit:Il me semble que le courage de nos « élites »actuelles est, comme pendant la première guerre mondiale, de ne pas hésiter à sacrifier leurs subordonnés.
On peut comprendre que la chanson de Craonne les dérangent.
Sur le site du Monde Diplomatique, un article sur l'auto-destruction du parti socialiste. (L'article complet est réservé aux abonnés, mais le début est intéressant).
Certes, quel lien avec Craonne ?
Le fait qu'ils s'obstinent dans la déconnexion,la fuite en avant libérale
http://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/LEFEBVRE/5595
Pour préciser ma pensée, en 1916 les généraux prouvaient leur valeur en ayant le courage d'envoyer leurs troupes au massacre.
En 2016 les dirigeants prouvent leur valeur en ayant le courage de licencier ou diminuer les droits de leurs subordonnés. ( Tout en augmentant leurs revenus et leurs droits. )
Il est évident que dans ce sens notre gouvernement est courageux.
Mais il n'y a pas que le P.S. qui soit courageux.
On peut prendre l'exemple du récemment décédé Rocard qui se trouvait pauvre avec seulement dix-mille euro par mois. Mais qui n'hésitait pas à dénoncer les privilèges insupportables des cheminots ou des professeurs.
Un homme unanimement salué dans la presse pour son courage et son honnêteté. Et qui n'aimait sans doute pas la chanson de Craonne.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- archebocEsprit éclairé
verdurin a écrit:Pour préciser ma pensée, en 1916 les généraux prouvaient leur valeur en ayant le courage d'envoyer leurs troupes au massacre.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_g%C3%A9n%C3%A9raux_fran%C3%A7ais_tu%C3%A9s_pendant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale
http://www.assemblee-nationale.fr/morts-pour-la-france/index.asp
Connaissiez-vous ?
Je pense que vous projetez sur les généraux de 1914 les reproches que vous faites aux élites d'aujourd'hui. Encore les généraux n'avaient-ils pas beaucoup d'occasion de prouver leur valeur au front. Il faudrait aller regarder comment ils ont laissé leurs fils partir au feu, sans profiter de leur position pour les protéger. La comparaison avec notre siècle serait navrante.
- User17706Bon génie
Les pauvresarcheboc a écrit:Encore les généraux n'avaient-ils pas beaucoup d'occasion de prouver leur valeur au front.
- Solal des SolalNiveau 6
42 généraux et 16 députés ! La France ne s'en est jamais remise !archeboc a écrit:https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_g%C3%A9n%C3%A9raux_fran%C3%A7ais_tu%C3%A9s_pendant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale
http://www.assemblee-nationale.fr/morts-pour-la-france/index.asp
Connaissiez-vous ?
Et vous, vous réhabilitez le patriotisme criminel des élites de l'époque. A propos, sacrifier un gamin sur l'autel de la gloire militaro-nationaliste, c'est un signe irrécusable de quelle sorte de "valeur" ?archeboc a écrit:Je pense que vous projetez sur les généraux de 1914 les reproches que vous faites aux élites d'aujourd'hui. Encore les généraux n'avaient-ils pas beaucoup d'occasion de prouver leur valeur au front. Il faudrait aller regarder comment ils ont laissé leurs fils partir au feu, sans profiter de leur position pour les protéger. La comparaison avec notre siècle serait navrante.
Maurice Genevoix, connaissez-vous ? "Lorsqu'il a su que nous avions lâché la crête, le colonel Tillien, furieux, a téléphoné à notre colonel : tout était raté, par notre faute. Puisqu'il en était ainsi, nous allions réparer le jour même. Il y aurait bombardement préparatoire, comme hier ; on ne garantissait pas que l'on pourrait faire aussi bien ... Et nous partirions à l'assaut avec les mêmes objectifs, mais avec la résolution ferme, cette fois-ci, de nous y tenir coûte que coûte après les avoir atteints [...]. Le colonel Boisredon a téléphoné une fois de plus : ''Trois cents tués au régiment ; un millier de blessés ; plus de vingt officiers hors de combat, dont dix tués ; des tranchées vides ; la crête perdue si les Boches contre-attaquent encore ...'' Le colonel Tillien a répondu : ''Qu'ils tiennent. Qu'ils tiennent quand même, coûte que coûte"(les Eparges).
