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- awqasiriNiveau 2
Bonjour à tou(te)s les collègues
Voilà cela fait 10 ans que j'enseigne une LV en collège. J'ai toujours été affecté en ZEP (TZR puis poste fixe) dans l'académie de Créteil. J'ai muté l'année dernière et depuis septembre je suis dans l'académie de Versailles, dans un établissement non-classé.
Or il me semble que c'est l'établissement le plus dur auquel j'ai jamais été confronté. Incivilités, refus de travailler, les parents sur le dos (certains sont venus avec leur avocat au conseil de discipline de leur fils), le chef qui ne soutient pas et qui culpabilise certains enseignants, des collègues arrêtés, moi-même j'ai été arrêté pour burn-out il y a plusieurs semaines... Enfin, les problèmes habituels d'un collège difficile avec en prime la désorganisation, des collègues divisés et une grande hypocrisie chez certains ("non moi j'ai pas de problème avec cette classe!"). Je m'arrête là car je pourrais en écrire des tonnes.
Ce qui me désole le plus c'est que dans la plupart des classes il est très difficile de faire cours car les élèves (sauf une petite minorité) n'écoutent pas, bavardent très bruyamment, beaucoup n'ont pas leurs affaires et, pis que tout, aucune sanction ne fonctionne ! Punitions, mots dans le carnet, heures de colle, appels aux parents, avec certains d'entre eux rien n'y fait! L'école c'est juste une parenthèse dans leur journée. Beaucoup n'ont même pas les codes de savoir-vivre en société (ex: un élève me coupe la parole alors que je parle avec une collègue, je lui fais remarquer qu'il me coupe la parole et il me rétorque avec aplomb "et alors?").
Je suis nerveusement très fatigué car c'est une situation humiliante et j'ai l'impression de vraiment faire de la m.... alors que, tiens comme c'est étrange, les autres collègues ne connaissent pas ces problèmes-là. Je suis allé assister aux cours d'une collègue et c'est vrai qu'elle tient très bien les élèves (nous avons les mêmes). Je ne sais pas comment elle fait, ça doit être sa personnalité, les élèves disent qu'ils en ont peur. Pourtant je ne suis pas laxiste. Peut-être voient-ils ma lassitude et mon manque d'entrain depuis 10 ans que je suis dans l'EN. J'en ai tellement marre que j'ai déjà pensé jeter l'éponge, mais bon... Mon inspecteur m'a rendu une visite conseil, avec ma classe la plus dure (sur ma demande) et, tout en reconnaissant que c'est une classe difficile, il me dit que je manque d'empathie, que je suis trop strict, que mes cours sont trop lourds, que je ne leur donne pas un espace pour communiquer, etc... De jolies paroles mais inapplicables avec ces élèves-là, même leurs parents s'avouent dépassés!
Alors que faire? Que faire pour gagner une attention durable? J'ai tout essayé. Je pense que c'est un leurre que de parier sur une classe ultra attentive et sans bruits. Doit-on faire "comme si" et donner l'illusion aux autres qu'on gère?
Je suis usé.
Voilà cela fait 10 ans que j'enseigne une LV en collège. J'ai toujours été affecté en ZEP (TZR puis poste fixe) dans l'académie de Créteil. J'ai muté l'année dernière et depuis septembre je suis dans l'académie de Versailles, dans un établissement non-classé.
Or il me semble que c'est l'établissement le plus dur auquel j'ai jamais été confronté. Incivilités, refus de travailler, les parents sur le dos (certains sont venus avec leur avocat au conseil de discipline de leur fils), le chef qui ne soutient pas et qui culpabilise certains enseignants, des collègues arrêtés, moi-même j'ai été arrêté pour burn-out il y a plusieurs semaines... Enfin, les problèmes habituels d'un collège difficile avec en prime la désorganisation, des collègues divisés et une grande hypocrisie chez certains ("non moi j'ai pas de problème avec cette classe!"). Je m'arrête là car je pourrais en écrire des tonnes.
Ce qui me désole le plus c'est que dans la plupart des classes il est très difficile de faire cours car les élèves (sauf une petite minorité) n'écoutent pas, bavardent très bruyamment, beaucoup n'ont pas leurs affaires et, pis que tout, aucune sanction ne fonctionne ! Punitions, mots dans le carnet, heures de colle, appels aux parents, avec certains d'entre eux rien n'y fait! L'école c'est juste une parenthèse dans leur journée. Beaucoup n'ont même pas les codes de savoir-vivre en société (ex: un élève me coupe la parole alors que je parle avec une collègue, je lui fais remarquer qu'il me coupe la parole et il me rétorque avec aplomb "et alors?").
