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- VididiNiveau 5
Merci beaucoup.
- emanaoNiveau 5
Merci beaucoup pour le partage de cette lecture.
- maduNiveau 8
Merci beaucoup, je vais me procurer ce livre rapidement (et s'il faut se cotiser pour en envoyer un exemplaire à chacune de nos "têtes pensantes" de l'EN, j'en suis...).
La lecture de ce compte-rendu fait froid dans le dos, j'ai encore plus l'impression que nous ne sommes que des grains de sable emportés par cette marche en avant aveugle et inexorable...
La lecture de ce compte-rendu fait froid dans le dos, j'ai encore plus l'impression que nous ne sommes que des grains de sable emportés par cette marche en avant aveugle et inexorable...
- ErgoDevin
Merci Véronique ! Je le mets également sur ma pile à lire !
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- pailleauquebecFidèle du forum
Merci,
Un petit commentaire au passage, sur les maths modernes.
La réforme des maths modernes, qui commence à la fin des années 60 et sera enterrée avec les programmes de 83, connaît son apogée autour de 1973.
Elle aura donc duré une dizaine d'années.
Cette réforme sera enterrée justement au nom de son élitisme.
Les maths modernes, étaient porteurs d'une vraie ambition pour les élèves.
Cet enseignement des mathématiques, était fondé sur l'algèbre, au détriment de la géométrie qui était enseigné auparavant (dans la continuité du grand bond de l'algèbre en enseignement des mathématiques d'après guerre).
Cette réforme portait une exigence : celle de faire faire de l'algèbre d'un bon niveau dès le collège.
On trouve dans les maths modernes beaucoup d'abstraction.
Le vocabulaire est précis, les concepts ne sont pas simplifiés et sont cohérents avec l'enseignement supérieur.
C'est justement cette exigence qui s'est télescopée avec le collège unique. Les maths modernes ont été enterrées au nom de leur exigence.
Les maths modernes montrent aussi qu'il n'est pas facile de remplacer avec succès un enseignement exigeant qui a fait ses preuves (la géométrie) par un autre dont l'efficacité reste à prouver (l'algèbre au collège).
Les concepteurs des programmes 2016 devraient s'en souvenir (ils suppriment de la géométrie pour enseigner l’algorithmique).
Un des problèmes auquel les maths modernes ont été confrontées c'est l'incapacité en pratique des enseignants à modifier radicalement leur enseignement (par manque de formation, changement trop brutal).
Cet échec a laissé des traces : Il n'y a plus quasiment plus d'algèbre dans l'enseignement des mathématiques avant le supérieur.
Et l'enseignement de la géométrie n'est pas revenu après les maths modernes au niveau qu'il avait dans les années 60.
Les maths modernes sont un tournant après lequel on a abandonné une forme d'exigence de l'abstraction et du raisonnement dans les programmes de mathématiques.
Les maths modernes ont été en effet une expérimentation grandeur nature sur des millions d'élèves en mathématiques qui a tourné au fiasco.
Un petit commentaire au passage, sur les maths modernes.
V.Marchais a écrit:
L’objectif de l’enseignement est discrètement infléchi : il ne s’agit plus d’acquérir tel ou tel savoir, mais « d’apprendre à apprendre ».
Ainsi, les élèves des classes populaires sont exclusivement appréhendés à travers leur supposée insuffisance intellectuelle.
[b]Deux grandes réformes, en Français et en Mathématiques
[...]
En Mathématiques, c’est la révolution des maths modernes, vite abandonnés.
La réforme des maths modernes, qui commence à la fin des années 60 et sera enterrée avec les programmes de 83, connaît son apogée autour de 1973.
Elle aura donc duré une dizaine d'années.
Cette réforme sera enterrée justement au nom de son élitisme.
Les maths modernes, étaient porteurs d'une vraie ambition pour les élèves.
Cet enseignement des mathématiques, était fondé sur l'algèbre, au détriment de la géométrie qui était enseigné auparavant (dans la continuité du grand bond de l'algèbre en enseignement des mathématiques d'après guerre).
Cette réforme portait une exigence : celle de faire faire de l'algèbre d'un bon niveau dès le collège.
