Harry Potter

Bah de toute façon, les programmes c'est la "loi" (en fait un décret), mais on n'est pas obligé d'appliquer la loi bêtement, j'ai tendance à penser que c'est même le contraire qu'il convient de faire.

En outre les programmes de 2008 ont été la loi jusqu'à l'année en cours. Nous ne vivions pas sous un régime totalitaire, il me semble. Il y a des chances pour que ça reste au moins aussi proche de l'intérêt général que de tordre des oeuvres pour les faire rentrer dans la tête tordue d'un Michel Lussault ou d'un Jean-Michel Zakhartchouk...

Mélu a écrit:Moi, ce qui me gonfle, c'est qu'on et obligé de tordre les programmes et les bouquins pour les faire rentrer dans des thèmes tout pourris, alors qu'un roman classique adapté à un niveau devrait être un motif suffisant à son étude.

Exactement.

Ceci dit, entre tordre une oeuvre ou les programmes, le choix sera vite fait.

Merveilleux: imaginaire. Je me bats assez avec ma classe de 2nde pour qu'ils n'utilisent pas le mot merveilleux et fantastique n'importe comment.

Sphinx a écrit:PY : on n'a rien touché, je vais transmettre. Il y a déjà eu un bug du même type il y a quelques semaines.

OK, merci, 120 secondes ça paraissait vraiment excessif. Déjà que 20, pour les rapides, c'est une longue attente...

Spoiler:

Vous pourriez aussi ne pas faire de LA sur HP, ne faire que des études transversales. Et en parallèles faire un GT de textes plus classiques/littéraires en LA ; parce qu'effectivement, faire une lecture analytique sur Harry Potter (Jeunesse + traduction) me semble juste une perte de temps.
Ce serait l'occasion de leur apprendre à travailler un thème, un motif, un personnage... cela demande souvent de relire et ce sera plus simple si le bouquin les enthousiasme.

Je vais déjà relire le roman et voir ce que je peux en tirer. Si jamais il ne m'inspire pas suffisamment, je me rabattrai probablement sur Swift qui, même s'il n'est pas considéré comme un conte merveilleux, se rapproche assez du thème imposé et propose un regard satirique sur la société. Le problème, c'est que cela nous obligerait à acheter une série supplémentaire alors que nous sommes déjà très limités...

Pourquoi ? Si c'est le seul livre qui te manque dans ce que tu as prévu pour l'année, tu peux demander aux élèves de l'acheter, non ? (Bon c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'éditions...)

Pas forcément Sphinx, dans certains collège on a interdiction de le faire : les parents sont trop pauvres, tout ça tout ça... on en discutait avec Véronique, c'est totalement illégal donc techniquement tu peux demander quand même. Mais quant tu as un CDE radin et obtus, pas évident...

Sphinx a écrit:Pourquoi ? Si c'est le seul livre qui te manque dans ce que tu as prévu pour l'année, tu peux demander aux élèves de l'acheter, non ? (Bon c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'éditions...)

La politique de l'établissement est plutôt de ne pas faire acheter de bouquins aux élèves...Ce qui nous oblige à optimiser nos choix de séries et donc acheter ce qui est vraiment prioritaire. Ayant déjà plusieurs contes dans nos séries (mais déjà étudiés en 6ème), je ne voulais pas acheter à nouveau une nouvelle série de contes, d'où mon choix de HP. De toute façon, on doit faire le point la semaine prochaine sur toutes les séries qu'on compte acheter, je verrai bien s'il nous reste un peu d'argent pour Swift au cas où.

Thibprof a écrit:

Sphinx a écrit:Pourquoi ? Si c'est le seul livre qui te manque dans ce que tu as prévu pour l'année, tu peux demander aux élèves de l'acheter, non ? (Bon c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'éditions...)

La politique de l'établissement est plutôt de ne pas faire acheter de bouquins aux élèves...

Quelle tristesse.