Je suis nerveusement très fatigué car c'est une situation humiliante et j'ai l'impression de vraiment faire de la m.... alors que, tiens comme c'est étrange, les autres collègues ne connaissent pas ces problèmes-là. Je suis allé assister aux cours d'une collègue et c'est vrai qu'elle tient très bien les élèves (nous avons les mêmes). Je ne sais pas comment elle fait, ça doit être sa personnalité, les élèves disent qu'ils en ont peur. Pourtant je ne suis pas laxiste. Peut-être voient-ils ma lassitude et mon manque d'entrain depuis 10 ans que je suis dans l'EN. J'en ai tellement marre que j'ai déjà pensé jeter l'éponge, mais bon... Mon inspecteur m'a rendu une visite conseil, avec ma classe la plus dure (sur ma demande) et, tout en reconnaissant que c'est une classe difficile, il me dit que je manque d'empathie, que je suis trop strict, que mes cours sont trop lourds, que je ne leur donne pas un espace pour communiquer, etc... De jolies paroles mais inapplicables avec ces élèves-là, même leurs parents s'avouent dépassés!
Alors que faire? Que faire pour gagner une attention durable? J'ai tout essayé. Je pense que c'est un leurre que de parier sur une classe ultra attentive et sans bruits. Doit-on faire "comme si" et donner l'illusion aux autres qu'on gère?
Je suis usé.
- ditaNeoprof expérimenté
awqasiri a écrit:
Je suis allé assister aux cours d'une collègue et c'est vrai qu'elle tient très bien les élèves (nous avons les mêmes). Je ne sais pas comment elle fait, ça doit être sa personnalité, les élèves disent qu'ils en ont peur.
Repose-toi, tu as l'air très fatigué.
Les collègues qui n'ont pas de bordel et toi, si, je n'y crois pas une seconde.
Ta collègue, qui tient les élèves peut te conseiller, à ta place, je lui demanderais ses ficelles. Ce n'est pas tant un truc de personnalité que de "ficelles".
Bon courage à toi.
- Lady OscarNiveau 9
dita a écrit:
Les collègues qui n'ont pas de bordel et toi, si, je n'y crois pas une seconde.
Vous parlez d’ailleurs de collègues qui sont arrêtés, c'est donc bien qu'ils rencontrent des difficultés certes avec l'ambiance générale de l'établissement mais certainement aussi dans la gestion de leurs classes! Courage!
- frimoussette77Guide spirituel
Quand j'étais PLC2, nous avons suivi une classe toute une matinée et je peux te dire que l'attitude des élèves était très différente d'un cours à l'autre.dita a écrit:awqasiri a écrit:
Je suis allé assister aux cours d'une collègue et c'est vrai qu'elle tient très bien les élèves (nous avons les mêmes). Je ne sais pas comment elle fait, ça doit être sa personnalité, les élèves disent qu'ils en ont peur.
Repose-toi, tu as l'air très fatigué.
Les collègues qui n'ont pas de bordel et toi, si, je n'y crois pas une seconde.
Ta collègue, qui tient les élèves peut te conseiller, à ta place, je lui demanderais ses ficelles. Ce n'est pas tant un truc de personnalité que de "ficelles".
Bon courage à toi.
- HanaeNiveau 2
Bonjour
Je suis furieuse contre ces administratifs qui sont derrière leurs bureaux et qui se permettent de critiquer : qu'ils viennent faire cours à des élèves qui manquent d'éducation. Si le système était plus strict avec des élèves exclus définitivement en raison des incivilités, on n'en serait pas arrivé là.
Pour certains cde, certains enseignants ont de l'autorité et d'autres non : moi, je réponds, un élève bien éduqué respecte l'enseignant quelqu'il soit!!!
Il faudrait revoir tout l'enseignement et commencer d'abord par enseigner les bonnes manières!!
Je suis furieuse contre ces administratifs qui sont derrière leurs bureaux et qui se permettent de critiquer : qu'ils viennent faire cours à des élèves qui manquent d'éducation. Si le système était plus strict avec des élèves exclus définitivement en raison des incivilités, on n'en serait pas arrivé là.