Blaise Cendrars, connaissez-vous ? "''Mourir pour la patrie est le sort le plus beau ...'' n'est-ce pas ? Vous croyez-vous au théâtre, Monsieur ? Avez-vous perdu le sens de la réalité ? Vous n'êtes pas au Français, ici. Et savez-vous ce qui se cache sous cet alexandrin ? La guerre est une ignominie. Tout au plus ce spectacle peut-il satisfaire les yeux, le cœur d'un philosophe cynique et combler la logique du pessimisme le plus noir. La vie dangereuse peut convenir à un individu, certes, mais sur le plan social, cela mène directement à la tyrannie, surtout dans une république menée par un sénat de vieillards, une chambre de bavards, une académie de m'as-tu vu, une école de généraux"(la Main Coupée).
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Oh, Lord, please don't let me be misunderstood !
- archebocEsprit éclairé
Je maintiens que décrire 14-18 comme la guerre des pauvres pendant que les bourgeois se sont engraissés est une sottise, pour ne pas dire un mensonge.
Je ne vois pas ce que les citations de Genevoix et de Cendrars peuvent prouver sur ce point : il y a eu des profiteurs de guerre, il y a eu des planqués, il y a eu des officiers incompétents qui ont envoyé à la boucherie des régiments entiers (d'ailleurs pauvres et riches ensemble). Ce n'est pas cela qui empêche que la bourgeoisie française a payé l'impôt du sang comme les autres classes sociales de France.
> 42 généraux et 16 députés ! La France ne s'en est jamais remise !
Faire de l'humour sur ceux qui sont morts pour nous, généraux ou marchand de sabot, c'est autocensuré.
- tschaiNiveau 7
Très curieuse affaire... Pour information, lors de la visite de la caverne du dragon, un diaporama est proposé (imposé) aux groupes (donc aussi aux groupes d'élèves), dans lequel la chanson de Craonne (prononcer Crane en patois) figure en bonne place.
- HonchampDoyen
"Les gros", c'est, selon moi, une image qui vise les profiteurs de grève et les entreprises.. Qui peut nier que certaines entreprises se sont enrichies ?
Est-ce que cela vise "les bourgeois"? Peut-être...
Pour l'interprétation précise, c'est impossible de statuer.
Peu importe, c'est l'esprit qui compte.
Tous les historiens admettent que les soldats ont souffert, certains se sont grandement démoralisés. Une toute petite partie s'est mutinée.
C'est tout cela que montre la chanson.
Mais cette chanson n'a pas empêché les soldats d'aller jusqu'au 11 novembre 1918, que ce soit par consentement ou par brutalisation.
Bref, chanson emblématique d'une période de l'histoire, qui a autant sa place que La Madelon. Ni plus, ni moins. .
Bon, je crois que de toutes façons, on ne se convaincra pas.
Est-ce que cela vise "les bourgeois"? Peut-être...
Pour l'interprétation précise, c'est impossible de statuer.
Peu importe, c'est l'esprit qui compte.
Tous les historiens admettent que les soldats ont souffert, certains se sont grandement démoralisés. Une toute petite partie s'est mutinée.
C'est tout cela que montre la chanson.
Mais cette chanson n'a pas empêché les soldats d'aller jusqu'au 11 novembre 1918, que ce soit par consentement ou par brutalisation.
Bref, chanson emblématique d'une période de l'histoire, qui a autant sa place que La Madelon. Ni plus, ni moins. .
Bon, je crois que de toutes façons, on ne se convaincra pas.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Solal des SolalNiveau 6
Ah bon ... vous connaissez une guerre, vous, au cours de laquelle la classe dominante ne se soit pas gobergée aux dépens des dominés ?archeboc a écrit:
Je maintiens que décrire 14-18 comme la guerre des pauvres pendant que les bourgeois se sont engraissés est une sottise, pour ne pas dire un mensonge.
