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- LefterisEsprit sacré
Dans le droit fil du collège... Toutes les lubies y sont : réforme des obligations de service des enseignants, moins de disciplinaire, transdfrormer le lycée en lieu de vie.
Article FO, qui cite les passages clefs :
http://www.toutbox.fr/egcr75/Documents/,42051063.
Le rapport en entier :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i2951.asp
Il s'en passe des choses l'été, on rate les grands succès de bibliothèque...
Article FO, qui cite les passages clefs :
http://www.toutbox.fr/egcr75/Documents/,42051063.
Le rapport en entier :
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i2951.asp
Il s'en passe des choses l'été, on rate les grands succès de bibliothèque...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- archebocEsprit éclairé
Lefteris a écrit:Dans le droit fil du collège... Toutes les lubies y sont : réforme des obligations de service des enseignants, moins de disciplinaire, transdfrormer le lycée en lieu de vie.
Article FO, qui cite les passages clefs :
http://www.toutbox.fr/egcr75/Documents/,42051063.
En lisant ton message, Lefteris, j'ai cru que c'était le rapport sur la réforme Chatel. Il s'agit d'un rapport pour un Chatel-bis à venir. Profond découragement.
Le rapport sur la réforme Chatel a-t-il fuité ?
- titus06Habitué du forum
C'est assez effrayant à lire... Reste à savoir si le ministère prendra le risque de suivre ces "recommandations".
- TangledingGrand Maître
Oh mais c'est inespéré cette provocation ministérielle pour que les collègues de lycées se joignent en nombre au mouvement contre la réforme du collège.
Nous avons affaire à des experts.
Par contre j'aimerais bien comprendre l'abstention de SUD et de la CGT, cela laisse mal augurer de la solidité de l'intersyndicale contre la réforme du collège. D'autant que j'ai été surpris d'entendre Frédérique Rolet évoquer la cohésion de l'intersyndicale au cours d'une de ses interventions de rentrée. Or le journaliste n'avait évidemment pas abordé ce sujet "technique"...
J'ai bien peur qu'il n'y ait des dissensions avec la CGT et Sud en ce moment. A suivre.
Nous avons affaire à des experts.
Par contre j'aimerais bien comprendre l'abstention de SUD et de la CGT, cela laisse mal augurer de la solidité de l'intersyndicale contre la réforme du collège. D'autant que j'ai été surpris d'entendre Frédérique Rolet évoquer la cohésion de l'intersyndicale au cours d'une de ses interventions de rentrée. Or le journaliste n'avait évidemment pas abordé ce sujet "technique"...
J'ai bien peur qu'il n'y ait des dissensions avec la CGT et Sud en ce moment. A suivre.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- CathEnchanteur
Oh la vache, ça c'est de la provoc !
Mais tu devrais modifier ton titre : on croit que tu parles du passé alors que tu annonces l'avenir !
Mais tu devrais modifier ton titre : on croit que tu parles du passé alors que tu annonces l'avenir !
- User21929Expert
Avec la réforme des filières professionnelles en 2007/2008 le mouvement s'est engagé sans émotion de la part des collègues.
C'est devenu l'école des fans, tout le monde a gagné !
Toujours pas de révolte en vue ? Au cas où vous me prévenez...
C'est devenu l'école des fans, tout le monde a gagné !
Toujours pas de révolte en vue ? Au cas où vous me prévenez...
- LefterisEsprit sacré
Cath a écrit:Oh la vache, ça c'est de la provoc !
Mais tu devrais modifier ton titre : on croit que tu parles du passé alors que tu annonces l'avenir !
Ok
Pour ceux qui aiment lire une logorrhée oscillant entre bienpensance guimauve, théories pédagogistes et langage managérial
voici le lien.
http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i2951.asp
Une expression me paraît être promise à un bel avenir : les "cordées de réussite". Ces gens ont décidément le sens de la métaphore.
Les enseignants chercheurs vont être contents de voir que leur mobilité dans le second degré est prônée , que leurs méthodes doivent changer (plus d'apprentissage par coeur des savoirs) et que leur rémunération varierait en fonction de leur implication dans le travail d'équipe.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- CathEnchanteur
Ah oui, ça existe déjà les "cordées de la réussites"...
Whypee :
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- AscagneGrand sage
il apparaît nécessaire d’aller plus loin encore, dans la perspective d’affirmer progressivement la vocation des enseignants, en particulier agrégés, à assumer un service mixte et alterné dans le champ du continuum bac – 3/bac + 3
J'ai l'impression qu'ils ont une perception de la notion de "bac -3/bac +3" qui ne va pas trop dans le sens d'une valorisation de la licence...