Pour certains cde, certains enseignants ont de l'autorité et d'autres non : moi, je réponds, un élève bien éduqué respecte l'enseignant quelqu'il soit!!!
Il faudrait revoir tout l'enseignement et commencer d'abord par enseigner les bonnes manières!!
- CasparProphète
Arriver dans un établissement n'est pas forcément facile, ça peut s'améliorer au fil des années, les élèves testent souvent les nouveaux professeurs.
- awqasiriNiveau 2
En fait je n'ai aucune prise sur eux et je pense que c'est parce qu'ils n'ont pas peur de la sanction. Je viens d'avoir une de mes 5èmes les plus difficiles. Il y a toute une bande très solidaire, ils se mettent à chanter, certains à se lever et changer de place, d'autres n'arrêtent pas de dire qu'ils veulent aller aux toilettes, certains sortent leur Capri-Sun... Leurs carnets sont truffés de mots, les heures de colles ils s'en fichent ou ils ne viennent pas (du coup elles s'accumulent et "on" nous dit de trouver une autre solution), les parents ne sont pas joignables ou nous disent de nous débrouiller ou s'avouent vaincus. Je ne peux pas les exclure car ils sont nombreux et ils ne mettent pas en danger la classe. L'inspecteur m'a dit que ma posture, ma voix, mon autorité étaient correctes. Qu'est-ce qui cloche alors? Il est vrai que avec la CPE ça ne marche pas très bien. Pour un élève qui m'a menacé et fait deux bras d'honneur celui-ci se prend seulement 2 jours d'exclusion. Une collègue a été agressée au cou par une 4ème, cette élève n'est même pas renvoyée de l'établissement, on l'a change juste de classe. Mais comme ma collègue a toutes les 4èmes et bah elle se retrouve avec la même élève qui l'avait agressée. Des d'élèves se baladent dans les couloirs pendant les heures de cours, mettent des coups de pied dans les portes, n'enlèvent pas leur casquette... Je n'ai plus la force de m'égosiller et de sanctionner ce type d'élèves car c'est comme donner des coups d'épée dans l'eau. Du coup je laisse faire. Dès que ça parle trop j'arrête le cours et fais autre chose mais cela ne les ennuie pas. Là avec cette classe de 5ème une élève s'est étonnée que je sois si zen. Mais je sais que leur PP est aussi dépassé que moi donc nous sommes pris au piège. J'ai fait ma demande de mutation j'espère qu'elle aboutira alors que j'ai très peu de points. Mais je vous assure que j'ai enseigné dans des collègues classés ZEP APV et qui aujourd'hui apparaissent en REP+, et bien j'avais l'impression que mon travail donnait plus de fruits dans ces établissements-là.
- MalagaModérateur
Je pense que le classement d'un établissement ne dit pas tout, loin de là. Il semble ici que les élèves peuvent "chahuter", insulter et gêner les cours sans qu'ils aient de réelles sanctions. Pourquoi s'en priveraient-ils ? Dans une ambiance pareille, il me semble malheureusement logique qu'un nouvel enseignant connaisse de vraies difficultés. Sans doute que tes collègues moins en difficultés ont pu, petit à petit, faire leur réputation. C'est plus facile à dire qu'à faire mais tu n'as pas à culpabiliser.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- IhaveadreamNiveau 5
Je pense que tu as fait le meilleur choix possible : demander ta mutation. Au stade où en sont les choses dans ton collège, il ne dépend absolument pas de toi d'améliorer la situation.
Bon courage !
Bon courage !
- egometDoyen
Je rejoins les autres. Tu n'as pas à culpabiliser. Le climat est délétère et ce n'est clairement pas de ta faute.
Il y a toujours quelques collègues qui survivent un peu mieux, mais ça ne veut pas dire que c'est facile pour eux, ni que ça aille bien dans toutes leurs classes. Ca peut tenir à beaucoup de choses, la réputation notamment. Or tu n'as pas eu le temps de t'en construire une avant que les problèmes n'émergent. Tu pars clairement avec un handicap qui ne dépend pas de toi.
