- JaenelleHabitué du forum
Bien d'accord, mais je doute que cette autre politique s'oppose à la réforme, si les moyens suivent.Balthazaard a écrit:
Par contre, dans sa forme que tu trouves, pur jus, non, c'est le fond que je trouve fidèle aux propos de la FCPE je trouve qu'il y a beaucoup de sous entendus qui laissent à penser que malgré le contenu bcbg, beaucoup verraient bien l'actuelle direction dégager au profit d'une tout autre politique...
Et je n'ai jamais écrit que ceux qui se réjouissent ici de cette motion étaient naïfs, juste que j'étais perplexe face à cette réaction et que, peut-être, je n'avais pas décelé l'ironie.
- JaenelleHabitué du forum
Bien d'accord encore une fois, mais la FCPE ne s'oppose pas à la réforme, juste au fait qu'il n'y a pas assez de moyens pour la mettre en place.V.Marchais a écrit:La FCPE est ce qu'elle est, mais elle est reconnue par le MEN et, à ce titre, elle vote un certain nombre de points qui ont directement trait à notre métier. Par exemple, elle s'est abstenue lors de la présentation de la réforme. On peut se demander si tout se serait passé de la même façon si une direction bornée ne s'était pas refusée à désavouer le PS, contre la base même. Le MEN se fout pas mal du vote des syndicats enseignants. Mais celui des parents, c'est autre chose. Rappelons-nous : ce sont eux les clients...
- Luigi_BGrand Maître
D'accord pour dire que cette motion (qui se termine malgré tout par une menace explicite) est relativement ambiguë : c'est une critique qui concerne autant la mise en place de la réforme que la réforme elle-même ("des EPI mal définis" peut renvoyer à l'entourloupe d'enseignements pris sur les cours et non "complémentaires", les "inégalités" dans les langues etc.).
Mais compte tenu de la position de la FCPE depuis des années, notamment dans le cadre de la Refondation c'est un vrai progrès. Oui je préfère cette motion modérée qui fait vaciller le principal soutien du ministère qu'un soutien franc et massif tel que nous l'avons connu jusqu'ici, la direction nationale étouffant toute contestation. Je pense que, comme de nombreux parents la mouvance "Ambitions FCPE" a été très sensible à notre patient et laborieux travail de réinformation depuis un an.
Il faut surtout rappeler (pour la deuxième fois sur ce fil) que la première motion (rejetée) est pour le coup beaucoup plus saisissante : plus d'un tiers des représentants FCPE considèrent que cette "réforme participe à la destruction de l'enseignement secondaire" (sic).
Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus...
Mais compte tenu de la position de la FCPE depuis des années, notamment dans le cadre de la Refondation c'est un vrai progrès. Oui je préfère cette motion modérée qui fait vaciller le principal soutien du ministère qu'un soutien franc et massif tel que nous l'avons connu jusqu'ici, la direction nationale étouffant toute contestation. Je pense que, comme de nombreux parents la mouvance "Ambitions FCPE" a été très sensible à notre patient et laborieux travail de réinformation depuis un an.
Il faut surtout rappeler (pour la deuxième fois sur ce fil) que la première motion (rejetée) est pour le coup beaucoup plus saisissante : plus d'un tiers des représentants FCPE considèrent que cette "réforme participe à la destruction de l'enseignement secondaire" (sic).
Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus...
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- BalthazaardVénérable
Rappelez vous aussi comment Monique Vuaillat est venue a bout d'Allègre...après l'opposition ça a été "OK pour vos réformes si on a les moyens!!!" difficiles pour les fedés de parents de ne pas suivre...puis grosse manif pour des moyens et comme il n'y en avait pas plus que maintenant, on connait la suite
- JaenelleHabitué du forum
Une réelle motion non rejetée...Luigi_B a écrit:
Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus...
J'attends de voir ce que cette fédération va faire d'ici les grandes vacances avant de me réjouir.
Je précise tout de même : merci pour ces informations (... et votre patience ! ).