On trouve dans les maths modernes beaucoup d'abstraction.
Le vocabulaire est précis, les concepts ne sont pas simplifiés et sont cohérents avec l'enseignement supérieur.
C'est justement cette exigence qui s'est télescopée avec le collège unique. Les maths modernes ont été enterrées au nom de leur exigence.
Les maths modernes montrent aussi qu'il n'est pas facile de remplacer avec succès un enseignement exigeant qui a fait ses preuves (la géométrie) par un autre dont l'efficacité reste à prouver (l'algèbre au collège).
Les concepteurs des programmes 2016 devraient s'en souvenir (ils suppriment de la géométrie pour enseigner l’algorithmique).
Un des problèmes auquel les maths modernes ont été confrontées c'est l'incapacité en pratique des enseignants à modifier radicalement leur enseignement (par manque de formation, changement trop brutal).
Cet échec a laissé des traces : Il n'y a plus quasiment plus d'algèbre dans l'enseignement des mathématiques avant le supérieur.
Et l'enseignement de la géométrie n'est pas revenu après les maths modernes au niveau qu'il avait dans les années 60.
Les maths modernes sont un tournant après lequel on a abandonné une forme d'exigence de l'abstraction et du raisonnement dans les programmes de mathématiques.
Les maths modernes ont été en effet une expérimentation grandeur nature sur des millions d'élèves en mathématiques qui a tourné au fiasco.
- V.MarchaisEmpereur
Merci pour cet éclairage, Paille.
J'ai très peu développé ce passage, parce qu'il est très peu développé chez Terrail, sans doute parce que c'est un domaine que nous ne connaissons guère, lui et moi (même si lui sans doute mieux que moi).
J'ai très peu développé ce passage, parce qu'il est très peu développé chez Terrail, sans doute parce que c'est un domaine que nous ne connaissons guère, lui et moi (même si lui sans doute mieux que moi).
- DalvaVénérable
Bonjour Véro, Elyas et les autres.
Merci Véro pour ce compte rendu très éclairant : je le mets moi aussi sur ma PAL... Et merci aussi Elyas (et quelques autres, dont Paille) pour les retours et précisions.
Merci Véro pour ce compte rendu très éclairant : je le mets moi aussi sur ma PAL... Et merci aussi Elyas (et quelques autres, dont Paille) pour les retours et précisions.
- V.MarchaisEmpereur
madu a écrit:
La lecture de ce compte-rendu fait froid dans le dos, j'ai encore plus l'impression que nous ne sommes que des grains de sable emportés par cette marche en avant aveugle et inexorable...
En fait, mon CR sec et lacunaire ne rend pas justice à l'ouvrage, qui est roboratif et optimiste.
L'auteur pense qu'on est arrivés au terme d'une logique, dont on peut enfin dire l'échec (ce qui était impossible il y a dix ans à peine), et que c'est le bon moment pour proposer autre chose. Il y travaille avec le GRDS (http://www.democratisation-scolaire.fr/ ), il veut être force de proposition, et je trouve ça super. J'ai d'ailleurs décidé de travailler avec ce groupe (parce que la capacité des manuels à être encore force de proposition, dans le contexte actuel, j'y crois de moins en moins). Ça va me faire beaucoup de bien de me sentir à nouveau constructive et optimiste (ça, c'était le commentaire très individualiste).
Je trouve même qu'il entre un brin d'utopie dans la conclusion de l'ouvrage, que je n'ai pas incluse dans mon CR, parce que, si je trouve ça émouvant, l'utopie, et même nécessaire à une société, je trouve cette partie-là aussi nettement moins étayée. L'auteur y prône la suppression des notes et du redoublement, qu'il voit comme des outils destinés uniquement à la sélection, et il exprime le souhait de l'extension de la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans.
Je ne m'étendrai pas sur les notes, dont on a déjà eu l'occasion de débattre. Pour l'école obligatoire jusqu'à 18 ans, cela ne tient guère compte de la réalité de l'emploi, il me semble. Je suis la première à dire que ça ne peut pas être l'objectif principal de l'école, mais il faut rester réaliste. Des bacheliers sans qualification, on ne sait plus quoi en faire, alors que des tas de métiers d'artisanat peinent à recruter. Il me semble plus nécessaire de conserver une exigence intellectuelle jusque dans les formations professionnelles (exigence rendue possible par une solide formation en amont) que de vouloir envoyer tout le monde en générale.