Laisse tomber l'idée de faire un cours normal. Ce n'est clairement pas possible tant que la direction n'aura pas changé de politique (tant que vous n'aurez pas changé de direction, peut-être). Ne te crispe pas sur tes objectifs et ton programme. Tout ce qui est intelligent, qui est dans ta matière et qui passe est bon à prendre. C'est comme de faire manger un malade qui vomit presque tout. S'il faut s'en tenir à la soupe et au yaourt, eh bien tant pis. Prépare des activités qui peuvent se faire même dans un silence très relatif, pour ceux qui le veulent. Tu n'as pas d'obligation morale envers les autres. Bon, tu as bien des obligations légales, oui, un peu, mais du moment que tu leurs proposes de l'espagnol et que tu t'assures que leur sécurité n'est pas menacée, ça devrait suffire. Quel genre de cours as-tu l'habitude de faire (de tenter)? Il est clair qu'un changement de style peut faire du bien à tout le monde. Loin de moi l'idée que tes cours ne seraient pas valables en eux-mêmes. C'est juste pour dire qu'ils ne sont pas adaptés aux circonstances. Tout ce que l'on peut espérer, c'est qu'il y existe un style à peu près adapté.
Pour les punitions, ne perds pas ton temps avec les petites choses. Essaie de faire retomber la tension en t'en tenant à l'essentiel. Je sais que c'est difficile et peut-être même plus possible. Tout dépend du degré de malveillance que les élèves ont atteint envers toi. S'agit-il d'une envie de s'amuser, de réactions épidermiques, d'une volonté qu'on leur foute la paix ou carrément d'une volonté de te faire craquer? Je ne peux pas le savoir. Tu pars avec un autre désavantage, tu es un homme, donc un ennemi valable pour celui qui veut casser du prof.
Quoi qu'il en soit, ça vaut peut-être le coup de tenter un apaisement dans le style "je te tue pas, tu me tues pas" avec les plus gros emmerdeurs. Garde bien trace cependant de tout ce qui est vraiment important: insultes, violences etc. C'est important pour étayer les dossiers en cas d'incident plus grave. Ca facilitera les conseils de discipline, s'il y en a un jour.
Bien sûr, tout ça, c'est en attendant ta mutation. Fuir une bataille perdue d'avance, c'est du bon sens. Mieux vaut un fuyard qui pourra encore combattre plus tard, qu'un héros mort.
Il y a toujours quelques collègues qui survivent un peu mieux, mais ça ne veut pas dire que c'est facile pour eux, ni que ça aille bien dans toutes leurs classes. Ca peut tenir à beaucoup de choses, la réputation notamment. Or tu n'as pas eu le temps de t'en construire une avant que les problèmes n'émergent. Tu pars clairement avec un handicap qui ne dépend pas de toi.
Laisse tomber l'idée de faire un cours normal. Ce n'est clairement pas possible tant que la direction n'aura pas changé de politique (tant que vous n'aurez pas changé de direction, peut-être). Ne te crispe pas sur tes objectifs et ton programme. Tout ce qui est intelligent, qui est dans ta matière et qui passe est bon à prendre. C'est comme de faire manger un malade qui vomit presque tout. S'il faut s'en tenir à la soupe et au yaourt, eh bien tant pis. Prépare des activités qui peuvent se faire même dans un silence très relatif, pour ceux qui le veulent. Tu n'as pas d'obligation morale envers les autres. Bon, tu as bien des obligations légales, oui, un peu, mais du moment que tu leurs proposes de l'espagnol et que tu t'assures que leur sécurité n'est pas menacée, ça devrait suffire. Quel genre de cours as-tu l'habitude de faire (de tenter)? Il est clair qu'un changement de style peut faire du bien à tout le monde. Loin de moi l'idée que tes cours ne seraient pas valables en eux-mêmes. C'est juste pour dire qu'ils ne sont pas adaptés aux circonstances. Tout ce que l'on peut espérer, c'est qu'il y existe un style à peu près adapté.
Pour les punitions, ne perds pas ton temps avec les petites choses. Essaie de faire retomber la tension en t'en tenant à l'essentiel. Je sais que c'est difficile et peut-être même plus possible. Tout dépend du degré de malveillance que les élèves ont atteint envers toi. S'agit-il d'une envie de s'amuser, de réactions épidermiques, d'une volonté qu'on leur foute la paix ou carrément d'une volonté de te faire craquer? Je ne peux pas le savoir. Tu pars avec un autre désavantage, tu es un homme, donc un ennemi valable pour celui qui veut casser du prof.
Quoi qu'il en soit, ça vaut peut-être le coup de tenter un apaisement dans le style "je te tue pas, tu me tues pas" avec les plus gros emmerdeurs. Garde bien trace cependant de tout ce qui est vraiment important: insultes, violences etc. C'est important pour étayer les dossiers en cas d'incident plus grave. Ca facilitera les conseils de discipline, s'il y en a un jour.