- e-WandererGrand sage
Pourquoi ne suis-je pas étonné que l'instigateur du rapport soit un député PS ? (un jeune apparatchik qui n'a jamais enseigné, ni d'ailleurs exercé la moindre profession : tout juste sorti des études – une thèse de sciences politiques sur l'histoire de la gauche, merveilleux ! –, hop, il est entré en politique comme on rentre dans les ordres). Dans 30 ans, il sera toujours là à nous donner des leçons, courant de mandat municipal en mandat parlementaire, au gré des majorités et des modes. Ras-le-bol de ces animaux-là !
:baoum: :baoum: :baoum:
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- CathEnchanteur
C'est exactement ça.
Jamais rien fait, mais explique aux autres ce qu'il faut faire et comment.
Jamais rien fait, mais explique aux autres ce qu'il faut faire et comment.
- ysabelDevin
Bordel, faut vraiment que j'aille m'inscrire sur les listes électorales avant le 30 septembre... je ne l'ai encore pas fait depuis mon déménagement.
Je pense que je suis capable de voter pour celui que sera en face du PS, peu importe qui...
Ce n'est même plus la goutte qui fait déborder le vase, là.... c'est pire.
Je pense que je suis capable de voter pour celui que sera en face du PS, peu importe qui...
Ce n'est même plus la goutte qui fait déborder le vase, là.... c'est pire.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- archebocEsprit éclairé
ysabel a écrit:Bordel, faut vraiment que j'aille m'inscrire sur les listes électorales avant le 30 septembre... je ne l'ai encore pas fait depuis mon déménagement.
Je pense que je suis capable de voter pour celui que sera en face du PS, peu importe qui...
Ce n'est même plus la goutte qui fait déborder le vase, là.... c'est pire.
Je rappelle qu'un bulletin PS barré d'une mention "Vincent, Najat : trahison", ou toute autre de votre cru, peut avoir un effet plus efficace pour la cause que vous défendez.
- LefterisEsprit sacré
Il faut quand même reconnaître qu'il met le doigt sur trois aberrations monstrueuses (je résume ces trois points pour ceux qui n'ont pas eu le temps de lire) :e-Wanderer a écrit:Pourquoi ne suis-je pas étonné que l'instigateur du rapport soit un député PS ? (un jeune apparatchik qui n'a jamais enseigné, ni d'ailleurs exercé la moindre profession : tout juste sorti des études – une thèse de sciences politiques sur l'histoire de la gauche, merveilleux ! –, hop, il est entré en politique comme on rentre dans les ordres). Dans 30 ans, il sera toujours là à nous donner des leçons, courant de mandat municipal en mandat parlementaire, au gré des majorités et des modes. Ras-le-bol de ces animaux-là !
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- les enseignants chercheurs ne sont qu'à l'université ( non mais dans un continuum bac- 3 /bac +3 )
- les EC font de la recherche
- les EC ont un "modèle transmissif" des connaissances.
Après un bon stage en collège REP+ sur la "pédagogie de projet", et une rémunération modulée "pour les actions d'enseignement innovantes" et le "travail d'équipe", tout devrait rentrer dans l'ordre.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- e-WandererGrand sage
Moi, ce qui me fait le plus rigoler, c'est l'idée d'une évaluation des pratiques pédagogiques des enseignants-chercheurs (avec inspection des cours) par les branquignols de l'ESPE (qui nous dispenseraient aussi une formation continue ! Bah oui, tant qu'on y est…). Je cite le rapport (les passages en gras le sont dans le texte original) :
"Les capacités pédagogiques des enseignants-chercheurs devraient être forgées et évaluées aux moments clefs de leur carrière. À cette fin, il est indispensable de prévoir que ceux-ci bénéficient de formations adéquates dans les ESPE, qui permettraient en outre d’amorcer et d’entretenir une culture commune avec les autres enseignants. Une visite de leur cours pourrait en outre utilement être organisée aux deux grandes étapes que sont leur titularisation et le passage du corps de maître de conférences à celui de professeur des universités."
:shock:
ou encore :
"Il apparaît dès lors nécessaire de hâter la constitution dans toutes les universités, en tirant parti du mouvement de concentration impulsé par la création des COMUE, de centres pédagogiques fédérant les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) et les structures préexistantes au sein des établissements, afin de répondre efficacement aux besoins accrus de formation initiale et continue des enseignants et enseignants-chercheurs, d’animer la réflexion sur la pédagogie et de promouvoir l’innovation pédagogique. Ces centres devront disposer de compétences opérationnelles réelles, en particulier grâce au recrutement concomitant de profils d’ingénieurs pédagogiques capables d’assurer le suivi des actions et la constitution et l’animation des équipes. La création de ces centres devrait ainsi intégrer les exigences formulées par l’État pour la prochaine vague d’accréditation des établissements, tandis que les dotations publiques déterminées par le système SYMPA précité devront mieux prendre en compte la qualité des initiatives pédagogiques déployées par l’université."