Les citations ne prouvent rien. Les oeuvres si (à condition de les lire).archeboc a écrit:Je ne vois pas ce que les citations de Genevoix et de Cendrars peuvent prouver sur ce point
Tous dans la même galère, hein ? Puisque vous raffolez des citations littéraires, je me permets d'en remettre une couche (Louis-Ferdinand Destouches, ça vous parle ?) : "on est tous assis sur une grande galère, on rame tous à tour de bras, tu peux pas venir me dire le contraire ! ... Assis sur des clous même à tirer tout nous autres ! Et qu'est-ce qu'on en a ? Rien ! Des coups de trique seulement, des misères, des bobards et puis des vacheries encore. On travaille ! qu'ils disent. C'est ça encore qu'est plus infect que tout le reste, leur travail. On est en bas dans les cales à souffler de la gueule, puant, suintant des rouspignolles, et puis voilà ! En haut sur le pont, au frais, il y a les maîtres et qui s'en font pas, avec de belles femmes roses et gonflées de parfum sur les genoux. On nous fait monter sur le pont. Alors ils mettent leurs chapeaux haut de forme et puis ils nous en mettent un bon coup de la gueule comme ça : « Bandes de charognes, c'est la guerre ! qu'ils font. On va les aborder les saligauds qui sont sur la patrie n°2 et on va leur faire sauter la caisse ! Allez ! Allez ! y a de tout ce qu'il faut à bord ! Tous en chœur ! Gueulez voir un bon coup et que ça tremble : Vive la patrie n°1 ! Qu'on vous entende de loin ! Celui qui gueulera le plus fort, il aura la médaille et la dragée du bon Jésus ! Nom de Dieu !"(Céline, "Voyage au bout de la Nuit")archeboc a écrit:il y a eu des profiteurs de guerre, il y a eu des planqués, il y a eu des officiers incompétents qui ont envoyé à la boucherie des régiments entiers (d'ailleurs pauvres et riches ensemble)
D'abord je vous rappelle que l'expression "impôt du sang", employée littéralement, désigne la contribution qui échoyait, sous l'Ancien Régime, aux nobles (et non pas aux bourgeois) de sexe masculin sous la forme de l'obligation de servir les armes à la main (contrepartie féodale due par le vassal à la protection dispensée par son suzerain). Employée métaphoriquement, quand on sait à quel point la bourgeoisie dominante à tendance à s'exonérer de ses charges fiscales, la même expression prête à sourire (jaune !)archeboc a écrit:Ce n'est pas cela qui empêche que la bourgeoisie française a payé l'impôt du sang comme les autres classes sociales de France
Morts pour vous, voire ... Mais pour nous autres coreligionnaires du capitaine Dreyfus, en revanche, ça m'étonnerait !archeboc a écrit:> 42 généraux et 16 députés ! La France ne s'en est jamais remise !
Faire de l'humour sur ceux qui sont morts pour nous, généraux ou marchand de sabot, c'est autocensuré.
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- cliohistHabitué du forum
C'est à Craonne, sur le plateau
16 avril 1917, l'offensive Nivelle + les mutineries de 1917
http://crid1418.org/doc/pedago/dossier_cdd_loez_05.pdf
à proximité, le cimetière militaire de Craonnelle
http://horizon14-18.eu/cimetiere-de-craonnelle.html
La chanson de Craonne, CRID 14-18
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/documents/ch_craonne.htm
La chanson de Craonne, Wikipedia, versions, usages et controverses
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chanson_de_Craonne
L'interdiction par Todeschini n'est pas passée inaperçue sur le web ;
au contraire, elle a suscité un réel intérêt pour une chanson déjà bien documentée.
16 avril 1917, l'offensive Nivelle + les mutineries de 1917
http://crid1418.org/doc/pedago/dossier_cdd_loez_05.pdf
à proximité, le cimetière militaire de Craonnelle
http://horizon14-18.eu/cimetiere-de-craonnelle.html
La chanson de Craonne, CRID 14-18
http://www.crid1418.org/espace_pedagogique/documents/ch_craonne.htm
La chanson de Craonne, Wikipedia, versions, usages et controverses
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Chanson_de_Craonne
L'interdiction par Todeschini n'est pas passée inaperçue sur le web ;
au contraire, elle a suscité un réel intérêt pour une chanson déjà bien documentée.
- Solal des SolalNiveau 6
Voir aussi le film de Stanley Kubrick, "les Sentiers de la Gloire".
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Oh, Lord, please don't let me be misunderstood !
