Formation disciplinaire en sciences physiques.

Après nos deux journées de formation globale en janvier, nous attaquons les formations disciplinaires.
Lundi dernier, j’ai eu le droit d’assister à la journée pour les sciences physiques.

Convocation pour laquelle il fallait accuser réception auprès de l’IPR qui a, aussi obligé tous les enseignants à adhérer à la plate-forme académique, quitte à faire du forcing téléphonique auprès des CdE pour les récalcitrants !

Journée animée par les deux IPR de la matière.
Matinée : powerpoint sur les programmes et la manière de construire ses progressions. Nous allons créer des activités pour lesquelles nous devrons valider 1 compétence. Nous allons donc passer notre temps à valider !
Quand une collègue pose une question sur les notes que certains parents pourraient réclamer, on a le droit à un superbe tableur excel, créé par le groupe d’enseignants formateurs et validé par les IPR, tableur qui affiche après remplissage de cases par des 1 2 3 4, un taux de réussite. L’IPR s’empresse de continuer son exposé et il faut une deuxième question plus pertinente (orientation des élèves en seconde pro) pour obtenir une réponse laconique : vous avez un pourcentage, vous divisez par 5.

Après-midi : travail en 3 ateliers. Création d’une séquence d’activités, ou une activité  ou une activité avec des niveaux  d’exigence différents ! deux formateurs nous suivaient dans ces ateliers en nous rappelant notre liberté pédagogique (leitmotiv de la journée !!!)

Pas une seule information sur les EPI.

Pas une seule comparaison des contenus comme on a pu le connaître par le passé : notions nouvelles, déplacées ou éliminées.

Mon collègue et moi-même sommes repartis avec une certaine lassitude. Un flou semble volontairement installé sur les contenus nécessaires et utiles. Nous allons passer un temps fou pour réfléchir à des contenus plus ou moins séduisants, d’où l’idée d’un travail collaboratif sur la plate-forme. Vous comprenez, vous êtes 360. Si chacun dépose 1 activité, nous avons virtuellement 10 activités par semaine de travail !

Quand à ces contenus qui sont sensés permettre à l’élève d’être en phase avec le monde qui l’entoure, il me semble qu’un certain lissage a été effectué.

On n’étudie plus la tension alternative. Parle-t-on encore des centrales de production ? Passe-t-on sous silence le débat sur la transition énergétique ?

On n’étudie plus à priori la synthèse d’espèces chimiques. Là aussi un joli débat sur les « bienfaits » de la chimie dans le monde de l’agroalimentaire.

Est-ce cela une formation de citoyens qui réfléchissent ?

Peut-être pense-t-on comme j’en ai eu aussi le sentiment dans le discours que toutes nos chères têtes continueraient leurs études au lycée général et donc que ce sera vu plus tard ? Je n’ai pas eu l’impression qu’il existerait une autre voie que celle du lycée général après la troisième dans les discours tenus lors de cette réunion.
Alors ceux qui sortiront du système tôt feront d’excellents consommateurs comme TF1 les aime.

Désolé d’être si long. J’espère que des collègues d’autres académies pourront me rassurer en me disant que je suis paranoïaque et que chez eux on a tenu un autre discours plus agréable !

Salut cher collègue.
Dans le bassin de mon clg (Arpajon, 91), nous avons déjà eu droit à deux temps de formation disciplinaire.
Ces deux réunions se tenaient de 16h à 18h.
Il y en a encore deux de prévues...
Première réunion : 60 profs d'après les listes et a peu près tout le monde présent.
Deuxième : 40 profs présents.
Je ne serai pas aux suivantes, je ne pourrai pas vous dire le nombre de ceux qui tiennent jusqu'au bout.

Je regrette que l'on n'ai rien fait de concret sur les programmes.
Il est difficile de savoir ce qui est supprimé et ce qui est ajouté.
C'est à mon avis le minimum comme information à donner avant toute chose.

Et bien sur, encore et toujours des ateliers !!!
Ici, il "faut" tout organiser à partir "d'objets d'études" et traiter ensuite plusieurs parties du programme.
Exemples donnés : "un week-end au parc aquatique, master chef, voyage sur mars, l'eau à la maison, ..."
Ensuite, on cherche ce qui peut rentrer...
Fini les chapitres.
Ces formations n'en sont pas puisque l'on repart toujours les mains vides, sans contenu, mais le moral toujours plus bas.

Moi qui suis hyper rigoureux dans l'organisation de mes chapitres, ça ne va pas le faire.

On est plusieurs a se dire que finalement, on ne va modifier au minimum ce que l'on fait déjà, à savoir : supprimer les chapitres qui disparaissent et ajouter les 2 ou 3 chapitres nouveaux.
Aucun transfert de niveau et même progression que jusqu'à maintenant.

Un enseignement rigoureux et organisé ne peut pas s’accommoder du système complétement bordélique mis en place par cycle.
Quels élèves ne seront pas complétement paumés l'an prochain dans toute cette mélasse ???
Et puis cette disparité des progressions et des contenus entre les établissements, ce n'est pas tenable.

A nous de structurer nos cours et de rester au maximum dans le disciplinaire.

Pomme76 a écrit:...Nous allons passer un temps fou pour réfléchir à des contenus plus ou moins séduisants, d’où l’idée d’un travail collaboratif sur la plate-forme. Vous comprenez, vous êtes 360. Si chacun dépose 1 activité, nous avons virtuellement 10 activités par semaine de travail !...

Le but est double : 1. Culpabiliser les gens qui n'auront pas participé à l'effort collectif de trouvage de solutions concrètes.
2. Piquage des meilleures idées par des IPR ou des formateurs sans vergogne.

L'effort collectif ne vaut que s'il est collectif.
Dans l'ensemble, ça fait vraiment "Allez ! Remuez-vous à trouver des solutions aux problèmes qu'on vous pose avant que nous ne passions pour des gens inconséquents ! Et gare aux flemmards !"

William Foster a écrit:
Le but est double : 1. Culpabiliser les gens qui n'auront pas participé à l'effort collectif de trouvage de solutions concrètes.
2. Piquage des meilleures idées par des IPR ou des formateurs sans vergogne.

"Sans vergogne", c'est l'expression la plus juste. La vergogne est une vertu qui se raréfie à mesure qu'on monte dans la hiérarchie...

C'est le principe de Peter.

J'aime bien cette image.
Une belle idée de "situation déclenchante" pour un EPI...