Nos dernières lectures (tome 4)

IFG a écrit:

LouisBarthas a écrit:


"Nous sommes plus puissants que jamais, mais nous ne savons trop que faire de ce pouvoir. Pis encore, les humains semblent plus irresponsables que jamais. Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n'avons de comptes à rendre à personne. Ainsi faisons-nous des ravages parmi les autres animaux et dans l'écosystème environnant en ne cherchant guère plus que nos aises et notre amusement, sans jamais trouver satisfaction.
Y a-t-il rien de plus dangereux que des dieux insatisfaits et irresponsables qui ne savent pas ce qu'ils veulent ?"

:livre: Je ne l'ai pas terminé mais j'ai trouvé le début vraiment intéressant !

L'écriture en est très simple, accessible. On se demande, parfois, si une telle simplicité ne nuit pas à la complexité des sujets abordés. Mais quand on en connaît mieux certains, on voit que l'auteur a beaucoup lu sur la question et possède le don d'exposer très clairement l'ensemble de la question.
Ce livre s'inscrit dans la lignée de ceux de Jared Diamond - qui, d'ailleurs, fait l'éloge de Harari -, et qui sont beaucoup plus fouillés. Les quatre livres de Diamond sont extraordinaires :

Le Troisième Chimpanzé, Essai sur l'évolution et l'avenir de l'animal humain
De l'inégalité parmi les sociétés, Essai sur l'homme et l'environnement dans l'histoire
Effondrement. Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie
Le monde jusqu'à hier : Ce que nous apprennent les sociétés traditionnelles

Cela me conforte quant au choix d'une méthode alphabétique et synthétique. Par contre, je vais réfléchir à la valeur ajoutée de l'approche graphémique plutôt que phonémique (même si j'ai un début de réponse en grande amatrice de Mico).

Voici vingt ans que Galia Ackerman fréquente ceux qui sont la mémoire de Tchernobyl. Scientifiques, artistes, écrivains, ethnographes, et tout ceux qui sont restés, malgré l’interdiction.
Quelle vie après la catastrophe ? Traverser Tchernobyl compose un tableau unique et intime du désastre et de ses conséquences. Mais aussi, en creux, de l’ex-URSS et de ce qu’elle est devenue. Loin des images d’Épinal, l’auteure nous emmène dans des lieux inattendus : la plage ensoleillée du bord de la rivière Pripiat, les forêts habitées par une faune sauvage, le cimetière juif abandonné, les alentours du plus grand radar de détection de missiles intercontinentaux de toute l’URSS, les décharges nucléaires… Elle raconte le vieil homme heureux de sa pêche radioactive, les orphelins irradiés,  les vrais et les faux héros de Tchernobyl.

Très très intéressant et souvent effarant.
Les photos qui accompagnent le livre sont sur le site de l'éditeur : http://www.premierparallele.fr/livre/traverser-tchernobyl

coindeparadis a écrit:
Cela me conforte quant au choix d'une méthode alphabétique et synthétique. Par contre, je vais réfléchir à la valeur ajoutée de l'approche graphémique plutôt que phonémique (même si j'ai un début de réponse en grande amatrice de Mico).

je ne l'ai pas lu mais je sais que les auteurs mettent à mal la conception globale de la lecture qui inspire la quasi-totalité des enseignants à l'heure actuelle. Je les ai entendues à la radio polémiquer avec Goigoux qui est très dur et habile et reste campé fermement sur ses positions.
Maintenant, je suis d'accord avec toi pour privilégier l'approche phonémique plutôt que graphémique. Je pense, comme toi - et c'est confirmé par les études neurologiques -, qu'il faut partir du son dans l'apprentissage de la lecture. J'aimerais savoir ce qu'elles disent de l'origine de la conception globale de la lecture. Celle-ci remonterait au moins au XVIIIe siècle avec l'abbé de Radonvilliers et surtout Nicolas Adam. Célestin Freinet, marginal de l'enseignement mais aujourd'hui figure institutionnelle, était globaliste et tirait sa conception du "processus de globalisation" de la vie.

J'ai fini en début de semaine Le secret d'Edwin Strafford , de Robert Goddard.
Un bon roman à suspense avec des personnages fictifs mélangés à des personnages historiques et une intrigue qui tient en haleine jusqu'au bout .

Toutes les intrigues de Dona Leon se passent à Venise et le commissaire Guido Brunetti est très attachant.

Le commissaire c'est Guido Brunetti, pas Leon

J'ai fini La noche de los tiempos ( Dans la grande nuit des temps) de Antonio Muñoz Molina.
Un beau roman qui se déroule essentiellement à Madrid avant la guerre civile espagnole puis pendant les premiers mois de la guerre . Lecture qui n'est pas d'un abord facile , mais qui, pour ma part, en valait la peine .