- cliohistHabitué du forum
Solal des Solal a écrit:Voir aussi le film de Stanley Kubrick, "les Sentiers de la Gloire".
In the final scene, Christiane Susanne Harlan sings
the folk song Ein treuer Husar (The Faithful Hussard)
Vers la 10eme minute, dans cette version sous-titrée
https://www.dailymotion.com/video/x3k5oc_paths-of-glory-5_shortfilms
sur l'actrice, compagne puis épouse de Kubrick
http://fr.wikipedia.org/wiki/Christiane_Kubrick
sur le film
http://clioweb.canalblog.com/tag/sentiers
- InvitéInvité
Il faudrait quand même savoir ce que l'on commémore:
- des types qui se sont fait hacher menu pour la patrie sans jamais se poser de questions, persuadés que le Chleu était un barbare venu buter tous les leurs et leurs généraux des types supers qui dépensaient leur sang avec beaucoup de responsabilité.
- où des citoyens qui, tout en défendant leur patrie avec un grand courage et un sens impressionnant du sacrifice, étaient un tantinet capable de se rendre compte de l'absurdité de tout cela et des enjeux un peu plus complexes de l'état de guerre.
Je ne crois pas que s'en tenir en 2016 à la première version aboutisse vraiment à respecter ce qu'ils furent nombreux à être.
- des types qui se sont fait hacher menu pour la patrie sans jamais se poser de questions, persuadés que le Chleu était un barbare venu buter tous les leurs et leurs généraux des types supers qui dépensaient leur sang avec beaucoup de responsabilité.
- où des citoyens qui, tout en défendant leur patrie avec un grand courage et un sens impressionnant du sacrifice, étaient un tantinet capable de se rendre compte de l'absurdité de tout cela et des enjeux un peu plus complexes de l'état de guerre.
Je ne crois pas que s'en tenir en 2016 à la première version aboutisse vraiment à respecter ce qu'ils furent nombreux à être.
- archebocEsprit éclairé
Tamerlan : +1
Solal des Solal a écrit:Morts pour vous, voire ... Mais pour nous autres coreligionnaires du capitaine Dreyfus, en revanche, ça m'étonnerait !archeboc a écrit:Faire de l'humour sur ceux qui sont morts pour nous, généraux ou marchand de sabot, c'est autocensuré.
Dreyfus, bourgeois, juif, et d'abord français, s'est battu comme les autres. Et Marc Bloch, issu du même milieu, héros des deux guerres : "Français, je vais être contraint, parlant de mon pays, de ne pas en parler qu'en bien".
Vous peinez en vain à salir le sens de leur combat.
- VoltigeurHabitué du forum
archeboc a écrit:
Tamerlan : +1Solal des Solal a écrit:Morts pour vous, voire ... Mais pour nous autres coreligionnaires du capitaine Dreyfus, en revanche, ça m'étonnerait !archeboc a écrit:Faire de l'humour sur ceux qui sont morts pour nous, généraux ou marchand de sabot, c'est autocensuré.
Dreyfus, bourgeois, juif, et d'abord français, s'est battu comme les autres. Et Marc Bloch, issu du même milieu, héros des deux guerres : "Français, je vais être contraint, parlant de mon pays, de ne pas en parler qu'en bien".
Vous peinez en vain à salir le sens de leur combat.
+ 10
http://www.veroniquechemla.info/2010/11/les-juifs-dans-la-grande-guerre-1914.html
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«Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense» (Walter Lippman)
- Solal des SolalNiveau 6
Ni l'une, ni l'autre, mon capitaine, des deux branches caricaturales de l'alternative. Et pour la bonne raison que la plupart des soldats "déclarent sans vergogne : ''on est là parce qu'on ne peut pas faire autrement !'' Ils sentent qu'ils sont les manœuvres de la guerre et ils savent que les bénéfices ne profitent jamais qu'au patron. Les dividendes iront aux généraux, aux hommes politiques, aux usiniers. Les héros retourneront à la charrue et à l'établi, gueux comme devant. Ce terme de héros les fait rigoler amèrement"(Gabriel Chevallier, "la Peur"). Vous, vous faites partie des ces "gens de l'arrière", comme dit Chevallier : "les gens de l'arrière aiment à se représenter la guerre comme une fameuse aventure propre à distraire les jeunes hommes, une aventure qui comporte bien quelques risques, mais compensés par des joies : la gloire, des bonnes fortunes, l'absence de soucis. Cette conception commode tranquillise les consciences, légitime les profits et permet de dire en outre ''notre cœur souffre'' les pieds au chaud. Je crois peu à ces cœurs qui ressentent profondément la souffrance des autres"(op. cit.). Même s'ils ne vous intéressent pas parce qu'ils ne sont pas morts au combat, il faut lire, néanmoins, le témoignage de ces rescapés.Tamerlan a écrit:Il faudrait quand même savoir ce que l'on commémore:
- des types qui se sont fait hacher menu pour la patrie sans jamais se poser de questions, persuadés que le Chleu était un barbare venu buter tous les leurs et leurs généraux des types supers qui dépensaient leur sang avec beaucoup de responsabilité.