- Graisse-BoulonsNiveau 10
Verdurette a écrit:Vous remarquerez que la profession d'enseignant est la seule pour laquelle n'importe qui se sent à même de venir émettre des avis et donner des conseils. J'ai pris l'avion plusieurs fois, il ne me viendrait pas à l'idée d'aller dire au pilote comment atterrir de façon plus souple, ni au garagiste comment réparer ma voiture. Donc je trouve inacceptable que les parents décident en dernier recours de ce que leur rejeton doit faire à l'école. Qu'on doit le supporter envers et contre tout, quels que soient son comportement et ses capacités.
Redonnons à note ministère le beau nom "d'Instruction publique" et demandons aux parents de nous laisser faire notre boulot, nous sommes des professionnels, ne leur en déplaise, et d'aller faire leur boulot chez eux, car de ce côté, ça pèche gravement.
Tout a fait, c'est insupportable ! Les gens se font rouler dans la farine sans problème par n'importe quel artisan qui leur sur-facture des choses ou leur changent des pièces bonnes parce que "c'est lui le pro", mais tous sont des professeur mieux que les profs...y'en à marre !!!!
Et l'entrée des parents dans les établissements tend à légitimer cette tendance au mépris de la fonction...merci les socialistes : merci pour les "délégués des parents", merci aussi d'avoir donné les clés de la maison à Meirieux et à ses disciples (Jospin), merci pour le 80% d'une classe d'age au bac (Chevènement) et enfin, merci, merci pour la doctrine "le lycée autour de l'élève"...merci, c'est vrai que depuis, "tout va bien", comme le raconte chaque niveau administratif à son niveau hiérarchique supérieur...en vertu de quoi chaque ministre est conforté dans l'idée que malgré le petit bruit de fond perçu de loin, son action est "globalement positive"...
- BalthazaardVénérable
Graisse-Boulons a écrit:Verdurette a écrit:Vous remarquerez que la profession d'enseignant est la seule pour laquelle n'importe qui se sent à même de venir émettre des avis et donner des conseils. J'ai pris l'avion plusieurs fois, il ne me viendrait pas à l'idée d'aller dire au pilote comment atterrir de façon plus souple, ni au garagiste comment réparer ma voiture. Donc je trouve inacceptable que les parents décident en dernier recours de ce que leur rejeton doit faire à l'école. Qu'on doit le supporter envers et contre tout, quels que soient son comportement et ses capacités.
Redonnons à note ministère le beau nom "d'Instruction publique" et demandons aux parents de nous laisser faire notre boulot, nous sommes des professionnels, ne leur en déplaise, et d'aller faire leur boulot chez eux, car de ce côté, ça pèche gravement.
Tout a fait, c'est insupportable ! Les gens se font rouler dans la farine sans problème par n'importe quel artisan qui leur sur-facture des choses ou leur changent des pièces bonnes parce que "c'est lui le pro", mais tous sont des professeur mieux que les profs...y'en à marre !!!!
Et l'entrée des parents dans les établissements tend à légitimer cette tendance au mépris de la fonction...merci les socialistes : merci pour les "délégués des parents", merci aussi d'avoir donné les clés de la maison à Meirieux et à ses disciples (Jospin), merci pour le 80% d'une classe d'age au bac (Chevènement) et enfin, merci, merci pour la doctrine "le lycée autour de l'élève"...merci, c'est vrai que depuis, "tout va bien", comme le raconte chaque niveau administratif à son niveau hiérarchique supérieur...en vertu de quoi chaque ministre est conforté dans l'idée que malgré le petit bruit de fond perçu de loin, son action est "globalement positive"...
Ce serait la première chose à faire!
- BalthazaardVénérable
Jaenelle a écrit:Une réelle motion non rejetée...Luigi_B a écrit:
Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus...
J'attends de voir ce que cette fédération va faire d'ici les grandes vacances avant de me réjouir.
Je précise tout de même : merci pour ces informations (... et votre patience ! ).
Il ne faut pas attendre de grand soir de la Fcpe..mais c'est peut-être comme une marmite qui bout. Quelques plops! et puis ça déborde.