Cela dit, le projet est beau, même si je n'y adhère pas jusqu'au bout. Bon, je vous mets quand même un passage de cette conclusion. C'est de l'utopie, je vous dis :
"On voit bien aujourd'hui la force des résistances politiques au projet de porter l'obligation scolaire jusqu'à 18 ans, lequel contrevient à l'intérêt patronal de continuer à disposer d'une main d'oeuvre aussi vulnérable que possible sur le marché du travail. On peut dès lors difficilement imaginer qu'un succès des luttes pour la démocratisation de l'école ne s'accompagne pas d'un essor parallèle des luttes, et pour transformer l'enseignement supérieur, et pour émanciper le travail des formes de mise en concurrence que lui imposent les contraintes de l'emploi capitaliste."
C'est beau comme un tract d'ATTAC !
- Pat BÉrudit
ycombe a écrit:Je me permets d'ajouter deux liens à ton formidable travail de compte-rendu:
Présentation du livre par l'auteur:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article220
Débat sur la même thématique entre Terrail, Gauchet, Geay et Rollet:
http://www.humanite.fr/lexigence-peut-elle-permettre-de-lutter-contre-lechec-scolaire-600324
C'est bizarre, quand je lis la présentation du livre sur le site democratisation-scolaire, ou le débat, il y a une partie des idées qui n'apparait pas dans le compe-rendu de Véronique (ou alors je l'ai lu trop vite?). L'auteur semble en effet très attaché à la suppression de toute concurrence entre élèves, et pour cela de toute note, jusqu'à la fin du secondaire... Bref on reste dans le "tous ensemble, tous la même chose", qui nie les différences entre les capacités et goûts des uns et des autres.
Autant ça me semble une bonne idée jusqu'à, disons, 14 ans, autant il y a un moment où il faut permettre d'opter pour des filières différentes, de se spécialiser. La fin du secondaire, pour moi, c'est trop tard : on n'aura pas assez stimulé ceux qui ont le plus de capacités de raisonnement et d'abstraction et ils se seront étiolés, et/ou on aura noyé ceux qui en ont moins.
Cela dit, le reste du contenu et de ce qui est proposé est intéressant. Bien sûr qu'il faut davantage d'exigence, d'abstraction, d'intellectualisation, pour tous !
- V.MarchaisEmpereur
Pat B a écrit:ycombe a écrit:Je me permets d'ajouter deux liens à ton formidable travail de compte-rendu:
Présentation du livre par l'auteur:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article220
Débat sur la même thématique entre Terrail, Gauchet, Geay et Rollet:
http://www.humanite.fr/lexigence-peut-elle-permettre-de-lutter-contre-lechec-scolaire-600324
C'est bizarre, quand je lis la présentation du livre sur le site democratisation-scolaire, ou le débat, il y a une partie des idées qui n'apparait pas dans le compe-rendu de Véronique (ou alors je l'ai lu trop vite?). L'auteur semble en effet très attaché à la suppression de toute concurrence entre élèves, et pour cela de toute note, jusqu'à la fin du secondaire... Bref on reste dans le "tous ensemble, tous la même chose", qui nie les différences entre les capacités et goûts des uns et des autres.
Autant ça me semble une bonne idée jusqu'à, disons, 14 ans, autant il y a un moment où il faut permettre d'opter pour des filières différentes, de se spécialiser. La fin du secondaire, pour moi, c'est trop tard : on n'aura pas assez stimulé ceux qui ont le plus de capacités de raisonnement et d'abstraction et ils se seront étiolés, et/ou on aura noyé ceux qui en ont moins.
Cela dit, le reste du contenu et de ce qui est proposé est intéressant. Bien sûr qu'il faut davantage d'exigence, d'abstraction, d'intellectualisation, pour tous !
Honnêtement, ce n'est pas le coeur de son livre, ça n'apparaît que dans la conclusion. Mais j'ai complété juste ci-dessus.