Anarore a écrit:Pas forcément Sphinx, dans certains collège on a interdiction de le faire : les parents sont trop pauvres, tout ça tout ça... on en discutait avec Véronique, c'est totalement illégal donc techniquement tu peux demander quand même. Mais quant tu as un CDE radin et obtus, pas évident...

Je n'en reviens pas, justement, un des objectifs ne serait pas de les inciter à pousser la porte d'une librairie au moins une fois dans l'année ?
Les CDE qui prennent cette décision se trompent de combat, et font plus de mal que de bien aux élèves. Une édition en poche n'est pas si coûteuse, tant que cela se limite à 2-3 livres dans l'année (et là ce doit être un critère du choix de ladite édition par le professeur). Les familles qui ne peuvent vraiment pas se le permettre restent minoritaires, quoique plus concentrées dans certains établissements.
Inciter les élèves à se constituer une bibliothèque personnelle fait partie pour moi des clés à leur donner pour leur avenir, surtout à un âge où ils commencent à abandonner la lecture (cf. l'excellente émission de Demorand l'autre soir sur Inter).

Désolée pour le HS, je ne me prononce pas par contre sur le choix d'Harry Potter, je dois faire partie des 3 personnes en France à ne pas l'avoir lu.

Et puis, ce serait un bon moyen de dépenser les sous du contribuable, plutôt que de renouveler en bloc tous les manuels de tous les niveaux. On devrait mettre en place une allocation rentrée, tiens, pour aider les familles en difficulté à acheter les fournitures scolaires, incluant quelques livres :lol:

Rendash a écrit:

Thibprof a écrit:

Sphinx a écrit:Pourquoi ? Si c'est le seul livre qui te manque dans ce que tu as prévu pour l'année, tu peux demander aux élèves de l'acheter, non ? (Bon c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup d'éditions...)

La politique de l'établissement est plutôt de ne pas faire acheter de bouquins aux élèves...

Quelle tristesse.

+1

Ici, familles de CSP- à plus de 70%, on a le droit de faire acheter 25 euros de livres dans l'année. Nous partons du principe que les familles les plus pauvres ont une prime de rentrée et les plus en difficulté peuvent faire appel aux fonds du collège. Honnêtement, on doit avoir 1 ou 2 élèves par niveau qui a du mal à acheter les livres demandés (et cette année, par exemple, en 6e, HP était le livre le plus cher de ma liste, mais empruntable au CDI ou à la bibliothèque du coin / par le réseau des cousins / copains....).
Nos IPR tiennent absolument à ce que les élèves aient une bibliothèque personnelle, et je crois d'ailleurs que c'est inscrit dans les nouveaux programmes.
Ton CDE ne trouve rien à redire au fait que les élèves doivent acheter des baskets et un survêtement pour le sport, alors c'est pareil pour les livres (et cela revient moins cher). De plus, en milieu rural, les familles se connaissent souvent très bien et les livres s'échangent d'un enfant à l'autre quand ils changent de classe.

En prétendant "protéger" les familles les plus pauvres, on les maintient dans une pauvreté culturelle, parce qu'on limite leur accès à la littérature...

Désolée pour le HS, mais cela m'insupporte vraiment que des CDE se permettent d'interdire ce genre de choses. Ils ne le feraient pas pour l'EPS.

Hermiony a écrit:
Nos IPR tiennent absolument à ce que les élèves aient une bibliothèque personnelle

merci Hermiony,

Certains CDE ont donc encore un peu de bon sens...

J'essaie de fonctionner au maximum avec les séries mais deux fois dans l'année, on peut quand même faire acheter un livre, si on fait attention à choisir une édition à moins de cinq euros... Franchement à côté du reste des dépenses en matériel c'est peanuts, et Hermiony a raison de rappeler le prix de l'équipement de sport (j'ai des collègues de sport qui râlent parce que certains élèves ont les mêmes chaussures pour faire du sport dans le gymnase et pour courir dans la boue de la cour ou du parc voisin : trop cher d'en acheter une deuxième paire, qu'ils disent ; et pourtant, bizarrement, ces gamins-là n'ont pas les premiers prix de chez Décathlon ou Carrefour aux pieds (on ne leur demande pas de la godasse super technique non plus), mais les dernières Adidas à plus de cent euros...).