:shock: :shock:
"Les capacités pédagogiques des enseignants-chercheurs devraient être forgées et évaluées aux moments clefs de leur carrière. À cette fin, il est indispensable de prévoir que ceux-ci bénéficient de formations adéquates dans les ESPE, qui permettraient en outre d’amorcer et d’entretenir une culture commune avec les autres enseignants. Une visite de leur cours pourrait en outre utilement être organisée aux deux grandes étapes que sont leur titularisation et le passage du corps de maître de conférences à celui de professeur des universités."
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"Il apparaît dès lors nécessaire de hâter la constitution dans toutes les universités, en tirant parti du mouvement de concentration impulsé par la création des COMUE, de centres pédagogiques fédérant les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) et les structures préexistantes au sein des établissements, afin de répondre efficacement aux besoins accrus de formation initiale et continue des enseignants et enseignants-chercheurs, d’animer la réflexion sur la pédagogie et de promouvoir l’innovation pédagogique. Ces centres devront disposer de compétences opérationnelles réelles, en particulier grâce au recrutement concomitant de profils d’ingénieurs pédagogiques capables d’assurer le suivi des actions et la constitution et l’animation des équipes. La création de ces centres devrait ainsi intégrer les exigences formulées par l’État pour la prochaine vague d’accréditation des établissements, tandis que les dotations publiques déterminées par le système SYMPA précité devront mieux prendre en compte la qualité des initiatives pédagogiques déployées par l’université."
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- AscagneGrand sage
En tout cas, cela ne manque pas de cohérence interne ! :lol:
Je mentirais si j'écrivais que je me considère comme un bon pédagogue (je fais cours en L2), mais je pense que quelques heures supplémentaires de TD par semestre profiteraient bien davantage à mes étudiants que mon passage à l'ESPE.
Je mentirais si j'écrivais que je me considère comme un bon pédagogue (je fais cours en L2), mais je pense que quelques heures supplémentaires de TD par semestre profiteraient bien davantage à mes étudiants que mon passage à l'ESPE.
- e-WandererGrand sage
Je ne sais pas si les andouilles qui ont pondu ça s'imaginent à quel point les spécialistes auto-proclamés de sciences de l'éduc' s'exposeraient à l'humiliation publique. Car franchement, je vois mal un spécialiste de la psychologie de l'adolescent répondre aux questions de mes collègues d'ancien français ! Je vois d'ici le tableau : "Cher collègue, pourriez-vous me conseiller sur la façon d'utiliser au mieux les technologies numériques pour présenter les mérites comparés de l'alphabet Bourciez et de l'API ? Pensez-vous qu'il vaut mieux utiliser la pédagogie inversée ou l'activité de groupe pour aborder la dépalatalisation ?". Mouarf !
- ZagaraGuide spirituel
Les Universités n'accepteront jamais que des gens de l'ESPE viennent contrôler la nomination des professeurs d'univ.
Ils ne sont pas légitimes. Si ces propositions passaient aux actes, ce serait la guerre entre le ministère et les Univs.
Ils ne sont pas légitimes. Si ces propositions passaient aux actes, ce serait la guerre entre le ministère et les Univs.
- BalthazaardVénérable
Zagara a écrit:Les Universités n'accepteront jamais que des gens de l'ESPE viennent contrôler la nomination des professeurs d'univ.
Ils ne sont pas légitimes. Si ces propositions passaient aux actes, ce serait la guerre entre le ministère et les Univs.
J'en salive déjà...voir un des ratés de l'espe en face d'un prof d'université pour le juger...
- ben2510Expert spécialisé
Méfiance, il y a des précédents historiques, le lyssenkisme par exemple.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Le rapport est un peu niais, il est vrai.
Néanmoins, la proposition de faire sauter les séries et de proposer une filière générale avec poids supplémentaire pour se spécialiser me semble intéressante. C'est ce qui se pratique je crois en Allemagne ou en Angleterre. Je travaille depuis des années avec des L et des ES qui n'ont qu'un goût très modéré pour les lettres et c'est quand même n'importe quoi. Inversement, des élèves assez forts qui s'infligent une S alors que leur objectif, c'est d'abord le droit, ça me semble également stupide.