- MarieFNiveau 6
Les maths dites modernes (maths de Bourbaki) sont au coeur des études de maths dans l'enseignement supérieur. L'élève qui ne s'adapte pas rapidement aux raisonnements abstraits n'a aucune chance de réussir. Mes anciens élèves qui font des maths + physique post-bac sont mélangés avec des élèves qui ont eu la chance de commencer à pratiquer les maths abstraites dès la seconde (ateliers maths, olympiades, animath, lycées privés avec approfondissement le mercredi ou le samedi). Ces élèves privilégiés sont presque tous en tête de classe , ils maîtrisent les équa diffs et les concepts utiles en physique et sciences de l'ingénieur. Ils ont fait de l'électricité et de la vraie mécanique. Avec la réforme des lycées, les élèves issus de lycées standard partent avec un bagage beaucoup trop superficiel et n'ont pas l'habitude de démontrer. Les écarts entre les lycées standards et privés ou ceux qui proposent du + sont gigantesques. Les élèves de lycées "standard" n'ont acquis ni le rythme de travail ni l'habitude d'approfondir par eux-mêmes. Post bac, ces élèves ne sont pas prêts. Je ne comprends pas pourquoi on nous empêche de donner vraiment plus aux élèves qui ont du potentiel - hormis à titre bénévole. Il est clair que le fait de mélanger tous les élèves au lycée et que les parents ne suivent pas les conseils d'orientation ont conduit à une baisse abyssale des exigences dans les programmes du secondaire. Mais dans le supérieur , j'ai bien l'impression que les programmes (filière scientifique) sont quasiment les mêmes que ceux que j'ai connus il y a 30 ans...
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Le désordre est le prix à payer pour l'organisation de l'univers.
L'uniformité est la source du chaos. (second principe)
- ElyasEsprit sacré
Je tiens à préciser qu'il ne faut pas lire Terrail seul. Il faut y ajouter :
- Stéphane Bonnéry, Comprendre l'échec scolaire, Paris, La Dispute, 2007.
- Bernard Lahire, La raison scolaire : Ecole et pratiques d'écriture, entre savoir et pouvoir, Rennes, PUR, 2008.
Leur constat est sans pitié, à l'image de ce qu'explique Terrail. Cela fait très mal et cela transcende les clivages traditionnels.
Maintenant, tant Terrail que Bonnéry et Lahire sont des sociologues. Ils dressent un constat sociologique de l'école républicaine. Il est affligeant. Aux professionnels de se ressaisir et de cesser leurs mesquines querelles pour trouver des solutions. Elles ne sont pas uniformes mais multiples.
- Stéphane Bonnéry, Comprendre l'échec scolaire, Paris, La Dispute, 2007.
- Bernard Lahire, La raison scolaire : Ecole et pratiques d'écriture, entre savoir et pouvoir, Rennes, PUR, 2008.
Leur constat est sans pitié, à l'image de ce qu'explique Terrail. Cela fait très mal et cela transcende les clivages traditionnels.
Maintenant, tant Terrail que Bonnéry et Lahire sont des sociologues. Ils dressent un constat sociologique de l'école républicaine. Il est affligeant. Aux professionnels de se ressaisir et de cesser leurs mesquines querelles pour trouver des solutions. Elles ne sont pas uniformes mais multiples.
- Pat BÉrudit
V.Marchais a écrit:Pat B a écrit:ycombe a écrit:Je me permets d'ajouter deux liens à ton formidable travail de compte-rendu:
Présentation du livre par l'auteur:
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article220
Débat sur la même thématique entre Terrail, Gauchet, Geay et Rollet:
http://www.humanite.fr/lexigence-peut-elle-permettre-de-lutter-contre-lechec-scolaire-600324
C'est bizarre, quand je lis la présentation du livre sur le site democratisation-scolaire, ou le débat, il y a une partie des idées qui n'apparait pas dans le compe-rendu de Véronique (ou alors je l'ai lu trop vite?). L'auteur semble en effet très attaché à la suppression de toute concurrence entre élèves, et pour cela de toute note, jusqu'à la fin du secondaire... Bref on reste dans le "tous ensemble, tous la même chose", qui nie les différences entre les capacités et goûts des uns et des autres.