- ZeSandmanFidèle du forum
Graisse-Boulons a écrit:Verdurette a écrit:Vous remarquerez que la profession d'enseignant est la seule pour laquelle n'importe qui se sent à même de venir émettre des avis et donner des conseils. J'ai pris l'avion plusieurs fois, il ne me viendrait pas à l'idée d'aller dire au pilote comment atterrir de façon plus souple, ni au garagiste comment réparer ma voiture. Donc je trouve inacceptable que les parents décident en dernier recours de ce que leur rejeton doit faire à l'école. Qu'on doit le supporter envers et contre tout, quels que soient son comportement et ses capacités.
Redonnons à note ministère le beau nom "d'Instruction publique" et demandons aux parents de nous laisser faire notre boulot, nous sommes des professionnels, ne leur en déplaise, et d'aller faire leur boulot chez eux, car de ce côté, ça pèche gravement.
Tout a fait, c'est insupportable ! Les gens se font rouler dans la farine sans problème par n'importe quel artisan qui leur sur-facture des choses ou leur changent des pièces bonnes parce que "c'est lui le pro", mais tous sont des professeur mieux que les profs...y'en à marre !!!!
Et l'entrée des parents dans les établissements tend à légitimer cette tendance au mépris de la fonction...merci les socialistes : merci pour les "délégués des parents", merci aussi d'avoir donné les clés de la maison à Meirieux et à ses disciples (Jospin), merci pour le 80% d'une classe d'age au bac (Chevènement) et enfin, merci, merci pour la doctrine "le lycée autour de l'élève"...merci, c'est vrai que depuis, "tout va bien", comme le raconte chaque niveau administratif à son niveau hiérarchique supérieur...en vertu de quoi chaque ministre est conforté dans l'idée que malgré le petit bruit de fond perçu de loin, son action est "globalement positive"...
Je pense tout à fait comme toi.
Pour le passage en gras, je n'imagine pas ces ministres successifs sont si naïfs. Le refus de toute remise en question du bien fondé de la réforme du collège par exemple, tant en formation qu'au ministère, me semble animé par une certaine dose de réalisme malgré tout qui contredit l'idée qu'ils ne seraient animés que par la seule conviction de bien faire.
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Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- Graisse-BoulonsNiveau 10
ZeSandman a écrit:Graisse-Boulons a écrit:Verdurette a écrit:Vous remarquerez que la profession d'enseignant est la seule pour laquelle n'importe qui se sent à même de venir émettre des avis et donner des conseils. J'ai pris l'avion plusieurs fois, il ne me viendrait pas à l'idée d'aller dire au pilote comment atterrir de façon plus souple, ni au garagiste comment réparer ma voiture. Donc je trouve inacceptable que les parents décident en dernier recours de ce que leur rejeton doit faire à l'école. Qu'on doit le supporter envers et contre tout, quels que soient son comportement et ses capacités.
Redonnons à note ministère le beau nom "d'Instruction publique" et demandons aux parents de nous laisser faire notre boulot, nous sommes des professionnels, ne leur en déplaise, et d'aller faire leur boulot chez eux, car de ce côté, ça pèche gravement.
Tout a fait, c'est insupportable ! Les gens se font rouler dans la farine sans problème par n'importe quel artisan qui leur sur-facture des choses ou leur changent des pièces bonnes parce que "c'est lui le pro", mais tous sont des professeur mieux que les profs...y'en à marre !!!!
Et l'entrée des parents dans les établissements tend à légitimer cette tendance au mépris de la fonction...merci les socialistes : merci pour les "délégués des parents", merci aussi d'avoir donné les clés de la maison à Meirieux et à ses disciples (Jospin), merci pour le 80% d'une classe d'age au bac (Chevènement) et enfin, merci, merci pour la doctrine "le lycée autour de l'élève"...merci, c'est vrai que depuis, "tout va bien", comme le raconte chaque niveau administratif à son niveau hiérarchique supérieur...en vertu de quoi chaque ministre est conforté dans l'idée que malgré le petit bruit de fond perçu de loin, son action est "globalement positive"...
Je pense tout à fait comme toi.
Pour le passage en gras, je n'imagine pas ces ministres successifs sont si naïfs. Le refus de toute remise en question du bien fondé de la réforme du collège par exemple, tant en formation qu'au ministère, me semble animé par une certaine dose de réalisme malgré tout qui contredit l'idée qu'ils ne seraient animés que par la seule conviction de bien faire.