- où des citoyens qui, tout en défendant leur patrie avec un grand courage et un sens impressionnant du sacrifice, étaient un tantinet capable de se rendre compte de l'absurdité de tout cela et des enjeux un peu plus complexes de l'état de guerre.
Je ne crois pas que s'en tenir en 2016 à la première version aboutisse vraiment à respecter ce qu'ils furent nombreux à être.
Dreyfus "d'abord français" ? Hum ... Je vois : vous avez, vous aussi, vos bons juifs. Vieille tradition maurassienne. Proust, ça vous dit quelque chose : "Bloch, s'il l'eût entendu, eût été plus en peine encore que pour M. de Norpois, mais à cause de raisons bien différentes, de savoir si M. de Charlus était pour ou contre Dreyfus."Vous n'avez pas tort, si vous voulez vous instruire, me dit M. de Charlus après m'avoir posé ces questions sur Bloch, d'avoir parmi vos amis quelques étrangers." Je répondis que Bloch était Français. "Ah ! dit M. de Charlus, j'avais cru qu'il était Juif." La déclaration de cette incompatibilité me fit croire que M. de Charlus était plus antidreyfusard qu'aucune des personnes que j'avais rencontrées. Il protesta au contraire contre l'accusation de trahison portée contre Dreyfus. Mais ce fut sous cette forme : "Je crois que les journaux disent que Dreyfus a commis un crime contre sa patrie, je crois qu'on le dit, je ne fais pas attention aux journaux, je les lis comme je me lave les mains, sans trouver que cela vaille la peine de m'intéresser. En tout cas le crime est inexistant, le compatriote de votre ami aurait commis un crime contre sa patrie s'il avait trahi la Judée, mais qu'est-ce qu'il a à voir avec la France ?""(Proust, "le Côté de Guermantes").Voltigeur a écrit:archeboc a écrit:
Tamerlan : +1Solal des Solal a écrit:Morts pour vous, voire ... Mais pour nous autres coreligionnaires du capitaine Dreyfus, en revanche, ça m'étonnerait !archeboc a écrit:Faire de l'humour sur ceux qui sont morts pour nous, généraux ou marchand de sabot, c'est autocensuré.
Dreyfus, bourgeois, juif, et d'abord français, s'est battu comme les autres. Et Marc Bloch, issu du même milieu, héros des deux guerres : "Français, je vais être contraint, parlant de mon pays, de ne pas en parler qu'en bien".
Vous peinez en vain à salir le sens de leur combat.
+ 10
http://www.veroniquechemla.info/2010/11/les-juifs-dans-la-grande-guerre-1914.html
Il faudrait quand même que les Gentils finissent par comprendre que, nous les Juifs, tout comme les prolétaires, et, d'une manière générale, tous les parias, n'avons pas de patrie. C'est d'ailleurs notre universalisme, notre cosmopolitisme, notre "acosmisme" (comme disait Hannah Arendt) qui fait toute notre force (raison pour laquelle les sionistes sont des traitres). Et si certains d'entre nous, ont, effectivement, participé avec zèle à cette boucherie absurde, c'est, comme le souligne Gabriel Chevallier, parce qu'ils n'avaient pas plus le choix que leurs compagnons de misère. C'est vous qui salissez leur mémoire, notre mémoire, en associant ces pauvres hères au crétinisme patriotique ambiant !