Autant ça me semble une bonne idée jusqu'à, disons, 14 ans, autant il y a un moment où il faut permettre d'opter pour des filières différentes, de se spécialiser. La fin du secondaire, pour moi, c'est trop tard : on n'aura pas assez stimulé ceux qui ont le plus de capacités de raisonnement et d'abstraction et ils se seront étiolés, et/ou on aura noyé ceux qui en ont moins.
Cela dit, le reste du contenu et de ce qui est proposé est intéressant. Bien sûr qu'il faut davantage d'exigence, d'abstraction, d'intellectualisation, pour tous !
Honnêtement, ce n'est pas le coeur de son livre, ça n'apparaît que dans la conclusion. Mais j'ai complété juste ci-dessus.
Si c'est juste dans la conclusion, ok, je comprends mieux que tu ne l'aies pas évoqué ! Comme quoi les articles qu'on peut lire sont vite orientés (ça semble presque le coeur du livre si on lit le début du débat cité par ycombe)
Edit : et tout à fait d'accord avec Marie, les exigences et l'abstraction ont tellement baissé en maths que les élèves ne peuvent plus suivre d'études scientifiques dans le supérieur... pourra-t-on encore former des ingénieurs et scientifiques renommés ?
- InvitéCaNiveau 2
Un grand merci pour ce compte-rendu. J'adhère en grande partie à la vision qui est donnée et aux solutions qui sont proposées, en particulier celle-ci :
"Une attention particulière à l’école primaire et sutout au CP"
Il me semble que l'urgence est de concentrer les moyens sur l'école primaire car c'est là que s'acquièrent les bases. On aura beau, ensuite, au collège, proposer de la remédiation à tout va, cela s'avère trop tard dans la grande majorité des cas. J'enseigne dans un quartier très populaire et je suis toujours estomaqué d'entendre mes collègues du primaire raconter qu'elles ont presque trente gamins par classe. Des gamins dont pour la plupart, le vocabulaire et la culture générale, sont très limités. Pour moi, l'une des solutions serait de disposer d'effectifs très réduits et de bien plus d'heures de français et de maths au primaire.
"Une attention particulière à l’école primaire et sutout au CP"
Il me semble que l'urgence est de concentrer les moyens sur l'école primaire car c'est là que s'acquièrent les bases. On aura beau, ensuite, au collège, proposer de la remédiation à tout va, cela s'avère trop tard dans la grande majorité des cas. J'enseigne dans un quartier très populaire et je suis toujours estomaqué d'entendre mes collègues du primaire raconter qu'elles ont presque trente gamins par classe. Des gamins dont pour la plupart, le vocabulaire et la culture générale, sont très limités. Pour moi, l'une des solutions serait de disposer d'effectifs très réduits et de bien plus d'heures de français et de maths au primaire.
- V.MarchaisEmpereur
De toute façon, ça manquait. Mon CR aussi est orienté.
Lisez le livre, vous aurez l'intégralité sans filtres !
Lisez le livre, vous aurez l'intégralité sans filtres !
- Pat BÉrudit
Sur ce point je crois qu'on est tous d'accord !Canardo a écrit:Un grand merci pour ce compte-rendu. J'adhère en grande partie à la vision qui est donnée et aux solutions qui sont proposées, en particulier celle-ci :
"Une attention particulière à l’école primaire et sutout au CP"
Il me semble que l'urgence est de concentrer les moyens sur l'école primaire car c'est là que s'acquièrent les bases. On aura beau, ensuite, au collège, proposer de la remédiation à tout va, cela s'avère trop tard dans la grande majorité des cas. J'enseigne dans un quartier très populaire et je suis toujours estomaqué d'entendre mes collègues du primaire raconter qu'elles ont presque trente gamins par classe. Des gamins dont pour la plupart, le vocabulaire et la culture générale, sont très limités. Pour moi, l'une des solutions serait de disposer d'effectifs très réduits et de bien plus d'heures de français et de maths au primaire.