OK, reçu 5/5 mais alors pourquoi s'acharner à toujours nier les problèmes et systématiquement faire passer les profs pour ceux qui sont "de toutes façons contre tout" ? Pourquoi chacun est-il contraint de nier les problèmes pour soigner sa progression de carrière alors qu'il devrait, au contraire, être récompensé pour son aptitude à les régler ?....je sais, l'argent....mais le truc c'est qu'il y a des tas de solutions "gratos" qui ne sont jamais apportées car la règle est d'abord de dire qu'il n'y a pas besoin de solution puisque tout est bien dans chaque réforme....
- VinZTDoyen
Reste la question qui tue: si tout est si bien, que les statistiques du bac (ou du brevet) sont bonnes, pourquoi réformer ?
N'y aurait-il pas comme une légère incohérence ?
N'y aurait-il pas comme une légère incohérence ?
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Graisse-BoulonsNiveau 10
VinZT a écrit:Reste la question qui tue: si tout est si bien, que les statistiques du bac (ou du brevet) sont bonnes, pourquoi réformer ?
N'y aurait-il pas comme une légère incohérence ?
Heuuuuuu....c'est que ça lave toujours plus blanc que le blanc d'avant ?....j'ai bon là ? j'ai bon ?
- VinZTDoyen
Graisse-Boulons a écrit:VinZT a écrit:Reste la question qui tue: si tout est si bien, que les statistiques du bac (ou du brevet) sont bonnes, pourquoi réformer ?
N'y aurait-il pas comme une légère incohérence ?
Heuuuuuu....c'est que ça lave toujours plus blanc que le blanc d'avant ?....j'ai bon là ? j'ai bon ?
Une sorte de Persil antiredéposition ?
- gauvain31Empereur
Il faut un blanc immaculé... que dis-je l'immaculée-correction des copies : 100% de réussite. Tout le monde a droit de réussir une fois dans sa (fausse) vie. La vraie vie tâchera ensuite de leur révéler ce qu'ils valent... mais après ce n'est plus le problème de l'EN, mais celui du travail.
- OlympiasProphète
Ensuite on aura une farandole des parents FCPE qui viendront chouiner.gauvain31 a écrit:Il faut un blanc immaculé... que dis-je l'immaculée-correction des copies : 100% de réussite. Tout le monde a droit de réussir une fois dans sa (fausse) vie. La vraie vie tâchera ensuite de leur révéler ce qu'ils valent... mais après ce n'est plus le problème de l'EN, mais celui du travail.
- gauvain31Empereur
Et non Olympias, ils ne viendront plus chouiner, trop occupés à savoir ce qu'ils vont devoir faire de leur gamin en échec à la fac... on aura de nouveaux parents candides prêt à croire ce que le leur dit le ministère.
C'est hélas une des faiblesses qui fait cumuler les réformes destinées à l'échec : l'oubli. Et l'EN fait tout pour qu'on oublie puisqu'elle essaye par tous les moyens d'éviter les comparaison par rapport à l'ancien système (organisation des études différentes et surtout forme de notation différentes.. jusqu'à disparition entière des notes de façon à ce que qu'on ne compare plus rien du tout)
J'ai même l'impression que c'est la majeure partie du travail de certaines sommités au sein du ministère. (voir aussi le travail de Wilson dans 1984....)
Pourtant ce qui se fait actuellement dans l'éducation en France , s'est fait aux USA. (voir Hannah Arendt La crise de l'Education) ou même Jacqueline de Romilly L'enseignement en détresse.
Ce qui me fatigue énormément c'est le sentiment qu'on recommence les même erreurs car on ne tient plus compte de celles qui ont été faites avant. D'où ce problème qui est pour moi un des problèmes , gros problème de ces prochaines décennies (inhérent je pense à la crise de la transmission que nous connaissons actuellement elle-même liée à la crise du numérique).