Bien sûr, tout ça, c'est en attendant ta mutation. Fuir une bataille perdue d'avance, c'est du bon sens. Mieux vaut un fuyard qui pourra encore combattre plus tard, qu'un héros mort.
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Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- IhaveadreamNiveau 5
Tout à fait d'accord avec tes propos Egomet, sauf un qui me pose problème : je ne vois pas en quoi être un homme constitue un autre désavantage. Je suis une femme et j'ai vécu une situation très similaire dans un collège il y a des années. Heureusement pour moi, j'étais TZR à l'époque...
- freakfeatherfallNiveau 5
awqasiri a écrit:Je ne peux pas les exclure car ils sont nombreux et ils ne mettent pas en danger la classe.
Alors là, moi j'ai aucun remord à exclure ceux qui foutent le bordel.
- egometDoyen
Ihaveadream a écrit:Tout à fait d'accord avec tes propos Egomet, sauf un qui me pose problème : je ne vois pas en quoi être un homme constitue un autre désavantage. Je suis une femme et j'ai vécu une situation très similaire dans un collège il y a des années. Heureusement pour moi, j'étais TZR à l'époque...
Ça peut constituer un avantage ou un désavantage en termes d'autorité selon le contexte. Je ne veux pas dire bien sûr qu'il s'agit là d'une dimension essentielle de l'identité sexuelle. Tout au plus de tendance. Et en l'occurrence, il importe peu de savoir si cela repose sur des caractéristiques biologiques ou de simples préjugés, puisqu'en matière d'autorité, les préjugés comptent. Ils produisent des effets, qu'on le veuille ou non.
En général, un homme sera perçu comme plus dangereux qu'une femme, par exemple, parfois à tort, mais souvent à raison (les statistiques sur la violence sont extrêmement claires). Une voix grave ou une stature plus forte peuvent aider à s'imposer. En revanche, si pour une raison ou pour une autre l'homme ne parvient pas à correspondre à l'image qu'on se fait de son sexe, cela lui sera difficilement pardonné. On peut le regretter, mais un homme n'a pas le droit d'être faible. Par ailleurs, il n'y a guère d'honneur pour un garçon à s'en prendre à une femme, il y en a à vaincre une figure d'autorité masculine.
Bien sûr, ma remarque ne vaut que pour l'hypothèse de l'homme à abattre. Et bien sûr, les femmes peuvent avoir des difficultés aussi grandes. Je pense juste qu'elles sont d'un autre ordre, par exemple des préjugés machistes qui leur refuseraient toute légitimité. Autrement dit, on maltraite les hommes et les femmes sur des modes différents. A la guerre, la tendance, quelle que soit la culture, est plutôt de tuer les hommes et de violer les femmes, pas tellement l'inverse.
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- egometDoyen
Encore faut-il être suivi, sur ce coup-là. Si les élèves te sont massivement renvoyés par la vie scolaire, tu es mort. Déjà qu'un ou deux, ça fait très mal à l'autorité, mais si c'est une dizaine...freakfeatherfall a écrit:awqasiri a écrit:Je ne peux pas les exclure car ils sont nombreux et ils ne mettent pas en danger la classe.
Alors là, moi j'ai aucun remord à exclure ceux qui foutent le bordel.
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- IhaveadreamNiveau 5
Oui, enfin, remettons les choses dans leur contexte. Il ne s'agit pas de guerre et je n'ai jamais eu l'impression que mes élèves souhaitaient me violer... Juste celle qu'ils n'avaient aucun respect pour moi. Je ne pense pas que ramener ce problème à une question de sexe soit bienvenu. Un élève doit respecter son enseignant, qu'il soit homme ou femme, ou transgenre !
P.s : à la guerre comme tu dis, les femmes se font violer ET tuer...
P.p.s : il y a tellement de choses qui me dérangent dans ta réponse, comme par exemple que les femmes sont "faibles" par nature...
P.s : à la guerre comme tu dis, les femmes se font violer ET tuer...
P.p.s : il y a tellement de choses qui me dérangent dans ta réponse, comme par exemple que les femmes sont "faibles" par nature...