Sur la fac, le rapport omet de signaler que les EC n'ont aucune véritable motivation à sortir du modèle du cours magistral ou à s'intéresser aux étudiants largués. L'avancée dans la carrière dépend essentiellement des publications et de la recherche. Or là aussi, les expériences d'autres pays pourraient conduire à expérimenter un peu autre chose (avec évidemment des moyens).
Néanmoins, la proposition de faire sauter les séries et de proposer une filière générale avec poids supplémentaire pour se spécialiser me semble intéressante. C'est ce qui se pratique je crois en Allemagne ou en Angleterre. Je travaille depuis des années avec des L et des ES qui n'ont qu'un goût très modéré pour les lettres et c'est quand même n'importe quoi. Inversement, des élèves assez forts qui s'infligent une S alors que leur objectif, c'est d'abord le droit, ça me semble également stupide.
Sur la fac, le rapport omet de signaler que les EC n'ont aucune véritable motivation à sortir du modèle du cours magistral ou à s'intéresser aux étudiants largués. L'avancée dans la carrière dépend essentiellement des publications et de la recherche. Or là aussi, les expériences d'autres pays pourraient conduire à expérimenter un peu autre chose (avec évidemment des moyens).
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CdB
@AbbeCordillere
- User21929Expert
Une réforme du lycée avec de la matière première qui ne maîtrise ni lettres ni chiffres est une ineptie.
- e-WandererGrand sage
Si, le rapport regrette explicitement que les EC ne soient évalués que sur la base des travaux de recherche, et pas sur l'enseignement. Ce que l'on peut comprendre, en un sens. Mais plutôt que d'en tirer la conclusion logique (faire en sorte que les EC aient davantage de temps à consacrer à leurs enseignements et à leur activité d'encadrement, comme par le passé lorsque les PU ne devaient que 96 h EQTD par an), il en tire comme conclusion que les EC négligent leurs enseignements (ce que je trouve profondément insultant) et en tire prétexte pour débiter les salades pédagogistes à la mode (avec la fameuse pédagogie inversée, l'inévitable louche de numérique et de MOOC etc). Comme si tout cela valait indifféremment pour toutes les disciplines, tous les publics, tous les contextes… Bref, on agite les grandes idées à la mode sans réfléchir vraiment à leur pertinence.Collier de Barbe a écrit:
Sur la fac, le rapport omet de signaler que les EC n'ont aucune véritable motivation à sortir du modèle du cours magistral ou à s'intéresser aux étudiants largués. L'avancée dans la carrière dépend essentiellement des publications et de la recherche. Or là aussi, les expériences d'autres pays pourraient conduire à expérimenter un peu autre chose (avec évidemment des moyens).
Je trouve quand même un peu fort de café que des députés (dont le métier, que je sache, n'est ni l'enseignement ni la recherche) se permettent de décréter que nous enseignons mal. Il va falloir délaisser nos méthodes archaïques et nous orienter vers les "bonnes pratiques" (sic). Alleluia. Sur quoi se fondent-ils ? Sur l'échec en premier cycle universitaire. Rien d'autre, c'est le seul argument. Alors au lieu de se demander si les étudiants qu'on nous envoie sont bien orientés, s'ils ont vraiment le niveau requis pour entreprendre des études supérieures, si on leur garantit des conditions matérielles convenables pour cela (bourses, logement étudiant etc.), on accuse la pédagogie des enseignants-chercheurs. Un peu facile, non ?
Il faut aussi rappeler que si les EC sont si attachés à ne pas être soumis à inspection, ce n'est pas forcément par suffisance, par sentiment d'être au-dessus de tout soupçon en matière de transmission des savoirs etc. Je ne connais d'ailleurs aucun EC digne de ce nom qui ne se remette jamais en question, qui n'échange jamais avec ses collègues sur sa façon de faire. Mais il y a tout de même quelques raisons à notre volonté d'indépendance. D'une part, personne n'est plus diplômé que les EC, ni plus connaisseur de leur domaine de spécialité (ce n'est pas pour rien que les collègues de CPGE nourrissent leurs cours de nos travaux de recherche). Personnellement, je vois mal à quel titre un spécialiste de sciences de l'éduc' aurait vocation à me donner des conseils dans mon domaine de spécialité, auquel il ne connaîtra à peu près rien. Ce n'est certainement pas d'un spécialiste de la BD ou d'un sociologue de l'éducation que je vais accepter une évaluation pour mes enseignements de littérature d'Ancien Régime. Que l'ESPE soit bien en cour au ministère n'y change rien. Je suis peut-être prétentieux, mais j'estime savoir à peu près ce que je fais dans mon domaine de spécialité. Y compris en matière d'enseignement.