On va finir par former des élèves handicapés par leur manque de mémoire (au sens très large). (un neurologue qui a suivi une collègue de 58 ans lui a carrément dit qu'elle avait plus de mémoire que les jeunes d'aujourd'hui ). Tout est fait dans les épreuves pour limiter le recours à la mémorisation. C'est un enjeu planétaire et contemporain
On devrait même instituer le Socrate Day : la journée de la mémoire (cérébrale) pas d'écran pendant 24 h et on ferait des exercices de mémorisation
C'est hélas une des faiblesses qui fait cumuler les réformes destinées à l'échec : l'oubli. Et l'EN fait tout pour qu'on oublie puisqu'elle essaye par tous les moyens d'éviter les comparaison par rapport à l'ancien système (organisation des études différentes et surtout forme de notation différentes.. jusqu'à disparition entière des notes de façon à ce que qu'on ne compare plus rien du tout)
J'ai même l'impression que c'est la majeure partie du travail de certaines sommités au sein du ministère. (voir aussi le travail de Wilson dans 1984....)
Pourtant ce qui se fait actuellement dans l'éducation en France , s'est fait aux USA. (voir Hannah Arendt La crise de l'Education) ou même Jacqueline de Romilly L'enseignement en détresse.
Ce qui me fatigue énormément c'est le sentiment qu'on recommence les même erreurs car on ne tient plus compte de celles qui ont été faites avant. D'où ce problème qui est pour moi un des problèmes , gros problème de ces prochaines décennies (inhérent je pense à la crise de la transmission que nous connaissons actuellement elle-même liée à la crise du numérique).
On va finir par former des élèves handicapés par leur manque de mémoire (au sens très large). (un neurologue qui a suivi une collègue de 58 ans lui a carrément dit qu'elle avait plus de mémoire que les jeunes d'aujourd'hui ). Tout est fait dans les épreuves pour limiter le recours à la mémorisation. C'est un enjeu planétaire et contemporain
On devrait même instituer le Socrate Day : la journée de la mémoire (cérébrale) pas d'écran pendant 24 h et on ferait des exercices de mémorisation
- LefterisEsprit sacré
C'est terrible, ce que tu dis, c'est une chose qui m'a frappé quand je suis arrivé dans l'EN après une longue absence, et me frappe encore : le refus de la mémorisation, la haine même du mot, le sentiment des élèves que mémoriser est un atteinte leur confort, à leur dû qui est d'avoir une bonne note sans rien faire.gauvain31 a écrit:
On va finir par former des élèves handicapés par leur manque de mémoire (au sens très large). (un neurologue qui a suivi une collègue de 58 ans lui a carrément dit qu'elle avait plus de mémoire que les jeunes d'aujourd'hui ). Tout est fait dans les épreuves pour limiter le recours à la mémorisation. C'est un enjeu planétaire et contemporain
On devrait même instituer le Socrate Day : la journée de la mémoire (cérébrale) pas d'écran pendant 24 h et on ferait des exercices de mémorisation
J'explique en partie la détestation du latin par ce fait même, celui de ramer à contre-courant de la mode actuelle : c'est une matière où on ne peut tricher, même si on tire les notes vers le haut . On peut tricher en français, malgré l'incurie, l'absence de grammaire, de vocabulaire, d'arrière plan culturel dire que l'apprenant est génial, qu'il a des idées , du potentiel, bref la phraséologie de bulletins que chacun connaît.
L'élève peut y croire. En latin , même si pour ne pas pénaliser celui qui a choisi une option, on surnote, l'élève sent bien qu'il n'a rien mémorisé qu'il ne peut comprendre une ligne, malgré un 15 de moyenne... Je mets aussi des notes gonflées , mais j'explique bien dans certains cas que le niveau attendu n'y est pas, que l'élève ne sait pas mémoriser. Mot que je mets souvent en grand dans les bulletins. C'est effrayant, ce décervelage organisé.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Luigi_BGrand Maître
Mais à quoi bon mémoriser ce que Google sait ?
Comme dit ce brave Michel Serres célébrant "le numérique", la transmission est devenue inutile.
Comme dit ce brave Michel Serres célébrant "le numérique", la transmission est devenue inutile.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- gauvain31Empereur
Je ne suis pas étonné pour le latin Lefteris. C'est la mémorisation qui est importante. En 5ème de part mes difficultés en rédaction, ma professeure de Français me déconseillait (et à ma sœur aussi, alors qu'elle n'était pas mauvaise) le latin. Résultat , j'ai terminé avec la meilleure moyenne de classe au 3ème trimestre grâce à ma capacité de mémorisation.