Dommage que ce ne soit pas ce que les politiques actuelles font (même s'ils clament le contraire, ils ne font qu'enlever des heures de maths et français, réforme après réforme, au profit de tas d'autres choses secondaires)
- DalvaVénérable
Je trouve malgré tout que connaître la véritable conclusion de l'ouvrage a son importance : si on se "réclame" ensuite de l'analyse de Terrail, il faut être capable de dire que l'on n'adhère pas à la suppression des notes, par exemple, ou à la scolarisation obligatoire jusqu'à 18 ans.
En réalité, je ne vois pas le rapport entre les constats et les solutions proposées d'un côté, et ce souhait pour l'école de l'autre.
A moins d'une formation réellement polytechnique (pour tous), je ne vois que des dangers à rendre la scolarité obligatoire si longue.
Quant à la suppression de l'évaluation (des notes quelles qu'elles soient, il n'est pas question je pense que des notes chiffrées, sinon c'est ridicule), il faudrait savoir d'où vient ce souhait et comment on s'assure de la réalité (et de l'efficience) de l'enseignement en son absence.
Bref, je vais lire l'ouvrage.
En réalité, je ne vois pas le rapport entre les constats et les solutions proposées d'un côté, et ce souhait pour l'école de l'autre.
A moins d'une formation réellement polytechnique (pour tous), je ne vois que des dangers à rendre la scolarité obligatoire si longue.
Quant à la suppression de l'évaluation (des notes quelles qu'elles soient, il n'est pas question je pense que des notes chiffrées, sinon c'est ridicule), il faudrait savoir d'où vient ce souhait et comment on s'assure de la réalité (et de l'efficience) de l'enseignement en son absence.
Bref, je vais lire l'ouvrage.
- V.MarchaisEmpereur
En fait, je pense que c'est dès la maternelle qu'il faut mettre le paquet, en lisant aux élèves des histoires exigeantes, qui les nourrissent en vocabulaire, pour compenser ce déficit linguistique dont on nous rebat les oreilles au lieu de le laisser se creuser.
Comparez un peu ce que proposent les instits du GRIP à ce que font les gamins. Ma fille (en MS) lit beaucoup d'albums, ce sont des histoires marrantes, mais très pauvres, qui ne lui apportent rien sur le plan linguistique. Alors que quand l'instit lit aux enfants, il peut faire passer des histoires bien plus riches, à tous points de vue.
Comparez un peu ce que proposent les instits du GRIP à ce que font les gamins. Ma fille (en MS) lit beaucoup d'albums, ce sont des histoires marrantes, mais très pauvres, qui ne lui apportent rien sur le plan linguistique. Alors que quand l'instit lit aux enfants, il peut faire passer des histoires bien plus riches, à tous points de vue.
- V.MarchaisEmpereur
Dalva a écrit:Je trouve malgré tout que connaître la véritable conclusion de l'ouvrage a son importance : si on se "réclame" ensuite de l'analyse de Terrail, il faut être capable de dire que l'on n'adhère pas à la suppression des notes, par exemple, ou à la scolarisation obligatoire jusqu'à 18 ans.
Oui, tu as raison.
En réalité, je ne vois pas le rapport entre les constats et les solutions proposées d'un côté, et ce souhait pour l'école de l'autre.
A moins d'une formation réellement polytechnique (pour tous), je ne vois que des dangers à rendre la scolarité obligatoire si longue.
Quant à la suppression de l'évaluation (des notes quelles qu'elles soient, il n'est pas question je pense que des notes chiffrées, sinon c'est ridicule), il faudrait savoir d'où vient ce souhait et comment on s'assure de la réalité (et de l'efficience) de l'enseignement en son absence.
Je pense vraiment que c'est une ouverture en fin d'ouvrage, en manière d'utopie, c'est pourquoi j'avais d'abord laissé cela de côté. Il y a une volonté (louable) d'émanciper les individus, mais dans le contexte économique actuel, je ne suis pas sûre que ce serait un choix favorable aux élèves. On fabriquerait sans doute davantage d'exclusion encore.
- DalvaVénérable
Je comprends bien cette "utopie". Mais cette volonté d'émanciper les individus de cette manière ressemble pour moi à une dystopie inévitable. C'est inquiétant si Terrail ne s'en rend pas compte, je trouve.