D'autre part, le fait de ne pas être inspecté est une extraordinaire garantie pour l'indépendance d'esprit. Mon directeur de thèse avait forgé tout un système d'interprétation très audacieux, assez en marge des théories traditionnelles, et il n'aurait évidemment pas pu faire ces propositions si on l'avait contraint à dispenser un enseignement plus orthodoxe. Ce qu'il disait effarouchait pas mal de monde et il était loin de faire l'unanimité, mais je trouve que c'est une vraie chance qu'il ait eu la possibilité de pousser ses hypothèses aussi loin qu'il le souhaitait. C'est ainsi que la pensée progresse, avec une part de risque. C'est une liberté à laquelle les EC sont particulièrement attachés, car elle est au fondement même de leur activité de recherche – et aussi de leur manière d'enseigner.
- LefterisEsprit sacré
C'est que je dis : adopter les méthodes d'un collège REP pur ne pas se faire allumer pare-Wanderer a écrit:Moi, ce qui me fait le plus rigoler, c'est l'idée d'une évaluation des pratiques pédagogiques des enseignants-chercheurs (avec inspection des cours) par les branquignols de l'ESPE (qui nous dispenseraient aussi une formation continue ! Bah oui, tant qu'on y est…). Je cite le rapport (les passages en gras le sont dans le texte original) :
"Les capacités pédagogiques des enseignants-chercheurs devraient être forgées et évaluées aux moments clefs de leur carrière. À cette fin, il est indispensable de prévoir que ceux-ci bénéficient de formations adéquates dans les ESPE, qui permettraient en outre d’amorcer et d’entretenir une culture commune avec les autres enseignants. Une visite de leur cours pourrait en outre utilement être organisée aux deux grandes étapes que sont leur titularisation et le passage du corps de maître de conférences à celui de professeur des universités."
:shock:
ou encore :
"Il apparaît dès lors nécessaire de hâter la constitution dans toutes les universités, en tirant parti du mouvement de concentration impulsé par la création des COMUE, de centres pédagogiques fédérant les ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation) et les structures préexistantes au sein des établissements, afin de répondre efficacement aux besoins accrus de formation initiale et continue des enseignants et enseignants-chercheurs, d’animer la réflexion sur la pédagogie et de promouvoir l’innovation pédagogique. Ces centres devront disposer de compétences opérationnelles réelles, en particulier grâce au recrutement concomitant de profils d’ingénieurs pédagogiques capables d’assurer le suivi des actions et la constitution et l’animation des équipes. La création de ces centres devrait ainsi intégrer les exigences formulées par l’État pour la prochaine vague d’accréditation des établissements, tandis que les dotations publiques déterminées par le système SYMPA précité devront mieux prendre en compte la qualité des initiatives pédagogiques déployées par l’université."
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Bon, je ferai exception à mes principes , je veux bien prendre un stagiaire MCF s'il est sage... :diable:
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- e-WandererGrand sage
Je trouve très justes les propos que tu tiens souvent sur la dérive "managériale". Cela se vérifie encore ici. Nous souffrons depuis plusieurs années (surtout depuis le passage de Valérie Pécresse au ministère de l'ESR) d'une volonté de ne plus financer la recherche sous forme de crédit dits "récurrents" (en gros, les sommes fixes allouées aux centres de recherche), mais davantage à partir d'une politique de projets (ANR, AGIR, etc.). D'où une inflation administrative terrifiante, qui se fait au détriment de la vraie recherche : on rédige des projets, on expertise des projets, on rédige des comptes rendus de projets… et toute cette évaluationnite prend un temps fou. Les heureux élus ont des sommes colossales (souvent injustifiées) mais finissent épuisés, et les perdants sont tout aussi épuisés, mais sans avoir de sous.
Je trouve qu'il y a une convergence assez saisissante avec l'expression "pédagogie par projets", qui ressemble à un enfumage du même ordre. Se faire mousser, agiter une belle rhétorique creuse, etc.
Je trouve qu'il y a une convergence assez saisissante avec l'expression "pédagogie par projets", qui ressemble à un enfumage du même ordre. Se faire mousser, agiter une belle rhétorique creuse, etc.
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- Quels experts pour la future réforme du bac et du lycée ?
- Réforme du Collège: enfin un signe d’intérêt pour cette réforme dans mon lycée.
- Des collègues pro-réforme du lycée ? (question pour le lycée général et technique)
- Rapport de l'inspection générale de l'EN sur la réforme du lycée d'enseignement général et technologique
- article d'Alain Boissinot qui plaide pour un continuum lycée-supérieur
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