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- LaotziSage
Solal des Solal a écrit:Il faudrait quand même que les Gentils finissent par comprendre que, nous les Juifs, tout comme les prolétaires, et, d'une manière générale, tous les parias, n'avons pas de patrie. C'est d'ailleurs notre universalisme, notre cosmopolitisme, notre "acosmisme" (comme disait Hannah Arendt) qui fait toute notre force (raison pour laquelle les sionistes sont des traitres). Et si certains d'entre nous, ont, effectivement, participé avec zèle à cette boucherie absurde, c'est, comme le souligne Gabriel Chevallier, parce qu'ils n'avaient pas plus le choix que leurs compagnons de misère. C'est vous qui salissez leur mémoire, notre mémoire, en associant ces pauvres hères au crétinisme patriotique ambiant !
Cet argument pouvait se retrouver sous la plume de Barrès :
Quant à ceux qui disent que Dreyfus n’est pas un traître, le tout c’est de s’entendre. Soit ! Ils ont raison : Dreyfus n’appartient pas à notre nation et dès lors comment la trahirait-il ? Les Juifs sont de la patrie où ils trouvent leur plus grand intérêt. Et par là on peut dire qu’un Juif n’est jamais un traître.
Maurice Barrès, « Ce que j’ai vu à Rennes », Scènes et doctrines du nationalisme, 1902.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- Solal des SolalNiveau 6
Sauf que l'honnêteté intellectuelle exigerait que la citation ne fût pas tronquée : "les Juifs n’ont pas de Patrie au sens où nous l’entendons. Pour nous, la Patrie, c’est le sol et les ancêtres, c’est la terre de nos morts. Pour eux c’est l’endroit où ils placent leur plus grand intérêt. Leurs « intellectuels » arrivent ainsi à leur fameuse définition : « La patrie c’est une idée. » Mais quelle idée ? Celle qui leur est la plus utile et, par exemple, l’idée que tous les hommes sont frères, que la nationalité est un préjugé à détruire, que l’honneur militaire pue le sang, qu’il faut désarmer et ne laisser que d’autre force que l’argent, etc."(op. cit., c'est moi qui souligne). Or, honnir le patriotisme imbécile, refuser de se prosterner devant "le sol et les ancêtres, [...] la terre de nos morts" au nom d'un universalisme acosmique et le rejeter au nom de l'intérêt bien compris d'une nature veule et cupide, ce n'est pas la même chose, non ? Si pour Barrès la terre de ment pas, pour un Juif, en revanche, la terre est le mensonge par excellence ! Comme le soulignait Emmanuel Lévinas en parlant, d'ailleurs, de la Palestine : "la Terre Promise n'est jamais la Terre Permise".Laotzi a écrit:Solal des Solal a écrit:Il faudrait quand même que les Gentils finissent par comprendre que, nous les Juifs, tout comme les prolétaires, et, d'une manière générale, tous les parias, n'avons pas de patrie. C'est d'ailleurs notre universalisme, notre cosmopolitisme, notre "acosmisme" (comme disait Hannah Arendt) qui fait toute notre force (raison pour laquelle les sionistes sont des traitres). Et si certains d'entre nous, ont, effectivement, participé avec zèle à cette boucherie absurde, c'est, comme le souligne Gabriel Chevallier, parce qu'ils n'avaient pas plus le choix que leurs compagnons de misère. C'est vous qui salissez leur mémoire, notre mémoire, en associant ces pauvres hères au crétinisme patriotique ambiant !
Cet argument pouvait se retrouver sous la plume de Barrès :
Quant à ceux qui disent que Dreyfus n’est pas un traître, le tout c’est de s’entendre. Soit ! Ils ont raison : Dreyfus n’appartient pas à notre nation et dès lors comment la trahirait-il ? Les Juifs sont de la patrie où ils trouvent leur plus grand intérêt. Et par là on peut dire qu’un Juif n’est jamais un traître.
Maurice Barrès, « Ce que j’ai vu à Rennes », Scènes et doctrines du nationalisme, 1902.
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Oh, Lord, please don't let me be misunderstood !