A dix-huit ans, certains jeunes (un certain nombre, quand même) sont déjà adultes depuis bien longtemps. C'est la vie qui leur fait cela. Comment peut-on envisager de les maintenir dans un état de dépendance et d'obligation aussi longtemps ? Que ce soit une possibilité (et d'après moi elle devrait être libre et tout au long de la vie), c'est une belle chose. Mais une obligation...
Déjà actuellement, pour certains, 16 ans, c'est trop. Ils ont besoin de quitter le cadre de l'école, et je les comprends, peut-être pour y revenir plus tard, ou pour une autre forme d'école. Ou alors, il faudrait que cette école obligatoire ait une forme réellement tout autre, dès la sortie de l'école primaire. (Quant à savoir quelle forme, c'est une sacrée question.)
A ce sujet, je trouve la réflexion de Nico Hirtt concernant l'abandon d'une formation polytechnique (et l'évolution de l'apprentissage - au sens large - et de l'école comme lieu d'apprentissage et de socialisation) très éclairant, intéressant et donnant matière à réflexion.
(Au fait, as-tu reçu le courriel dans lequel je te donne les liens ? Je me suis peut-être trompée en écrivant d'adresse.)
A dix-huit ans, certains jeunes (un certain nombre, quand même) sont déjà adultes depuis bien longtemps. C'est la vie qui leur fait cela. Comment peut-on envisager de les maintenir dans un état de dépendance et d'obligation aussi longtemps ? Que ce soit une possibilité (et d'après moi elle devrait être libre et tout au long de la vie), c'est une belle chose. Mais une obligation...
Déjà actuellement, pour certains, 16 ans, c'est trop. Ils ont besoin de quitter le cadre de l'école, et je les comprends, peut-être pour y revenir plus tard, ou pour une autre forme d'école. Ou alors, il faudrait que cette école obligatoire ait une forme réellement tout autre, dès la sortie de l'école primaire. (Quant à savoir quelle forme, c'est une sacrée question.)
A ce sujet, je trouve la réflexion de Nico Hirtt concernant l'abandon d'une formation polytechnique (et l'évolution de l'apprentissage - au sens large - et de l'école comme lieu d'apprentissage et de socialisation) très éclairant, intéressant et donnant matière à réflexion.
(Au fait, as-tu reçu le courriel dans lequel je te donne les liens ? Je me suis peut-être trompée en écrivant d'adresse.)
- V.MarchaisEmpereur
Je suis d'accord avec toi, Dalva. Je n'avais d'abord pas relayé cette partie, parce qu'elle arrive en toute fin et que je ne voulais pas qu'un énième débat sur les notes occulte cette analyse par ailleurs très fine. Mais effectivement, c'est la seule partie que je trouve contestable. On n'est d'ailleurs plus dans les analyses de terrain étayées, mais dans un doux rêve.
Et nous qui sommes sur le terrain savons combien l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Et nous qui sommes sur le terrain savons combien l'enfer est pavé de bonnes intentions.
- ElyasEsprit sacré
V.Marchais a écrit:Je suis d'accord avec toi, Dalva. Je n'avais d'abord pas relayé cette partie, parce qu'elle arrive en toute fin et que je ne voulais pas qu'un énième débat sur les notes occulte cette analyse par ailleurs très fine. Mais effectivement, c'est la seule partie que je trouve contestable. On n'est d'ailleurs plus dans les analyses de terrain étayées, mais dans un doux rêve.
Et nous qui sommes sur le terrain savons combien l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Quelques questions. Un livre fait un tout. Occulter la conclusion n'est-il pas une façon de ne prendre dans le travail de Terrail que ce qui conforte nos présupposés ? Si Terrail fait le constat d'une école qui ne fonctionne plus et propose en conséquent des pistes dans le même travail, dissocier les deux n'est-ce pas faire preuve d'une analyse partisane qui ne prend que ce qu'on souhaite et qu'on jette le reste ?