Et depuis les années que je suis l'évolution des épreuves au bac, c'est de moins en moins de mémorisation, on est de plus en plus dans "il vaut mieux savoir utiliser les connaissances que de les apprendre par cœur". Du coup les élèves ont de plus en plus de mal à mémoriser car on ne sollicite plus assez leur cerveau. La lecture de Blais Ottavi et Gauchet "Les conditions de l'Education " est fortement éclairant là-dessus. c'est ce livre qui m'a incité à changer davantage mes pratiques et à solliciter davantage la mémoire des élèves.
Et depuis les années que je suis l'évolution des épreuves au bac, c'est de moins en moins de mémorisation, on est de plus en plus dans "il vaut mieux savoir utiliser les connaissances que de les apprendre par cœur". Du coup les élèves ont de plus en plus de mal à mémoriser car on ne sollicite plus assez leur cerveau. La lecture de Blais Ottavi et Gauchet "Les conditions de l'Education " est fortement éclairant là-dessus. c'est ce livre qui m'a incité à changer davantage mes pratiques et à solliciter davantage la mémoire des élèves.
- gauvain31Empereur
Luigi_B a écrit:Mais à quoi bon mémoriser ce que Google sait ?
Comme dit ce brave Michel Serres célébrant "le numérique", la transmission est devenue inutile.
C'est là que les IPR hélas confondent le savoir avec l'information puisque cette dernière n'est ni contextualisée dans une démarche historique et/ou expérimentale (en ce qui concerne ma matière) , ni réinvestie dans l'optique de travailler une démarche scientifique et/ou résoudre un problème inédit qui ne pourrait être résolu sans ce savoir.
Ce M.Serre aura fait beaucoup de mal aux enfants car il a complètement le rôle de la mémorisation dans l'aptitude à raisonner. Et les inspecteurs aussi qui sont à l'affût qu'une caution intellectuelle pour justifier des pratiques qui au final ne rendent pas les élèves autonomes comme ils le voudraient.
- LefterisEsprit sacré
Pur mobiliser des con naissances, il faut les avoir. Pour "com -prendre", c'st-à-dire embrasser ensemble des connaissances, il faut d'abord les "ap -prendre"gauvain31 a écrit:Je ne suis pas étonné pour le latin Lefteris. C'est la mémorisation qui est importante. En 5ème de part mes difficultés en rédaction, ma professeure de Français me déconseillait (et à ma sœur aussi, alors qu'elle n'était pas mauvaise) le latin. Résultat , j'ai terminé avec la meilleure moyenne de classe au 3ème trimestre grâce à ma capacité de mémorisation.
Et depuis les années que je suis l'évolution des épreuves au bac, c'est de moins en moins de mémorisation, on est de plus en plus dans "il vaut mieux savoir utiliser les connaissances que de les apprendre par cœur". Du coup les élèves ont de plus en plus de mal à mémoriser car on ne sollicite plus assez leur cerveau. La lecture de Blais Ottavi et Gauchet "Les conditions de l'Education " est fortement éclairant là-dessus. c'est ce livre qui m'a incité à changer davantage mes pratiques et à solliciter davantage la mémoire des élèves.
"aller vers elles pour les prendre", si je glose. L'idée de raisonner sur l'histoire sand connaître de faits ni cde chronologie, de parler d'un texte sans connaître son contexte , de lire du latin par imprégnation en "lisant" , mais sans connaître une règle, sans avoir de vocabulaire me paraît tout bonnement surréaliste. Les meilleurs élèves sont d’ailleurs ceux qui mémorisent (il y en a encore, la théorie de la mutation génétique des élèves qu'on essaie de nous vendre tombe à plat) , on le voit tous les jours. Dans les sciences dites "dures", j'imagine encore moins qu'on se passe de la mémorisation, qui est la base de la modélisation.