Quand un élève ne peut vraiment pas se permettre l'achat d'un livre, il y a le FSE, la médiathèque... Là, en quatre ans, j'ai eu pour la première fois une élève dont les parents n'avaient pas les moyens de lui acheter les livres ET refusaient de se faire remarquer en se signalant au FSE ou autre. Ils préféraient que la gamine ait zéro au contrôle de lecture plutôt que de me dire qu'ils n'avaient pas pu acheter le livre Est-ce que je vais me faire jeter la pierre si je dis que je trouve cette fierté-là, même si je la comprends d'un certain côté, franchement mal placée ? Quand je l'ai su par la PP, j'ai fait prêter le livre suivant à la gamine par le CDI, fin de l'histoire. Il y a toujours des solutions.

Je suis bien d'accord avec vous, ça me révolte aussi. Etant nouveau dans l'établissement, je ne vais pas prendre les armes, mais il est certain que je vais faire en sorte de ne pas faire perdurer cette situation.

Je suis bien d'accord, c'est juste entretenir une misère crasse, au lieu d'aider les gamins à s'ouvrir. D'autant qu'il existe beaucoup de collection à 2/3 euros... et comme le dit Sphinx, pas mal de solutions de nos jours !
L'an prochain je ferai comme Véronique, je donnerai la liste "à se procurer" : ils l'auront comme ils voudront (acheter, emprunté, prêté), mais ils l'auront et c'est tout ce qui m'importera.

Surtout que 2 euros c'est trop cher pour un livre mais quand on voit les consoles de jeux qu'ils ont ou les bonbons qu'ils mangent à longueur de journée... l'argument du "pas d'argent" n'est qu'un prétexte empli de mauvaise foi.

N'allons pas imaginer que la pauvreté n'existe pas. Des gamins qui n'ont ni console, ni bonbons, ni téléphone portable, ni beaucoup de sous pour s'acheter des bouquins, ça existe.

Bon. ça, ça dépend. Il y en a qui font de la provoc en disant que cinq euros c'est le prix d'un kebab et qu'ils ne vont quand même pas les dépenser pour des livres, mais d'autres qui ont réellement de petits moyens.

Edit : grillée par PY

PauvreYorick a écrit:N'allons pas imaginer que la pauvreté n'existe pas. Des gamins qui n'ont ni console, ni bonbons, ni téléphone portable, ni beaucoup de sous pour s'acheter des bouquins, ça existe.

Oui, ça, c'est très vrai. Mais il y a toujours une solution, via le FSE, le CDI, le Conseil départemental, ou que sais-je encore.

Anarore a écrit:Pas forcément Sphinx, dans certains collège on a interdiction de le faire : les parents sont trop pauvres, tout ça tout ça... on en discutait avec Véronique, c'est totalement illégal donc techniquement tu peux demander quand même. Mais quant tu as un CDE radin et obtus, pas évident...

m'enfin, en ce cas, ils touchent plus de 300€ par gamin fin août !

En 5e, pour étudier le thème "imaginer des univers nouveaux", quitte à faire une oeuvre de jeunesse pour de "petits lecteurs", on peut faire Tobie Lolness de Timothee de Fombelle: ce n'est pas plus court qu Harry Potter mais au moins c'est en langue française originelle  (cette fois pas de doute, ce n'est pas une traduction !), bien écrit voire avec un certain style, riche en références également et jusqu'à maintenant un grand succès auprès des élèves même faibles lecteurs, car l'histoire est très prenante, le héros attachant et évoluant dans un monde original. Des passages font également réfléchir au langage et au sens des mots,à la nature, au pouvoir..
Mon coup de coeur littérature jeunesse de ces dernières années, une oeuvre de qualité bien adaptée au niveau 5e.

Moi aussi, j'adore Tobie Lolness! Mais pas en OI.
Mes petits lecteurs seraient incapables de le lire, ne serait-ce que parce que c'est très long.