J'ai fini Nymphéas noirs , de Michel Bussi . C'est le premier livre que je lis de cet auteur .
Lecture plaisante et facile , très bien comme lecture de vacances ou de week-end prolongé . J'avais besoin de quelque chose de beaucoup moins ardu à lire après Dans la grande nuit des temps.

coindeparadis a écrit:
Cela me conforte quant au choix d'une méthode alphabétique et synthétique. Par contre, je vais réfléchir à la valeur ajoutée de l'approche graphémique plutôt que phonémique (même si j'ai un début de réponse en grande amatrice de Mico).

Un écho à ta lecture, j'ai lu ceci :



C'est passionnant. Certes, c'est un peu ardu par moment, perdu dans les circonvolutions du cerveau mais l'idée générale est limpide. Le processus neuronal de lecture est très claire et les théories avancés (car certains points le sont encore) très bien étayés.
Il y a un petit passage sur l'enseignement de la lecture éclairée par ces découvertes et clairement la méthode globale est une hérésie. Elle est contradictoire avec la façon dont le cerveau décrypte les lettres et les assemble.
D'ailleurs, il appelle les enseignants à contacter des chercheurs pour expérimenter des façons d'apprendre à lire à la lumière de ces découvertes.

Dans sa conclusion, il écrit ces lignes qui m'ont bien plu (à la perspective de ce qu'on vit dans l'EN) :

Stanislas Dehaene a écrit: Expérimenter, ce n'est pas essayer le matin même une idée qui vous est venue la veille au soir. Expérimenter exige au contraire de concevoir avec patience, minutie, et en prenant en compte toutes les connaissances passées, une manipulation nouvelle de la stratégie d'enseignement qui sera comparée avec une situation de contrôle (un autre jour, un autre exercice, une autre classe).

Al9 a écrit:

coindeparadis a écrit:
Cela me conforte quant au choix d'une méthode alphabétique et synthétique. Par contre, je vais réfléchir à la valeur ajoutée de l'approche graphémique plutôt que phonémique (même si j'ai un début de réponse en grande amatrice de Mico).

Un écho à ta lecture, j'ai lu ceci :

Celui-ci, directement destiné aux professeurs d'école, est très accessible.

L'illustratrice de "Trash Cancan" sévit une nouvelle fois avec une BD drôle et complète sur toutes les pièces de Shakespeare !

http://www.bricabook.fr/2016/05/shakespeare-illustre-bd/

Je viens de finir Noticia de un secuestro ( Journal d'un enlèvement) , de Gabriel García Márquez .
Des journalistes colombiens sont enlevés, en 1990, par les narcos du cartel de Pablo Escobar ; ils vont servir de monnaie d'échange vis à vis du gouvernement .
D'un côté, nous assistons aux différentes tractations , aux démarches entreprises par les familles des victimes ( deux victimes vont y perdre la vie) ; de l'autre, les victimes témoignent de leur quotidien au fil des mois , jusqu'à leur libération.

Je l'ai relu car je l'avais lu un peu vite la première fois.

Évidemment ça a un peu vieilli, l'introduction et la présentation sont utiles car assez claires.

Comme toujours il perd du temps (et celui du lecteur) à "taper" sur ses ennemis de manière très répétitive.

Je suis en train de lire celui-ci qui est très clair et aisé à lire (sur Marx ce n'est pas fréquent):

Je démarre en même temps Antispéciste de A. Caron et Jihad et haine des Juifs de M.Küntzel, qui viennent tous deux de m'être offerts. Va falloir que j'établisse un ordre de lecture, là.

Excellente biographie de Laure Adler sur une philosophe que j'apprécie beaucoup: Hannah Arendt. Je ne l'ai pas encore terminé, mais sa vie est passionnante !

https://www.mediapart.fr/journal/france/170516/l-ecole-l-epreuve-d-une-revolution-conservatrice
Quelqu'un l'a lu ? :shock:

J’ai lu Mersault, contre-enquête, de Kamel Daoud. J’ai lu les premières pages à la librairie, je trouvais le concept sympa : redonner une identité à un personnage anonyme d’un roman, recontextualiser L’Étranger de Camus en rappelant que c’est avant tout un roman les deux pieds dans la colonisation. Ça me rappelait un peu la démarche de Will Eisner qui a donné de la consistance au personnage de Fangin. Ça me faisait penser à ce que dit Edward Said, à propos de la vision des Arabes. Ça me faisait penser à Albert Camus, Totem et tabou d’Yves Ansel, et j’espérais y retrouver un peu le même type de discours frondeur, te démontant proprement la statue Camus.

Bon. En fait, le livre est juste incroyablement chiant. :|

Ah tiens, ça me fait plaisir...Je l'ai commencé, je ne parviens pas à le finir... Je l'ai écarté en me disant lâchement que j'y reviendrai plus tard...