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- gauvain31Empereur
Pour en revenir à la haine du mot "mémorisation" elle est effectivement à contre-courant du dogme libéral où il faut laisser l'élève prendre les initiatives, qu'ils trouvent tout seul la démarche expérimentale; elle ne doit pas être transmise (je me suis fait reprocher ceci en inspection récemment).
Bref les élèves doivent être les créateurs de leur savoir et les ingénieurs de leur parcours. Alors le latin.... est forcément vécu comme une violence par ces personnes.
Bref les élèves doivent être les créateurs de leur savoir et les ingénieurs de leur parcours. Alors le latin.... est forcément vécu comme une violence par ces personnes.
- Luigi_BGrand Maître
Le savoir, c'est précisément ce que l'on sait, c'est à dire ce que l'on s'est patiemment approprié. Le savoir n'est pas disponible : c'est un mythe (pernicieux) de la modernité, dont on n'a pas finir de subir les ravages.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Professeur HarryNiveau 2
Un vieux débris prétendait un jour que l'écrit détruit la mémoire. C'est effectivement dommage qu'il y ait eu l'écrit : le vieux débris aurait fini dans les poubelles de l'histoire.
Quant à écrire
Apprendre les déclinaisons latines est parfaitement débile. Plutôt apprendre de la poésie ou apprendre à utiliser un moteur de recherche et à trier ce qui en sort.
Quant à écrire
c'est juste pour montrer que l'on a pas compris grand chose à l'Internet en général et au web en particulier. Google ne sait rien, google indexe et ce n'est pas la même chose.Luigi_B a écrit:Mais à quoi bon mémoriser ce que Google sait ?
Apprendre les déclinaisons latines est parfaitement débile. Plutôt apprendre de la poésie ou apprendre à utiliser un moteur de recherche et à trier ce qui en sort.
- LefterisEsprit sacré
Mythe de la société de consommation : j'ai l'argent, j'achète , j'ai un appareil performant, je clique. Et je sais autant que n'importe quel savant.Luigi_B a écrit:Le savoir, c'est précisément ce que l'on sait, c'est à dire ce que l'on s'est patiemment approprié. Le savoir n'est pas disponible : c'est un mythe (pernicieux) de la modernité, dont on n'a pas finir de subir les ravages.
Dans le meilleur des cas, en réalité, j'ai la bibliothèque St Victor dans la tête. Dans le pire, le plus fréquent hélas , je n'ai strictement rien ...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- gauvain31Empereur
Je dirai surtout mémorisation à la base du raisonnement. La capacité à l'abstraction est l'autre crise que traverse les élèves en sciences
D'ailleurs on "sélectionne en S" à la vue des critères finalement (mémorisation et abstraction) ; c'est ça ensuite qui permettra de développer le raisonnement scientifique. On ne raisonne pas sur du rien. Le faire croire est un mensonge adressé aux élèves. C'est ce que je dis à mes élèves en Seconde dès le premier cours. Et certains d'ailleurs refuseront tout au long de l'année de se plier à la mémorisation. D'ailleurs certains n'ont presque jamais rien mémorisé en sciences (d'où les sales notes qu'il y a dans le pôle scientifique dans tous les lycées où je suis passé, par fois même en filière scientifique !)
D'ailleurs on "sélectionne en S" à la vue des critères finalement (mémorisation et abstraction) ; c'est ça ensuite qui permettra de développer le raisonnement scientifique. On ne raisonne pas sur du rien. Le faire croire est un mensonge adressé aux élèves. C'est ce que je dis à mes élèves en Seconde dès le premier cours. Et certains d'ailleurs refuseront tout au long de l'année de se plier à la mémorisation. D'ailleurs certains n'ont presque jamais rien mémorisé en sciences (d'où les sales notes qu'il y a dans le pôle scientifique dans tous les lycées où je suis passé, par fois même en filière scientifique !)
- Congrès PS - motion A : "Les réformes dans l’éducation demandent de la constance et de la persévérance".
- réforme du college 2016 : lister ici des sources Pour/Contre
- Recours devant le Conseil d'Etat contre la réforme du collège 2016
- 7-9 juin 2014 : Congrès national de la FCPE à Dijon.
- Le congrès de la FCPE : NVB à la tribune et désaveu dans les urnes + élection du 6 juin.
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