- ZakalweNiveau 9
Solal des Solal a écrit:Dreyfus "d'abord français" ? Hum ... Je vois : vous avez, vous aussi, vos bons juifs. Vieille tradition maurassienne. Proust, ça vous dit quelque chose : "Bloch, s'il l'eût entendu, eût été plus en peine encore que pour M. de Norpois, mais à cause de raisons bien différentes, de savoir si M. de Charlus était pour ou contre Dreyfus."Vous n'avez pas tort, si vous voulez vous instruire, me dit M. de Charlus après m'avoir posé ces questions sur Bloch, d'avoir parmi vos amis quelques étrangers." Je répondis que Bloch était Français. "Ah ! dit M. de Charlus, j'avais cru qu'il était Juif." La déclaration de cette incompatibilité me fit croire que M. de Charlus était plus antidreyfusard qu'aucune des personnes que j'avais rencontrées. Il protesta au contraire contre l'accusation de trahison portée contre Dreyfus. Mais ce fut sous cette forme : "Je crois que les journaux disent que Dreyfus a commis un crime contre sa patrie, je crois qu'on le dit, je ne fais pas attention aux journaux, je les lis comme je me lave les mains, sans trouver que cela vaille la peine de m'intéresser. En tout cas le crime est inexistant, le compatriote de votre ami aurait commis un crime contre sa patrie s'il avait trahi la Judée, mais qu'est-ce qu'il a à voir avec la France ?""(Proust, "le Côté de Guermantes").archeboc a écrit:
Dreyfus, bourgeois, juif, et d'abord français, s'est battu comme les autres. Et Marc Bloch, issu du même milieu, héros des deux guerres : "Français, je vais être contraint, parlant de mon pays, de ne pas en parler qu'en bien".
Je ne vois guère le rapport de la citation de Proust avec la question, pour le coup. Qu'il y ait des antisémites qui pensent que les juifs ne sauraient être Français, assurément. Quelle relation avec le fait qu'un Français puisse aussi être juif et se sentir français ?
Solal des Solal a écrit:
Il faudrait quand même que les Gentils finissent par comprendre que, nous les Juifs, tout comme les prolétaires, et, d'une manière générale, tous les parias, n'avons pas de patrie. C'est d'ailleurs notre universalisme, notre cosmopolitisme, notre "acosmisme" (comme disait Hannah Arendt) qui fait toute notre force (raison pour laquelle les sionistes sont des traitres). Et si certains d'entre nous, ont, effectivement, participé avec zèle à cette boucherie absurde, c'est, comme le souligne Gabriel Chevallier, parce qu'ils n'avaient pas plus le choix que leurs compagnons de misère. C'est vous qui salissez leur mémoire, notre mémoire, en associant ces pauvres hères au crétinisme patriotique ambiant !
Bon, là, on entre soit dans le troll, soit dans le délire mégalomane, non ? Parce que quand une personne prétend parler au nom d'un groupe, en général, ça augure assez mal de l'intérêt de la parole en question, sauf s'il a été choisi et présenté par le groupe en question pour parler en son nom... Et accessoirement, Dreyfus pour ce que j'en sais, et Marc Bloch assurément au vu de ses écrits, n'auraient pas été d'accord avec cette assertion que "vous les juifs" n'avez pas de patrie. Bien au contraire. Mais sans doute s'agit-il de "traîtres" (au fait, quel châtiment faut-il réserver à cette engeance ?) eux aussi.
Quoi qu'il en soit, que certains juifs dont vous faites partie estiment que leur peuple n'a pas de patrie et que c'est son titre de gloire est une chose, que l'ensemble des juifs le pensent est manifestement faux (qu'il s'agisse des "traîtres" sionistes ou de ceux qui comme Bloch et Dreyfus ont clairement et ouvertement posé leur nationalité française comme un élément essentiel de leur être - ce que mes camarades d'extrême-gauche, d'ailleurs, ne peuvent pardonner à Bloch...).
Ca n'empêche en rien le nationalisme d'être une crétinerie, remarque. Mais autant ne pas réécrire l'histoire pour les besoins de la cause...
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INJUSTE Terme utilisé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d'autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNETETE, DISSIMULATION, et TIENS J'AI DU POT
- RosamondNiveau 5
http://www.tak.fr/todeschini-refuse-la-chanson-de-craonne/
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