- New ZealandNiveau 9
Ihaveadream a écrit:Oui, enfin, remettons les choses dans leur contexte. Il ne s'agit pas de guerre et je n'ai jamais eu l'impression que mes élèves souhaitaient me violer... Juste celle qu'ils n'avaient aucun respect pour moi. Je ne pense pas que ramener ce problème à une question de sexe soit bienvenu. Un élève doit respecter son enseignant, qu'il soit homme ou femme, ou transgenre !
P.s : à la guerre comme tu dis, les femmes se font violer ET tuer...
P.p.s : il y a tellement de choses qui me dérangent dans ta réponse, comme par exemple que les femmes sont "faibles" par nature...
Il est certainement assez grand pour se défendre, mais je n'ai pas perçu de sexisme dans sa réponse. Au contraire, il explique bien que ce sont certains élèves qui sont machistes et, de ce fait, pourraient avoir un problème avec l'autorité présumée des professeurs masculins.
En ce qui concerne la guerre, évidemment que de nombreuses femmes se font tuer, mais le viol des femmes est connu comme étant une des stratégies utilisées en temps de guerre.
Cela étant, je ne suis pas sûre que le fait d'être un homme soit réellement déterminant.
- InvitéInvité
Ihaveadream a écrit:
P.p.s : il y a tellement de choses qui me dérangent dans ta réponse, comme par exemple que les femmes sont "faibles" par nature...
J'ai bien relu le message d'Egomet et il ne dit nulle part que les femmes sont "faibles" par nature...
- IhaveadreamNiveau 5
"on peut le regretter, mais un homme n'a pas le droit d'être faible". ( Citation de Egomet). Cela implique un certain raisonnement vis à vis des femmes ce me semble...
- wilfried12Habitué du forum
Cela veut dire qu'elles ont le droit de l'être, pas qu'elles le sont.
- IhaveadreamNiveau 5
Ok, je laisse tomber, je n'ai pas besoin de me prouver quoi que ce soit. Aidons plutôt le collègue...
- egometDoyen
wilfried12 a écrit:Cela veut dire qu'elles ont le droit de l'être, pas qu'elles le sont.
Exactement. J'ajoute que je ne parle que des représentations avec lesquelles il faut compter, pas de ce que j'estime être moral ou pas. L'injonction sociale d'être fort qui pèse encore aujourd'hui beaucoup plus lourd sur les hommes que sur les femmes, produit des résultats terribles. C'est d'autant plus douloureux quand la loi nous interdit concrètement de l'être, par exemple en nous privant du pouvoir de sanction. On est dans un conflit de devoirs très difficile à résoudre.
Maintenant peut-être que les femmes sont en train de s'aligner sur les hommes dans ce domaine. Je ne sais pas si c'est un gain.
Et bien sûr les femmes aussi connaissent des conflits de devoir liés à l'autorité. Je dis juste que les attentes des jeunes sont assez différentes pour que cela se résolve différemment. Typiquement, je ne pense pas qu'ils réagissent de la même manière si le professeur font en larmes devant la classe. Les larmes d'une femme marqueront souvent une limite. Les larmes d'un homme marqueront une victoire ou attireront le mépris. Vous pouvez lutter contre les préjugés et vous avez toutes les raisons de le faire, en l'occurrence, mais il sont là. Et tant que vous n'aurez pas réussi à les extirper (bonne chance dans une classe chaotique) vous en subirez les conséquences.
Quoi qu'il en soit, notre collègue a bien le droit moralement d'avoir ses moments de faiblesse, d'exprimer ses émotions et de manifester de la bonté. Ma seule crainte, c'est qu'une classe en désordre ne va peut-être lui accorder ces droits.
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- egometDoyen
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- archebocEsprit éclairé
awqasiri a écrit:Pour un élève qui m'a menacé et fait deux bras d'honneur celui-ci se prend seulement 2 jours d'exclusion. Une collègue a été agressée au cou par une 4ème, cette élève n'est même pas renvoyée de l'établissement, on l'a change juste de classe. Mais comme ma collègue a toutes les 4èmes et bah elle se retrouve avec la même élève qui l'avait agressée.
Vu le titre de ce fil, vous avez porté plainte, et demandé la protection fonctionnelle. Ou en est cette plainte ? Vous a-t-on accordé la protection fonctionnelle ?
- awqasiriNiveau 2
Archeboc, non la collègue n'a pas porté plainte mais la chose est remontée au rectorat car le Cde accusait, à tort, la collègue d'être la cause de l'agression pour avoir empêché l'élève de sortir de la classe.
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