- V.MarchaisEmpereur
Ah ! mais sans doute, Elyas. Je ne prétends pas avoir fait un CR complet ni objectif. J'ai lu pendant les vacances, j'ai souligné des trucs qui me parlaient. En fermant le livre, j'ai trouvé que ça faisait beaucoup de choses intéressantes, que ce serait dommage de ne pas les partager. Je n'ai pas tout relu pour faire un travail précis, complet, exact. J'ai juste résumé ce que j'avais souligné.
Et encore une fois, la conclusion a une résonance particulière, éloignée de la démonstration étayée du sociologue de terrain. Je n'ai pas voulu qu'elle occulte, par les débats qu'elle peut susciter, la centaine de pages de réflexions passionnantes.
Je ne peux qu'inviter ceux qui veulent l'intégralité de la pensée de Terrail à livre son livre, qui le mérite assurément. Rien ne vaut la première main !
Et encore une fois, la conclusion a une résonance particulière, éloignée de la démonstration étayée du sociologue de terrain. Je n'ai pas voulu qu'elle occulte, par les débats qu'elle peut susciter, la centaine de pages de réflexions passionnantes.
Je ne peux qu'inviter ceux qui veulent l'intégralité de la pensée de Terrail à livre son livre, qui le mérite assurément. Rien ne vaut la première main !
- Pat BÉrudit
Le souci est que, même si le livre est bourré d'idées intéressantes, les médias ne mettront en avant que cette conclusion, et prétendront s'appuyer sur l'analyse de JP Terrail pour défendre des idées qui n'ont rien à voir avec ce qu'il dit mais qui ont un rapport avec cette conclusion. C'est dommage. Mais bon, c'est la manipulation habituelle des idées... (et je n'ai pas le temps de lire... je verrai, cet été peut-être)
- doctor whoDoyen
Moi, c'est la généralité des recommandations finales qui me chagrine. Il faut rentrer dans le dur !
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- ycombeMonarque
Si la décision est prise en 1983 de réformer ces programmes avec la formation d'une commission pour cela (COPREM), le ministère a décidé fin 1984 la publication immédiate et l'appication dès la rentrée 1986 (progressivement 6e 1986, 5e 1987, etc...) de ces nouveaux programmes, alors que la commission chargée de les écrire souhaitait les expérimenter d'abord.pailleauquebec a écrit:Merci,
Un petit commentaire au passage, sur les maths modernes.V.Marchais a écrit:
L’objectif de l’enseignement est discrètement infléchi : il ne s’agit plus d’acquérir tel ou tel savoir, mais « d’apprendre à apprendre ».
Ainsi, les élèves des classes populaires sont exclusivement appréhendés à travers leur supposée insuffisance intellectuelle.
[b]Deux grandes réformes, en Français et en Mathématiques
[...]
En Mathématiques, c’est la révolution des maths modernes, vite abandonnés.
La réforme des maths modernes, qui commence à la fin des années 60 et sera enterrée avec les programmes de 83, connaît son apogée autour de 1973.
Elle aura donc duré une dizaine d'années.
En 1973, une circulaire précise ce qui doit vraiment être enseigné dans les programme déjà jugés délirant; Ils ont été publié en 1971 pour les 4e/3e. Ils sont en place depuis la rentrée 1972.
Les maths modernes ont donc été en place au collège de 1972 à 1988 pour la classe de 4e, soit une durée de 16 ans. Ellss ont été une réussite dans ce pour quoi ils avaient été mis en place: la sélection d'une élite par les mathématiques, élite jugée nécessaire à la place de la France dans le développement technico-industriel de la deuxième moitié du XXe siècle. Pour replacer cela dans le contexte, c'est l'époque de la fusée Ariane, du développement des TGV, de la mise au point des premiers micro-ordinateurs...
Les maths modernes ont en effet servi de bouc-émissaire pour l'échec de la réforme Haby et de la mise en place du collège unique. C'était de leur faute si tous les élèves n'y arrivaient pas. Ça ne peut pas être le collège unique qui intrinsèquement ne peut pas marcher.
Cette réforme sera enterrée justement au nom de son élitisme.
Les maths modernes, étaient porteurs d'une vraie ambition pour les élèves.
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Les maths modernes ont été en effet une expérimentation grandeur nature sur des millions d'élèves en mathématiques qui a tourné au fiasco.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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